Trois Souffles à l'hopital
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<strong>DANSE A L'HOPITAL CHARLES RICHET (VAL D'OISE)</strong></p>
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Le <strong>projet de médiation</strong> mené par Christina Towle et Laurence Pagès depuis fin novembre 2012 au sein de l'hôpital Charles Richet (Val d'Oise) <strong>allie pratique, échanges et rencontres artistiques</strong>. Il est construit autour d’un noyau central : l’animation d’ateliers de danse contemporaine pour les résidents longue durée de l’UHPAD – Unité d’Hébergement pour personnes âgées dépendantes – et de l’ULSD – Unité de Soins Longue Durée – de l’hôpital Charles Richet de Villiers-le-bel. Ces résidents sont lourdement dépendants, souffrant de différentes pathologies physiques et psychiques (notamment maladies d'alzheimer, démence sénile, etc...).</p>
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<strong>LES ATELIERS</strong></p>
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Grâce à un financement conjoint de l'hôpital Charles Richet, de la DRAC Ile de France et de l'Agence Régionale de la Santé, nous menons depuis novembre des <strong>ateliers de danse auprès d'un groupe de 12 patients</strong>. Le contenu de ces ateliers est directement lié à une recherche chorégraphique engagée en 2009, autour du <strong>souffle comme matière chorégraphique</strong>, et, plus précisément, à la création d'une pièce chorégraphique, TROIS SOUFFLES, dans laquelle nous explorons le potentiel respiratoire en danse en nous inspirant du souffle de trois chorégraphes emblématiques pour faire émerger une nouvelle danse. (Nous vous présenterons le propos de cette pièce un peu plus loin).</p>
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Nous partageons les fruits de cette recherche dans le cadre des ateliers <strong>en abordant le mouvement et la danse par le biais d'un travail du souffle</strong>, notamment à travers la musicalité et les micro-gestes associés au souffle. Nous invitons les patients à faire l'expérience de leur corps comme une matière vivante, créatrice et une source d'inspiration. Nous les amenons à ressentir les volumes respiratoires dans le corps, à imaginer des trajets du souffle qui se dessinent à l'intérieur. Ces exercices éveillent l'imaginaire, la sensorialité tout en créant une sensation de bien-être. Pour accompagner cette pratique, nous leur proposerons de visionner des œuvres de danse contemporaine et, sur place, des improvisations et des extraits de notre répertoire.</p>
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Conçu dès le départ de manière globale, ce projet "danse à l'hôpital" associe ces ateliers à des moments de rencontre entre les patients et les intervenantes dans un contexte, cette fois, de création artistique.</p>
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<strong>>>> LA RESIDENCE DE CREATION ET LA PRESENTATION PUBLIQUE A L'HOPITAL</strong></p>
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Nous sollicitons ici votre soutien pour cet aspect-ci du projet, à savoir <strong>la réalisation d'une résidence de création et d'une représentation publique au sein même de l'hôpital, ouverte aux participants, aux autres patients de l'hôpital, à leurs proches, au personnel soignant</strong>. Elle pourra avoir lieu en juillet 2013. La présentation publique sera alors suivie d'une <strong>restitution du travail mené avec les patients</strong>, par les intervenantes et les patients eux-mêmes. Si cela s'avère possible, cette restitution pourra avoir lieu à travers une petite forme dansée, sur scène. Elle aura lieu quoi qu'il en soit à travers une discussion, des témoignages et (encore au stade du projet) la projection d'un reportage photo sur les ateliers.</p>
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Le but de ces répétitions et de cette représentation publique de TROIS SOUFFLES est de <strong>permettre aux patients et à leur entourage de faire le lien entre ce qu'ils ont vécu lors des ateliers et un travail chorégraphique</strong>. Elles viendront parachever les 20 ateliers menés en amont. Tout l'intérêt réside dans le fait qu'en s'inscrivant dans la vie de l'hôpital, en étant ouverte, chaque jour, aux patients, ce processus de création soit l'occasion qu'ils fassent part de leurs impressions et qu'un échange, une rencontre renouvelée se produisent.</p>
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<img alt="Img_0556-light" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/2819/IMG_0556-light.jpg"> Présentation d'une étape de travail de TROIS SOUFFLES au KLAP, Marseille (© Agnès Mellon)</p>
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La représentation publique de TROIS SOUFFLES et la restitution des ateliers sera l'occasion de partager avec les autres patients de l'hôpital, leur famille et le personnel, éventuellement aussi des personnes extérieures et des professionnels de la danse, le parcours traversé au cours des ateliers. Ce partage contribuera à <strong>valoriser l'investissement et l'engagement des participants et à les impliquer dans le processus chorégraphique d'un spectacle professionnel</strong>. Il favorisera enfin l'expérience d'une relation nouvelle des patients entre eux, des patients avec leur entourage familial ou le personnel soignant.</p>
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<strong>LA PIECE CHOREGRAPHIQUE </strong><strong><em>TROIS SOUFFLES</em></strong></p>
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<strong>Plongée progressive dans un univers sonore</strong>, résonnant, ponctué de bruissements et d’onomatopées, cette pièce chorégraphique pour quatre interprètes est née d’une recherche menée par Christina Towle et Laurence Pagès, sur les potentialités du souffle et la musicalité du mouvement comme matière chorégraphique. Elle est en cours de création. La première aura lieu le 21 septembre 2013 à la Fondation Royaumont (95).</p>
