Ecrits d'exil

Aidez à financer une contribution à l'Histoire de la période 1939-1945. Le point de vue d'un acteur et témoin direct, autre qu'un vainqueur.

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<p align="center"> <u><strong>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;7)</strong></u></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <em>Pour contribuer &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Cet extrait concerne la gen&egrave;se des cours martiales fin 1943 d&eacute;but 1944 &nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; Ce fut l&rsquo;affaire de la demoiselle Bitouzet<a href="#_edn1" name="_ednref1" title="">[i]</a>. Il s&rsquo;agissait d&rsquo;une Fran&ccedil;aise qui, &agrave; Semur, entretenait des relations suivies avec des officiers de l&rsquo;arm&eacute;e d&rsquo;occupation&nbsp;; l&rsquo;opinion publique lui imputait des d&eacute;nonciations de patriotes &agrave; ses amis, sans d&rsquo;ailleurs que le dossier ait apport&eacute; d&rsquo;&eacute;claircissements sur ce point&nbsp;; quoi qu&rsquo;il en soit, le &laquo;&nbsp;Maquis&nbsp;&raquo; local l&rsquo;avait condamn&eacute;e &agrave; mort et charg&eacute; un de ses membres de l&rsquo;ex&eacute;cution de cette sentence.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Gri&egrave;vement bless&eacute;e dans son magasin, elle fut laiss&eacute;e pour morte sur le sol&nbsp;; mais, apr&egrave;s le d&eacute;part de son agresseur, elle &eacute;tait sortie de son &eacute;vanouissement et s&rsquo;&eacute;tait tra&icirc;n&eacute;e chez un pharmacien devant la porte duquel les voisins s&rsquo;&eacute;taient agglom&eacute;r&eacute;s. Le pr&eacute;pos&eacute; &agrave; son ex&eacute;cution fit lui aussi le curieux et, reconnaissant sa victime, il tira sur elle de nouveaux coups de feu qui cette fois entra&icirc;n&egrave;rent sa mort. &Agrave; ne consid&eacute;rer que les &eacute;l&eacute;ments mat&eacute;riels du crime, en le d&eacute;pouillant du mobile qui l&rsquo;avait inspir&eacute;, le fait &eacute;tait atroce et sauvage.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;affaire fut d&eacute;f&eacute;r&eacute;e devant la Section sp&eacute;ciale de la Cour de Dijon compos&eacute;e, suivant la nouvelle formule, avec majorit&eacute; de jur&eacute;s des services de la s&eacute;curit&eacute; publique. Aucune condamnation &agrave; mort ne fut prononc&eacute;e, le Pr&eacute;sident ayant disqualifi&eacute; en meurtre la pr&eacute;vention d&rsquo;assassinat.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Il y avait, &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, aupr&egrave;s du G&eacute;n&eacute;ral allemand qui commandait la r&eacute;gion de Dijon, un conseiller de justice militaire particuli&egrave;rement z&eacute;l&eacute; et ardent, tyrannique &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des administrations avec lesquelles il assurait une liaison&nbsp;; il avait suivi avec attention le d&eacute;veloppement de l&rsquo;affaire Bitouzet&nbsp;qui avait d&ucirc; vraisemblablement lui &ecirc;tre signal&eacute;e par les officiers avec lesquels la victime avait eu des relations&nbsp;; il connaissait, d&rsquo;autre part, fort bien la l&eacute;gislation p&eacute;nale fran&ccedil;aise et savait que la seule peine qui e&ucirc;t d&ucirc; &ecirc;tre prononc&eacute;e &eacute;tait celle de la mort. Il estima donc que les magistrats, et notamment le Pr&eacute;sident de la Section sp&eacute;ciale, l&rsquo;avocat g&eacute;n&eacute;ral et le juge d&rsquo;instruction, avaient sciemment viol&eacute; la loi pour faire &eacute;chapper un maquisard assassin &agrave; son ch&acirc;timent, et, comme sanction de ce qu&rsquo;il consid&eacute;rait comme une forfaiture, il demanda &agrave; ses chefs leur arrestation et peut-&ecirc;tre m&ecirc;me leur d&eacute;portation en Allemagne.