L'Existence Arrachée

« L’existence arrachée » est un long métrage qui sera réalisé en juin 2013 au Burkina Faso par Géry Barbot

Visuel du projet L'Existence Arrachée
Réussi
72
Contributions
27/05/2013
Date de fin
9 984 €
Sur 9 000 €
111 %

Les publications

<p> &nbsp;</p> <div class="embed"> <iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="405" src="http://www.youtube.com/embed/G1FXKGin4Vo?wmode=opaque&amp;feature=oembed" width="540"></iframe><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="405" src="http://www.youtube.com/embed/G1FXKGin4Vo?wmode=opaque&amp;feature=oembed" width="540"></iframe><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="405" src="http://www.youtube.com/embed/G1FXKGin4Vo?wmode=opaque&amp;feature=oembed" width="540"></iframe></div>
<p> <img alt="Stephanesteadicamer" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/23385/StephaneSteadicamer.jpg" /></p>
<p> <img alt="Test_technique" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/21620/test_technique.jpg" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <div class="embed"> <iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="304" src="http://www.youtube.com/embed/bO3-4qwAXKg?wmode=opaque&amp;feature=oembed" width="540"></iframe></div> <div class="embed"> &nbsp;</div> <div class="embed"> &nbsp;</div> <div class="embed"> &nbsp;</div> <div class="embed"> &nbsp;</div> <div class="embed"> &nbsp;</div>
<p> &nbsp;</p> <div> <p> A 37 ans, G&eacute;ry Barbot se lance dans la r&eacute;alisation de son premier film. G&eacute;ry Barbot est avant tout un cin&eacute;phile, passionn&eacute; et dot&eacute; d&rsquo;une tr&egrave;s riche culture cin&eacute;matographique. Apr&egrave;s avoir dirig&eacute; deux salles d&rsquo;Art et Essai en France m&eacute;tropolitaine, il s&rsquo;est install&eacute; avec sa famille au Burkina Faso. La vie quotidienne d&rsquo;une petite fille lui a inspir&eacute; une histoire, et &nbsp;il a d&eacute;cid&eacute; de passer derri&egrave;re la cam&eacute;ra. Il r&eacute;alisera en juin 2013&nbsp;<a href="http://www.kisskissbankbank.com/l-existence-arrachee">&laquo;&nbsp;L&rsquo;Existence Arrach&eacute;e&nbsp;&raquo;</a>&nbsp;dans les environs de Ouagadougou au Burkina Faso. G&eacute;ry Barbot a &eacute;crit le sc&eacute;nario, mais il assure aussi la r&eacute;alisation et la production de son film. Totalement autodidacte en mati&egrave;re de r&eacute;alisation, il nous confie en exclusivit&eacute; les secrets de ce pari tr&egrave;s os&eacute;.</p> <hr /> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>G&eacute;ry, d&rsquo;o&ugrave; te vient cette passion du cin&eacute;ma&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> Quand j&rsquo;&eacute;tais petit, je n&rsquo;allais pas au cin&eacute;ma. C&rsquo;est avec ma mamie que j&rsquo;ai d&eacute;couvert E.T. Puis pendant les vacances, j&rsquo;ai profit&eacute; d&rsquo;une s&eacute;ance itin&eacute;rante pour voir Paris Texas de Wenders &agrave; 9 ans, en 1985. A l&rsquo;&eacute;poque je n&rsquo;avais rien compris au film mais je me souviens avoir &eacute;t&eacute; tr&egrave;s marqu&eacute; par les images. J&rsquo;ai &eacute;t&eacute; tr&egrave;s impressionn&eacute;, mais je n&rsquo;avais pas aim&eacute;, je trouvais &ccedil;a trop long. Mais le film m&rsquo;a marqu&eacute;. Ensuite j&rsquo;ai commenc&eacute; &agrave; voir des films en salle avec mon cousin.