BIZIAK ORHOIT HILZIAK "Vivants, Souvenez-vous de vos Morts"
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<p><strong><em>Biziak Orhoit Hilziak</em> </strong>est un documentaire d’une vingtaine de minutes. On y suit mon chemin ainsi que celui de mon père, Alain, et de ma tante, Dominique, voyageant sur les traces d’un ancêtre commun. </p>
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<p>Il y a environ 50 ans, en jouant dans la maison de sa grand-mère maternelle, Dominique découvre dans une malle un certificat de bonne conduite adressé à son arrière grand-père : Dominique Hirigoyen. Ce type de document était à l’époque décerné à la fin du service militaire. Jusqu’alors, elle et ses frères et soeurs n’avaient pas vraiment connaissance de son histoire car, comme dans beaucoup de familles, on préférait ne pas parler de ces “choses-là”. C’est à partir de ce jour-là que Dominique et Alain, son petit frère, s'intéressent fortement à cet arrière grand-père, et plus généralement à la généalogie et l’histoire de leur famille. Plus tard, la fille d’Alain (moi) sera intriguée à son tour par ce sujet.</p>
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<p>En 2020, Anna (moi), son père et sa tante, se rendent à Verdun, sur les traces de cet ancêtre ayant connu un destin funeste durant la Première Guerre. Pendant ce voyage, ils seront guidés par un professionnel dans un musée, puis par un ami passionné de cette période. Depuis toujours, Alain ne manque pas de ravir sa soeur et sa fille par ses récits saisissants qu’il tient lui-même de sa mère. Espérons qu’il leur en fasse encore part durant ce séjour. Il prend cette transmission comme un devoir.</p>
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<p>L’objectif de ce voyage est de revenir avec des réponses. Qui était Dominique Hirigoyen ? Qu’a-t il vécu ? Quand et comment est-il mort ? Faire un travail de mémoire sur la vie, devenue tabou, de cet homme disparu. C’est, pour les trois decendants, très important : comment avancer sans savoir d’où on vient ? La famille est en miroir avec la société. Il est important de se rappeler pour pouvoir s'inspirer du passé ou au contraire, ne pas répéter les erreurs. Aussi, il est crucial pour le trio de rendre hommage à cet homme au nom de tous les autres qui ont donné leur vie pour sauver la nôtre. </p>
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<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/644567/Screenshot_20200103_221446_com.google.android.apps.docs__1_-1580306135.png" width="100%" /></p>
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<p>Le 16 mai 1916 se terminait la vie trop courte de Dominique HIRIGOYEN. A tout juste trente ans, il allait rallonger la liste déjà immense de tous ces jeunes hommes de par l'Europe qui ont sacrifié leur vie à vouloir sauver la nôtre. </p>
<p>Depuis plusieurs années, mon père avait en tête de rendre l’hommage que méritait cet arrière grand-père qui avait connu sa fille Louise Marie dite Jeanne, la grand-mère de mon père, seulement durant 10 mois. </p>
<p>Cet hommage prit corps du mercredi 18 mai au samedi 21 mai 2016. En effet, 100 ans après la disparition de Dominique, mes parents sont allés faire un pèlerinage sur les lieux de son décès en Meuse, sur le champ de bataille de Verdun.</p>
<p>Aussi longtemps que je m’en souvienne, j’ai toujours entendu mon père parler de ces histoires d’ancêtres, de généalogie. Sortir les vieux albums photos en fin de repas, rester des heures sur l’ordinateur à espérer trouver la date de mariage de la soeur de la mère de l’oncle de son arrière grand-mère. Il a l’air de voir ça comme un jeu, il trouve ça amusant. C’est comme un puzzle, trouver la pièce manquante et la placer dans le gigantesque arbre généalogique. Et parfois, il y a quelques victoires: un message reçu de l’autre bout du monde parce que leurs deux arbres se rejoignent. </p>
<p>Petite, je n’y apportais pas tant d’importance. Tout ce qui m'intéressait, c’était de savoir si je descendais d’une famille royale, ou d’un écrivain célèbre, d’un peintre, d’une chanteuse. Mais non, nous sommes le parfait cliché de la famille d’agriculteurs basques depuis des générations. En grandissant, je me rends compte que ce n’est finalement pas plus mal.</p>
<p>En 1961, ma grand-mère Nicole OSPITAL, un des sept petits enfants de Dominique, décide de redonner sa place à son grand-père dans l'univers familial en appelant son premier enfant Dominique. Une chance que ce prénom soit mixte puisque le 15 mai naît ma tante, à un jour près, 45 ans après la mort de son arrière grand père. Dominique est alors l’aînée d’une fratrie de 4 frères et soeurs. </p>
<p>Ce documentaire ne sera pas un film historique ou un film de guerre. L’histoire de cet ancêtre est tellement universelle que j’ai voulu en faire une quête unique. Que le “un” parmi tant d’autres devienne quelqu’un. Faire le portrait d’un humain et non pas d’un soldat. Je m’intéresserai plus à sa vie et ses ressentis qu’à sa mort qui est finalement des plus ordinaires en cette situation.</p>
<p>Sur un sujet aussi fort, j’ai eu envie de faire un film qui ne défende aucune cause, aucune idéologie, aucune analyse, mais expose simplement cette quête familiale avec une tension à la fois dramatique et légère. Le choix de l’authenticité est primordial pour donner aux spectateurs une émotion juste par rapport au sujet. Que chacun puisse s’identifier, peut-être trouver un bout de son histoire dans la nôtre. C’est en entrant dans l’intimité de mes personnages, en m’attachant essentiellement à leur ressenti, que je compte donner une dimension universelle à mon projet. En effet, je suis convaincue que ce qui nous paraît être le plus intime, le plus personnel est, en fait, ce que nous avons en commun, ce que nous pouvons donc comprendre et ce qui devrait nous rassembler.</p>