New Jazz New Orleans

<p> Qui pourrait penser qu'une <strong>ville située sous le niveau de la mer</strong>, coincée entre des <strong>marécages </strong>infestés d'alligators et une côte battue par les <strong>ouragans</strong>, où se côtoient autant de cultures marquées que de croyances différentes, où <strong>la pauvreté</strong> fait et défait des quartiers entiers, où la ségrégation a sévi pendant de nombreuses années, qui pourrait donc penser que cette ville-là devienne une <strong>capitale musicale incontournable</strong>, qui accouchera du <strong>jazz</strong>?</p> <p>  </p> <p> Nous réalisons un <strong>reportage radio</strong> sur un état de fait : le <strong>paradoxe</strong>, l'improbabilité. <strong>La Nouvelle-Orléans</strong> en a fait une marque de fabrique, et c'est <strong>sa musique</strong> qui fait que la sauce prend à nouveau <strong>à chaque épreuve</strong>, car quand la Second Line (la fanfare) démarre, noirs, blancs, indiens, pauvres, riches, tous dodelinent en suivant la cadence. <strong>Katrina</strong> n'échappe pas à la règle. Alors qu'avant <strong>2005,</strong> la ville n'était plus pour certains qu'un musée à ciel ouvert, économiquement à la dérive, l'<strong>ouragan</strong> a détruit 80% de la ville à grandes eaux. L'idée même de la <strong>reconstruction</strong> s'est posée: Quel intérêt? Economiquement, ce n'est pas viable. Et pourtant, ils ont été des milliers à revenir pour reconstruire ce lieu unique.</p> <p>  </p> <p> <strong>Et les premiers à rappliquer étaient les musiciens...</strong></p> <p>  </p> <p> <img alt="4604763963_a21bfe099b_o" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/79401/4604763963_a21bfe099b_o.jpg"></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <strong>Le poids de l'histoire</strong></p> <p> Il y a 100 ans, le <strong>jazz</strong> est né de la créativité de<strong> 3 communautés</strong> radicalement différentes : les noirs, les blancs et les créoles. Dans un <strong>contexte de tensions raciales</strong>, la musique est apparue pour mettre tout le monde d'accord. Du <strong>métissage de ces populations</strong>, de leur culture est né un genre musical majeur. Le jazz, et ses dérivés, a régné sur l'ensemble du XXe siècle. </p> <p>  </p> <p> Cependant, ce courant a fini par s’<strong>exporter</strong> dans d’autres villes, laissant à La Nouvelle-Orléans la <strong>tradition</strong> du<strong> jazz </strong>des <strong>origines</strong>, des fanfares, des <strong>“Second Lines”</strong>. Au fil des années, cette tradition s’est <strong>profondément ancrée</strong> dans la ville, à un point tel que certains ont fini par la qualifier de <strong>« musée à ciel ouvert »</strong>. Le « New Orleans Jazz » attire beaucoup de touristes, de passionnés qui souhaitent accéder à ce <strong>passé</strong> presque <strong>figé</strong>. Tellement figé que l<strong>’innovation</strong> n’est <strong>pas</strong> toujours <strong>la bienvenue</strong>. Dès les années 70, le <strong>fossé</strong> se creuse entre les <strong>« traditionalistes »</strong> et les <strong>« modernistes »</strong>, la communication devient presque impossible. De moins en moins de jeunes ont accès à la tradition. Le processus s’est accentué au fil du temps, mettant parfois en <strong>péril </strong>des pans entiers de la <strong>culture jazz néo-orléanaise</strong>.  </p> <p>  </p> <p> Les <strong>musiciens</strong> se sont battus pour que leurs<strong> traditions continuent à vivre</strong>, à ne pas tomber dans l’Histoire. Ils se sont rendus compte qu’ils pouvaient perdre leur culture. De nombreuses initiatives ont été mises sur pied afin de <strong>sauvegarder ce patrimoine</strong>, ainsi que les musiciens qui le jouent. Par la musique live, les rencontres lors des concerts, <strong>les traditions ne peuvent rester figées</strong>. Elles évoluent. Certains ajoutent une <strong>couleur politique</strong> à leurs chansons, d’autres cherchent à faire de l’œcuménisme : <strong>mélanger l’innovation à la tradition</strong>.