Ecrits d'exil

Aidez à financer une contribution à l'Histoire de la période 1939-1945. Le point de vue d'un acteur et témoin direct, autre qu'un vainqueur.

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<p> La dream team s&#39;agrandit doucement mais s&ucirc;rment . Elle comprend maintenant un compagnon de marche rencontr&eacute; dans l&#39;Akakus libyen qui a r&eacute;ussi &agrave; surmonter ses doutes sur ses comp&eacute;tences informatiques en utilisant le petit vademecum que j&#39;ai &eacute;labor&eacute; &nbsp;&quot;pour les nuls&quot;. Elle comprend &eacute;galement une belle amie parisienne, grande amatrice de litt&eacute;rature et de livres en tous genres.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Et je continue de fournir quelques extraits des &quot;Ecrits d&#39;exil&quot;</p> <p> &nbsp;</p> <p> (ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;5)</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Pour la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>L&rsquo;extrait suivant des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; concerne la mise en contexte de la cr&eacute;ation des juridictions sp&eacute;ciales cr&eacute;&eacute;es pour juger les activit&eacute;s des communistes au d&eacute;but de la guerre</em><em>&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong>2</strong><strong>. SECTIONS SP&Eacute;CIALES DE COUR D&rsquo;APPEL ET COURS MARTIALES </strong><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><sup><sup>[1]</sup></sup></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;histoire de la cr&eacute;ation et du fonctionnement des Sections sp&eacute;ciales de Cour d&rsquo;appel et des Cours martiales est &eacute;troitement li&eacute;e &agrave; celle de l&rsquo;activit&eacute; du parti communiste depuis le d&eacute;but de la guerre. L&rsquo;institution de ces juridictions d&rsquo;exception devient incompr&eacute;hensible pour qui ne se r&eacute;f&egrave;re pas, &agrave; chaque instant, &agrave; l&rsquo;&eacute;volution du parti communiste et &agrave; sa tactique de 1939 &agrave; 1944. Le Gouvernement du Mar&eacute;chal n&rsquo;est, en effet, pas entr&eacute; le premier dans la voie de la r&eacute;pression &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des men&eacute;es communistes&nbsp;; il n&rsquo;a fait que suivre, sans les aggraver, les normes initi&eacute;es par les Gouvernements Daladier&nbsp;et Reynaud&nbsp;et, s&rsquo;il a cr&eacute;&eacute;, pour les appliquer, de nouvelles juridictions, c&rsquo;est qu&rsquo;il se trouvait, par suite de la suppression des Conseils de Guerre en zone occup&eacute;e et plus tard en zone libre, dans l&rsquo;impossibilit&eacute; mat&eacute;rielle d&rsquo;assurer lui-m&ecirc;me, sous peine de voir les juridictions de l&rsquo;arm&eacute;e allemande se substituer &agrave; la justice fran&ccedil;aise, la r&eacute;pression des attentats commis contre ses nationaux.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&egrave;s l&rsquo;ouverture des hostilit&eacute;s, le parti communiste fran&ccedil;ais prit nettement position contre la guerre. Sa propagande s&rsquo;inspirait de la th&egrave;se d&eacute;velopp&eacute;e le 31 Octobre 1939 par M.&nbsp;Molotov, &agrave; la session extraordinaire du Conseil supr&ecirc;me de l&rsquo;U.R.S.S.&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27pt;"> &nbsp;<em>&laquo;&nbsp;La guerre n&rsquo;a plus de sens depuis l&rsquo;an&eacute;antissement de la Pologne&nbsp;; la poursuite de la guerre de la part de l&rsquo;Angleterre et de la France entra&icirc;nera la ruine &eacute;conomique et d&eacute;truira la civilisation des nations Europ&eacute;ennes&nbsp;; il est insens&eacute; et criminel de la poursuivre en vue de d&eacute;truire l&rsquo;Hitl&eacute;risme, m&ecirc;me si l&rsquo;on camoufle le conflit sous le concept d&rsquo;une lutte pour les d&eacute;mocraties&nbsp;; la peur de perdre leur supr&eacute;matie coloniale et commerciale dans le monde est le v&eacute;ritable motif de la haine de l&rsquo;Angleterre et de la France contre le Reich allemand&nbsp;; c&rsquo;est la guerre des imp&eacute;rialismes et du capitalisme dirig&eacute;e contre les nations prol&eacute;taires, etc.