MARGUERITE et LÉON
Petite partie des 1531 lettres. Le point de départ est la découverte d’un trésor unique au monde : 1531 lettres, dans un état exceptionnel. Dans les enveloppes : des photos, des dessins (érotiques ou non), des poèmes, des cartes postales par dizaines, des œillets, une bague, une mèche de cheveux de Marguerite, et autres objets. Les lettres retracent de février 1914 à août 1918, la vie de Marguerite et Léon. Le plus étonnant, c’est que les 1531 lettres croisées se suivent au jour le jour dès le début de leur rencontre (soit six mois avant le début du conflit), avec souvent plusieurs lettres écrites dans la même journée. Pourquoi ? L’explication nous est donnée dans une lettre de Léon en date du 13 avril 1915 : « Je comprends ton inquiétude de ne rien recevoir de moi, car je t’écris tous les jours sans faute. Aussi je suis bien peiné que tu ne reçoives pas mes lettres régulièrement. (…) Aussi ma petite femme adorée aie confiance en moi, et songe que je pense sans cesse à toi, et t’écris chaque jour sans manquer. » Grâce à la franchise postale, l’envoi des lettres ne coûtait rien aux Poilus. Ils furent donc très nombreux à écrire quotidiennement des lettres, qui à leur épouse, qui à leur famille, qui à ses amis ; mais comme beaucoup de soldats mouraient au combat ou de maladie, les correspondances s’arrêtaient faute de combattants. Ici, non. C’est grâce au parcours miraculeux de Léon, malgré ses nombreuses blessures, que celui-ci est resté en vie jusqu’en août 1918. Qui les a retrouvées, regroupées, classées dans cette malle ? Nous n’avons pas la réponse. La seule chose que nous sachions c’est que Léon renvoyait à Marguerite ses lettres : « Quant aux chères lettres que je dois te renvoyer, je veux les garder près de moi jusqu’au dernier moment et au moment de partir, je te les enverrai aussitôt avec douleur, mais il vaut mieux les mettre en sûreté. » L’explication est dans une autre lettre : « Je te renvoie les lettres que j’ai reçues jusqu’à fin août et cela me fait bien de la peine. Et en revenant près de toi nous pourrons revoir ces souvenirs et nous serons bien heureux de n’avoir pas failli à notre parole. » (Lettre du 5 juin 1915). Marguerite et Léon raconte l’histoire vraie d’un jeune couple embarqué malgré lui dans une Histoire plus grande encore, celle de la Grande Guerre. Léon et ses copains sur le front. Il est au milieu à droite. Pourquoi réécrire sous une forme poétique leur histoire ? Parce que la poésie se prête parfaitement à l’épopée. Parce que la poésie, et souvent l’architecture de l’alexandrin, élèvent le discours, elles le transcendent, le magnifient (Hugo en est une belle illustration). Parce que j’ai toujours été sensible aux conséquences poétiques sur moi-même et donc sur le lecteur. Et en tant que réalisateur, parce que la poésie use de la profondeur de champ comme au cinéma. (J'ai publié quelques textes sur ma page Facebook). Certains font une dizaine de vers, d'autres dépassent les 500 à 700 vers, notamment ceux des combats tels qu'ils se sont déroulés. Ce livre se voudrait être un témoignage unique. Pas seulement sur la guerre vue par Léon, mais aussi sur la vie des femmes à l'arrière puisque Marguerite travaillait dans l'atelier de couture Segall qui fournissait entre autres le célèbre magasin La Samaritaine. Grâce à la collaboration de spécialistes comme David Andrien, nous avons pu retrouver les noms des Poilus qui ont côtoyer Léon, ceux qui sont arrivés pour compenser les pertes de sont Régiment et ceux qui sont morts à ses côtés et où. L'ouvrage intéressera bien sûr tous ceux qui aiment lire, mais aussi les passionnés d'histoire, le corps enseignant, les universitaires, les médiathèques, les musées... Et puis, les cadeaux de Noël se préparent souvent longtemps à l'avance, non ? La Grande Guerre fut un accélérateur des sentiments. Il fallait profiter des rares moments d'intimité. Léon dessina de nombreux dessins érotiques, jusqu'à lui dessiner un Kamasutra. C'est sous les mains de Léon que Marguerite découvrit l'amour charnel. À cet égard, cet aspect sur la sexualité en tant de guerre devrait intéresser de nombreux chercheurs.
Lettre de Léon du 25 septembre 1915 envoyée depuis l'hôpital de La Réole près de Bordeaux. Léon s'est pris deux balles dans le dos arrêtées par son bidon d'eau et une balle qui lui a traversé la cuisse. Il repartira au front où il subira d'autres blessures. L'ouvrage Marguerite et Léon entre dans la catégorie "beau-livre". (Le livre lui-même sera inséré dans un fourreau). Le format sera en gros celui d'un format A 4. Sur chaque page de gauche vous verrez soit une photo, soit un extrait de la lettre qui a inspiré le texte, soit un dessin de Léon, érotique ou non, soit la photo d'un objet qui était dans la malle, etc... Toute cette matière nécessite donc le travail de mise en page d'un livre d'environ 200 pages. La collecte servira aussi à la conception de la couverture recto-verso du livre et de son fourreau. Elle servira également à assurer un tirage minimum du livre pour sa promotion. Lettre du 15 mars 1915. Rien ne va plus entre Marguerite et Léon. Les hauts et les bas de la guerre. Ils se marieront en janvier 1916.