Art de corps by Art d'corps

Alors, quoi de nouveau sous le soleil de Californie... du dénudé engagé, des hot-dogs au guacamole, de l'intersectionnalité, des drag queens anarchistes, des mémoires queer et des paillettes! Bref portraits des artistes rencontré-e-s durant ces deux dernières semaines...   Non sans mal nous avons finalement obtenu une interview de Pam Peniston, directrice artistique et co-créatrice du queer cultural center. Cette artiste engagé pour la visibilité des minorités ethniques au sein d'une communauté gay blanche et masculinocentré nous a expliqué les tenants et aboutissants dans la création de l'institution, les problèmes rencontrés, les soutients politiques et financiers dans une telle entreprise, mais aussi sa définition du queer dans l'art.   site: <a href="http://www.queerculturalcenter.org/" target="_blank">http://www.queerculturalcenter.org/</a>       Tea, sculptrice et peintre, plus qu'une auto-identification, c'est la façon dont les autres définissent son travail qui lui font dire que son art est queer. Au delà de la vision de certaines personnes rencontrées voyant dans le queer la relation explicite à une orientation sexuelle, Tea se dit hétérosexuelle et queer. Si son travail n'est pas motivé par une volonté d'appartenir à un genre artistique, ses &oelig;uvres sont reconnues à travers ses différentes expositions comme de l'art queer, du fait, selon elle, de la charge homoérotique présente dans ses créations (notamment ses sculptures).                            <img alt="Img_9889" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/35314/IMG_9889.jpg" />         Grace Towers, une des plus belles rencontres inattendues de ce projet. Anthony est un danseur professionnel qui a dû arrêter la danse suite à un problème de genou. Il se lance dans le spectacle transformiste et créé peu à peu le personnage de Grace dans une relation qu'il qualifie avec humour de schizophrénique. Autodidacte, il créé ses costumes lui même et chorégraphie ses spectacles accompagnés d'autres danseurs. Nous avons pu le suivre lors d'un shooting photo pour un projet personnel réalisé avec un ami photographe en réaction aux récents événements en Russie. Le travail de Grace oscille entre légèreté et engagement politique marqué. Sensible et touchant, nous pensons lui accorder une place importante dans notre reportage...                                                 <img alt="Img_9259" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/35316/IMG_9259.jpg" />           EG Crichton est une artiste en résidence au LGBTQ history museum et professeure au département d'art de l'université de Santa Cruz. Son dernier travail consiste à mettre en relation et établir un dialogue entre des artistes et des individus LGBTQI décédés à travers des archives. Travaillant sur l'histoire, son but est de mettre en lumière la vie d'individus lambda relié par un destin commun de part leur orientation sexuelle ou leur identité genrée en dehors des cadres normatifs. Si les fragments de vie d'hommes blancs représentent 80% des archives, elle met à c&oelig;ur dans son travail de représenter les femmes, les transsexuelles et les personnes de couleur, invisibilisés au sein même du monde LGBT, lui donnant ainsi une portée politique.   site : <a href="http://egcrichton.ucsc.edu/" target="_blank">http://egcrichton.ucsc.edu/</a>                                 <img alt="Img_0080" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/35317/IMG_0080.jpg" />         Parmi les profils rencontrés se dégage deux points de vue différents sur l'art queer : pour les uns, l'esthétique queer ne représente pas une réalité en soi, l'identité de l'artiste rend son travail queer de part son vécu, au delà d'un sujet dépeint. C'est son approche particulière découlant d'un destin vécu en tant que personne se définissant ou étant défini comme queer qui en fait la substance de l'art. Pour les autres, l'art queer reflète un point de vue engagé ou du moins représente quelque chose de queer (difficilement définissable de part la multiplicité de ce qu'on qualifie comme telle, du détournement, du bizarre, de l'érotisme, du renversement des images mainstream...). Pour ces dernier-e-s, l'art queer n'est pas nécessairement en lien avec l'identité de l'artiste mais avec le sujet et l'esthétique propre de l'&oelig;uvre d'art.   plus que 16 jours, le projet continu!!

