Les cireurs de La Paz

Contribuez à la réalisation d'un film sur Les Cireurs de La Paz (Bolivie) : la rencontre du cinéma et de l'enquête anthropologique !

Project visual Les cireurs de La Paz
Successful
28
Contributions
06/07/2016
End date
€985
Out of €800
123 %

The publications

<p> &nbsp;</p> <p> Dans tous les films de Mich&egrave;le, il y a un compte &agrave; rebours : &quot;one, two, free, four&quot; dans PH&lt;007, lanc&eacute;-chant&eacute; par un enfant au milieu de Pey Harry.&nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Plus que quatre heures de collecte, et le Kiss Kiss sera termin&eacute; ! Y aura-t-il encore des kisskissbankers ?</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Camera_1-1467795280" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/336313/Camera_1-1467795280.png" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Camera_2-1467795722" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/336314/Camera_2-1467795722.png" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> Merci &agrave; tous !&nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Am&eacute;lie.</p>
<p> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Lundi Matin</em></strong>, on avait tout re&ccedil;u pour le mat&eacute;riel cam&eacute;ra, dont la derni&egrave;re arriv&eacute;e, une sorte d&rsquo;&eacute;pauli&egrave;re pour gagner en stabilit&eacute; lors de la prise de vue.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;<img alt="Image_lundi_matin_recadree-1467718045" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/336131/Image_lundi_matin_recadree-1467718045.png" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> C&rsquo;&eacute;tait hier matin. Je suis aussi all&eacute;e chercher une batterie suppl&eacute;mentaire.</p> <p> On a &eacute;galement re&ccedil;u quelques cartes m&eacute;moires SDHC car la vid&eacute;o HD, &ccedil;a prend de la place, beaucoup de place. Non pas de la pellicule argentique, mais des bits, des bytes et des m&eacute;gaoctets et m&ecirc;me plut&ocirc;t 2 To, volume &agrave; peu pr&egrave;s de nos rushes &agrave; venir (j&rsquo;ai un peu de place sur mon ordinateur au cas o&ugrave;).</p> <p> J&rsquo;ai &eacute;galement re&ccedil;u une rycote autrement appel&eacute; &laquo;&nbsp;chien&nbsp;&raquo; ou encore &laquo;&nbsp;deadcat&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est une sorte de bonnette &agrave; poils pour le micro, afin de pouvoir prendre du son en plein vent (sans exag&eacute;rer).</p> <p> Je tiens d&rsquo;ailleurs &agrave; remercier ceux qui m&rsquo;ont accompagn&eacute;e dans ce lent chemin vers l&rsquo;&eacute;quipement, qu&rsquo;ils lisent ou non ce message.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le d&eacute;part approche. Pour ma part, cela fait longtemps que je n&rsquo;ai pas voyag&eacute;, si bien que l&rsquo;id&eacute;e m&ecirc;me de voyage, qui m&rsquo;a toujours &eacute;t&eacute; &eacute;trang&egrave;re, me rappelle n&eacute;anmoins &agrave; quelques faits concrets&nbsp;: prendre l&rsquo;avion 24 heures, aller dans un pays dont je ne connais pas la langue, et sur un continent qui ne conna&icirc;t pas mes pieds fragiles.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Si je n&rsquo;ai aucune &laquo;&nbsp;h&acirc;te&nbsp;&raquo; du point de vue du &laquo;&nbsp;voyage&nbsp;&raquo; car comme Deleuze je crois aux vitesses infinies et aux voyages immobiles, une chose m&eacute;rite cependant d&rsquo;&ecirc;tre pr&eacute;cis&eacute;e&nbsp;: je vais en Bolivie un peu pour &laquo;&nbsp;allez voir&nbsp;&raquo; si ce que Colette raconte est vrai, pour ce qu&rsquo;on pourrait appeler &laquo;&nbsp;v&eacute;rifier&nbsp;&raquo;. Voir comment est la Place San Francisco o&ugrave; cire Alecks, voir