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>Tr&egrave;s t&ocirc;t tu as &eacute;t&eacute; marqu&eacute; par les images, comment cela s&rsquo;est traduit ensuite dans ton parcours&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> J&rsquo;ai un parcours de photographe depuis l&rsquo;&acirc;ge de 17 ans, en argentique bien s&ucirc;r. J&rsquo;ai beaucoup travaill&eacute; en noir et blanc, et en couleur. C&rsquo;est m&ecirc;me en faisant mes d&eacute;veloppements que j&rsquo;ai appris l&rsquo;importance d&rsquo;un bon cadrage, j&rsquo;ai appris &agrave; corriger mes erreurs. J&rsquo;ai d&eacute;j&agrave; gagn&eacute; un prix pour mes portraits. C&rsquo;est sur mon dossier photo que je suis entr&eacute; &agrave; l&rsquo;Ecole des Beaux Arts de Dunkerque. A l&rsquo;&eacute;poque j&rsquo;utilisais peu la vid&eacute;o, seulement pour des installations et des performances.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>Quelle est ta conception du cin&eacute;ma&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> Je ne soutiens pas l&rsquo;id&eacute;e qu&rsquo;un film est un objet de consommation, je pense que c&rsquo;est un objet qui ne doit pas &ecirc;tre consomm&eacute; et jet&eacute;. Fargass Assand&eacute;, qui m&rsquo;assiste dans la r&eacute;alisation du film, est sur la m&ecirc;me longueur d&rsquo;ondes.&nbsp; Il faut ouvrir des portes, on doit continuer &agrave; s&rsquo;interroger, pr&ecirc;ter &agrave; discussion. &Ccedil;a me g&ecirc;ne quand on dit ce que le spectateur doit penser, moi j&rsquo;aime qu&rsquo;on ouvre des portes. Avec un film comme &ccedil;a, on a des r&eacute;ponses mais aussi des interrogations. C&rsquo;est ce qui fait la fragilit&eacute; du film.</p> </div> <div> <p> Aujourd&rsquo;hui, on voit &eacute;merger des s&eacute;ries am&eacute;ricaines&nbsp; tr&egrave;s bien faites mais aseptis&eacute;es. Il y 5 &agrave; 7&nbsp; sc&eacute;naristes pour &eacute;crire un sc&eacute;nario. C&rsquo;est&nbsp; tr&egrave;s efficace mais &ccedil;a manque d&rsquo;imperfection. Or, c&rsquo;est int&eacute;ressant de flirter avec la perfection et l&rsquo;imperfection, d&rsquo;avoir des choses qui se contredisent et s&rsquo;opposent. C&rsquo;est l&agrave; qu&rsquo;on peut mettre une forme de po&eacute;sie et de discours qui pourraient m&rsquo;interpeller.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>Et comment t&rsquo;est venue la passion du cin&eacute;ma africain&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> A 20 ans, j&rsquo;ai fait mon premier voyage au Burkina Faso. Ce pays accueille le Festival des cin&eacute;mas d&rsquo;Afrique, le FESPACO. J&rsquo;ai d&eacute;cid&eacute; ensuite d&rsquo;y retourner r&eacute;guli&egrave;rement. Je n&rsquo;ai manqu&eacute; aucune &eacute;dition du festival depuis f&eacute;vrier 1997.</p> </div> <div> <p> En 2002, alors que j&rsquo;&eacute;tais &eacute;tudiant en M&eacute;diation Culturelle, j&rsquo;ai coordonn&eacute; le Festival P&eacute;riplans, la rencontre des cin&eacute;mas d&rsquo;Afrique dans le Nord. J&rsquo;ai assur&eacute; toute la coordination pour la r&eacute;gion Nord-Pas-de-Calais. On a notamment fait une r&eacute;trospective de Safi Faye, la premi&egrave;re r&eacute;alisatrice africaine. C&rsquo;est gr&acirc;ce &agrave; cette exp&eacute;rience&nbsp; que j&rsquo;ai &eacute;t&eacute; embauch&eacute; comme responsable de la salle de cin&eacute;ma du centre culturel de Tergnier dans l&rsquo;Aisne. C&rsquo;est par les cin&eacute;mas d&rsquo;Afrique que j&rsquo;ai pu b&acirc;tir mon parcours professionnel.