&nbsp;&raquo;</em></p> <p style="margin-left:27pt;"> &nbsp;</p> <p> Tels &eacute;taient les th&egrave;mes d&eacute;velopp&eacute;s dans la propagande clandestine du parti communiste durant l&rsquo;hiver 1939-1940 (voir Chapitre XIX Le Collaborationnisme).</p> <p> &nbsp;</p> <p> Elle en tirait cette cons&eacute;quence&nbsp;: il fallait faire la paix avec l&rsquo;Allemagne, se retirer du conflit et saboter la production de guerre.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;immobilit&eacute; observ&eacute;e sur le front du Nord-Est entre les deux bellig&eacute;rants favorisait le succ&egrave;s de cette propagande&nbsp;; l&rsquo;oisivet&eacute; &agrave; laquelle les masses accumul&eacute;es le long de la ligne Maginot<a href="#_edn1" name="_ednref1" title="">[i]</a> &eacute;taient condamn&eacute;es, avait entra&icirc;n&eacute; une psychose de lassitude et d&rsquo;amollissement des caract&egrave;res&nbsp;; &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur, les consignes de sabotage portaient leurs fruits dans les usines de guerre, aux Usines Farman<a href="#_edn2" name="_ednref2" title="">[ii]</a> &agrave; Billancourt (sabotage de moteurs d&rsquo;avions), dans la r&eacute;gion parisienne (sabotage de fus&eacute;es d&rsquo;obus et de balles anti-tank) et m&ecirc;me sur le front (sabotages dans les casemates de la r&eacute;gion de Boulay<a href="#_edn3" name="_ednref3" title="">[iii]</a>). Il sera int&eacute;ressant pour l&rsquo;historien de l&rsquo;avenir de consulter les archives des Conseils de Guerre de Paris, dont certaines des proc&eacute;dures les plus typiques furent mises &agrave; la disposition de la Cour supr&ecirc;me.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le Gouvernement de M.&nbsp;Daladier&nbsp;avait r&eacute;agi contre cette propagande qui, sur le plan parlementaire, s&rsquo;&eacute;tait traduite par une lettre &eacute;crite, au d&eacute;but d&rsquo;Octobre 1939, par les d&eacute;put&eacute;s communistes au Pr&eacute;sident Herriot&nbsp;pour lui demander de r&eacute;unir le Parlement en vue d&rsquo;examiner la possibilit&eacute; d&rsquo;arr&ecirc;ter le cours des hostilit&eacute;s. Les signataires avaient fait l&rsquo;objet de mesures administratives en attendant la lev&eacute;e de l&rsquo;immunit&eacute; parlementaire et des sanctions judiciaires &eacute;taient intervenues.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&egrave;s le mois de Septembre, le Gouvernement avait prononc&eacute; la dissolution du parti communiste et &eacute;rig&eacute; en d&eacute;lit passible de peines correctionnelles, avec un maximum de 5 ans de prison, la reconstitution clandestine de ce parti et toute activit&eacute; li&eacute;e &agrave; la III<sup>&egrave;me </sup>Internationale.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 22 F&eacute;vrier 1940, la Chambre votait &agrave; l&rsquo;unanimit&eacute; des 492 d&eacute;put&eacute;s pr&eacute;sents la destitution des &eacute;lus communistes. Le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral du parti, M.