un match de foot entre cireurs, voir comment Colette s&rsquo;en sort avec l&rsquo;enqu&ecirc;te. Il s&rsquo;agit de &laquo;&nbsp;voir&nbsp;&raquo; ce qui a d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; &laquo;&nbsp;vu&nbsp;&raquo;. Et l&agrave;, je me sens comme Serge Daney, ainsi que l&rsquo;a si bien d&eacute;crit Deleuze dans un de ses textes. Il dit du critique des Cahiers du cin&eacute;ma&nbsp;: &laquo;&nbsp;Il fallait que vous alliez &lsquo;&rsquo;y voir&rsquo;&rsquo;&nbsp;&raquo; et m&ecirc;me &laquo;&nbsp;aller voir Kurosawa au Japon et&nbsp;v&eacute;rifier comment le vent japonais gonfle les banni&egrave;res de <em>Ran</em>&nbsp;&raquo;. Mais &laquo;&nbsp;il n&rsquo;y a pas de vent ce jour-l&agrave;&nbsp;&raquo;, et Daney constate alors &laquo;&nbsp;de mis&eacute;rables &eacute;oliennes qui vont en tenir lieu, et, miracle, qui vont apporter &agrave; l&rsquo;image ce suppl&eacute;ment int&eacute;rieur indestructible, bref, cette beaut&eacute; ou cette pens&eacute;e que l&rsquo;image ne conserve que parce qu&rsquo;elles n&rsquo;existent que dans l&rsquo;image, parce que l&rsquo;image les a cr&eacute;es&nbsp;&raquo;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Daney, lui, v&eacute;rifie &laquo;&nbsp;que le monde fait bien du cin&eacute;ma&nbsp;&raquo;. Oui, &ccedil;a pourrait &ecirc;tre &ccedil;a. Mais plus que de voir si le cin&eacute;ma &laquo;&nbsp;existe&nbsp;&raquo; dans le monde r&eacute;el, moi, je me dis plut&ocirc;t que je vais &laquo;&nbsp;saisir&nbsp;&raquo; le monde r&eacute;el dans un film. Un des enjeux &eacute;tant de trouver cette po&eacute;sie du r&eacute;el (les &eacute;oliennes &agrave; la place du drapeau au vent) mais aussi les points de vue de chacun sur ce dernier.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Am&eacute;lie.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Vous pouvez lire le texte &laquo;&nbsp;Optimisme, Pessimisme et Voyage&nbsp;&raquo; consacr&eacute; &agrave; Serge Daney dans Gilles Deleuze, </em>Pourparlers<em>, Les Editions de Minuit, Paris, 1990/2003.</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p>
<p> Certains d&rsquo;entre vous ont (d&eacute;j&agrave;) manifest&eacute; leur plaisir de recevoir nos messages. Et ce n&rsquo;est qu&rsquo;un d&eacute;but&nbsp;! Car nous sommes bien d&eacute;cid&eacute;es &agrave; nous surpasser&nbsp;pour vous! Cette exp&eacute;rience de partage est tr&egrave;s stimulante.</p> <p> &laquo;&nbsp;Ton r&ocirc;le, c&rsquo;est d&rsquo;&ecirc;tre l&rsquo;anthropologue qui enqu&ecirc;te&nbsp;!&nbsp;&raquo; Voil&agrave;, je sais d&eacute;sormais un peu mieux me situer dans cette exp&eacute;rience nouvelle qu&rsquo;est le documentaire. Mich&egrave;le et Am&eacute;lie s&rsquo;affairent sur des questions de mat&eacute;riel auxquelles je n&rsquo;entends rien&hellip; &laquo;&nbsp;Je ne fais rien sans plaisir&nbsp;!&nbsp;&raquo; aime &agrave; nous r&eacute;p&eacute;ter, citant Montaigne, un de nos proches amis. Alors moi, l&rsquo;anthropologue, qu&rsquo;est-ce qui m&rsquo;enthousiasme&nbsp;?</p> <p> Je mesure d&rsquo;abord ma chance de participer &agrave; toutes les &eacute;tapes de la r&eacute;alisation de ce film, partie prenante du tournage, observatrice attentive plus tard de l&rsquo;&eacute;criture, du montage jusqu&rsquo;&agrave; la projection. J&rsquo;ai h&acirc;te de d&eacute;couvrir leur univers. Mais aussi de retrouver Alecks, Coleth, les cireurs. De revenir &agrave; La Paz, de voir le t&eacute;l&eacute;ph&eacute;rique qui &eacute;tait juste en projet lors de mon dernier voyage&hellip;</p> <p> J&rsquo;envisage aussi de faire un article sur les b&eacute;n&eacute;voles allemands qui travaillent aupr&egrave;s des cireurs pendant une ann&eacute;e. Par chance, le d&eacute;part