</p> </div> <div> <p> &nbsp;&nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>Comment t&rsquo;es venue l&rsquo;id&eacute;e de passer de la diffusion &agrave; la r&eacute;alisation&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> J&rsquo;ai &eacute;t&eacute; directeur de salle pendant 5 ans, &agrave; Tergnier puis &agrave; Neufch&acirc;teau dans les Vosges, en gardant toujours un grand int&eacute;r&ecirc;t pour le cin&eacute;ma en marge. Concernant la r&eacute;alisation, je n&rsquo;ai pas de parcours &eacute;norme&nbsp;! J&rsquo;ai mon parcours de cin&eacute;phile et de directeur de Salle Art et Essai dont une class&eacute;e jeune public et cin&eacute;ma de recherche. C&rsquo;est ma base, car Je n&rsquo;ai pas de parcours d&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;image. J&rsquo;ai appris &agrave; d&eacute;coder les images des films, tout en ayant envie d&rsquo;images construites de fa&ccedil;on diff&eacute;rente. Je n&rsquo;aime pas que les images soient seulement un objet commercial de produit de consommation. Or souvent, les sc&eacute;narios sont construits pour la consommation du spectateur, fa&ccedil;on cin&eacute;ma d&rsquo;Hollywood. Ma d&eacute;marche dans le cin&eacute;ma est diff&eacute;rente&nbsp;: un peu comme la lecture,&nbsp; j&rsquo;essaie toujours d&rsquo;aller vers des m&eacute;canismes diff&eacute;rents. En tant que directeur j&rsquo;ai enseign&eacute; la lecture de l&rsquo;image avec des&nbsp; films d&rsquo;animation avec des classes de primaire du CP au CM2, avec des classes de coll&egrave;ge, de lyc&eacute;e et de BTS. J&rsquo;ai aussi &eacute;t&eacute; le r&eacute;f&eacute;rent culturel pour &nbsp;plusieurs classes d&rsquo;option cin&eacute;ma du bac.</p> </div> <div> <p> Quand je suis rentr&eacute; au Burkina Faso avec mon &eacute;pouse et mes enfants, j&rsquo;avais cet espoir de pouvoir r&eacute;aliser, cr&eacute;er un film, mais sans avoir de sc&eacute;nario bien pr&eacute;cis. L&rsquo;envie de r&eacute;aliser &eacute;tait tr&egrave;s forte.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong><a href="http://www.kisskissbankbank.com/l-existence-arrachee">Le sc&eacute;nario de &laquo;&nbsp;L&rsquo;Existence Arrach&eacute;e&nbsp;&raquo;</a>&nbsp;met en sc&egrave;ne une petite fille m&eacute;tisse livr&eacute;e &agrave; elle-m&ecirc;me, dans la grande maison de ses parents. Comment t&rsquo;est venue cette id&eacute;e&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> Je suis pr&eacute;sident de l&rsquo;association des parents d&rsquo;&eacute;l&egrave;ves du Lyc&eacute;e Fran&ccedil;ais. J&rsquo;ai &eacute;t&eacute; tr&egrave;s frapp&eacute; de voir beaucoup d&rsquo;enfants (surtout des filles) totalement livr&eacute;s &agrave; eux-m&ecirc;mes. Les parents sont occup&eacute;s, leur vie est charg&eacute;e. Et puis il est facile d&rsquo;embaucher des domestiques, des gardiens, &nbsp;des femmes de m&eacute;nage, des cuisiniers car la main d&rsquo;&oelig;uvre est bon march&eacute;. Certains parents en abusent, d&eacute;missionnent, se reposent sur les domestiques pour &eacute;lever leurs enfants. J&rsquo;ai &nbsp;souvent vu &ccedil;a et pas uniquement avec les &eacute;l&egrave;ves du Lyc&eacute;e Fran&ccedil;ais. On voit toujours des &eacute;l&egrave;ves qui ont du mal &agrave; vivre l&rsquo;absence des parents, qui vivent chaque jour dans l&rsquo;espoir&hellip;Et parfois le parcours scolaire d&eacute;rape par manque de rep&egrave;res, et &agrave; cause d&rsquo;un trop grand isolement. Quand on discute avec elles, on voit que les filles jettent des bouteilles&nbsp; &agrave; la mer, elles nous alertent sur leur solitude.