Serrons les dents

On aura pas à forcer l'temps,
observons le paisiblement, il se mord la queue ce serpent.
Son propre système le condamne seul,
le Capital est son cercueil, et vivement qu'il se casse la gueule.

On aura pas à forcer l'temps,
et pourtant ça fait bien longtemps que nos vieux systèmes prospèrent.
L'humanité et ses travers…
Hiérarchisés en bons macaques, des premiers siècles jusqu'à notre ère,
Coups d’État, à coups d'guerre,
coude à coude : coups d'matraques, coups d'lance pierre, coups d'poker.

Assouvissement, asservissement, épuisement, violences.
Emprisonnement, discours condescendants,
rien n'est bien nouveau finalement.

Exemple il y a 4000 ans, bassin mésopotamien, Babylone, ses richesses,
ses marchands, ses souverains...
Et ses esclaves par centaines travaillant dans les palmeraies
rachetant à leur propriétaire la bière des fruits qu'ils récoltaient.

Qu'en dites vous qu'c'est du passé ? Que nous avons su évoluer
de dictature en démocratie ? L’étendard sanglant est levé.
Du taylorisme au fordisme, paternalisme, patriotisme,
révolution industrielle, technologisation des machines ;
merci la Colonisation, tant pis pour les populations.
Crevons les tous, pillons leur ressources, créons du besoin d'chocolat,
de café, d'bananes, de soja, de cuivre, d'or et de lithium,
de gaz naturel, de pétrole,
polluant les terres et les rivières des indigènes au vitriol.

Chantons « Libéralisation », laissons monter l'exclusion,
Laissons gronder les xénophobes et s'engraisser les grands patrons.
Laissons nos cités dans la merde, nos clandestins dans la mer,
étonnons nous qu'ils deviennent racistes anti-français, anti-sémites.
Ce sans faire de lien, que l'on s'outre de l'essor d’États islamiques
liberticides, fanatiques et régressistes,
Quand traînent encore dans les Poubelles de nos édits
les relents d'un « je suis Charlie » sorti d'un journaleux styliste.

Qu'on nous abreuve de médias, de Pensée unique, de cola,
pour que Jamais, Ô grand jamais, l'avis critique ne puisse germer.
Pas d « Si j'étais né à Gaza ? » Pas d' « Si j'mangeais dans une décharge ? »
Pas d' « Si j'avais vu ma mère un éclat d'obus dans l'visage ? »
Est ce que tu serais pas kamikaze ?

Les peuples désunis, jamais ne serons vainqueurs.
Avec un bon conditionnement, qui distinguerait les ch'vaux des bœufs,
et les bœufs des boucs émissaires.

J'mordrai la main d'celui qui me fait manger,
en bon chien mal dressé, nourriture avariée.
Un son grinçant dans les oreilles,
aux commissures d'mes lèvres coule un liquide vermeil.
Aussi impur qu'un chant d'guerrier,
l'enemi vidé de son sang, les mots vidés de leur sens
appris de force à nos enfants et à nos migrants.

Le Marché des armes prendra feu quand sonnera l'heure de la Guerre ;
au nom du Grand Progrès technique, de la croissance économique,
de la toute puissance du commerce et de notre fausse ignorance perverse.

On nous inventera des « Marine », dans chaque pays, dans chaque usine
pour conserver un peu d'espoir, travailler plus…
pour la Victoire.

« Quelle victoire ? » me direz vous,
celle des nantis, des promoteurs, des actionnaires,
celle des grands financiers privés, des Commissions Européennes,
des hauts placés du FMI, Et oui !

Et ainsi va la vie, ainsi vont les capitaux,
ainsi va la ménagère de sa grande surface au Macdo,
sous l’œil des Multinationales irascibles et indélogeables,
d'leur suprématie ordinaire TTIPP (cf TAFTA) en bannière.

J'me sens pas fier d'cette France,
en fait j'me sens plus proche de ses détenus que d'ses matons et d'ses élus.
Construire des Murs, protéger des frontières,
armer le Monde entier pour ses intérêts.
Placer des dictatures, s'arranger entre enflures,
la brebis suit l'berger,… et elle ira voter.

Non pas Théorie du Complot, mais Théorie du Magot,
théorie des p'tites familles, des p'tits rallyes,
des p'tits placements, des p'tits profits,
des p'tits réseaux, des p'tites magouilles.
Apprends à détourner l'regard si tu veux t'en mettre plein les fouilles ;
ils sont pas si nombreux sur Terre à voir venir les bonnes affaires.

Pour les autres c'est malbouffe au mieux, au pire ce sera malnutrition,
survivant le nez hors de la merde pour les lois de la Consommation.

Fatigués, harassés, écorchés, sous pression ; maladie psychiatriques ;
Cancer Généralisé.

Il n'y a plus de place sur mon tableau noir pour déblatérer mes histoires,
Je manque de temps, de souffle et d'esprit pour évacuer tout mon vomis.
Je vous gracierai donc, en chic type, de nos îles de poubelles en plastique,
J'vous parlerai pas du nucléaire, ni d'la fée électricité,
d'ses déchets propres et bien planqués
qui n'pollueront nos sols, et nos terres que pour un ou deux Millénaires.

On aura pas à forcer l'temps, serrons les dents,
observons le paisiblement, il se mord la queue ce serpent.
Attendons qu'il s 'étouffe tout seul, qu'il s'casse la gueule.
Malgré la peur pour nos enfants ça nous f'ra rire doucement.

On va s'arrêter là, on est dupes de rien,
ni du TRAVAIL,
ni du MERITE,
ni de L'AIDE SOCIALE,
ni du TERRORISME,
ni du RACISME,
ni des ELECTIONS

Prépares un lendemain si il y en a un...
On aura pas à forcer l'temps et pourtant ça fait trop longtemps,
et pourtant ça fait trop longtemps...

serrons les dents

5 marionnettes sur ton théâtre, aidez nous à réaliser notre deuxième album