des uns et l&rsquo;arriv&eacute;e des autres s&rsquo;op&egrave;rent au mois de juillet. J&rsquo;ai pu constater les effusions des adieux (puis&nbsp; les ranc&oelig;urs &nbsp;exprim&eacute;es en priv&eacute; par les cireurs) et les op&eacute;rations de s&eacute;duction de ces m&ecirc;mes cireurs qui tournent &nbsp;autour des arrivants comme des abeilles autour d&rsquo;un pot de confiture. &nbsp;Mon objectif est de recueillir les propos des partants et des arrivants, ainsi que ceux des cireurs et d&rsquo;examiner les &eacute;ventuels d&eacute;calages dans leurs discours.</p> <p> Bien s&ucirc;r, si d&rsquo;autres opportunit&eacute;s se pr&eacute;sentent, je n&rsquo;h&eacute;siterai pas &agrave; explorer d&rsquo;autres pistes de recherche. Nous avons pris le parti de nous laisser guider, porter par l&rsquo;enqu&ecirc;te et les circonstances c&rsquo;est pourquoi ne vous attendez pas &agrave; ce que l&rsquo;on vous &eacute;crive au pr&eacute;alable ce que nous allons faire ou encore ce qui va se passer&nbsp;! Cette tension de l&rsquo;enqu&ecirc;te en train de se construire, vous la vivrez avec nous et nous comptons r&eacute;ellement sur vos interventions.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Colette</p>
<p> &Agrave; ce jour nous avons d&eacute;pass&eacute; le montant que nous nous &eacute;tions fix&eacute;. Mille mercis &agrave; tous les Kisskiss Bankeurs&nbsp;! Nous revenons d&rsquo;un tournage dans le Sud de la France o&ugrave; j&rsquo;ai fait la prise de vue en focale fixe, objectif 50 mm. Nous en avons parl&eacute; avec Am&eacute;lie et nous avons fait le choix de privil&eacute;gier cette focale pour filmer les cireurs, non pas pour filmer Aleks tr&egrave;s pr&egrave;s et en gros plan mais plut&ocirc;t pour le filmer en nous approchant de lui, car ce choix de focale oblige &agrave; se d&eacute;placer vers le sujet&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Aussi, il est dit que cette focale est une des moins on&eacute;reuse du march&eacute; des objectifs. Cependant, celui que nous avons choisi pour faire les images des Cireurs de La Paz est un Panasonic construit par Leica&hellip; qui est de tr&egrave;s bonne qualit&eacute; mais qui n&rsquo;est pas donn&eacute;, puisqu&rsquo;il co&ucirc;te 500 euros. Nous avons fait les comptes pour le mat&eacute;riel de tournage, nous avons d&eacute;j&agrave; dans notre besace un boitier embarqu&eacute; avec un objectif 12-35 (zoom) et il nous reste encore &agrave; acheter l&rsquo;objectif photographique qui nous fait r&ecirc;ver le 50 mm et plein de consommables types&nbsp;: cartes m&eacute;moires, batteries additionnelles, etc.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Alors maintenant que nous avons atteint la somme pour le coucher et le manger, les neufs jours qui nous restent, amis Kiss Kiss Bankers, vont servir &agrave; finaliser ces derniers achats de mat&eacute;riel tournage&nbsp;! Merci encore de la confiance et de l&rsquo;attention que vous portez &agrave; notre film <em>Les Cireurs de La Paz</em>.</p> <p> &nbsp;</p> <p> mich&egrave;le</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p>
<p> <strong>Merci</strong>&nbsp;! Voil&agrave; le premier palier franchi&nbsp;!</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les soutiens &agrave; venir permettront de financer le <strong>mat&eacute;riel</strong> dont Am&eacute;lie et Mich&egrave;le ont grand besoin&nbsp;!</p> <p> &nbsp;</p> <p> Hier <strong>Alecks a r&eacute;pondu</strong> &agrave; mon message annon&ccedil;ant notre arriv&eacute;e. Un <strong>petit miracle</strong> car il m&rsquo;envoie un mail par an, souvent en juin afin de savoir si je reviens&hellip; Il nous attend et, s&rsquo;il ne parle pas du film dans son message, il est quasi certain que tous les cireurs de La Paz sont d&eacute;j&agrave; au courant. Dans moins de <strong>20 jours</strong>, vous partagerez nos <strong>retrouvailles&nbsp;</strong>!</p> <p> &nbsp;</p> <p> Colette</p>
