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Belleville en Vue(s) attache une importance particulière depuis 10 ans, à la découverte des nouveaux talents et des cinémas contemporains. Raison pour laquelle elle a choisi cette année de faire un focus, dans le cadre du Festival des Nouveaux Cinémas Documentaires, sur les nouvelles formes de création interactives, communément appelées webdoc, POM, Haïku...     ➢ POM, webdocumentaire, vidéographie : lexique des nouveaux formats   Les différents outils numériques permettent l'émergence aujourd'hui de nouvelles formes narratives destinées aux nouveaux médias. La crise dans les médias aura eu le mérite d’accélérer les initiatives des photojournalistes dans le “digital story telling”. Depuis 2005, une nouvelle orchestration éditoriale s’est mise en place pour l’ensemble des “journalistes de l’image” et des écritures narratives ont rencontré leurs publics. Même si nous sommes toujours dans l’essai, les enjeux sont réels : des métiers ont évolué (journaliste multimédia, iconographe bimédia), d’autres se sont créés (vidéographe, community manager) et des formats (ou capsules) ont vu le jour (POM, vidéographie, Websérie et Webdocumentaire) permettant à l’image fixe, désormais en mouvement, d’interagir. S‘informer en tous lieux et à tout moment… Aujourd’hui on parle de fragmentation de l’information visuelle, de transversalité du récit, de multiplication des supports et des écrans, de développement des communautés, l’image (fixe ou animée) est d’ailleurs devenue “conversationnelle” dans les réseaux sociaux.   <h2> POM</h2> Une Petite &OElig;uvre multimédia (acronyme POM ou POEM), appelée parfois Petit Objet Multimédia, est une réalisation vidéo ou flash qui associe photographe, réalisateur, webdesigner, créateur sonore et illustrateur. Ce média linéaire est basé sur un montage d’après des photographies uniquement, sa réalisation sonore est très poussée. Souvent articulé selon le choix d’un angle et d’une écriture spécifique, le point de vue de ses auteurs sert de fil conducteur. Une POM peut aussi développer une problématique ou apporter un éclairage complémentaire à une information d’actualité. Ce format court (entre une et quatre minutes) peut appartenir au genre de la fiction, du documentaire ou du reportage, il fait partie avec le web-reportage, le webdocumentaire et la vidéographie, des nouveaux médias ou nouveaux supports de l’information. La Petite &OElig;uvre Multimédia a été créée et développée en 2005 par <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Territoires_de_fictions">Territoires de Fictions</a> dans le projet « France à quoi tu penses ? ». Selon <a href="http://www.virginieterrasse.com/">Virginie Terrasse</a>, photographe et directrice artistique de TdF (avec <a href="http://benjaminboccas.com/">Benjamin Boccas</a>), la POM « anime l’image fixe, lui apporte une 3e dimension et permet une approche directe, sensitive et ludique du sujet » et constitue une « passerelle entre information et création ». Mode de narration innovant, la POM est un service RichMedia et est par nature un format éditorialisé spécifique au Web. <h2> Vidéographie</h2> Proche de la POM, la vidéographie est également un média linéaire d’information éditorialisée, associant un montage de photos et de vidéo réalisée à partir d’un réflex numérique. En développant l’enregistrement vidéo Full HD sur son reflex EOS 5D Mark II, la marque Canon a créé accidentellement de nouvelles pratiques et un nouveau métier : Vidéographe. La série <a href="http://paris-ile-de-france-centre.france3.fr/brevesdetrottoirs/">Brèves de trottoirs</a>, réalisée par Olivier Lambert et <a href="http://www.salvathomas.com/">Thomas Salva</a> (co-produite par <a href="http://www.darjeelingprod.com/">Darjeeling</a>) est un bel exemple de réussite, elle a été diffusée sur France3 et dans le Parisien. <h2> Webdocumentaire</h2> Le webdocumentaire (souvent raccourci en webdoc ou webdocu) est un média d’information conçu pour le web. Il se caractérise par une navigation, de l’intéractivité et une interface regroupant du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/RichMedia">Richmedia</a>.  Son récit non-linéaire, s’appuie sur un écriture spécifique, enrichit de vidéos, textes, photographies, créations sonores. Souvent connecté aux <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seaux_sociaux">réseaux sociaux</a>, aux <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Plateforme_communautaire">plateformes communautaires</a> ou à un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Blog">blog</a>, le webdocumentaire reste toutefois un travail d’auteur, à ne pas confondre avec le webreportage, qui est un outil journalistique. Historiquement, deux sociétés sont spécialisées dans la production de Webdocumentaire : <a href="http://www.upian.com/">Upian</a> dirigée par <a href="http://www.youtube.com/watch?v=RudlHlDTI2Y&feature=channel">Alexandre Brachet</a> et <a href="http://www.honkytonk.fr/">Honkytonk</a> par <a href="http://webdocu.fr/web-documentaire/2010/03/12/entretien-avec-arnaud-dressen-honkytonk/">Arnaud Dressen</a> et Guillaume Urjewicz. Rejoints depuis par <a href="http://www.youtube.com/watch?v=7GJdEazxbds">Judith Rueff</a> de l’agence de reportageS <a href="http://www.ligne4.fr/">Ligne 4</a>, <a href="http://www.youtube.com/watch?v=u3vff0cwQbI">Cécile Cros et Laurence Bagot</a> de la société <a href="http://www.narrative.info/">Narrative</a>, <a href="http://www.freelens.fr/lucas-menget-france-24-suite-a-la-table-ronde-sur-les-nouveaux-formats-de-reportage-multimedia/">Lucas Menget</a> du <a href="http://www.france24.com/static/infographies/lune/index.html">studio multimédia de France 24</a> ainsi que le photographe indépendant <a href="http://samuel-bollendorff.com">Samuel Bollendorff</a> qui multiplie les webdocs depuis deux ans. Les productions <a href="http://www.thanatorama.com/">Thanatorama</a> (2007, sous la direction artistique d’<a href="http://webdocu.com/?p=511">Ana Maria de Jésus</a>), <a href="http://gaza-sderot.arte.tv/">Gaza/Sderot</a> (2008), <a href="http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/visuel/2008/11/17/voyage-au-bout-du-charbon_1118477_3216.html">Voyage au bout du charbon</a> (2008) et <a href="http://prisonvalley.arte.tv/?lang=fr">Prison Valley</a> (2010) ont marqué la jeune histoire de ce genre nouveau. 