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Alert&eacute; par le Procureur g&eacute;n&eacute;ral de Dijon, je m&rsquo;effor&ccedil;ai de sauver les magistrats de la Cour Sp&eacute;ciale de Dijon en intervenant aupr&egrave;s des grands chefs du &laquo;&nbsp;Milit&auml;rbefehlshaber&nbsp;&raquo; (H&ocirc;tel Majestic), aupr&egrave;s desquels j&rsquo;avais toujours trouv&eacute; de la compr&eacute;hension et un vif d&eacute;sir d&rsquo;aplanir les conflits entre les autorit&eacute;s fran&ccedil;aises et allemandes. Mes d&eacute;marches, tant aupr&egrave;s du G&eacute;n&eacute;ral Ermert<a href="#_edn2" name="_ednref2" title="">[ii]</a> que de ses deux sympathiques collaborateurs, MM.&nbsp;Bargatzki&nbsp;et Thierfelder<a href="#_edn3" name="_ednref3" title="">[iii]</a> ne furent pas infructueuses et le bouillant conseiller de justice de Dijon re&ccedil;ut l&rsquo;ordre de ne plus donner de suite &agrave; l&rsquo;affaire de la Section sp&eacute;ciale. Mais l&rsquo;alerte avait &eacute;t&eacute; chaude&nbsp;; les magistrats &eacute;taient d&eacute;sormais expos&eacute;s &agrave; un nouveau p&eacute;ril venant du c&ocirc;t&eacute; de l&rsquo;arm&eacute;e occupante et se trouvaient pris entre deux feux, non pas seulement au sens figur&eacute; de l&rsquo;expression.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&rsquo;autre part, un fait nouveau s&rsquo;&eacute;tait produit dans la politique allemande de l&rsquo;occupation. Jusqu&rsquo;en 1943, le &laquo;&nbsp;Milit&auml;rbefehlshaber&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire la &laquo;&nbsp;Wehrmacht&nbsp;&raquo;, avait administr&eacute; la France occup&eacute;e, &eacute;tabli et dirig&eacute; les liaisons avec les services fran&ccedil;ais&nbsp;; les officiers avec lesquels j&rsquo;avais &eacute;t&eacute;, en ce qui me concernait, en rapport, tant comme Procureur de la R&eacute;publique que comme Ministre de la Justice, avaient &eacute;t&eacute; des magistrats, avocats, avou&eacute;s, notaires, professeurs d&rsquo;universit&eacute;, form&eacute;s aux disciplines juridiques, courtois et conciliants&nbsp;; ils avaient cherch&eacute; &agrave; &eacute;viter les conflits et donn&eacute; &agrave; nos rapports avec eux un caract&egrave;re de mod&eacute;ration et de tol&eacute;rance qui avait permis &agrave; l&rsquo;administration de la Justice de continuer &agrave; fonctionner sans trop d&rsquo;entraves.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Mais, au fur et &agrave; mesure que la guerre se durcissait, que le &laquo;&nbsp;Maquis&nbsp;&raquo; se d&eacute;veloppait et qu&rsquo;une atmosph&egrave;re d&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; enveloppait les forces de l&rsquo;occupation, un nouvel organisme se substituait petit &agrave; petit au clan militaire&nbsp;; c&rsquo;&eacute;tait celui du parti nazi, repr&eacute;sent&eacute; par les services des S.S., install&eacute;s Avenue Foch. Leurs dirigeants, policiers autant que soldats, &eacute;taient domin&eacute;s par le fanatisme et t&eacute;moignaient d&rsquo;une intransigeance que n&rsquo;avait jamais manifest&eacute;e l&rsquo;H&ocirc;tel Majestic&nbsp;; ils empi&eacute;taient chaque jour davantage sur les attributions du &laquo;&nbsp;Milit&auml;rbefehlshaber&nbsp;&raquo; dont l&rsquo;influence diminuait et qui se r&eacute;signait, de bon ou de mauvais gr&eacute;, &agrave; cette &laquo;&nbsp;capitis diminutio&nbsp;&raquo;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&eacute;j&agrave;, lors de l&rsquo;incident avec la Section sp&eacute;ciale de Dijon, le G&eacute;n&eacute;ral Ermert, avec une certaine r&eacute;serve, et ses collaborateurs avec plus de franchise, m&rsquo;avaient laiss&eacute; entendre qu&rsquo;ils seraient bient&ocirc;t impuissants &agrave; arranger des affaires de cette nature. J&rsquo;eus la m&ecirc;me impression apr&egrave;s un nouvel incident provoqu&eacute; par le m&ecirc;me conseiller de justice militaire &agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;une d&eacute;cision rendue par la Cour de Besan&ccedil;on. On avait demand&eacute; au Premier Pr&eacute;sident des explications &eacute;crites sur un arr&ecirc;t et il s&rsquo;&eacute;tait, comme de bien entendu, refus&eacute; &agrave; souscrire &agrave; une exigence aussi inconvenante&nbsp;; il avait &eacute;t&eacute; menac&eacute; et, une fois encore, j&rsquo;avais pu obtenir du Commandement supr&ecirc;me qu&rsquo;on le laisse tranquille.