Fight like a girl!
<h2 style="text-align:center"><strong>Documentaire de 28 minutes </strong></h2>
<p> Les femmes qui seront suivies dans ce documentaire ont entre 15 et 35 ans et refusent de subir le sort auquel la société patriarcale égyptienne les condamne.</p>
<p>Héritières de l'esprit de contestation des Printemps Arabes, elles font partie de ce pan de leur génération qui refuse le statut de victime impuissante. Bien décidées à combattre le harcèlement de rue et le climat d'omerta qui l'accompagne, elles n’hésitent pas à se mettre aux sports de combat. Un moyen pour elles de rendre coup pour coup, œil pour œil, dent pour dent.</p>
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<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/625116/Capture_d_e_cran_2019-10-19_a__15.21.47-1571491330.png" width="100%" /></p>
<p>En 2013, l’Égypte était considérée comme le « pire pays pour les femmes », selon l’étude portant sur les droits des femmes dans le monde arabe (22 pays) de la Fondation Thomson Reuters.</p>
<p><strong>Alors que 90% des Égyptiennes déclarent avoir déjà été victimes de harcèlements, de plus en plus de jeunes femmes ont décidé d’apprendre à se défendre. .</strong></p>
<p>Shereen, 22 ans, est la fondatrice de « fight like a girl », une communauté qui propose aux femmes des cours de self-défense.</p>
<p><em>« Après la Révolution de 2011, nous avons obtenu des droits. Le droit de pouvoir dire ce que l’on veut et de marcher dans la rue. La génération qui a entre 20 et 30 ans est consciente de la nécessité du changement et sait que l’Égypte n’est pas sûre, et que les femmes doivent être fortes. »</em></p>
<p>Pour aider les Égyptiennes à être plus fortes, Shereen propose des cours de Wendo, une discipline créée dans les années 1970 au Canada. C'est un sport exclusivement féminin, qui s’appuie sur différents types d’arts martiaux, dont la boxe.</p>
<p>Durant des séances réservées aux femmes, les adhérentes participent à des simulations et apprennent des techniques de défense qui leur permettront de pouvoir se déplacer dans la rue en toute sécurité. </p>
<p><em>« ...comment réagir à une attaque groupée, échapper à un agresseur... »</em><br />
Ces classes sont aussi un moyen pour elles de se confier, et de partager des histoires souvent douloureuses.</p>
<p><em>« Certaines participantes ont été victimes d’agressions sexuelles. Nous leur disons que ce n’est pas de leur faute, qu’elles ne sont pas responsables de ce qui leur est arrivé, mais qu’elles sont victimes. »</em></p>
<p>L’espace est, quant à lui, confiné et rassurant : <em>« Lors des sessions de wendo, chacune peut toucher l’autre seulement si l’autre le veut. Il n’y a pas de jugement, il s’agit d’être à l’écoute et partager. Nous créons un environnement sécurisant pour les femmes, la safe zone ».</em></p>
<p><em><strong>« En Égypte, chaque femme en vie est une femme forte »</strong></em></p>
<p> Si aujourd’hui la communauté de Shereen compte près de 60 femmes, le nombre de participantes ne cesse d’augmenter et 34 communautés de wendo sont actuellement en activité à travers toute l’Égypte.</p>
<p>Mais ces cours ne sont pas les seuls à attirer la nouvelle génération égyptienne, et de plus en plus de jeunes femmes se tournent vers les sports de combat tels que la boxe ou le MMA. C’est le cas d’Amira, jeune Koweitienne résidant au Caire depuis 9 mois.</p>
<p><em>« Je suis venue exprès du Koweït pour apprendre le kickboxing. Les sports de self-défense sont très bons pour les femmes. Il y a deux semaines j’étais dans la rue au Caire, un gars m’a poussé, et j’ai pu me défendre. »</em></p>
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<p> Qu’elles pratiquent les sports de combat en communauté ou individuellement, toute une parte de la nouvelle génération d’Égyptiennes est bel et bien décidée à reprendre possession des rues et de leurs corps, depuis bien trop longtemps considérés comme le territoire des hommes.<br />
Comme l’explique Mohamed Elkholy (membre de l’ONG de défense des droits des femmes Y-Peer Egypt) : <em>« Les Égyptiens sont terrifiés à l’idée que les femmes s’émancipent. Le harcèlement de rue est un moyen d’effrayer les femmes et de les pousser à rester à la maison. En Égypte, chaque femme en vie est une femme forte. »</em></p>
