A L'ENVERS
A l'Envers est une comédie de Jean Franco. En 2010 nous lui parlons de notre désir de défendre une comédie où le drame est au coeur du rire. Voici ce Road –Play en 13 étapes où deux femmes règlent leurs comptes l’arme au poing.Nous étions il y a 10 ans les "Bonnes" de Genet, aidez -nous aujourd'hui à être les kill bill du spectacle vivant!

A L'ENVERS
L'histoire :
C’est la nuit, un coup de feu retentit dans la forêt.
Deux jeunes femmes un peu amochées, Loren et Elise.
Loren tient en joue Elise.
Loren, fille de bonne famille revêche et roublarde, sort depuis peu de prison pour le meurtre de son ex compagnon, étranglé à coup de saucisses allemandes.
Elise, érotomane .assistante de Nico, un clown avec qui elle est persuadée de vivre une passion amoureuse.
Ce soir là, Convaincue que Loren est la maitresse de Nico, Elise fait irruption chez elle et la prend en otage.
« A l’envers », Road –Play construit en treize étapes remonte le temps d'une folle nuit où deux femmes règlent leurs comptes l’arme au poing, le revolver passant d une main à l autre, elles deviennent tour à tour bourreau puis victime.
Un thriller drôle, une comédie nerveuse et acide où l’art de la manipulation de l’une égale au machiavélisme de l’autre.
Mais qui manipule qui ?
Jusqu’où peut-on aller par solitude et désespoir ?
Quand deux blondes tombent amoureuse du même clown ça ne se règle pas à coup de tarte à la crème!
Le point de départ:
A L’ENVERS, une commande avant tout !
Pourquoi passer une commande pour un texte ?
Nous avions tout simplement envie d'une pièce nourrie de nos univers et de nos fantasmes.
D'abord nous avions envie d'une comédie car nous aimons les jeux de mots, les jeux d'esprits, que nous préférons le rire aux larmes et que le plateau est "l'endroit" où l'on peut choisir d'en rire !
Et rire au cœur d'une histoire sombre à travers des personnages malmenés mais puissants.
Deux femmes en l'occurrence, que nous rêvions prêtes à tout comme «les bonnes » de Jean Genet, revêches comme "Thelma et Louise" et déchainées comme dans kill bill !!
Note d’intention :
Dans cette affaire, tout est question de mélange.
Rire sur un sujet dramatique.
Marier les codes du théâtre avec ceux du cinéma.
Explorer les méandres tordus de l'âme humaine sans faire de psychologie de comptoir (mais, en l'occurrence, de la psychanalyse de forêt).
Faire s'affronter deux personnalités que tout oppose pour le simple plaisir d'user de la rhétorique et de l'amour de la vanne.
Remonter le temps de tableau en tableau pour casser un peu les conventions, mais surtout pour ménager le suspense jusqu'à la dernière ligne.
C'était ça, en fait, l' « intention » de cette pièce.
Mettre de la dynamite dans notre encrier, pour que tout pète, mais retombe correctement au sol, afin que le puzzle s'emboite comme par magie...
Et pour y arriver, il nous fallait ce rythme effréné, cru, violent dans les mots comme dans les actes.
Mais drôle avant tout.
A l'instar d'un Road-Movie, voici une road-Play, servie par deux personnages totalement à l'envers de la vie, et qui aimerait retrouver l’endroit.
Chacune avec ses propres armes.
Jean Franco et Emilie Ridard
Extrait de la pièce:
Heure H moins trois minutes
Dans une foret,Élise achève de reboucher un trou. Avec le dos de la
pelle qu'elle tient solidement en main.
Derrière elle, debout, Loren la tient en joue, au moyen
d'un petit pistolet.
ÉLISE
Voilà, j'ai fini... (Un temps. Elle montre le sol) On
pose une croix ?
LOREN
Tu veux pas envoyer des faire-parts, aussi, pauvre débile
?!
ÉLISE
Quoi, on va les enterrer comme ça ? Sans trace ?
LOREN (ironique)
On a plutôt intérêt, qu'est-ce que t'en penses ?...
ÉLISE
C'est horrible... Personne ne saura jamais qu'ils sont
morts, et personne ne pourra venir se recueillir sur leur
tombe...
LOREN
Si le coeur t'en dit, tu connais le chemin, toi !
ÉLISE
Je saurai pas le retrouver en plein jour... (Un autre
temps. Élise répète) C'est horrible...