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;autorit&eacute; croissante, dans les rapports administratifs franco-allemands, d&rsquo;hommes comme le G&eacute;n&eacute;ral Oberg<a href="#_edn4" name="_ednref4" title="">[iv]</a> et le Colonel Knochen<a href="#_edn5" name="_ednref5" title="">[v]</a> (S.S.) allait, du reste, de pair avec la croissance de la Milice et de son action sur le Gouvernement de Vichy&nbsp;; les partisans extr&eacute;mistes fran&ccedil;ais &eacute;taient soutenus par les nouveaux ma&icirc;tres de l&rsquo;occupation&nbsp;; c&rsquo;&eacute;taient les uns et les autres des excessifs et des r&eacute;solus. Le Pr&eacute;sident Laval&nbsp;et les Ministres fid&egrave;les &agrave; sa politique, comme mon ami Cathala<a href="#_edn6" name="_ednref6" title="">[vi]</a> et moi-m&ecirc;me, &eacute;tions consid&eacute;r&eacute;s comme des &laquo;&nbsp;mous&nbsp;&raquo; et dans les rares entrevues que j&rsquo;eus avec le Colonel Knochen &agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;affaires relevant de l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire, pass&eacute;e du contr&ocirc;le de l&rsquo;H&ocirc;tel Majestic &agrave; celui de l&rsquo;Avenue Foch, il me fit entendre qu&rsquo;il n&rsquo;accordait sa confiance qu&rsquo;&agrave; la Milice fran&ccedil;aise et aux organisations cr&eacute;&eacute;es par MM.&nbsp;D&eacute;at&nbsp;et Doriot<a href="#_edn7" name="_ednref7" title="">[vii]</a> en zone Nord. Je reviendrai, avec plus de d&eacute;tails, dans un autre chapitre, sur les conditions dans lesquelles la Direction des services p&eacute;nitentiaires passa du Minist&egrave;re de la Justice au Secr&eacute;tariat au Maintien de l&rsquo;ordre dont Darnand&nbsp;&eacute;tait titulaire. On avait demand&eacute; aux magistrats et aux gendarmes l&rsquo;effort maximum que l&rsquo;on pouvait attendre de leur conception du devoir professionnel&nbsp;; ils &eacute;taient pris entre les balles du Maquis et les camps de concentration allemands.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Par ailleurs, la guerre civile d&eacute;solait maintenant le sol de la patrie. Les forces de la R&eacute;sistance &eacute;taient organis&eacute;es militairement et livraient des combats qui d&eacute;passaient le cadre des premiers coups de main. Dans l&rsquo;autre camp, la Milice &eacute;tait devenue une formation paramilitaire, &eacute;tablie elle aussi sur un pied de guerre. Au cours des rencontres entre ces deux bellig&eacute;rants, on capturait des prisonniers et ils &eacute;taient, de part et d&rsquo;autre, trait&eacute;s en otages, en francs tireurs, certains fusill&eacute;s sans la moindre garantie<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>.</p> <p> &nbsp;</p> <p> La Milice demandait &agrave; &ecirc;tre autoris&eacute;e &agrave; avoir des juridictions militaires propres, qui, faisait-elle valoir, seraient comp&eacute;tentes non seulement contre ses adversaires pris les armes &agrave; la main, mais contre ses propres membres indignes. En fait, des miliciens furent jug&eacute;s et pass&eacute;s par les armes, &agrave; la suite de verdicts des Cours martiales. Bassompierre<a href="#_edn8" name="_ednref8" title="">[viii]</a>, qui &eacute;tait un homme d&rsquo;honneur et dont les affirmations pouvaient &ecirc;tre tenues pour l&rsquo;expression de la v&eacute;rit&eacute;, m&rsquo;a confirm&eacute; le fait en Allemagne.