Présentation détaillée du projet
Bleu Electrique est un court d'environ 5 minutes : L'histoire d'un homme qui marche, de nuit, dans une ruelle sombre, titube, livide. Il semble errer sans fin, puis aperçoit une femme d'une grande beauté, étreinte de lumière, aux yeux très bleus. Cette femme, par son regard, l'hypnotise (pas au sens propre), et l'entraîne à le suivre, jusqu'à une grande piscine intérieure, bleutée, irradiée de lumière. La jeune fille joue de ses charmes pour l'attirer doucement dans l'eau, puis l'embrasse, tout au fond, et on retrouve alors le jeune garçon noyé, sans vie, et les secours qui l'embarquent sur un brancard…
On découvre alors qu'il était drogué… (Une seringue dans sa poche).
La femme apparaît comme une projection mentale, une image du fantasme, révélatrice de son propre désir.
Le spectateur s'égare entre le réel et l'irréel. Comme dans Mr Nobody, Inception, Shutter Island, ou l'Effet Papillon, et tant d'autres films.
J'aime travailler sur l'isolement mental des personnages, leur monde intérieur, et la représentation du rêve, du cauchemar et du fantasme.
Quel meilleur vecteur que le cinéma pour faire passer ce genre d'intentions ?
Dans ce court-métrage, on explore donc un état intérieur, les cinq sens.
Chaque petit détail est mit en perspective (Le regard, le geste sensuel, l'éclat de lumière, le bruit de l'eau).
Le film joue sur la sensualité comme attirance vers la mort (un thème qui me passionne).
Toutes mes oeuvres sont une partie de moi. En les mettant bout à bout, on peut arriver à dessiner lentement ce qui me correspond, une sorte de portrait imaginaire.
Je tiens depuis longtemps à réaliser ce très court-métrage, que je vois comme un moment fort, particulièrement travaillé sur l’aspect esthétique. Pour le côte bleuté, franc, je pense à des films comme Kaboom, ou Mr Nobody. Pour la lumière clignotante, envahissante, et le regard vif et manipulateur, je voyais We need to talk about Kevin.
Voici un extrait du scénario :
Dans ce film, l'expression du mal sepropage par le regard, et les lumières rouges et bleues (qu'on retrouve aussi dans le film Eyes wide Shut, de Kubrick)
J’ai envie que le film s’expose, soit percutant, comme un flash, une décharge électrique. Qu’il soit entreprit comme une expérience visuelle, plutôt que comme une histoire. Presque à titre de vidéo artistique, qu’on peut repasser en boucle.
Je veux capter toute l’énergie du regard. Pour moi avoir les yeux bleus, c’est profondément troublant. Il y a une forme d’énergie étrange, de profondeur qui évoque la mer, le ciel. C’est à la fois beau et inquiétant. Hypnotisant.
Le regard est un piège, qui invite l’autre à le suivre, jusqu’à sa perte.
Je veux que ce court-métrage soit aussi une expérience sensorielle. Les bruits de pas. Les gyrophares. Le bruit de l’eau. L’éclaboussure. La lumière.
Une expérience sensorielle auditive et visuelle.
Extrait du film " He's not just that into you " :
Mon objectif à travers cette série de mini-métrages est de montrer qu’on peut marquer, et imprégner durablement la rétine et l’esprit, même dans un instant très court, de quelques secondes.
On a tendance à penser qu’il faut forcément une longue durée pour retenir un film. Mais n’avez-vous pas été marqués par certaines séquences, bien plus que des films dans leur globalité ?
Bleu Electrique n’est pas juste un projet de court-métrage. C’est une expérience. C’est l’envie de représenter, d’incarner le Bleu, comme je l’ai fais pour le blanc dans « Silence».
Photographe, j’ai également fait des séries de photographies avec des dominantes de couleurs vives, sélectives.
Ci dessous des exemples de mon travail :
Je pense que la couleur, par sa prédominance, forme un langage, évoque quelque chose.
