POUR RIEN NOS MONDES

Pour rien nos mondes est un projet de film documentaire, écrit et réalisé par Julia Zahar. "On se bat avec des cris, des larmes, la folie... Mais toi et moi, on peut se battre avec des fleurs" L'histoire Il était une fois deux sœurs. Elena la petite et moi, la grande. Nées à deux ans d’intervalle, nous avons grandi de manière très proche, connectées comme la lune et le soleil. Un jour, alors qu’elle est en Inde pour étudier le yoga, Elena est hospitalisée dans un état d’urgence absolue suite à une crise de démence. Son esprit éclate et je sens qu’il n’y a que moi qui pourra la sauver. S’ensuivent des aventures aussi sombres que lumineuses, de la mort à la vie, où je comprends que le remède à ce drame réside dans notre lien. Un lien fragilisé qu’il va falloir reconstruire. Pour rien nos mondes nous plonge au cœur d’une exploration intime de la sororité et devient un outil pour documenter ce flux invisible qui existe entre deux sœurs. Le film Pour rien nos mondes, est un documentaire qui a pris naissance après ce qui est arrivé à Elena, ma soeur, en Inde. C’est la première fois de ma vie que j’ai senti que je pouvais perdre ma sœur. Même si elle n’était pas morte, une peur me hantait, celle de ne jamais pouvoir la retrouver comme avant, que notre lien soit perdu pour toujours. Ce documentaire devient un nouveau territoire créatif dans et par lequel je tente de reconquérir ce lien, de le rendre encore plus fort. C’est un film qui a commencé à se fabriquer de manière spontanée. Les premiers gestes de cinéma venaient tout d’abord pallier une certaine impuissance face à la situation que j’étais en train de vivre. Elena était dans un état déplorable, elle avait perdu la mémoire, et elle commençait à créer une distance avec nous, sa famille. J’ai commencé, comme par réaction, à tout enregistrer, garder, photographier. Ma soeur avait tout oublié, il fallait que je devienne une sorte de seconde mémoire. Durant les mois et années qui ont suivis, Elena est passée par différentes étapes. Entre le déni, les crises, la dépression, la psychose... Tous ces éléments venaient toujours rendre plus flou son esprit quant à son histoire. Parfois, lorsqu’elle était dans des phases plus lucides elle me disait “Juju, ce film il faut aussi qu’il dénonce les violences faites aux femmes. Tout le temps, les moyens, et surtout la force qu’il nous faut pour nous reconstruire.” Si nous n’étions pas des femmes, cette histoire ne nous serait pas arrivée. Ce film raconte donc le parcours intime d’une femme à la suite d’un évènement traumatique, tout autant que l’histoire d’un lien d’amour qui peut sauver. La sororité. C’est ça notre force, c’est ça nos fleurs. L'équipe