&nbsp;Maurice Thorez,&nbsp;&eacute;tait d&eacute;chu de la nationalit&eacute; fran&ccedil;aise. Mobilis&eacute; dans les services de l&rsquo;arri&egrave;re &agrave; Amiens, il avait d&eacute;sert&eacute;, pass&eacute; la fronti&egrave;re suisse dans la r&eacute;gion de Thonon, re&ccedil;u des Allemands l&rsquo;accueil le plus favorable et ceux-ci lui avaient facilit&eacute; son passage en Russie d&rsquo;o&ugrave; il donnait, sous l&rsquo;&eacute;gide des dirigeants de cette puissance, les directives au parti communiste fran&ccedil;ais r&eacute;fugi&eacute; dans la clandestinit&eacute;. Il avait &eacute;t&eacute; condamn&eacute; &agrave; mort par contumace par un Conseil de Guerre.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 9 Avril 1940, 35 d&eacute;put&eacute;s communistes &eacute;taient condamn&eacute;s &agrave; des peines de prison par un Conseil de Guerre dans l&rsquo;affaire de la lettre au Pr&eacute;sident Herriot. Certains furent transf&eacute;r&eacute;s en Alg&eacute;rie, d&rsquo;autres intern&eacute;s dans des prisons du centre de la France, au Puy notamment.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Toutes les poursuites exerc&eacute;es en vertu du d&eacute;cret du 23 Septembre 1939 sur la propagande communiste, ainsi que celles motiv&eacute;es par les sabotages ou autres d&eacute;lits d&rsquo;inspiration communiste &eacute;taient d&eacute;f&eacute;r&eacute;es aux Tribunaux militaires, en vertu de la loi sur l&rsquo;&Eacute;tat de si&egrave;ge qui leur donnait comp&eacute;tence, m&ecirc;me &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des civils. Les tribunaux correctionnels ne connurent que tr&egrave;s exceptionnellement de ces affaires, quand la juridiction militaire se d&eacute;sint&eacute;ressait de la poursuite en raison de son insignifiance.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Telle &eacute;tait la situation au moment o&ugrave; l&rsquo;armistice coupa la France en deux portions et o&ugrave; l&rsquo;arm&eacute;e allemande occupa la zone Nord, ce qui entra&icirc;na &laquo;&nbsp;ipso facto&nbsp;&raquo; la disparition des tribunaux militaires dans ce secteur.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le Procureur g&eacute;n&eacute;ral de Paris demanda alors au Gouvernement install&eacute; &agrave; Vichy&nbsp;si la l&eacute;gislation anti-communiste &eacute;tait toujours en vigueur. La r&eacute;ponse fut affirmative. Les tribunaux correctionnels allaient donc, en zone occup&eacute;e, &ecirc;tre seuls comp&eacute;tents pour juger les affaires de propagande communiste. La situation &eacute;tait, en effet, tr&egrave;s d&eacute;licate.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le parti communiste, ob&eacute;issant aux consignes re&ccedil;ues de Russie, alli&eacute;e de l&rsquo;Allemagne, t&eacute;moignait d&rsquo;une grande activit&eacute; dans le sens du Collaborationnisme le plus excessif. Il voyait se r&eacute;aliser ses aspirations de conqu&ecirc;te du pouvoir, avec le bienveillant concours ou tout au moins la neutralit&eacute; de l&rsquo;autorit&eacute; militaire occupante.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&egrave;s le d&eacute;but de l&rsquo;offensive allemande de Mai, les organes clandestins du parti &eacute;taient devenus particuli&egrave;rement audacieux et agressifs. &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;du Soldat&nbsp;&raquo; &eacute;crivait&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;Tout notre pass&eacute; nous appelle &agrave; l&rsquo;union contre la guerre et &agrave; l&rsquo;action r&eacute;solue pour une paix imm&eacute;diate. Dans les casernes et les cantonnements, dans les casemates de la ligne Maginot</em><em>, dans les ports et sur les navires partout gronde le peuple soldat. Nous savons d&eacute;sormais o&ugrave; est l&rsquo;ennemi. Nous d&eacute;signons les responsables. &Agrave; bas le Gouvernement des jusqu&rsquo;au boutistes. &Agrave; bas les chefs r&eacute;formistes et socialistes vautr&eacute;s dans l&rsquo;union sacr&eacute;e de guerre et de trahison. Voil&agrave; notre cri unanime&nbsp;&raquo;. (Mai 1940)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> De &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo;<a href="#_edn4" name="_ednref4" title="">[iv]</a> du 15 Mai&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;Pour les travailleurs et les soldats, l&rsquo;imp&eacute;rialisme franco-anglais responsable de la guerre ne devient pas plus sympathique parce qu&rsquo;il est aux prises avec un Imp&eacute;rialisme aussi d&eacute;testable&nbsp;&raquo;.