<p> &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;<img alt="Dscn1263-1466545396" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/332504/DSCN1263-1466545396.JPG" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Ce serait une si bonne surprise qu&rsquo;il ne soit plus cireur&hellip; C&rsquo;est ce que je me dis &agrave; chaque retour&hellip;</p> <p> Originaire de Tarifa (sud de la Bolivie), il est arriv&eacute; vers 18 ans &agrave; La Paz, dans l&rsquo;espoir d&rsquo;y faire des &eacute;tudes. Il n&rsquo;a jamais abandonn&eacute; ce projet, apr&egrave;s l&rsquo;apprentissage de l&rsquo;anglais, l&rsquo;envie de faire une &eacute;cole h&ocirc;teli&egrave;re, il apprenait le dessin industriel en 2012. Et maintenant&nbsp;?</p> <p> Il a un fr&egrave;re en Amazonie, un autre au Chili et en 2012 il m&rsquo;a expliqu&eacute; que sa m&egrave;re vivait d&eacute;sormais &agrave; La Paz. Il ne la voyait pas beaucoup car elle s&rsquo;occupait surtout de son &eacute;glise &eacute;vang&eacute;liste. C&rsquo;est tout ce que j&rsquo;en sais.</p> <p> En 2006, il me dit au moment de mon d&eacute;part que s&rsquo;il avait une fille, il l&rsquo;appellerait Colette. En 2009, il disait ne pas avoir d&rsquo;enfant, en 2012 il me pr&eacute;senta ses trois enfants dont l&rsquo;a&icirc;n&eacute;e, n&eacute;e en f&eacute;vrier 2006&nbsp;: son deuxi&egrave;me pr&eacute;nom, ajout&eacute; apr&egrave;s mon passage est&hellip; Coleth&nbsp;! Il comptait alors adopter deux enfants abandonn&eacute;s qui vivaient dans son camp.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Dscn1214-1466545160" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/332503/DSCN1214-1466545160.JPG" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Un camp&nbsp;? Alecks est sans doute la personne la plus malchanceuse qu&rsquo;il m&rsquo;ait &eacute;t&eacute; donn&eacute; de conna&icirc;tre. Cocard en 2009 (foot&nbsp;?), cocard en 2012 (agression), victime de vols, imbroglio sur ses papiers d&rsquo;identit&eacute;, sa maison a &eacute;t&eacute; emport&eacute;e par un grave glissement de terrain et, un an apr&egrave;s, il &eacute;tait toujours log&eacute; dans un camp provisoire, de sommaires cabanes en bois sans confort&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Dscn1219-1466545504" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/332505/DSCN1219-1466545504.JPG" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Y vit-il encore?</p> <p> Il n&rsquo;est pas non plus tr&egrave;s fiable, d&rsquo;ailleurs il a &eacute;t&eacute; exclu d&rsquo;une des grandes compagnies de cireurs. Il est cependant un doux r&ecirc;veur, gentil et attachant&hellip; Et s&rsquo;il n&rsquo;&eacute;tait plus cireur&nbsp;?</p> <p> &nbsp;</p> <p> Colette</p> <p> &nbsp;</p>
<p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Dscn1266-1465632134" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/328959/DSCN1266-1465632134.JPG" /></p> <p> 1-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Nous ne savons pas nous vendre car nous avons d&rsquo;autres pr&eacute;occupations li&eacute;es &agrave; la qualit&eacute; de notre travail mais, et vous le savez, ceux qui se vendent le mieux ne sont pas toujours ceux qui font un travail de la meilleure qualit&eacute;&hellip;</p> <p> 2-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Nous aimons le collectif. Dans d&rsquo;autres contextes, nous le privil&eacute;gions toujours : dans des associations, dans nos milieux professionnels, dans nos relations aux autres.