PRINTEMPS VIVANT, un livre de photographie de Maxime Guedaly

Bonjour, Je suis Maxime Guedaly, un artiste basé à Pantin, et je suis heureux de vous présenter Printemps Vivant, mon premier livre. Sa publication est portée par la maison d'édition Classe Moyenne, et sa mise en page a été confiée à l'Atelier Baudelaire et le studio Arp is Arp. Après avoir sélectionné les images, défini leur ordre, conçu la maquette graphique, choisi les papiers, la reliure, le mode d'impression... Nous y sommes presque ! En pré-commandant Printemps Vivant maintenant, non seulement vous nous permettez de rassembler les moyens nécessaires au lancement de l'impression par l'imprimeur français Escourbiac, mais surtout c'est un signe d'encouragement. Je serais si heureux que vous soyez les premier·e·s à découvrir cet ouvrage ! L'objectif est de publier 200 exemplaires, voire 300 si on dépasse le premier pallier, pour vous le livrer dés cet été 2023 ! Si vous souhaitez en savoir plus et que vous avez 3 minutes, installez-vous et laissez-moi vous raconter ce qui m'a amené à la création de ce livre. Pour cela il faut revenir quelques années en arrière... Retour en 2019 Une année marquée par de nombreux mouvements déclenchés par des citoyen·n·es du monde entier, y compris à Paris où la plupart de ces photos ont été prises. Pour certain·e·s, c'est un moment de grands espoirs, d’émancipation des corps et des esprits et pour d'autres, le début d'un effondrement massif. Au début, comme beaucoup, je le vis à travers mon écran. Je suis particulièrement attentif au traitement que les médias leur réserve, qu'ils soient mainstream ou indépendants. Deux angles politiques différents mais un sujet commun qui occupe majoritairement l’espace médiatique : la violence, celle du black block d'un côté, de la police de l'autre. Puis, je rejoins le cortège des manifestations initiées par les gilets jaunes et celles rassemblant les militant·e·s contre le dérèglement climatique. Très vite, j'ai eu l'envie de documenter ce qui se joue chez celles et ceux qui y prennent part. J'y découvre un rapport au corps qui me rappelle celui que je documentais lors de fêtes ou de performances artistiques. Un corps vivant, en soulèvement contre un monde où « tout peut s’effondrer ». La recherche du mouvement Ce que je suis venu chercher avec mon appareil photo en manifestations, en club et dans les scènes dédiées à la performance, c'est l'expression d'un mouvement commun, une manière d'être vivant sur fond de tumulte. Ma recherche ici essaie d'amener ce regard au plus près de l’autre, de composer dans la proximité imposée par le milieu urbain, de me mêler aux corps et de coller au rythme qui les met en mouvement. Lorsqu'elle est poussée à son paroxysme, cette proximité produit des images qui décontextualisent les gestes et les ouvrent à une multiplicité d'interprétations. Une image debout comme un paysage qui se soulèverait du repos dans lequel je ne l’ai que trop vue. 17 mars 2020, tout se fige 900 images plus tard, l’année 2019 se termine. J'imprime mes images et commence à les éditer. Puis la crise du covid provoque le confinement général en France. Pris dans ce temps nouveau et ne sachant quand il y aura un retour « à la normale » ou « à l’anormal », les images deviennent les traces d'une époque rendue subitement lointaine. Cette sensation rend d’autant plus nécessaire le désir d’en faire un livre pour ne pas oublier l’énergie si particulière qui me semblait s’être évaporée en un instant avec la pandémie. Faire tenir ensemble ce qui se délite Pour ma première sélection d'images, je suis une approche similaire à celle que j'emprunte lorsque je prépare des playlists pour le collectif MailTape. Je choisis et je relie les images en fonction de l'énergie et de l'intensité qu'elles me font ressentir, des rapports formels et des associations d'idées qui se produisent d'une page à l'autre. L'ouvrage Générations Collapsonautes d'Yves Citton et Jacopo Rasmi constitue un appui conceptuel complémentaire : mon modus operandi s'en trouve enrichi et conduit à un montage qui relie les entrelacs de la ville et du corps entre fêtes, performances et cortèges. Je finis ainsi par établir une édition de 71 images qui vont constituer l'ouvrage. De la maquette au proto... Fin 2020, une matinée d'automne, je retrouve Camille Baudelaire dans un café le long du canal de l'Ourcq. J'ai beaucoup de respect pour son travail de graphiste et son éthique. Je pose sur la table un dossier contenant ma sélection et lui présente le projet. Et c'est ainsi que débute notre heureuse collaboration. Elle associe Dimitri Charrel et iels se lancent dans la réalisation de la maquette de Printemps Vivant. Elle est pensée comme un accrochage, une invitation à déambuler au fil des pages dans une diversité de formats qui dialoguent librement entre eux. L'ouvrage Change plus vite que le coeur de Sandrine Marc ainsi que les Wako Books de Wolfgang Tillmans ont constitué des références importantes lors de ces réflexions. Quelques mois plus tard, deux prototypes, issues d'une collaboration avec l'imprimeur Launay et l'atelier de reliure Dreieck, voient le jour. ... puis à l'édition Je découvre le livre Infra, de Rebecca Topakian, y trouve un écho à ma recherche et suis saisi par l'intensité de ses portraits extatiques. C'est Marie Lamassa et Romain Pruvost qui portent ce projet à travers leur maison d'édition Classe Moyenne. Et cela m'incite à leur montrer le prototype de Printemps vivant. Nous étudions alors les chemins qui permettraient de passer d'un prototype à une publication, et quelques mois plus tard nous voilà prêts pour cette étape cruciale qui permettra de lancer Printemps Vivant dans les meilleures conditions. À propos de Maxime Guedaly « Concentré sur la place de l’humain au sein de la société et de son interaction directe avec l’urbanisme, Maxime Guedaly constitue depuis dix ans une archive photographique documentaire. Photographe autodidacte issu d'une formation d'ingénieur, il construit ses projets à partir des archives qu'il a constituées. Sélectionnées, ordonnées et mises en relation selon leur destination, ces images prennent place dans l’espace public et dans des espaces de diffusion ouverts à tous. L'association formelle de plusieurs régimes d'images constitue un point de départ à une réflexion sur les mouvements physiques et politiques des communautés engagées dans la société, qu’elles soient issues d’un milieu culturel rattaché au spectacle vivant ou au monde associatif. » Constance Heilmann-Herat, commissaire d'exposition À propos de Classe Moyenne éditions « Depuis 2017, nous publions des livres d’artistes que nous concevons en étroite collaboration avec leurs auteurs. Nous avons choisi ce projet pour son engagement éthique et le regard politique et chorégraphique que son auteur porte sur les corps en lutte. » Marie Lamassa et Romain Pruvost, fondateurs de Classe moyenne éditions