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le Mar&eacute;chal, de tendance plus r&eacute;pressive que Laval, &eacute;tait favorable &agrave; la cr&eacute;ation des Cours martiales r&eacute;clam&eacute;es par la Milice&nbsp;; il avait, lors de la r&eacute;union des Chefs de Cour &agrave; Vichy, rappel&eacute; dans son allocution les &eacute;nergiques mesures prises par lui, lors des mutineries de 1917 et les avait cit&eacute;es comme exemple. Il me souvient &eacute;galement qu&rsquo;&agrave; un Conseil des Ministres, il avait d&eacute;clar&eacute; qu&rsquo;il ne serait pas mauvais de pendre quelques terroristes aux portes des villes. Le Pr&eacute;sident Laval m&rsquo;avait fait un signe de stup&eacute;faction, car &agrave; ce moment, il venait de protester contre une exhibition de ce genre faite, aux arbres d&rsquo;un boulevard de N&icirc;mes, par la division de S.S. qui op&eacute;rait dans cette r&eacute;gion.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le chef du Gouvernement et moi-m&ecirc;me &eacute;tions au contraire tr&egrave;s r&eacute;ticents&nbsp;; nous h&eacute;sitions &agrave; l&eacute;galiser, en quelque sorte, les op&eacute;rations auxquelles pourrait se livrer la Milice dans sa campagne militaire.</p> <p> &nbsp;</p> <p> J&rsquo;&eacute;tudiai donc le projet avec une sage lenteur, qui permettait de gagner du temps, examinant les textes propos&eacute;s par le Secr&eacute;tariat au Maintien de l&rsquo;ordre et transmis par l&rsquo;interm&eacute;diaire d&rsquo;un jeune magistrat colonial, M.&nbsp;Minot<a href="#_edn9" name="_ednref9" title="">[ix]</a>, du cabinet de Darnand, esprit pond&eacute;r&eacute; et intelligence compr&eacute;hensive, cherchant la conciliation et d&eacute;sireux d&rsquo;aboutir &agrave; une formule qui tiendrait compte des r&eacute;serves dont le chef du Gouvernement d&eacute;sirait entourer la nouvelle loi.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Il ne s&rsquo;agissait pas de cr&eacute;er une juridiction qui se substituerait aux Cours d&rsquo;assises qui avaient toujours continu&eacute; &agrave; fonctionner en mati&egrave;re de criminalit&eacute; de droit commun, ni aux Sections sp&eacute;ciales qui restaient la juridiction ordinaire des crimes et des d&eacute;lits d&rsquo;inspiration terroriste.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les Cours martiales, dont l&rsquo;organisation et le recrutement &eacute;taient confi&eacute;s au Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral au Maintien de l&rsquo;ordre, ne seraient comp&eacute;tentes que pour juger les crimes d&rsquo;assassinat et de meurtre, lorsque leur auteur aurait &eacute;t&eacute; pris les armes &agrave; la main. La restriction ainsi apport&eacute;e, qui limitait la comp&eacute;tence des Cours martiales, aux flagrants d&eacute;lits, marquait bien la pens&eacute;e du chef du Gouvernement de n&rsquo;envisager que des hypoth&egrave;ses o&ugrave; la culpabilit&eacute; ne faisait pas de doute&nbsp;; il pensait ainsi &eacute;viter des ex&eacute;cutions sommaires perp&eacute;tr&eacute;es par des partisans, dans le feu de l&rsquo;action&nbsp;; mieux valait le minimum de garanties offert par des juges, m&ecirc;me pris parmi des militants, qui se d&eacute;cideraient apr&egrave;s audition de t&eacute;moins et examen des preuves et des charges. En fait, les Cours martiales ne prononc&egrave;rent pas toujours des condamnations &agrave; mort et firent &eacute;chapper &agrave; la fusillade des maquisards qui auraient &eacute;t&eacute; certainement massacr&eacute;s, si elles n&rsquo;avaient pas exist&eacute;. Elles s&eacute;virent, par contre, contre des bandits de droit commun, &eacute;chapp&eacute;s des prisons &agrave; la faveur de coups de main de R&eacute;sistants (cas du Puy, etc.) sur les &eacute;tablissements o&ugrave; &eacute;taient d&eacute;tenus leurs camarades&nbsp;; ces malfaiteurs profitaient de la d&eacute;sorganisation g&eacute;n&eacute;rale et de la confusion des esprits, pour commettre des assassinats dont le mobile &eacute;tait le vol ou le viol.