</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 17 Juin, la m&ecirc;me &laquo;&nbsp;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo; &eacute;crivait&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;Est-ce que la cit&eacute; de Londres obtiendra la continuation du massacre de nos fr&egrave;res et de nos fils pour permettre &agrave; l&rsquo;Angleterre, avec ses 40 millions d&rsquo;habitants d&rsquo;en exploiter 400 millions ou la volont&eacute; du peuple fran&ccedil;ais obtiendra-t-elle gain de cause&nbsp;&raquo;.</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> Et le r&eacute;dacteur de pr&eacute;coniser l&rsquo;envoi de p&eacute;titions et de lettres individuelles au Comit&eacute; restreint du Conseil Municipal de Paris pour exiger une paix imm&eacute;diate. On pourrait reproduire ces citations &agrave; l&rsquo;infini, si les archives des dossiers du Parquet de la Seine n&rsquo;ont pas &eacute;t&eacute; expurg&eacute;es.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Toute cette activit&eacute; avait singuli&egrave;rement servi l&rsquo;arm&eacute;e allemande qui, pensaient les communistes, leur t&eacute;moignerait sa reconnaissance en faisant pression sur le Gouvernement fran&ccedil;ais pour obtenir la publication au grand jour de sa presse en zone occup&eacute;e.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 20 Juin, la police fran&ccedil;aise avait arr&ecirc;t&eacute; un membre du Comit&eacute; central du parti, Maurice Tr&eacute;and<a href="#_edn5" name="_ednref5" title="">[v]</a>, trouv&eacute; porteur de documents de la &laquo;&nbsp;Propagandastaffel&nbsp;&raquo;<a href="#_edn6" name="_ednref6" title="">[vi]</a>, &eacute;tablissant que des pourparlers avaient &eacute;t&eacute; entam&eacute;s entre l&rsquo;organisme communiste clandestin et les services de l&rsquo;occupation. Il s&rsquo;agissait de faire repara&icirc;tre &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo;. Tr&eacute;and et les deux femmes qui l&rsquo;accompagnaient avaient &eacute;t&eacute; &eacute;crou&eacute;s &agrave; la prison de la Petite Roquette<a href="#_edn7" name="_ednref7" title="">[vii]</a> et le Parquet de la Seine avait ouvert une information.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Tr&eacute;and&nbsp;alerta aussit&ocirc;t ses protecteurs allemands et le 25, le Conseiller de Justice Fritz<a href="#_edn8" name="_ednref8" title="">[viii]</a>, qui assurait la liaison avec les services judiciaires fran&ccedil;ais, le faisait, d&rsquo;autorit&eacute;, remettre en libert&eacute;. La premi&egrave;re intervention du nouvel occupant de la France s&rsquo;&eacute;tait manifest&eacute;e en faveur d&rsquo;un communiste. C&rsquo;est que les chefs de l&rsquo;arm&eacute;e allemande &eacute;taient h&eacute;sitants sur la conduite &agrave; tenir&nbsp;; personnellement ils &eacute;taient hostiles au communisme, mais ils devaient tenir compte des directives du parti nazi et des rapports qui unissaient leur pays &agrave; la Russie sovi&eacute;tique.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les communistes redoublaient du reste de z&egrave;le pour conqu&eacute;rir la faveur de l&rsquo;occupant. Le 4 Juillet, &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo; clandestine entreprenait une campagne pour la fraternisation des ouvriers fran&ccedil;ais et des soldats allemands.