A quelqules jours d'intervalle sont tombées deux nouvelles concernant l'entrée de la Roumanie à l'espace Schengen.
La mauvaise, d'abord : le gouvernement néerlandais a annoncé qu'il se prononcera en 2012 sur les demandes d'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie.
"Il est encore trop tôt pour prendre une décision et cela va sans doute prendre un peu de temps avant que nous soyons en mesure de le faire", a déclaré le ministre de l'Immmigration Gerd Leers. Une fois de plus, la capacité de la Roumanie à contrôler efficacement les frontières extérieures de l'espace de libre circulation (le long de la Serbie, de la Moldavie et de l'Ukraine) suscite des doutes.
Les réticences des pays déjà membres
En décembre dernier, Paris et Berlin avaient déjà exprimé leurs réticences, évoquant l'immigration des Roms et la corruption des douaniers roumains. Prévue initialement en mars 2011, l'entrée de la Roumanie est bloquée depuis. La Suède, la Finlande et le Danemark font également partie des pays opposés à une adhésion rapide.
L'unanimité des 26 membres de l'espace Schengen est requise pour l'intégration de tout nouveau membre. Les gouvernements attendent donc le rapport que la Commission européenne doit publier en juillet sur les réformes de la justice et contre la corruption menées en Roumanie.
L'attente risque d'être longue avant que tout le monde soit d'accord. Des sources diplomatiques de Bruxelles citées dans le Financial Times évoquaient des négociations sur plusieurs années, là où les Roumains envisagent encore des discussions sur quelques mois...
Feu vert du Parlement européen
Au même moment, une bonne nouvelle : le Parlement européen a donné son feu vert à l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie. S'appuyant sur les derniers rapports d’évaluation, une large majorité des eurodéputés (487 voix pour, 77 voix contre, 29 abstentions) ont estimé que les deux pays candidats avaient fait les efforts nécessaires.
Malgré certains problèmes qui persistent, "Nous sommes en mesure d'accueillir la Bulgarie et la Roumanie dans l'Espace Schengen" a déclaré le rapporteur du texte, Carlos Coelho (Parti populaire). Pas sûr que cela soit assez convaincant pour les pays membres.