Notre périple en terre américaine continu!!!   Nos investigations se heurtent à quelques problèmes linguistes et épistémologiques. Le sens que recouvrent les termes usités en France ne semble pas correspondre aux mêmes références ici. Si le terme queer importé des États-Unis est pris aujourd'hui dans son sens théorique (mais toujours fluctuant, cherchant toujours à échapper à quelque fixation que ce soit, un terme élastique qui se doit de laisser la porte ouverte à toutes les fenêtres), il est utilisé à San Francisco comme un mot valise, « umbrella terms » pour signifier une orientation sexuelle non « straight ». Nous partions avec une idée assez claire (quoi que difficilement définissable) de ce que représentait le queer pour nous.   La pensée queer a pour objectif de déstabiliser le système politique, social, économique imposant une hiérarchisation, une catégorisation binaire. Sortir des cases. L'art comme fer de lance de revendication identitaire, nous partons dans l'idée de chercher des artistes portant leurs revendications queer dans leur travail. Rejetant la binarité des genres, ne se considérant pas comme strictement homme ou femme, cherchant à abolir ces découpages, sexe et genre étant insignifiant. Nous avons fini par nous rendre compte que notre entendement du queer correspond ici au terme genderqueer.   Nous avons ainsi participé à des groupes de paroles transgender, genderqueer, genderfluid où nous avons pu échanger avec des personnes très intéressantes sur leur vécu et leur entendement des termes. Le terme queer qu'il soit utilisé comme synonyme de LGBT ou comme genderqueer est dans tous les cas connu par toutes les personnes rencontrées dans la baie de San Fransicco, appelé la bay area.                              <img alt="Img_8129" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/33784/IMG_8129.jpg" />       Nous avons durant la semaine interviewé un artiste incroyable, un chanteur performeur Lambert Moss qui prône la non prise en considération du genre ou du sexe sur la scène artistique. Devoir être une « femme » pour interpréter des chansons ou des rôles de femme sur scène est une vision restrictive contre laquelle il lutte.                                <img alt="Pano2-" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/33780/pano2-.jpg" />         Nous avons également pu voir un spectacle transformiste réputé à San Francisco, rencontré la meneuse de revue Ferusha que nous allons interviewer la semaine prochaine, une sculptrice queer Lamb ainsi qu'une artiste performeuse Tina Benez. Nous continuons en parallèle à harceler d'autre artistes que nous voudrions interviewer ainsi qu'un Professeur d'histoire de l'art queer à Stanford, mais l'américain-ne est difficile à attraper!!                      <img alt="Img_8553" height="265" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/33782/IMG_8553.jpg" width="403" />    <img alt="Img_8578" height="263" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/33783/IMG_8578.jpg" width="173" />       Suite au prochain épisode...

Après 23 heures de voyage, nous voilà enfin arrivés à SF! Nous rencontrons notre première americaine, Michelle, notre coachsurfeuse vivant à Berkley dans la Bay area. Commence alors notre périple dans le mlilieu artistique américain. Nos nombreux contacts nous emmènent à découvrir les différents quartiers et milieux de San fransisco. Nous avons eu la chance d'arriver pour le Festival programmé par le Queer Cultural Center, où nous avons pu voir le spectacle Queers rebels of Harlem renaissance, performance cabaret avec une dixaine d'artistes queers travaillant avec différents supports artistiques (film, chant, danse, poème) <a href="http://queerculturalcenter.org/NQAF/multidiscipline13/queer-rebels-2/" target="_blank">Lien site Queer Rebels</a> . A cette occasion nous avons pu rencontrer un bel artiste, Lambert Moss, qui a réalisé une performance de chant et de théâtre autour du thème des drag queens. Nous avons des interviews de prévus, avec cet artiste ainsi qu'avec la directrice artistique du Queer Cultural center, Pam Penniston. Dans la Bay area, Oakland est une ville où il y a un foisonnement artistique. Le premier vendredi de chaque mois à lieu le festival Oakland Murmur (<a href="http://oaklandartmurmur.org/events/first-friday-gallery-walk-4/" target="_blank">Site Oakland Murmur</a>). Une vingtaine de galleries ouvrent leur portes, des stands d'arts artisanales longent les rues de Oakland toute la soirée, ce qui amène un grand nombre de visisteurs. Nous avons profité de cette occasion pour rencontrer de nombreux artistes et réaliser un microtrottoir autour de l'art queer. Nous avons interviewé les spectateurs et les artistes présents. Le but était de savoir s'ils connaissaient l'art queer et quelle était pour eux la définition de ce mouvement. Dans le quartier de castro à San fransisco, le GLBT History Museum propose une exposition autour de l'histoire du mouvement queer. Nous sommes en contact pour les interviewer afin d'avoir une vision historique au sein de notre reportage. (<a href="http://www.glbthistory.org/museum/" target="_blank">Site du GLBT History Museum</a>)     Parallelement à cela, nous sommes en contact avec un certain nombre d'artistes que nous seront amené à interviewer. Plus d'info à J+14!

Un grand merci à nos trois premier.E.s kissbankeuses-ers, vous êtes canon!!

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