&nbsp; Ce projet sera r&eacute;ussi si vous &ecirc;tes tr&egrave;s nombreux &agrave; le partager avec nous.</p> <p> 3-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Vous avez un r&eacute;el r&ocirc;le &agrave; jouer&nbsp;: l&agrave;-bas, nous attendrons vos messages avec impatience car nous enrichirons mutuellement notre r&eacute;flexion.</p> <p> 4-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Vous pourrez vous autoriser &agrave; &nbsp;poser toutes sortes de questions, m&ecirc;me si elles vous semblent na&iuml;ves ou b&ecirc;tes&nbsp;: nous ne sommes pas dans le jugement mais dans une d&eacute;marche d&rsquo;initiation &agrave; l&rsquo;enqu&ecirc;te en train de se faire&nbsp;: profitez-en&nbsp;!</p> <p> 5-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Nous allons travailler en &eacute;quipe en exp&eacute;rimentant la compl&eacute;mentarit&eacute; de nos comp&eacute;tences. Nous sommes d&eacute;j&agrave; curieuses de nos diff&eacute;rentes mani&egrave;res de travailler, du d&eacute;calage de nos approches et nous mettrons en partage nos &eacute;tonnements.</p> <p> 6-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Vous allez vraiment prendre du plaisir&nbsp;!</p> <p> 7-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Gr&acirc;ce &agrave; ce projet de collecte, nous avons d&eacute;j&agrave; pass&eacute; un joli moment avec Chantal, que nous connaissions peu, qui a souhait&eacute; en savoir plus de vive voix. Nous avons abord&eacute; d&rsquo;autres sujets tout aussi passionnants&nbsp;! Bient&ocirc;t, ma copine Viviane qui d&eacute;bute dans le documentaire va rencontrer Mich&egrave;le et Am&eacute;lie, ravies de lui&nbsp; prodiguer quelques conseils. Par passion. Ces liens qui se tissent valent de l&rsquo;or (pas de l&rsquo;argent) pour nous&nbsp;!</p> <p> 8-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Les cireurs, quel int&eacute;r&ecirc;t&nbsp;? Comme le souligne Am&eacute;lie, c&rsquo;est effectivement un vrai challenge de filmer des hommes qui portent une casquette surmont&eacute;e d&rsquo;une cagoule, utilisent des surnoms, ces hommes qui font autant d&rsquo;efforts pour dispara&icirc;tre. Et cependant ce &laquo;&nbsp;No nos olvidas&nbsp;!&nbsp;&raquo; (&laquo;&nbsp;ne nous oublie pas&nbsp;!&nbsp;&raquo;) que certains me lancent quand ils apprennent que j&rsquo;&eacute;cris un livre sur eux. Qu&rsquo;est-ce qui se cache/se joue derri&egrave;re le myst&egrave;re de la cagoule&nbsp;?</p> <p> 9-&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; L&rsquo;anthropologie travaille sur la singularit&eacute; et des relations prolong&eacute;es, voire profondes. Je connais Alecks depuis 10 ans maintenant, il est &agrave; l&rsquo;origine de mes enqu&ecirc;tes boliviennes. Je vous le pr&eacute;senterai mieux bient&ocirc;t mais vous allez d&eacute;couvrir un personnage attachant&nbsp;: tr&egrave;s pauvre, tr&egrave;s malchanceux mais avec un grand c&oelig;ur&nbsp;: capable d&rsquo;adopter deux enfants abandonn&eacute;s alors qu&rsquo;il en a d&eacute;j&agrave; trois (en 2012) ou de vous offrir un pendentif au moment de votre d&eacute;part&hellip;</p> <p> 10-&nbsp;&nbsp; A partir des cireurs et de leurs regards (ce peu si fort qu&rsquo;ils nous donnent &agrave; voir) nous allons &eacute;largir la focale et appr&eacute;hender la r&eacute;alit&eacute; sociale, politique, syndicale et urbanistique d&rsquo;une grande m&eacute;tropole, vous vivre cette exp&eacute;rience de l&rsquo;int&eacute;rieur avec nous.</p>