LOREN
Tu l'as déjà dit.
ÉLISE
Je peux au moins faire une mini oraison funèbre ?
LOREN
Si ça t'amuse...
ÉLISE
Non, ça m'amuse pas, mais ce sont des choses qui se font,
je crois...
LOREN
Arrête de toujours tout discuter, et bouge !
(Élise se recueille en silence, mains jointes devant le
trou rebouché).
ÉLISE (au bout d'un moment)
Tu peux pas me laisser deux secondes ? J'y arrive pas :
je te sens dans mon dos.
LOREN
Non.
ÉLISE
T'as peur de quoi ? Que je me sauve ? On est dans la même
galère, j' te signale...
LOREN
C'est vrai : on est dans la même galère. Sauf que c'est
toi qui rames, et c'est moi qui fouette... Donc : non, je
ne te laisse pas.
ÉLISE (après avoir réessayé un peu)
Bon, laisse tomber, ça me stresse de t'avoir derrière !
LOREN
Comme tu veux.
(Elle s'avance et inspecte les lieux).
LOREN
Mets des branchages, ce que tu trouves. On voit que la
terre a été remuée. (Elle la braque) Bouge ! T'es
empaillée, ou quoi ?!
(Élise soupire, puis s'exécute mollement, ramassant
quelques branches et feuilles mortes qu'elle dispose au
sol).
LOREN
Et accélère le mouvement !
ÉLISE
Mais bien sûr ! Tu veux pas que je te chante une chanson,
en même temps ?!
LOREN
T'as assez fait de dégâts comme ça, pour aujourd'hui, je
crois... Alors tu fermes bien ta gueule et tu te
dépêches. Allez, dégrouille !
ÉLISE
T'es au courant qu’on ne dit plus « dégrouille » depuis
1976 ?!
LOREN
Il me semble que lorsqu’on a un flingue à la main, on dit
ce qu’on veut. Même « au jour d’aujourd’hui » même
« malgré que »... Et il me semble aussi que si tu
continues à m’emmerder, le trou là, il aura un jumeau.
ÉLISE
Mais putain, qu’est-ce que je t’ai fait ?!
LOREN
Qu'est-ce que tu m'as fait ?! T'es amnésique, tu veux que
je te repasse le film en arrière ?
ÉLISE (entre ses dents)
Connasse, va...
Extrait 2:
(Loren se relève et abandonne l'endroit qu'elle était en
train d'explorer).
LOREN (très pro)
Bon, pas là !
ÉLISE (descendant jusqu'à elle, sursaoulée)
Mais... POURQUOI ?!!
LOREN
Pourquoi ? Mais parce qu'il y a des pieds de champignons
coupés aux couteaux, voilà pourquoi !
ÉLISE
Et alors ?! Putain, on s’en fout ! On n’est pas là pour
faire une omelette !!
LOREN (comme si elle s'adressait à une débile profonde)
Si y a des champignons coupés aux couteaux, c’est qu’y a
des gens qui viennent les couper ! Du coup, c’est un
mauvais spot... (Pause) J’en reviens pas de ton QI. Il
est homologable !
ÉLISE (explosant)
Mais t'arrêtes de m’insulter, oui ?! Je vais la lui
casser, sa gueule, à Simone de Beauvoir ! Tu crois que
parce que t'as pété dans la soie, t’es plus intelligente
que tout le monde ?!
LOREN
Tout le monde ? Mon Dieu, non ! Mais je vais pas te
mentir : c'est vrai qu'à côté de toi, j’ai l’impression
d’être chercheuse au CNRS... (s'énervant franchement)
C’est pas compliqué, quand même ! T’es d’accord qu’il ne
faut pas que quelqu’un trouve le clown ?
ÉLISE (maugréant)
Mmmh.
LOREN
Donc, qu'il faut trouver un endroit un chouïe discret ?
ÉLISE
Et celui que je t’ai montré, tout à l’heure ? C'était
pas discret ?
LOREN
Non ! Non, c'était pas discret ! PILE au pied d'un
panneau « Arrêtez-vous et faites trente pompes », ce
n'était pas discret !! Si on compte sur toi, demain, je
suis à Fresnes...
ÉLISE (corrigeant)
Quarante. « Quarante pompes ».
LOREN
'M'en fous. Tu conviendras donc qu' ON NE PEUT PAS
enterrer un corps en plein milieu d’un parcours de santé.