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Dans son num&eacute;ro du 27 Juillet, elle r&eacute;clame la reprise des usines pour aider &agrave; l&rsquo;effort de guerre allemand, invitant les ouvriers, si les patrons t&eacute;moignent de la mauvaise volont&eacute; et entravent la reprise de l&rsquo;activit&eacute; &eacute;conomique, &agrave; proc&eacute;der eux-m&ecirc;mes &agrave; la r&eacute;ouverture des ateliers. Cette propagande persistera durant tout l&rsquo;hiver 1940-1941 en zone occup&eacute;e. &laquo;&nbsp;Les cahiers du Bolchevisme&nbsp;&raquo; (1<sup>er</sup> trimestre 1941) d&eacute;clarent que les &Eacute;tats-Unis repr&eacute;sentent l&rsquo;omnipotence des trusts, le pouvoir du capitalisme le plus &eacute;volu&eacute;. &laquo;&nbsp;C&rsquo;est la dictature de quelques familles oligarchiques qui descend dans l&rsquo;ar&egrave;ne de la guerre.&nbsp;&raquo;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo; du 1<sup>er</sup> Mai 1941, sous le titre &laquo;&nbsp;Les assassins de la Libert&eacute;&nbsp;&raquo;, &eacute;crit&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;de Gaulle</em><em>, ce G&eacute;n&eacute;ral &agrave; particule, ne veut pas la libert&eacute; de son pays, mais le triomphe des int&eacute;r&ecirc;ts capitalistes. Ce n&rsquo;est pas des &laquo;&nbsp;V&nbsp;&raquo; qu&rsquo;il faut &eacute;crire sur les murs, mais l&rsquo;embl&egrave;me de la faucille et du marteau&nbsp;&raquo;.</em></p> <p style="margin-left:27.0pt;"> &nbsp;</p> <p> C&rsquo;&eacute;tait l&rsquo;&eacute;poque o&ugrave; les d&eacute;put&eacute;s communistes, d&eacute;tenus au Puy, Michel, Costes&nbsp;et Billoux<a href="#_edn9" name="_ednref9" title="">[ix]</a>, parmi eux, &eacute;crivaient au Pr&eacute;sident de la Cour supr&ecirc;me, pour demander &agrave; servir de t&eacute;moins de l&rsquo;accusation contre MM.&nbsp;Daladier, L&eacute;on Blum, Reynaud&nbsp;et Mandel.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Leur propagande faisait &eacute;tat des discours prononc&eacute;s &agrave; Berlin notamment par Maurice Thorez&nbsp;au moment et apr&egrave;s l&rsquo;av&egrave;nement d&rsquo;Hitler&nbsp;au pouvoir&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;Il faut s&rsquo;entendre avec quiconque veut la paix, avec quiconque offre une chance, si minime soit-elle de sauvegarder la paix. Il faut s&rsquo;entendre avec l&rsquo;Italie en d&eacute;pit de la dictature fasciste, il faut s&rsquo;entendre m&ecirc;me avec l&rsquo;Allemagne d&rsquo;Hitler</em><em>&nbsp;comme je l&rsquo;ai proclam&eacute; le 5 Avril dernier (1938).&nbsp;&raquo;</em></p> <p style="margin-left:27.0pt;"> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&nbsp;&laquo;&nbsp;Nous, communistes de France, nous luttons et nous appelons les travailleurs de notre pays &agrave; la lutte pour l&rsquo;annulation du trait&eacute; de Versailles, pour la suppression d&eacute;finitive et sans conditions des r&eacute;parations, pour l&rsquo;&eacute;vacuation imm&eacute;diate de la Sarre</em><em>, pour la libre disposition du peuple d&rsquo;Alsace Lorraine, jusques et y compris sa s&eacute;paration avec la France, pour le droit de tous les peuples de langue allemande de s&rsquo;unir librement&nbsp;&raquo;.</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> Jamais, apr&egrave;s la d&eacute;faite, le collaborateur le plus excessif n&rsquo;aurait os&eacute; tenir un pareil langage&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> On devine l&rsquo;embarras des militaires allemands devant une telle attitude&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;(&agrave; suivre si - et lorsque - les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Pour participer &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> La Cour martiale cr&eacute;&eacute;e par la loi du 24 Septembre 1940 si&eacute;gea &agrave; Gannat&nbsp;et eut une existence &eacute;ph&eacute;m&egrave;re.