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>Cette petite fille abandonn&eacute;e est expos&eacute;e &agrave; tous les dangers, jusqu&rsquo;au jour o&ugrave; l&rsquo;irr&eacute;parable est commis. Pourquoi parler d&rsquo;un sujet aussi terrible que le viol&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> C&rsquo;est mon parcours personnel et familial qui m&rsquo;a amen&eacute; &agrave; parler du viol, de la femme abus&eacute;e par l&rsquo;homme. J&rsquo;ai v&eacute;cu toute mon adolescence avec ce poids. A travers le regard f&eacute;minin de quelqu&rsquo;un avec qui j&rsquo;ai grandi, j&rsquo;ai d&eacute;couvert l&rsquo;image de l&rsquo;homme, sans trop comprendre. Cette fille &eacute;tait &agrave; fleur de peau sur chaque comportement masculin, en r&eacute;volte contre les codes de la soci&eacute;t&eacute;, contre ce besoin des hommes &agrave; montrer leur &nbsp;sup&eacute;riorit&eacute;, &agrave; prendre les devants avec les filles&hellip;J&rsquo;ai vu que &ccedil;a provoquait un rejet tr&egrave;s fort chez elle. J&rsquo;ai v&eacute;cu avec &ccedil;a. J&rsquo;en ai d&eacute;velopp&eacute; une fa&ccedil;on prudente d&rsquo;avancer avec les filles pour ne pas les choquer, les bousculer. J&rsquo;ai toujours agi avec tact et un grand respect mais sans savoir pourquoi &nbsp;j&rsquo;agissais comme &ccedil;a. Ce n&rsquo;est que plus tard que j&rsquo;ai su le parcours de cette personne. J&rsquo;ai compris sont traumatisme, j&rsquo;ai compris chacun de ses comportements. J&rsquo;ai &eacute;t&eacute; sensible au comportement des femmes abus&eacute;es.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>Avant de passer &agrave; la r&eacute;alisation de &laquo;&nbsp;L&rsquo;Existence Arrach&eacute;e&nbsp;&raquo; quelle exp&eacute;rience avais-tu des plateaux de tournage&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> C&rsquo;est au Burkina Faso que j&rsquo;ai d&eacute;couvert les plateaux de tournage&hellip;Ces plateaux ne sont &nbsp;pas forc&eacute;ment toujours conventionnels mais en me documentant sur les r&ocirc;les de chacun sur un plateau, je me suis rendu compte que c&rsquo;&eacute;tait plut&ocirc;t bien organis&eacute;. J&rsquo;ai &eacute;t&eacute; &agrave; cette occasion figurant avec mes enfants sur un t&eacute;l&eacute;film de Fred Garson coproduit par Arte, &nbsp;<em>Qui s&egrave;me le vent</em>. J&rsquo;ai ensuite &eacute;t&eacute; figurant dans la s&eacute;rie de France T&eacute;l&eacute;vision&nbsp;<em>Les Hommes de l&rsquo;ombre</em>. Puis je suis rest&eacute; 7 jours sur le plateau de&nbsp;<em>M&eacute;moire en fuite</em>&nbsp;de Issiaka Konate en janvier 2013 qui est un des r&eacute;alisateurs africains qui d&eacute;gage le plus de po&eacute;sie dans ses images. J&rsquo;&eacute;tais principalement &agrave; l&rsquo;image et &agrave; la production, sans r&ocirc;le d&eacute;fini. J&rsquo;ai essay&eacute; de saisir au mieux le r&ocirc;le de chacun sur le plateau. L&agrave; j&rsquo;ai d&eacute;couvert de grands comp&eacute;tences et &eacute;galement d&rsquo;autres avec qui je n&rsquo;avais pas envie de travailler. Certaines personnes retardaient le tournage, d&rsquo;autres &eacute;taient tr&egrave;s moteurs.