Dans le cas d’une image bariolée, on est davantage dans un monde fou et joyeux, propre à Alice au pays des merveilles.
Mais dans le cas d’une couleur isolée, qui envahit tout l’écran, qui déborde presque du cadre, on passe dans un autre monde, un autre univers. C’est ainsi que fonctionne un peintre, en sélectionnant sa palette, comme indicateur de personnalité.
Et c’est bien de cela qu’il s’agit. Je veux montrer Bleu Electrique comme un autre monde, le monde interne du héros, sous l’emprise de la drogue.
Quelque chose de bancal, incertain, troublant.
L'actrice principale sera : Diana Rudychenko
Diana Rudychenko (Диана Рудыченко), née le 24 mai 1986 en Hongrie, est une actrice, réalisatrice, et mannequin d'origine ukrainienne. Diana Rudychenko a fait des études de cinéma à l'Université de Kiev, (Master d'Audiovisue en 2007) et à l'Université de Paris I Panthéon Sorbonne (Master 2 Cinéma en 2012). Elle a réalisé plusieurs courts-métrages en Ukraine, Japon, France et Etats Unis, et joué dans des films et téléfilms en Russie, Ukraine et France. Parallèlement, Diana a fait une carrière de mannequin.
Voici ici la bande-démo de l'actrice :
Diana est une jeune fille que j'ai connu au cours de mes études, et qui est très talentueuse. Elle a beaucoup tourné dans son pays, et son regard est particulièrement intense, captivant. Elle dégage une forte aura, qui se propagera certainement dans le film, et contribuera largement à créer l'ambiance que je recherche. Ce film peut aussi permettre de faire avancer sa carrière en France, car il peut être diffusé en Festival, permettant de remarquer son talent, et sa splendeur.
Pour le rendu, j'aimerais obtenir ce type d'ambiance :
ou ça :
Et ça :
J'aimerais un rendu avec une ambiance froide, très bleutée, fluorescente, lumineuse, très artistique, et hypnotique pour le spectateur. Que le film soit comme une expérience intense et rapide, à l'image du héros du film. Comme vous pouvez le voir l'image de la piscine est souvent utilisée comme un lieu particulier, avec une ambiance nocturne, une lumière étonnante qui vibre sous l'eau, et crée une sorte d'univers parallèle. L'idée est de rendre cette sensation d'univers étrange, tout en restant a proximité du réel. La piscine est un lieu d'observation, de changement. L'eau symbole parfois de mort ou de renaissance. Le mouvement de l'eau, et les corps qui flottent, se laisse porter, les cheveux qui s'envolent, les bulles, les regards dans cet espace intime et réservé... Tout est plus fort dès qu'on aborde le décor de la piscine, et l'environnement aquatique.
Il est très important pour moi de mettre en valeur la lumière particulière qu'on retrouve dans une piscine :
Nous aimerions d'ailleurs tourner dans la piscine Joséphine Baker, pour son architecture un peu dingue, avec les toits transparents (ce qui refléterait la lumière nocturne) :
Et les sons, qui doivent former comme des échos, des chocs, un langage à eux seul. En fermant les yeux on doit pouvoir se représenter l'espace :
Je ne peux pas envisager de faire un film qui se contente de raconter une histoire. Il faut que quelque chose se passe à l'image, dans le cadre, le décor, l'ambiance etc… Pour moi au cinéma, tout concorde à créer une symphonie visuelle.
Il y a des chocs, des accords, des désaccords.
Le cinéma n'est pas l'art de raconter, mais l'art de suggérer, d'évoquer.
Par un ensemble de sensations, on crée un univers, et on emporte le spectateur avec soi.
A la base, le film a été inventé, et écrit comme campagne d'addiction contre la drogue. Aujourd'hui, je souhaite lui donner une dimension plus importante !
Le film sera une expérience visuelle, auditive, mettant le spectateur à la place du personnage principal, subissant lui aussi cette vision et cette projection mentale !
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