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Telle fut la gen&egrave;se de la loi sur les Cours martiales, &eacute;tablie apr&egrave;s de longues h&eacute;sitations et retard&eacute;e dans son application autant que faire se pouvait, entour&eacute;e enfin des restrictions qui viennent d&rsquo;&ecirc;tre expos&eacute;es. Le texte, soumis au Conseil des Ministres, fut approuv&eacute; &agrave; &hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(&agrave; suivre&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Pour contribuer &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> La situation &eacute;tait comparable &agrave; celle de la Vend&eacute;e pendant la R&eacute;volution et &agrave; celle de la premi&egrave;re guerre carliste en Espagne.</p> </div> </div> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p> <a href="#_ednref1" name="_edn1" title="">[i]</a> Mademoiselle <strong>Bitouzet</strong><strong>, </strong>jeune femme condamn&eacute;e et ex&eacute;cut&eacute;e par le Maquis, durant l&rsquo;occupation, pour ses relations avec des soldats allemands.</p> </div> <div id="edn2"> <p> <a href="#_ednref2" name="_edn2" title="">[ii]</a>&nbsp;Le G&eacute;n&eacute;ral Wilhelm Gustav <strong>Ermert</strong>&nbsp;est un des chefs du &laquo;&nbsp;Milit&auml;rbefehlshaber&nbsp;&raquo; (H&ocirc;tel Majestic).</p> </div> <div id="edn3"> <p> <a href="#_ednref3" name="_edn3" title="">[iii]</a>&nbsp;MM.&nbsp;Walter <strong>Bargatzki</strong>&nbsp;(13 avril 1910, Baden Baden - 4 novembre 1998, Bonn) et <strong>Thierfelder</strong>&nbsp;sont deux collaborateurs du G&eacute;n&eacute;ral Ermert&nbsp;; le D<sup>r</sup>&nbsp;Bargatzki suivait plus particuli&egrave;rement les questions p&eacute;nitentiaires&nbsp;; il sera, beaucoup plus tard, dans les ann&eacute;es 50, Pr&eacute;sident de la Croix rouge allemande.</p> </div> <div id="edn4"> <p> <a href="#_ednref4" name="_edn4" title="">[iv]</a> Carl-Albrecht <strong>Oberg</strong>&nbsp;(27 janvier 1897, Hambourg - 3 juin 1965, Flensburg), G&eacute;n&eacute;ral S.S. de la Polizeif&uuml;hrer (H.S.S.P.F.) &agrave; Paris avec le titre de Obergruppenf&uuml;hrer, responsable de la s&eacute;curit&eacute; en France &agrave; partir du 1<sup>er</sup> juin 1942.</p> </div> <div id="edn5"> <p> <a href="#_ednref5" name="_edn5" title="">[v]</a> Helmut<strong> Knochen</strong>&nbsp;(14 mars 1910, Magdeburg - 4 avril 2003, Offenbach am Main), Chef de la police de s&ucirc;ret&eacute; (S.I.P.O.) et du service de s&eacute;curit&eacute; (S.D.) pour la France, avec rang de S.S. Standartenf&uuml;hrer.</p> </div> <div id="edn6"> <p> <a href="#_ednref6" name="_edn6" title="">[vi]</a> Pierre<strong> Cathala</strong>&nbsp;(1888 - 1947), avocat et homme politique fran&ccedil;ais, Ministre, Secr&eacute;taire d&rsquo;&Eacute;tat &agrave; l&rsquo;Economie nationale et aux Finances d&rsquo;avril 1942 &agrave; ao&ucirc;t 1944, Secr&eacute;taire d&rsquo;&Eacute;tat &agrave; l&rsquo;Agriculture &agrave; partir de janvier 1944, et au Ravitaillement (mars 1944).</p> </div> <div id="edn7"> <p> <a href="#_ednref7" name="_edn7" title="">[vii]</a> Jacques<strong> Doriot</strong>&nbsp;(1898, Bresles - 1945, Mengen), homme politique et journaliste fran&ccedil;ais, ancien chef des &laquo;&nbsp;Jeunesses communistes&nbsp;&raquo;, fondateur du Parti populaire fran&ccedil;ais (P.P.F.).</p> </div> <div id="edn8"> <p> <a href="#_ednref8" name="_edn8" title="">[viii]</a> Jean <strong>Bassompierre</strong>&nbsp;(23 octobre 1914, Honfleur - fusill&eacute; le 20 avril 1948, Paris), militant nationaliste (La Cagoule, Parti Populaire Fran&ccedil;ais), combat les Italiens dans les Alpes en 1940, est &agrave; l&rsquo;origine du Service d&rsquo;Ordre L&eacute;gionnaire (S.O.L.).</p> </div> <div id="edn9"> <p> <a href="#_ednref9" name="_edn9" title="">[ix]</a> M.&nbsp;<strong>Minot</strong>, jeune magistrat de la coloniale, directeur adjoint du cabinet de Darnand.</p> </div> </div> <p> &nbsp;</p>