<h2 style="text-align:center"><strong>Note d’intention</strong></h2>
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<p><em><strong>« Ne me libère pas, je m’en charge »</strong></em></p>
<p> Les questions en lien avec le consentement, le droit à disposer de son corps ou l’égalité des sexes sont de plus en plus présentes, et une réalité universelle s'en détache : le besoin d'autodétermination. L'objectif de ce reportage n’est donc pas de montrer comment aider les femmes à se défendre mais bien comment les femmes se défendent par elles-mêmes. Il sera construit dans le but de relayer leur parole, et non de l'encadrer. Il n'y aura donc aucune voix-off ; les images ne seront accompagnés que par les commentaires des actrices sociales locales.</p>
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<p><strong>L’autodétermination reste un vrai besoin des femmes dans le monde entier.</strong></p>
<p> Aujourd’hui encore, 62 millions de filles sont privées de leur droit à l’éducation. Un demi-milliard de femmes ne savent pas lire et 155 pays conservent des lois discriminatoires à l'égard des femmes.Les stéréotypes dans le travail et les inégalités salariales persistent, les injonctions sociales demeurent.</p>
<p>Pour les femmes égyptiennes, la recherche de l'égalité accompagne un combat encore plus vaste : l’accès à la démocratie et à une citoyenneté véritable, l'égalité de tous et toutes face à la loi, et la résolution du problème sociétal de la violence faite aux femmes.</p>
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<p><strong>Casser l’image de la femme arabe soumise</strong></p>
<p> Le but de ce reportage est également de briser le fatalisme entourant la condition des femmes arabes ; souvent perçues comme faibles et opprimées, sans avenir indépendant.</p>
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<p><strong>Le Wendo, qu’est-ce que c’est ?</strong></p>
<p> Signifiant « chemin de femme », le Wendo est un sport de self-défense pensé par les femmes pour les femmes. Les participantes apprennent à faire face aux situations de danger, expriment leurs peurs et confrontent leurs expériences. Si beaucoup d'adeptes apprennent le Wendo par prévention, plusieurs ont connu la violence et la soumission et viennent chercher dans cette technique la force de relever la tête et de s'affirmer. La pratique de ce sport apporte, en plus de la capacité à se défendre, un accompagnement psychologique.</p>
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<p><strong>Pour qui, pourquoi ?</strong></p>
<p>Dans un pays où près de 90% des femmes ont déjà été victimes de harcèlements verbal, sexuel et/ou physique, de plus en plus se mettent à pratiquer des sports de self-défense. « Les techniques de défense sont variées : casser un bout de bois qui représente la peur, être en mesure de casser le nez d’un agresseur, rejouer des situations d’agressions vécues… La plupart des personnes qui accompagnent les participantes sont les mères, qui, à leur tour, rejoignent parfois le groupe. »</p>
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<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/625117/Capture_d_e_cran_2019-10-19_a__15.22.46-1571491380.png" width="100%" /></p>
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<h2 style="text-align:center"><strong>L'équipe : </strong></h2>
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<p><strong>Benjamin Lockie : Réalisateur </strong></p>
<p>Vidéaste indépendant depuis plus de 3 ans, je suis passionné par l’image depuis mon plus jeune âge. Ayant voyagé dans de nombreux pays, je place l’humain au cœur de mes rencontres. Avec un seul mot d’ordre : partager leurs histoires à travers mes documentaires. (Langues courantes : français, anglais,, espagnol, debutant: chinois.)</p>
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<p><strong>Guillaume Bouvy : Auteur/son </strong></p>
<p>Journaliste depuis 2007, pigiste depuis 2015, je mène des enquêtes et rends compte des faits de société, dans tous les domaines. Le vecteur commun étant l’humain, je me suis fixé pour mission de restituer les histoires que celles et ceux que je rencontre veulent bien me confier lors de mes reportages. En complément de mes études de journalisme, j’ai réalisé une formation de documentaire sonore en 2018 par l’organisme Phonurgia.</p>