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>Quels ont &eacute;t&eacute; les crit&egrave;res de choix pour monter l&rsquo;&eacute;quipe de &laquo;&nbsp;L&rsquo;Existence arrach&eacute;e&nbsp;&raquo;&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> Pour mon film, je vais travailler avec une &eacute;quipe r&eacute;duite de 10 &agrave; 14 personnes: &nbsp;un r&eacute;alisateur, un assistant, 2 personnes &agrave; l&rsquo;image, 2 au son, 3 aux lumi&egrave;res, 1 &agrave; la r&eacute;gie et 1 personne au maquillage. La prise de son sera s&eacute;par&eacute;e. Je suis contraint par l&rsquo;&eacute;conomie de moyens, cette &eacute;quipe r&eacute;duite permettra probablement de faire moins de choses&nbsp; sur les costumes et &nbsp;d&eacute;cors mais en revanche, elle sera plus r&eacute;active. On devrait &eacute;viter les blocages et les probl&egrave;mes de coordination. J&rsquo;ai d&eacute;couvert Fargass Assand&eacute;&nbsp;dans ses pi&egrave;ces pr&eacute;sent&eacute;es &agrave; l&rsquo;Institut Fran&ccedil;ais de Ouagadougou. J&rsquo;ai travaill&eacute; un peu sur ses cr&eacute;ations th&eacute;&acirc;trales. Concernant les acteurs, je travaille vraiment avec Fargass, on a plusieurs pistes, mais les personnes n&rsquo;ont pas encore &eacute;t&eacute; consult&eacute;es car on ne conna&icirc;t pas encore notre budget d&eacute;finitif, mais tout sera boucl&eacute; 15 jours avant le tournage.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>G&eacute;ry, peux-tu nous parler de tes r&eacute;f&eacute;rences cin&eacute;matographiques&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> C&rsquo;est une question difficile&nbsp;! Il y a bien s&ucirc;r des r&eacute;alisateurs que j&rsquo;aime mais je me sens tellement impr&eacute;gn&eacute; par multitude de cultures cin&eacute;matographiques, y compris g&eacute;ographiques. J&rsquo;ai par exemple toujours vu et programm&eacute; des films rares par exemple&nbsp;du Bouthan, d&rsquo;Iran, du Danemark, d&rsquo;Europe de l&rsquo;Est, d&rsquo;Am&eacute;rique du sud, d&rsquo;Asie et d&rsquo;Afrique&hellip;On d&eacute;couvre le monde par le cin&eacute;ma, on d&eacute;couvre des cultures par la cin&eacute;matographie.</p> </div> <div> <p> J&rsquo;aime aussi beaucoup David Lynch, Kim Ki Duk, Stanley Kubrick, Abderrahmane Sissako, Clint Estwood r&eacute;alisateur, Truffaut, Jarmusch, Terrence Malick, Lars Von Trier, Gus Van Sant.&nbsp;J&rsquo;aime &eacute;galement les films sur les rapports sociaux comme&nbsp;<em>Les raisins de la Col&egrave;re</em>&nbsp;de John Ford,&nbsp;<em>Tokyo Sonata</em>&nbsp;de Kiyoshi Kurosawa,&nbsp;<em>La raison du plus faible</em>&nbsp;de Lucas Belvaux ou&nbsp;<em>La noire</em>&nbsp;de Ousmane Semb&egrave;ne. Mais l&agrave; encore je suis dans un rapport g&eacute;ographique dans mes r&eacute;f&eacute;rences au cin&eacute;ma&nbsp;: les USA, le Japon, la Belgique, le S&eacute;n&eacute;gal, il y a quelque chose d&rsquo;Universel dans tout &ccedil;a.