<p> &nbsp;</p> <p> Je voudrais rappeler une situation qu&rsquo;aucun des participants par internet &agrave; l&rsquo;enqu&ecirc;te de Colette Milh&eacute; en 2012 ne pourra jamais oublier. Elle allait &agrave; la rencontre d&rsquo;Alecks, un cireur qu&rsquo;elle avait connu lors d&rsquo;un passage &agrave; La Paz. Arriv&eacute;e sur place, elle se met &agrave; sa recherche et pour cela s&rsquo;adresse &agrave; ceux qu&rsquo;elle croisait. L&rsquo;un d&rsquo;eux lui dit&nbsp;: &laquo;&nbsp;il est parti au Br&eacute;sil&nbsp;&raquo;. Dans une large mesure son projet s&rsquo;effondrait et un certain nombre de correspondants ont v&eacute;cu &laquo;&nbsp;en temps&nbsp;&raquo; r&eacute;el ce d&eacute;sarroi. Pour l&rsquo;att&eacute;nuer, je lui avais &eacute;crit qu&rsquo;elle pourrait enqu&ecirc;ter sur d&rsquo;autres.</p> <p> Puis peu de jours plus tard, Colette est interpell&eacute;e par un cireur masqu&eacute; qu&rsquo;elle ne peut reconna&icirc;tre. C&rsquo;&eacute;tait son locuteur privil&eacute;gi&eacute; qui autorisait la reprise du projet initial. Il n&rsquo;avait jamais mis le moindre pied au Br&eacute;sil&hellip;</p> <p> &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Mon seul regret est que les mots, les siens ou ceux des autres, ne puissent reproduire les &eacute;motions n&eacute;es de ces coups de th&eacute;&acirc;tre successifs mais je ne les oublierai jamais. Pourrons- nous en revivre d&rsquo;analogues cet &eacute;t&eacute; &agrave; l&rsquo;occasion de son nouveau projet&nbsp;?</p> <p> &nbsp;</p> <p> Bernard Traimond-dit-Cazeaux</p>
<p> <em>L&#39;enqu&ecirc;te participative a d&eacute;j&agrave; une petite histoire. En 2012, Colette en a fait usage dans son enqu&ecirc;te aupr&egrave;s des cireurs de chaussures. Un entretien de l&#39;anthropologue sur le blog antropologia &eacute;claire quelques-uns des motifs qui anime le dispositif de l&#39;enqu&ecirc;te participative : <a href="https://antropologiabordeaux.wordpress.com/2012/05/20/au-coeur-de-lenquete-sur-des-cireurs-de-chaussures-boliviens-entretien-avec-colette-milhe/">https://antropologiabordeaux.wordpress.com/2012/05/20/au-coeur-de-lenquete-sur-des-cireurs-de-chaussures-boliviens-entretien-avec-colette-milhe/</a></em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Aujourd&rsquo;hui, cette r&eacute;flexion se poursuit avec le projet d&rsquo;un quatri&egrave;me retour en Bolivie et un tournage. Voici un texte r&eacute;dig&eacute; pour l&rsquo;occasion&nbsp;!</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong>De l&rsquo;incertitude comme moteur de l&rsquo;action&hellip;</strong></p> <p> &nbsp;</p> <p> par Colette Milh&eacute;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong>L&rsquo;enqu&ecirc;te participative</strong></p> <p> Bien s&ucirc;r le dispositif a &eacute;t&eacute; invent&eacute; sous cette forme en 2012 avec un arri&egrave;re-fond financier&nbsp;: l&rsquo;envoi de chroniques &eacute;tait la contrepartie d&rsquo;une contribution mon&eacute;taire. Mais gr&acirc;ce notamment &agrave; Internet qui a acc&eacute;l&eacute;r&eacute; la communication et effac&eacute; les d&eacute;lais postaux, je l&rsquo;avais d&eacute;j&agrave; exp&eacute;riment&eacute; comme tant d&rsquo;autres auparavant lors de l&rsquo;enqu&ecirc;te de 2006. J&rsquo;avais b&eacute;n&eacute;fici&eacute; des conseils et du recul de mes amis anthropologues.</p> <p> Dans cet aspect financier, il y a tout de m&ecirc;me une dimension importante&nbsp;: la transformation de la contribution qui n&rsquo;est plus un don mais la r&eacute;tribution d&rsquo;une prestation. Nous travaillons pour vous qui nous soutenez. Et vous soutenez ainsi une recherche libre. Mieux, vous pouvez intervenir, par vos remarques, vos questions. Parfois on enqu&ecirc;tera juste pour r&eacute;pondre &agrave; l&rsquo;un de vous, soit en priv&eacute; soit en int&eacute;grant votre question, notre r&eacute;ponse dans une chronique suivante.