C'est antinomique ! Et pas très motivant pour les gens,
en plus…
En plus:
LOREN,
Le crime passionnel:
Désigne un meurtre ou une tentative de meurtre dont le mobile est la passion ou la jalousie amoureuse.
La victime en est généralement un être aimé du tueur et l'ayant trompé, ou bien son amant(e).
Le schéma le plus classique est celui du triangle amoureux : deux personnes qui en aiment une troisième et se jalousent.
ELISE,
Erotomane:
Cette maladie touche majoritairement des femmes, exceptionnellement des hommes. L’objet de l'érotomane est donc généralement un homme dont le statut social est plus élevé : acteur ou homme de spectacle, professeur, avocat, médecin, artiste, écrivain, politique, présentateur télé, parfois prêtre.
L'érotomane est d'abord persuadée que c'est l'autre « qui l'aime en secret », que c'est l'autre qui, le premier, fait des avances, mais qu'il n'ose pas ou ne peut pas se déclarer ou encore qu'il fait tout pour dissimuler son amour. Cette illusion liminaire prélude aux phases d'espoir, de dépit puis de rancune.
L'érotomane cherche à entrer en contact avec son objet, persuadée que c'est lui qui le souhaite. Elle lui téléphone, lui envoie des messages, le suit, s'immisce peu à peu dans sa vie en se rendant à son domicile et en tentant de pénétrer son intimité. Par exemple, elle l'attend des heures dans les escaliers, lui écrit constamment des lettres, s'approprie ses objets personnels, ses amis, etc., sans que l'objet de cet amour délirant ne s'en doute.
Qui suis-je ?
les comédiennes:
Sophie Troise (Elise)
Formée au conservatoire supérieur de Marseille, elle « monte » à la capitale ou elle intègre l’atelier international Blanche Salant, mais aussi le cours Christophe Marchand professeur à l école jaques Lecoq
Elle suit plusieurs stages animés par différentes compagnies. (Entre autres, la Compagnie Demain le printemps : De l’acte au sentiment, en Biélorussie)Elle joue au cinéma et à la télévision dans des réalisations de Sébastien Leleau (2005, Meloman),(2006, 36 chandelles), de Sylvain Loubet (2004, Il n’y a pas de fumée sans feu), d’Emmanuelle Mouret (2003, L’enterrement de Madame Ratetou),la série « le lycée »,mais aussi dans « acclimatation » performance réalisée par l artiste pierre hugye en 2009
Au théâtre, elle a joué à Marseille, notamment au Théâtre du Merlan dans Les Bonnes, mise en scène de Danielle de Cesare, dans Le Prophète, Le Tartuffe, La Cantatrice chauve.
A Paris elle joue dans Barbe Bleue mis en scène par Patrick Martinez Bournat, au théâtre de la Plaine et au théâtre du Funambule.
Elle rencontre Ned Grujic et joue dans les aventures d Arsène Lupin en France et en tournée en Italie
En 2007 elle intègre la compagnie l’envers des corps lauréate du prix paris jeunes talents de paris et joue dans « j’ai plus pied »à l’espace Pierre Cardin, spectacle qui sera joué jusqu’ en 2010
En 2011, elle joue dans le projet H au Théâtre Les Enfants Terribles.Elle sera bientôt à l affriche de « A L’envers » la nouvelle comédie de Jean Franco.
Julie Rippert (Loren):
Julie Rippert s’est formée à l’EPDA (école professionnelle d’acteur) de Marseille. Elle joue dans la foulée « Toi et tes nuages » d’Eric Westphall, « L’impromptu de Versailles » de Molière, «Iphigénie » de Racine, « Les Bonnes » de Jean Genet puis découvre la comédie avec Marivaux et Feydeau.
S’enchainent alors des comédies contemporaines « Voulez vous m’épouser ? », « Homme, femme mode d’emploi : la fille » et « Adopte moi.com ! »
Actuellement à l’affiche de « couple mode d’emploi » à la Comédie Saint Michel et « Arrête de pleurer Pénélope ! » 1et 2 aux feux de la rampe.
En création de « bébé : mode d’emploi » à la Comédie des Suds et prochainement dans « A l’envers ».
L'auteur:
Jean FRANCO, 32 ans, est auteur et comédien.