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>Et pour ton premier film, de qui vas-tu t&rsquo;inspirer&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> Les influences sont nombreuses&nbsp;! Sur ce film, il y aura probablement des r&eacute;f&eacute;rences que j&rsquo;ignore, que j&rsquo;ai &eacute;vinc&eacute;es, mais qui seront&nbsp; retranscrites &agrave; l&rsquo;image. Je me sens tr&egrave;s impr&eacute;gn&eacute; de David Lynch, Kim Ki Duk, Stanley Kubrick, ou Clint Eastwood r&eacute;alisateur, mais c&rsquo;est tr&egrave;s difficile de les nommer car je ne pr&eacute;tends pas arriver &agrave; leur hauteur. David Lynch est le plus marquant, et peut-&ecirc;tre cela &nbsp;se fera le plus ressentir dans la narration et la d&eacute;construction mentale. Mais mon film sera moins noir que beaucoup de films de Lynch. Ca sera plus optimiste&nbsp;! Sur la fin m&ecirc;me, il y aura peut-&ecirc;tre de&nbsp; Truffaut et les &nbsp;400 coups, la fin y ressemble, m&ecirc;me si le sujet est compl&egrave;tement diff&eacute;rent. Pour Eastwood, &ccedil;a peut para&icirc;tre contradictoire par rapport &agrave; mes envies d&rsquo;imperfection, car il est tr&egrave;s acad&eacute;mique&nbsp;! D&rsquo;autres r&eacute;alisateurs aussi font des choses tr&egrave;s abouties. Beaucoup de petits films avec peu de moyens me parlent beaucoup aussi, comme<em>&nbsp;Tarnation</em>. Ce sont des films importants dans mon parcours de cin&eacute;phile m&ecirc;me s&rsquo;ils n&rsquo;ont pas d&rsquo;influence sur le film. Ils me font &eacute;voluer en tant qu&rsquo;&ecirc;tre humain. Bruno Dumont, avec des acteurs non professionnels, montre un monde tel qu&rsquo;il est, c&rsquo;est un cin&eacute;ma v&eacute;rit&eacute;. &Ccedil;a m&rsquo;interpelle. Je pense que dans la gestion du temps du film &ccedil;a se ressentira. Il faut prendre le temps de laisser les choses s&rsquo;installer. Je suis dans un certain rapport au temps au cin&eacute;ma, dans lequel on peut laisser le temps qui s&rsquo;installe. Comme chez Wenders, Tarkovski, Heineke, ou Dumont. Heineke me marque par l&rsquo;absence de musique. La vie est faite sans musique, quand on se prom&egrave;ne ou quand on discute. L&rsquo;absence de musique g&eacute;n&egrave;re un autre rapport &agrave; la r&eacute;alit&eacute;. Quand elle est flatteuse, la musique au cin&eacute;ma pallie le manque de discours par l&rsquo;image. Moi je fais du discours par l&rsquo;image et apr&egrave;s je mets la musique. Il y a des films qui ne sont rien sans la musique. Je ne veux pas que la musique porte le film, elle peut l&rsquo;accompagner mais pas le porter. J&rsquo;ai avant tout envie que l&rsquo;image parle.</p> </div> <div> <p> &nbsp;&nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>G&eacute;ry &nbsp;tu es toi-m&ecirc;me p&egrave;re de famille. A ton avis ta paternit&eacute; influence-t-elle ta conception du film&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> Je ne pense pas. En revanche, j&rsquo;ai &eacute;t&eacute; confront&eacute; aux amies de ma fille, j&rsquo;ai vu leurs parcours. La premi&egrave;re version du film que j&rsquo;ai &eacute;crite a &eacute;t&eacute; soumise &agrave; discussion avec Fargass, on a avanc&eacute;, on l&rsquo;a fait &eacute;voluer. Le film comprend beaucoup de s&eacute;quences symboliques importantes, mais on essaie de laisser les portes ouvertes, on n&rsquo;a pas forc&eacute;ment toujours une seule interpr&eacute;tation. En parlant de &ccedil;a, je reconnais &ecirc;tre sensible &agrave; la