2010 reste sans conteste l’année de maturité pour le webdocumentaire. Le genre a trouvé sa place sur la toile, une place prometteuse et un peu moins marginale. Une place qui est aujourd’hui aussi peu à peu occupée par les <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Documentaire">documentaristes</a> et les <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Journaliste">journalistes</a> multimédia.   Retrouvez l'intégralité de l'article rédigé par Wilfrid Estève pour OWNI :<a href="http://" target="_blank">http://owni.fr/2010/12/06/pom-videographie-webdocumentaire%E2%80%A6-petit-lexique-des-nouveaux-formats/</a> ➢ Des projections et des rencontres professionnelles : la section Docs 2.0 du festival « Non seulement le multimédia est un langage entièrement nouveau, mais c’est LE langage que j’attendais depuis que je suis né », disait Chris Marker3. Son CD-Rom Immemory, conçu en 1997, est peut-être la première tentative d’&oelig;uvre multimédia créée par un auteur-réalisateur. D'autres depuis s'y sont intéressés, en effet de plus en plus d’auteurs-réalisateurs, de collectifs et de producteurs s'engagent dans la réalisation et la production de nouveaux formats webdocumentaires. Les structures de formation au cinéma documentaire et les associations d'éducation à l'image emboitent le pas en mettant en place des sessions consacrées aux nouveaux formats (webdocumentaire, POM, Haiku). Ce focus Docs 2.0 nous permettra d'explorer ces nouvelles écritures. Retrouvez dans le cadre du Festival des Nouveaux Cinémas Documentaires, 3 séances de projections/rencontres autour d’oeuvres multimédia et 1 rencontre professionnelle :   - DANS LES MURS DE LA CASBAH, de Céline Dréan (2012 / Prod : Vivement lundi ! - Université Rennes 2) Le webdocumentaire Dans les murs de la Casbah offre une exploration inédite et interactive du mythique quartier d’Alger. La Casbah d’Alger porte dans ses murs autant l’Histoire du pays que les problématiques urbaines de l’Algérie moderne. La Casbah ne se livre pas d’emblée. Mais au coeur de ses ruelles se racontent des histoires. Derrière ses murs épais, elle cherche son avenir, entre une mémoire vivante et des rêves esquissés. L'idée de ce webdocumentaire est partie de recherches d'universitaires algérois et rennais en sociolinguistique urbaine. Ensuite Céline Dréan a imaginé cette immersion dans cet espace, symbole de l'identité algérienne.   - LA DUCE VITA, de Cyril Bérard et Samuel Picas (2013 / Prod : Darjeeling) Le 28 octobre 1922, les chemises noires de Mussolini marchaient sur Rome et prenaient le pouvoir en Italie. 90 ans plus tard, le film interactif La Duce Vita plonge les internautes dans le quotidien du village natal du dictateur. Une ville créée ex novo pour servir le culte du dictateur, pour faire la propagande du mythe des origines de l’homme nouveau. La Duce Vita est un documentaire en trois actes. Dans chaque acte, des films principaux constituent la trame principale. Des points d’interactivité viennent ponctuer le récit pour l’augmenter avec des interventions de spécialistes (historiens, philosophes, architectes, etc.).   - SCARS OF CAMBODIA, d'Emilie Arfeuil et Alexandre Liebert (en partenariat avec le Studio Hans Lucas et Hélium Films) Tut est un pêcheur de 52 ans vivant à Kampot. Malgré la barrière de la langue, il a raconté, pour la première fois et sans mots, son passé sous les Khmers Rouges, à une photographe et un réalisateur, mimant les tortures subies en prison l'année de ses 15 ans. Ce projet partage cette rencontre et témoigne de la mémoire enfouie, de la manière dont elle transparaît dans les gestes, les attitudes et les regards, la manière dont elle marque quelqu'un à vie et constitue une personne. Les traumas physiques et psychologiques de Tut permettent de mettre en lumière les cicatrices historiques du Cambodge.   Toutes les séances sont suivies d'échanges avec les réalisateurs et les membres des équipes des films.   Une table ronde "Esthétiques et nouvelles formes de narration" animée par Nicolas bole et Cédric Mal du Blog Documentaire s'interrogera sur les frontières et filiations entre documentaire et webdocumentaire, les apports de ces formats dans la création documentaire contemporaine en termes d'esthétique et de narration et les nouvelles pratiques de diffusion qui incombent à des objets initialement prévus pour un usage individuel inventent-ils   Intervenants (sous réserve) : – Wilfrid Estève et Virginie Terrasse (Studio Hans Lucas) – Les Ateliers Varan – Le Collectif Tribudom et L'École du webdocumentaire « Pointvue » – France TV, direction des nouvelles écritures – Marianne Levy-Leblond (responsable des productions web et des projets transmédias, Arte France) – Claire Simon (réalisatrice) – Faissol Fahad Gnonlonfin (réalisateur et producteur) – Céline Dréan (réalisatrice et productrice) – Cyril Bérard et Marc Lustigman (Darjeeling Production) – Laurent Duret (producteur, Les Films d'Ici)