Au théâtre, il a tenté d'aborder tous les registres: classique (Shakespeare, Marivaux, Feydeau, Tchekhov), boulevard (Mithois, Cooney), intimiste (Bellon, Billetdoux), absurde (Dubillard, Ionesco, Pérec), et contemporain (Assous, Horowitz, Mélanie, Savignat), sous la direction de metteurs en scène comme Julien Bertheau, Jean-Luc Moreau, Thomas Le Douarec, Clémentine Célarié, Etienne De Balasy, Thierry Surace, Annie Boivert, Stéphane Eichenholc...
Il a également interprété ses propres pièces: « Elle nous enterrera tous... » avec Marthe Villalonga, mise en scène par Jean-Luc Moreau; « Les Bras m'en tombent ! », « Soixante Degrés », « Le Bocal » (co-écrites avec Jérôme Paza).
Il est l'auteur, avec Guillaume Mélanie, de « Panique au Ministère », créée au Théâtre de la Porte Saint-Martin, avec Amanda Lear et Natacha Amal, et aussi de « Quinze Août sur Palier », (mise en scène par Sébastien Castro), « Pièces à conviction », « Le Trésor de Mamma Giulia », « 22 Novembre 63 »...
Après une saison entière au Théâtre du Palais-Royal, Jean FRANCO est actuellement en tournée dans « Le Technicien » d'Eric Assous, avec Roland Giraud et Maaïke Jansen.
Emilie RIDARD, 35 ans, est auteur et comédienne.
Après une rencontre avec Jean Franco qui lui a donné le goût du théâtre et l’a faite jouer dans plusieurs de ses pièces (« Occupé(s) », « Citizen Teigne », « Qu'est-ce qui fait courir Dora Castagnette ? »), elle écrit sa première pièce avec Cécile Guichard, « Les Âmes-sœurs », et collabore à plusieurs reprises avec Gregory Cauvin pour des mises en scène d’opéras, opérettes et opéras-bouffes.
Elle participe également à l’écriture d’un programme court « Clash Test », et collabore avec Jean Franco et Jérôme Paza pour l’écriture de plusieurs sketchs de leur spectacle « Les Bras m’en tombent ».
Meteur en scène:
Cecilia Word:
Avec un premier prix de comédie et une formation à l'américaine (chant, danse, claquettes), elle est pluridisciplinaire :
- comédienne mais aussi auteur, elle passe du théatre (avec Robert Hirsch, Darry Cowl, Poiret et Serrault, Dany Carrel, Pierre Tornade, Dominique Pinon, Laurent Gamelon, Marcel Philippot, Annick Alane), à la télévision (6 ans d'émissions quotidiennes au Petit théatre de Bouvard, La Classe); du one-man show au music-hall (L'Olympia avec William Sheller; Le Zénith avec Elie Kakou).
- Coach d'acteurs (Anouchka Delon pour la pièce avec son père, Alain Delon, "Une journée ordinaire"), elle est aussi metteur en scène ("Théatre sans animaux" de Jean-Michel Ribes) et professeur au cours Simon.
Sa dernière prestation : le Festival St Germain-des-Prés au théatre Mouffetard sous la direction de José Pinheiro, en 2010.
Actuellement dans l'écriture de son prochain spectacle
la petite histoire
La rencontre:
C’est en 1998 au théâtre du Merlan de Marseille que Julie et Sophie se rencontrent, ensemble elles font leurs premiers pas sur scène dans les « Bonnes « de Jean Genet.
De cette aventure nait alors une grande complicité sur scène comme dans la vie.
Au fil des années chacune construit son parcours artistique, parfois différent mais toujours complémentaire.
En 2010 elles décident de mettre en commun leurs expériences et compétences créant « l’hypothèse cie », c’est alors qu’elles croisent la route de Jean Franco qui se révèle être l’auteur idéal pour leur écrire la comédie acide et enlevée qu’elles espéraient.
Elle se retrouvent aujourd’hui sur scène dans un texte sur mesure commandé pour l’occasion.
Photos réalisées par François Martin:
Waar dient de collecte voor
"A l 'envers" est pour l instant en aucune manière financé, les fonds collectés serviront à la création du spectacle. Nous travaillons actuellement sur le texte afin de préparer des lectures à présenter dans différents théâtres parisiens suceptibles de nous programmer.
S'inspirant des codes cinématographiques "A l’ envers" nécessite une scénographie ambitieuse.
Pour se faire nos besoins sont:
-un metteur en scène: 700euros
-décors: 500euros
-création lumière: 300euros
-scénographe: 500euros
Pour la promotion du spectacle nous allons avoir besoin de différents supports de communication:
Affiches, site internet, flyers: 500euros