Présentation détaillée du projet
Premier postulat: ceci n'est absolument pas un manifeste féministe,
mais un voyage dans l'univers et le corps de la femme, sans tabous.
Avec une liberté de regard sans limite.
"Le sexe des femmes n’est pas visible comme celui de l’homme. Le sang qui s’en écoule à la vue de tous vient signifier qu’il vit, qu’il sécrète, qu’il palpite, qu’il désire, entraînant une gêne chez la femme comme chez l’homme".
Explication du psychanalyste Olivier Grignon, auteur du Corps des larmes .
Le sang menstruel est le marqueur irréfutable de la fécondité de la femme. Il désigne son horloge biologique, entre ses premières et ses dernières règles.
Tout homme est né d’un ventre sanglant, rappelle Maryse Vaillant. Les règles le renvoient donc à son origine, à une angoisse très archaïque, d’avant le langage.
D'innommable, les règles sont devenues invisibles et dans le monde moderne le tabou menstruel prend généralement la forme d'un certain silence autour du sujet.
Le mot vagin n'est jamais employé dans les publicités pour tampons, où le sang n'est jamais rouge, mais bleu, car peut être nous sommes des extraterrestres pendant ces jours là !
Le but de ce voyage documenté avec plusieurs supports: photo-documentaire, photo d'art, une video et une performance, sera de présenter aux filles et aux femmes leurs cycles comme une ressource plutôt que comme une malédiction.
Depuis la nuit des temps, la capacité de la femme à engendrer reste le mystère le plus puissant pour l’homme: "Il n’est pas très étonnant que ce sang, qui vient rappeler la différence fondamentale des sexes, intrigue et fascine les hommes" analyse la psychothérapeute Maryse Vaillant, "toutefois, il a longtemps été méprisé par eux. Parce qu’il coule du corps des femmes chaque mois sans qu’elles puissent le retenir, contrairement au sang glorieux versé par les hommes au combat. Et on le sait, ces derniers valorisent toujours l’actif sur le passif, le volontaire sur l’involontaire".
La connaissance du corps sans dogme, sans filtres c'est mon objectif.
D’où vient l’idée que le sang des femmes est impur ?
"Comme toutes les émissions corporelles passives, les menstrues sont assimilées à une souillure, dont il faut se laver pour retrouver un état de pureté " indique Hélène Le Vern, gynécologue et sexologue.
Nous apprenons depuis jeunes filles que les menstruations "c'est une crise hygiénique" (Chris Bobel)
mais ce n'est pas plutôt une importante opportunité de parler de notre corps et de toutes ses merveilles?
Le sang c'est une ressource, pas une honte comme les industries des produits d'hygiène féminine veulent nous faire croire.
Toute présence de sang peut réactiver une peur de la mort chez l’homme, alors que chez la femme, elle est au contraire un indice de vitalité, lié à sa fécondité.
Le sang comme esprit.
Le corps de la femme libéré de tabous devient poétique et émouvant.
Les menstruations par leur relation avec le cycle lunaire (28 jours) étaient probablement la source la plus ancienne des sciences géométriques et mathématiques.
Les quatre phases de la lune sont symétriques à celle du cycle menstruel.
Le cercle commence le "jour 1" date du début du saignement.
Mes recherches ont commencés depuis longtemps, mais ma collecte d'argent pour réaliser ce projet artistique, anthropologique et pédagogique commence aujourd'hui ( premier jour des mes règles) et se termine dans 28 jours, exactement à la fin de cycle.
Cela fait 24 ans que je saigne tous les mois, et depuis ma première menstruation, qui est arrivée lors du mariage de ma tante où j'étais demoiselle d'honneur, habillée toute en blanc, je pense que devenir femme c'est parfois douloureux mais connaitre et faire partie de cet univers c'est merveilleux.
Si vous pensez que vous etes libérées, vous devriez considérer l'idée de gouter votre propre sang menstruel. Si cela vous rend malade, vous avez encore beaucoup de chemin à faire.
Germaine Greer, The Female Eunuch
You can see on my website the first study performance