</p> <p> Au-del&agrave; cet aspect, il y&nbsp; a la possibilit&eacute; d&rsquo;initier &agrave; l&rsquo;anthropologie et de la promouvoir en recourant &agrave; des formes nouvelles et cr&eacute;atives. Les retours enthousiastes de 2012 vont dans ce sens&nbsp;: l&rsquo;exp&eacute;rience permet de vivre la tension et l&rsquo;incertitude de l&rsquo;enqu&ecirc;te en train de se faire. De mon c&ocirc;t&eacute;, l&rsquo;obligation d&rsquo;&eacute;crire et d&rsquo;avoir du contenu fut un puissant stimulant pour enqu&ecirc;ter et surmonter les moments d&rsquo;abattement. Un rem&egrave;de contre ce qui aurait pu &ecirc;tre de l&rsquo;ennui, seule dans une chambre glaciale &agrave; des milliers de kilom&egrave;tres de mes amis&hellip;</p> <p> Et que dire de la satisfaction de cette &eacute;criture &agrave; chaud stimul&eacute;e par cette lecture &agrave; chaud&nbsp;? Car le livre est &eacute;crit depuis longtemps maintenant, il n&rsquo;attend plus que l&rsquo;&eacute;dition (elle est annonc&eacute;e) et pour l&rsquo;auteur ce temps est long&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong>Joyeux m&eacute;ridiens</strong></p> <p> J&rsquo;aime l&rsquo;anthropologie qui s&rsquo;amuse. La lecture de <em>Tristes tropiques</em> m&rsquo;a profond&eacute;ment ennuy&eacute;e&hellip; L&rsquo;ennui comme marque de s&eacute;rieux, je n&rsquo;y adh&egrave;re pas un instant. J&rsquo;aime l&rsquo;anthropologie joyeuse de Nigel Barley, &agrave; l&rsquo;enqu&ecirc;te enferm&eacute;e dans un &eacute;crin, je pr&eacute;f&egrave;re l&rsquo;enqu&ecirc;te les mains dans le cambouis car le cambouis, c&rsquo;est la &laquo;&nbsp;vraie vie&nbsp;&raquo; pour reprendre une expression galvaud&eacute;e. J&rsquo;aime vibrer en lisant <em>Le</em> <em>vol et la morale</em> de Myriam Congoste, ce petit bout de femme qui a enqu&ecirc;t&eacute; dans le monde des voleurs, j&rsquo;aime lire Chauvier qui r&eacute;invente &agrave; chaque livre l&rsquo;&eacute;criture de l&rsquo;anthropologie. J&rsquo;aime l&rsquo;anthropologie avec de la chair. La crise de l&rsquo;anthropologie&nbsp;? Oui, sans doute celle de l&rsquo;anthropologie triste et scl&eacute;ros&eacute;e, celle qui s&rsquo;(nous) ennuie&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong>Exp&eacute;rimenter&hellip;</strong></p> <p> Nous avons jet&eacute; le corset de la pr&eacute;vision, de l&rsquo;organisation, de la programmation qui nous &eacute;treint tout au long de l&rsquo;ann&eacute;e&hellip; Seules certitudes, nous partons en Bolivie et nous y resterons 5 semaines environ, notre point de d&eacute;part, ce seront les cireurs&hellip; mais apr&egrave;s&nbsp;? Laisser le hasard nous guider, celui des rencontres, des circonstances, des situations. Le laisser inventer notre voyage. Notre &eacute;tonnement pour seul guide. L&acirc;cher prise&hellip;</p> <p> Je ne sais pas comment se fabrique un film et l&agrave;, j&rsquo;aurai la chance d&rsquo;en observer tout le processus, du tournage des images &agrave; l&rsquo;&eacute;criture puis au montage. L&rsquo;&eacute;criture sera notre point de rencontre, une fascination partag&eacute;e.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p>
<p> <strong>Apr&egrave;s 5 jours complets de collecte</strong>, il nous reste un peu moins de 30 jours pour atteindre notre but initial.&nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Nous tenons &agrave; remercier nos premiers donateurs : Julie Campagne, Bernard Traimond, Fr&eacute;d&eacute;ric avec un C c&eacute;dille, Daniela et Isabelle Genty&nbsp;gr&acirc;ce auxquels nous&nbsp;sommes&nbsp;d&eacute;j&agrave;&nbsp; &agrave;&nbsp;20% du&nbsp;montant que nous avons sollicit&eacute; via&nbsp;notre Kiss-kiss-bank-banK.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Merci &agrave; tous !</p> <p> &nbsp;</p> <p> Am&eacute;lie et Colette.</p> <p> &nbsp;</p>