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<img alt="Img_7783" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/2653/IMG_7783.JPG"></p>
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Résidence de création de TROIS SOUFFLES à la Ménagerie de verre (© Anne Girard)</p>
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<strong>> L'ORIGINE DE <em>TROIS SOUFFLES</em></strong></p>
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L’origine de ce projet tient à la rencontre en 2008 entre les deux chorégraphes au sein du programme pour jeunes chorégraphes, « Transforme », mis en place par Myriam Gourfink à l’Abbaye de Royaumont. C’est là qu’ensemble, elles mettent en place <strong>un mode singulier d’écriture partitionnelle du souffle</strong>.</p>
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<img alt="Gallotta_3" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/5494/GALLOTTA_3.jpg"></p>
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Exemple de partition de souffle</p>
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Pendant deux ans, elles perfectionnent ce mode d’écriture, tout en collaborant ensemble à la création de deux solos dont le souffle est la matière chorégraphique : <em>Corps de luttes</em>, sur l’apnée, créé par Laurence Pagès en 2009, et <em>Airtight</em>, sur le rapport entre la respiration et la gravité, créé par Christina Towle en 2011. Avec la création de <em>TROIS SOUFFLES</em>, elles décident de développer, ensemble, leur démarche de recherche et de création chorégraphique sur le <strong>geste respiratoire</strong>.</p>
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<img alt="Dchantier_1156_168-light" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/5181/dchantier_1156_168-light.jpg"></p>
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Présentation d'une étape de travail de TROIS SOUFFLES à Danse en chantier, Paris (© Roger Fusciardi)</p>
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<strong>> SE COULER DANS L'EMPREINTE RES</strong><strong>PIRATOIRE D'UN AUTRE</strong></p>
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Les interprètes s’emparent, pour construire de nouvelles danses, de la trame du souffle observée dans trois extraits d’oeuvres emblématiques : un solo de Kazuo Ohno, <i>Hommage à la Argentina</i> (1977…) ; un solo d’Odile Duboc <i>O.D.I.L</i> (2006) ; un duo tiré de <i>Mammame</i> de Jean-Claude Gallotta (1985). Pour les danseurs, se confronter, se frotter à la respiration de quelqu’un d’autre n’est pas un acte anodin. <strong>Marcher dans l’empreinte respiratoire d’un autre</strong>, c’est se saisir de sa structure respiratoire pour développer sa propre danse ; c’est aussi <strong>être traversé de manière fantomatique par la danse d’un autre</strong>.</p>
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<img alt="Img_7798" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/2656/IMG_7798.JPG"></p>
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<strong>> HOMMAGE RESPIRATOIRE, HOMMAGE CREATEUR</strong></p>
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De ce processus émergent des trames respiratoires porteuses de danses aux couleurs et aux tons radicalement différents : un souffle empêché, irrégulier pour une danse toute en tension, des apnées pleines pour une danse de suspensions et de subtils changements dynamiques, un souffle ludique et un corps sonore dans une danse drôle et onomatopéique. Dans cette traversée d’une palette riche en émotions et qualités de mouvement, apparait la multiplicité des états de corps que le souffle peut provoquer. La trame respiratoire, elle-même porteuse de sens, permet de construire des relations fortes entre les interprètes et suscite autant de l’émotion, de la dérision que du saisissement.</p>
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<img alt="Img_1162-light" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/2820/IMG_1162-light.jpg"></p>
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© Agnès Mellon</p>
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Cette démarche ouvre un questionnement à la fois artistique et politique sur l’héritage, sur l’usage contemporain de la tradition, sur la place accordée aujourd’hui aux « références » (œuvres, maîtres, figures historiques) : Dans <em>TROIS SOUFFLES</em>, les héritages sont porteurs de créativité. Au fur et à mesure de l’avancée du travail de création, une danse bien différente des œuvres d’origine s’est construite, tant dans la gestuelle que dans le rapport à la théâtralité. Pourtant, presque par devers nous, quelque chose de l’esprit de l’œuvre d’origine subsiste.</p>
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Le souffle dans <em>TROIS SOUFFLES</em> est incarné, <strong>matière que l’on sculpte, malaxe, triture</strong>. Matière de l’artisan telle le bois de l’ébéniste, la glaise du céramiste, le verre du souffleur de verre... Le défi est de rendre visible le souffle dans la danse, d’en faire le personnage principal, le héros de cette histoire.</p>
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<img alt="Img_0636-light" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/2657/IMG_0636-light.jpg"></p>
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© Agnès Mellon</p>
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<img alt="Img_0810-light" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/2821/IMG_0810-light.jpg"></p>
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© Agnès Mellon</p>