Qui sont ces Mauvaises filles ?

La dernière fois que je les ai vues, c’était devant le Cherry’s, boîte craignos du coin de Chance street. Elles se font appeler les Nasty Faces, un nom qui donne le ton. A l’époque, elles étaient 5, mais il parait que la petite bande s’est agrandie. Leur truc à elles, c’est la bagarre. Comme elles le disent si bien, «la bagarre, c’est comme la chorégraphie de YMCA, c’est fun».

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(Photo: JJVVSS, Pré-collection de diplôme, "Retour de bagarre au petit matin.", janvier 2013)

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(Photos: Pete Cameron Dominkovits, Mode suisse 2013 Edition 3 Geneva)

Aujourd’hui, j’ai entendu dire qu’elles avaient réussi un gros coup. Et elles ne vont pas tarder à nous le faire savoir. Parce que ces filles-là, elles en ont dans leurs vestes. On pourrait croire comme ça, sous leurs faux airs de majorettes-potiches tout droit sorties d’une fête de village, qu’elles sont douces comme une brise d’été. Mais ce sont de vraies têtes brûlées.

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(Dessins: Esquisses de la future collection, "La Parade des Mauvaises filles")

J’entends déjà retentir les pas rythmés de leur marche glorieuse, harnachées comme de vraies reines de bal, toutes en jambes, la tête haute. Le grand chapeau qui trône sur leur tête leur donne fière allure malgré cette silhouette débraillée. Les vestes qui tombent, qui tirent, la tête dans les épaules, les jambes élancées perdues dans une masse frangée ou imprimée, une ornementation bricolée qui constituent cette allure bancale, étudiée au détail près.

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(photos: Extraits du carnet de recherches de collection)

La collection

La collection s'articule autour de la veste, des vestes-body ou vestes-robes et des ensembles vestes-short, la veste reste la pièce centrale de la tenue. La construction de celle-ci se base sur un mélange de plusieurs vestes qui illustrent pour moi une certaine puissance, dans l'armée ou dans les gang de rue: la veste militaire, la veste en jeans, le bombers et la veste de biker. Ces quatres vêtements réunissent des codes plus ou moins communs sur chacun d'entre eux: les poches plaquées, les manches coudées, des zips un peu partout pour les poches et les ouvertures. Je vais alors mixer tous ces codes pour créer ma propre veste de gang.

La notion d'uniforme se retrouve dans la collection, celle d'un uniforme individuel. Les codes de la tenue restent les même, chapeau, veste et collants, mais chaque tenue reflète la personnalité des 6 filles qui incarnent le gang: la Castagne, chef de gang, la Rêveuse sa petite protégée, la Toquée qui soulage ses TOC par du chewing gum, la disco-Bimbo l'extravertie de la bande, la Précieuse un peu blingbling et enfin la petite nouvelle, la Classy-cherry, classieuse en toutes circonstances.

La finalité du projet

Cette collection est le point final de mon parcours en bachelor design mode à la HEAD-Genève. Le 20 et le 21 juin, je présenterai celle-ci sous forme de performance devant un jury de professionnels et j'optiendrai ainsi mon diplôme de bachelor ( cross fingers ! ).

Ce projet représentera ma vitrine en tant que jeune designer diplômée. Avec celui-ci je vais pouvoir poser ma candidature aux concours internationnal de design, notament le festival de la mode de Hyères, les Annabelle award ou le concours fédéral de design suisse.

Biensur, je n'exclue pas l'idée d'entrer en Master design mode pour l'année à venir et cette collection sera décisive quant à mon admission !

La parade des Mauvaises filles