Film produit par "Must be productions"

Synopsis

Alidou, musicien béninois, s'interroge sur le rite Gèlèdè et plus particulièrement sur ce que sa mère appelait « le secret des femmes ». Il se rend à Sagon, un village vaudouiste du Bénin, au cœur d'une société dirigée par une femme appelée Iyalashè. Là, il participera à une cérémonie à caractère exceptionnel et il tentera de mieux percevoir le sens de ces croyances impliquant le culte des mères, les Ajé, et leur pouvoir secret.

Alidou

Le Gèlèdè

La cérémonie Gèlèdè est un rite vaudou masqué pratiqué par les Nagos yoroubas.

Ce sont des femmes qui dirigent la société Gèlèdè ; les masques, eux, sont portés par les hommes au cours de rituels dans lesquels ils implorent la bonté de ces dernières et notamment celle de la grande déesse Iyala.

Les Nago-Yorouba pensent que la femme a deux forces : une positive et une négative. Certaines d’entre elles détiennent des savoirs ancestraux, elles sont appelées Ajé, les Mères.

Selon les initiés, le Gèlèdè serait le tribut à payer aux pouvoirs mystiques de ces dernières dont il faut se protéger et qu’il faut apaiser, voire changer, transformer en puissance bénéfique pour la société : « Nous dansons pour apaiser les Mères, pour leur plaire… » déclarent-ils.

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NOTE D'INTENTION

À travers la quête identitaire d'Alidou, le film prend la forme de chroniques d'un village du centre est du Bénin dévoilant la vie quotidienne de ses habitants à travers la spiritualité qui les guide. Il présentera l'aspect cultuel de Gèlèdè à travers le regard d'un béninois qui part à la découverte de sa propre culture.

Explorer un rite vaudouiste implique des non-dits et des non-vus. Je m'appliquerai donc à respecter la volonté des instances religieuses en ne passant pas outre leurs recommandations. Néanmoins, je souhaite que ces interdictions et ces secrets soient mis en relief et lisibles par le spectateur. Mon but est de présenter ce culte vaudou non pas vis-à-vis de la peur qu’il pourrait inspirer mais à travers ce qu’il a de fédérateur.

Alidou est le personnage principal et le narrateur de mon film ; il est familier du vaudouisme et proche de la culture Nago-Yorouba. Citadin de Cotonou, Alidou souhaite se rapprocher de ceux qu'il appelle « ses cousins de brousse » afin de retrouver l'authenticité initiale du culte de la grande mère Iyala.

Qui sont ces mères liées à la sorcellerie ? Quel est le pouvoir de ces femmes qui inquiètent tant les hommes du village de Sagon ? Le film se laissera porter par les histoires, les mythes et les croyances qui circulent entre les habitants. Alidou cherchera à prendre du recul sur sa propre culture, pour comprendre pourquoi et comment, au-delà du sacré et de ces rites anciens, le Gèlèdè constitue aussi un moyen de rassembler les hommes et les femmes du village pour apporter une réelle cohésion sociale dans la communauté.

Frappeur

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Congonneur

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Le climax du film "Le secret des Ajé" sera la grande cérémonie qui réunira pour la première fois les quatre communautés Gèlèdè du village de Sagon. Cet évènement exceptionnel sera l'occasion d'approcher de plus près les quatre prêtresses chargées du culte et détentrices de ses secrets.

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UN PROJET COLLECTIF

c'est au Bénin, il y a dix ans, que j'ai fait la connaissance d'Alidou, musicien d'une troupe de théâtre que j'ai suivie à travers une tournée dans tout le pays. Plus tard, nous sommes partis ensemble dans le village de Sagon, au cœur du pays vaudou chez les Nago-Yorouba.

Revenant régulièrement dans ce village, nous avons tissé des liens forts avec de nombreux villageois. Au fil du temps et d'une confiance acquise progressivement, l'un des initiés, Sonday, nous a conviés à une cérémonie Gèlèdè. La deuxième fois, intéressés par l'idée de rendre compte du culte tel qu'il est pratiqué aujourd'hui et de témoigner de sa vivacité dans leur village, les initiés m'ont permis d'introduire ma caméra dans une cérémonie après quelques initiations dirigées par la prêtresse. C'est là qu'a commencé un travail de collaboration entre le village et nous.

L’interaction entre les professionnels français et une équipe béninoise est un principe auquel je tiens pour ce documentaire. L'idée est ainsi de pouvoir former une équipe béninoise autonome pour de prochains tournages. Depuis huit ans l'équipe a pu acquérir une expérience solide nous ayant permis de réaliser un 26' "Paroles de Gèlèdè" qui est un complément au film que nous préparons depuis neuf années.

Notre film est donc un projet collectif et collaboratif afin de rendre compte le plus fidèlement possible d'un culte à caractère universel.

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Si le classement au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2001 a permis la reconnaissance de l'art Gèlèdè et de sa dimension culturelle, nous pouvons remarquer dans certains villages un appauvrissement des connaissances cultuelles dû au développement économique de la région. Le village de Sagon a le mérite (ou – évidemment - l'inconvénient d'un point de vue pratique) d'être difficile d'accès, gardant ainsi certaines pratiques ancestrales intactes. Mon film aura alors pour objectif d'inscrire dans le marbre un savoir cultuel qui pourrait s'effriter avec la modernité.

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Gèlèdè et le secret des Ajé