Souffler le verre...

J'aurais pu apprendre cette technique juste pour l'indicible plaisir de pouvoir lancer négligemment :" je souffle du verre...", petite phrase savante, mystérieuse qui à elle seule ouvre l'imaginaire et force le respect.

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Et pourtant, si l'on respecte un ou deux principes élementaires, rien de sorcier!

(Après avoir bien sur cassé sa tirelire pour s'équiper, passé des heures rivé à son poste, consommer des pots entier de biafine et de jurons inédits, et evidemment brisé neuf pièces sur dix, afin d' acquérir un tour de main balbutiant)

Bref souffler du verre est tout un art, mais c'est avant tout un acte primitif puisqu' il s'agit d'inspirer puis de soufller, respirer...

Simplement...

Il y a juste un contenant qui va receuillir ce souffle, à un moment et dans un état précis, et lui imprimer une forme.

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J'ai commencé il ya deux ans, en autodidacte d'abord, puis trop brièvement auprès de Jean Pierre Baquères et Xavier Leormand , deux grands maîtres verrier .

Fort heureuseusement mon but n'est nullement de faire une boule parfaite par exemple, j en suis bien incapable , mais je me ravie de toutes ces bizarres formes organique qui témoigne quand même de ma pugnace patience ( la normalement les gens qui me connaisennt rigolent sous cape, tiens voila un truc qui peux enfin dompter Mazoyer...)

Justement...

La flamme me dompte, m'assagit, me rassemble, avec elle ( le chalumeau je veux dire, son souflle puissant , son bruit, sa petite danse) pas question d'avoir l esprit vagabond, elle te donne sa puissance mais te met en danger, pouvoir et vulnérabilité pour une fois co habitent en intelligence.

C'est le seul outil que je pratique qui exige tout de moi à ce point, répondre au voisin d'établi qui passe suffit à gacher des heures de travail, il n'est plus question de pause cigarette ou de vaudeville mentale, tout est un point concordant respiration geste et température.

A lui seul, le vocabulaire du souffleur témoigne de cette exigence, on dit du verre qu'il a été stressé avec une chauffe trop rapide, sa recuisson permettras donc de le destresser. Quand une faille apparait pendant la chauffe, on l 'appele le fêle ( de felure) .

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Je ne connais pas d'instant d'angoisse plus piquante , tu distingue le bruit cristalin , un minuscule "clac" très sec, vite tu inspecte ta pièce sous la flamme pour détécter la brèche , si tu es agile et plein d'espoir tu peut essayer de lécher à la flamme le fêle qui se propage a grande vitesse tout autour de ton cher ouvrage, parfois même tu réussi à le ratrapper , et aidé d une petite suplique intérieur tu remonte tout son long à grand coup de langue, cela s'appelera une résilience de fêle , sous tes yeux ébahi chanceux , tu vois la faille se resouder jusqu'a disparaitre... La première fois que j ai vu ca ( c'est tout a fait magique) et réussi mon coup ( je connais plein de prières pardi) j 'ai pleuré bien sur et tous mes poils étaient au garde à vous!!!!

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Alors c'est bien vrai on peut réparer une faille interne !

( Bon depuis de cruels technciens m'ont bien fait redescendre en m'expliquant que même ressoudé et invisible, fêle un jour, fêle toujours, la matière gardera le traumatisme en son sein et sera plus encline à se briser... m'en fout moi, je ne laisse jamais un fêle sans tentative de résilience)

L'image du pied emprunter dans la bulle c'est javier Perez, ensuite c'est la main de Xavier Lenormand ( je vous en recauserais...) puis un fêle thermique et mes bricoleries.

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