</p> </div> </div> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p> <a href="#_ednref1" name="_edn1" title="">[i]</a> Ligne de fortification courant le long de la fronti&egrave;re fran&ccedil;aise, du Luxembourg &agrave; la c&ocirc;te italienne, dont la construction a &eacute;t&eacute; rendue possible par Andr&eacute;<strong> Maginot</strong>&nbsp;(17 f&eacute;vrier 1877 - 7 janvier 1932), Ministre de la Guerre &agrave; partir de 1929.</p> </div> <div id="edn2"> <p> <a href="#_ednref2" name="_edn2" title="">[ii]</a> Du nom du pilote d&rsquo;avion Henri<strong> Farman</strong>&nbsp;(26 mai 1874, Paris - 18 ao&ucirc;t 1958, Paris), qui, avec ses deux fr&egrave;res, Dick et Maurice, fonda la compagnie.</p> </div> <div id="edn3"> <p> <a href="#_ednref3" name="_edn3" title="">[iii]</a> <strong>Boulay</strong>&nbsp;est une petite ville de Moselle situ&eacute;e au nord-est de Metz.</p> </div> <div id="edn4"> <p> <a href="#_ednref4" name="_edn4" title="">[iv]</a> &laquo;&nbsp;<strong>L&rsquo;Humanit&eacute;</strong><strong>&nbsp;&raquo;</strong>, journal de gauche fond&eacute; en 1904 par Jean Jaur&egrave;s, devenu organe central du Parti communiste fran&ccedil;ais en 1920, apr&egrave;s la scission du congr&egrave;s de Tours.</p> </div> <div id="edn5"> <p> <a href="#_ednref5" name="_edn5" title="">[v]</a> Maurice<strong> Tr&eacute;and</strong>&nbsp;(1900, La Chaux-de-Fonds, Suisse - 1949, Antony), gar&ccedil;on de caf&eacute;, puis g&eacute;rant de restaurant, responsable de la commission des cadres du P.C.F., n&eacute;gociateur de la reparution l&eacute;gale de &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo; en juin 1940, &eacute;cart&eacute; de toute responsabilit&eacute; en novembre 1940.</p> </div> <div id="edn6"> <p> <a href="#_ednref6" name="_edn6" title="">[vi]</a> <strong>&laquo;&nbsp;Propagandastaffel</strong><strong>&nbsp;&raquo;&nbsp;</strong>: &laquo;&nbsp;service de la propagande&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="edn7"> <p> <a href="#_ednref7" name="_edn7" title="">[vii]</a> La <strong>Petite Roquette</strong>&nbsp;&eacute;tait la prison pour femmes de Paris, situ&eacute;e &agrave; proximit&eacute; de la place de la Bastille, d&eacute;truite en 1975.</p> </div> <div id="edn8"> <p> <a href="#_ednref8" name="_edn8" title="">[viii]</a> Le Conseiller allemand &agrave; la Justice, le Colonel <strong>Fritz</strong><strong>, </strong>responsable de la liaison avec les services judiciaires fran&ccedil;ais au Palais Bourbon (d&eacute;partement de Justice du Grand Paris)<strong>,</strong> est venu lui-m&ecirc;me chercher Maurice Tr&eacute;and&nbsp;&agrave; sa sortie de prison.</p> </div> <div id="edn9"> <p> <a href="#_ednref9" name="_edn9" title="">[ix]</a> D&eacute;put&eacute;s communistes d&eacute;nomm&eacute;s <strong>Michel</strong>&nbsp;(non identifi&eacute;)&nbsp;; Alfred, Marie, Ir&eacute;n&eacute;e <strong>Costes</strong>&nbsp;(24 f&eacute;vrier 1888, Saint-Ju&eacute;ry (Tarn) - 28 septembre 1959, Boulogne-Billancourt (Seine)), membre du Parti communiste, D&eacute;put&eacute; de la Seine de 1936 &agrave; 1940&nbsp;; Fran&ccedil;ois <strong>Billoux</strong>&nbsp;(21 mai 1903, Saint-Romain-la-Motte (Loire) - 14 janvier 1978, Menton&nbsp;(Alpes-Maritimes)), Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral des Jeunesses Communistes de 1928 &agrave; 1930, au Comit&eacute; central du P.C.F., en 1926, D&eacute;put&eacute; communiste de Marseille.</p> </div> </div> <p> &nbsp;</p>