</p> <p>  </p> <p> <img alt="5589670635_eee7683500_o" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/79398/5589670635_eee7683500_o.jpg"></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> Face à ce double constat, une question se pose :</p> <p>  </p> <p> <strong>Quel est le futur du jazz à La Nouvelle Orléans </strong>? Les musiciens de La Nouvelle Orléans sont-ils en train de créer un nouveau « New Orleans Jazz » ou sont-ils simplement en train de remettre sur pied ce qui a fait leur réputation?  </p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <strong>Notre réalisation</strong></p> <p> Dans cette ville qui compte plus de jours de festival que de jours de week-end, notre désir est de <strong>suivre différentes personnalités</strong> actives, impliquées dans ce mouvement de (re)construction. <strong>Micro au poing</strong>, nous souhaitons nous insérer dans l'i<strong>ntimité des musiciens</strong>, découvrir <strong>leur façon de faire</strong> de la musique, leur <strong>relation à la tradition ou à l’innovation</strong>. Nous allons produire un reportage audio d'où suintera la suave atmosphère de ce renouveau musical.</p> <p>  </p> <p> Mais pour rendre cette plongée musicale plus tangible encore, nous allons <strong>allier</strong> nous aussi le <strong>traditionnel</strong> et le <strong>moderne</strong>. Outre le compte<strong> twitter</strong> d'où nous partagerons toutes nos impressions, nos rencontres, nos découvertes, nous comptons embarquer dans nos pérégrinations <strong>une machine à écrire</strong>, et y<strong> retranscrire nos impressions à chaud</strong>. Les feuilles seront brutes de décoffrage, aux caractères baveux et aux fautes aussi authentiques que nos impressions de témoins privilégiés. Chacune de ces<strong> épreuves</strong>, <strong>uniques,</strong> sera numérisée et partagée. Mais <strong>l'originale</strong>, la feuille marquée à coeur par les caractères d'acier, signée par tous ces musiciens (extra)ordinaires qui nous entoureront, elle, vous pourrez la réclamer comme vôtre et nous vous l'<strong>enverrons</strong> directement <strong>de la Nouvelle-Orléans</strong>. </p> <p>  </p> <p> Dans les <strong>contreparties</strong>, pour les plus généreux, nous vous proposons aussi une <strong>récompense personnalisée</strong>, dont nous pouvons parler ensemble. Est-ce d'emporter un <strong>vinyle </strong>de votre collection pour lui faire tâter un diamant de La Nouvelle-Orléans? Ou d'embarquer l'<strong>embouchure de votre trombone</strong> pour la tremper religieusement dans le Mississippi? Ou demander au cours d'un concert d'initiés aux jazzmen de vous <strong>dédicacer une chanson,</strong> de l'enregistrer et de vous la donner? Bref, <strong>une idée qui ne pourrait se faire que sur place</strong>, un vieux <strong>rêve</strong>, une envie, discutons-en et nous essaierons de trouver un terrain d'entente!</p> <p>  </p> <p> De manière générale, nous ne sommes pas enfermés dans une tour d'ivoire, <strong>nous sommes disponibles</strong> pour <strong>discuter</strong> avec qui le souhaite sur tous les aspects de ce projet. </p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <strong>Qui sommes-nous?</strong></p> <p>  </p> <p> <img alt="_mg_9556" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/79365/_MG_9556.jpg"></p> <p> (photo: <a href="http://www.celineballieux.be/" target="_blank">Céline Ballieux</a>)</p> <p>  </p> <p> <strong>Arthur Deligne</strong> (lunettes) - 22 ans. Je ne suis pas un expert du jazz, mais je suis un passionné de musique : en jouer, l'écouter en enregistrement ou en live, la disséquer, l'analyser et surtout, ressentir la folle énergie déployée par les musiciens, quelle que soit leur musique. Ce reportage sur le renouveau du jazz à la Nouvelle Orléans me passionne au plus au point car on est là au summum de l'abnégation des musiciens, de leur combat pour faire vivre leur musique.      </p> <p>  </p> <p> <strong>Thomas Bouïssaguet </strong>(trombone) - 25 ans. Je suis un expert de la curiosité,  arrivé au jazz pour les fedoras, resté pour le son du trombone, et tombé amoureux pour son énergie immédiate, la versatilité de son essence, et son besoin de transgression. Et surtout, maintenant plus qu'intrigué par cette Nouvelle-Orléans qui fait rien qu'à railler le destin en chantant plus fort. </p>