paternit&eacute;&nbsp;; mais ce n&rsquo;est pas li&eacute; &agrave; mon parcours de p&egrave;re, plut&ocirc;t en tant qu&rsquo;enfant. Dans l&rsquo;abandon il y a aussi la mort, j&rsquo;ai perdu mon p&egrave;re &eacute;tant jeune. Ce r&ocirc;le dans le film est celui de la m&egrave;re. On ne sait pas ce qui lui est arriv&eacute;. Je pense qu&rsquo;elle est morte en couches. C&rsquo;est arriv&eacute; &agrave; mon institutrice de petite section. C&rsquo;est le parcours de ma m&egrave;re qui a perdu 3 enfants, deux morts n&eacute;s et une fausse couche &agrave; terme. Il doit y avoir de &ccedil;a dans mon parcours. Mais je n&rsquo;ai pas v&eacute;cu l&rsquo;absence d&rsquo;une m&egrave;re, au contraire. Ma m&egrave;re est toujours pr&eacute;sente et continue &agrave; l&rsquo;&ecirc;tre.&nbsp; Mais je n&rsquo;arrive pas &agrave; expliquer le film avec mon propre parcours. J&rsquo;ai mis des choses sans savoir pourquoi je les mettais. C&rsquo;est bien de laisser sortir des choses comme &ccedil;a, &ccedil;a va peut &ecirc;tre fonctionner, ou ne pas fonctionner!&nbsp;Dans le film, la petite fille manque d&rsquo;amour parental car elle n&rsquo;a pas de m&egrave;re et son p&egrave;re n&rsquo;est pas l&agrave;. Le parcours cr&eacute;atif est quelque chose de difficile car on donne &agrave; montrer son travail et son ressenti. Quand je parle du processus de cr&eacute;ation, je me r&eacute;volte, &nbsp;j&rsquo;ai envie de dire. Quand je suis dans ce processus, au d&eacute;but, &nbsp;des choses sortent. Je mets le doigt sur ce qui me d&eacute;range, puis je suis rattrap&eacute; par mon propre parcours.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>&laquo;&nbsp;L&rsquo;Existence arrach&eacute;e&nbsp;&raquo; va-t-elle nous parler de l&rsquo;Afrique ou de th&egrave;mes universels&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> Avec &laquo;&nbsp;L&rsquo;existence arrach&eacute;e&nbsp;&raquo;, on est en Afrique dans une r&eacute;alit&eacute; urbaine de milieu privil&eacute;gi&eacute;, &nbsp;au Lyc&eacute;e Fran&ccedil;ais. C&rsquo;est une m&eacute;tisse. C&rsquo;est une r&eacute;alit&eacute; culturelle locale. L&rsquo;histoire se passe ici &agrave; Ouagadougou, mais elle pourrait se passer ailleurs. Ce qui m&egrave;ne &agrave; cette fa&ccedil;on de vivre, c&rsquo;est qu&rsquo;il existe une main d&rsquo;&oelig;uvre pas ch&egrave;re pour g&eacute;rer la maison&nbsp;! En m&ecirc;me temps, l&rsquo;histoire peut se transposer, elle porte en elle une forme d&rsquo;universalit&eacute;. On est dans un rapport du masculin au f&eacute;minin, du dominant au domin&eacute;. On parle des abus, &ccedil;a existe partout.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> <strong>Souhaites-tu provoquer certains sentiments chez le spectateur&nbsp;?</strong></p> </div> <div> <p> Non, &nbsp;je ne veux pas parler &agrave; la place des images. Je ne peux pas aller trop loin dans certaines choses, j&rsquo;aurais peur de d&eacute;construire mon film.</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> <div> <p> Propos recueillis par Emmanuelle LEROY CERQUEIRA le 27 avril 2013 pour&nbsp;<a href="http://correspondancestransatlantiques.blogspot.com.br/2013/04/gery-barbot-ca-me-gene-quand-on-dit-ce.html" target="_blank">Correspondances Transatlantiques.</a></p> <div> &nbsp;</div> </div> <div> <div> <p> &nbsp;</p> </div> </div> <p> &nbsp;</p>