moi aussi je veux escalader

Moi aussi je veux marcher et grimper la PAMSD « association palestinienne de développement des sports de montagne : un rêve devenu réalité Rien ne prédisposait les Palestiniens à développer une culture de randonnée ou de sports de montagne. Sortir de son village, affronter les barrages, la peur, les obstacles de l’occupation étaient en soi une montagne. Voir les touristes connaître leur pays mieux qu’eux-mêmes était une frustration pour Hijazi, guide palestinien et son ami Mohammed, amicalement surnommé « Métaphore ». Depuis longtemps, Ils sont convaincus que le sport peut être un vecteur de paix, qu’il peut aider à lutter contre les violences générées par l’occupation, mais être aussi un moyen de redécouvrir leur terre et de se réapproprier leur patrimoine. Marcher apparait alors comme une forme de résistance : « je marche , donc je vis ». En 2013, ils créent la PAMSD. 1ère étape Redecouvrir son pays et se réapproprier son patrimoine 2014/ 2017 Très vite des jeunes répondent à leur appel, 2 filles et 8 garçons (aujourd’hui ils sont 15 filles et 15 garçons, animateurs bénévoles). Les 3 premières années, ils suivent 3 stages de formation organisés par la FFCAM, Fédération Française de montagne et des clubs alpins et acquièrent le diplôme d’initiateur de randonnée. Dans toutes les régions de Palestine, ils invitent les jeunes, les enfants, les familles à « sortir », et depuis, ils organisent de plus en plus de randonnées avec différentes communautés locales. Ils en découvrent tous les bénéfices, joie de marcher, de créer des liens, de respirer et diminuer le stress, ils avaient oublié que leur pays était si beau… 2ème étape escalader ou dépasser les barrières de la peur 2018/2020 Dix jeunes ont fait leur stage de validation en France en Chartreuse et ils ont goûté à l’escalade Dès lors rien ne les arrête. Ils vont convaincre la FFCAM à les former, et trois nouveaux stages leur permettent d’acquérir le diplôme d’initiateur d'escalade . Des falaise sont équipées dans la régoin de Battir , et une salle de blocs en interne est aménagée dans un local du centre de Bethehem. Ce nouveau sport connaît un vif succès, auprès des enfants et des jeunes, que ce soit dans des camps de réfugiés ou dans le district de Bethhehem. 3ème étape Relier des villages isolés par la création de nouveaux sentiers 2021/2022 L’équipe PAMSD va créer de nouveaux chemins dans le sud de Bethlehem pour relier six villages isolés entre le mur et ce qu’on appelle « la ligne verte » , le frontière « virtuelle » dessinée lors du partage d’Israël et Palestine en 1947, mais frontière non encore reconnue. Ces chemins vont permettre d’attirer et faire sortir de l’ombre des populations qui se sentaient oubliées et de mettre en valeur leur patrimoine. Aujourd’hui ces chemins sont balisés et ouverts comme tous les autres aux touristes. D’autres communautés locales frappent à la porte de la PAMSD, celle des enfants et jeunes atteints d’un handicap mental Nous aussi nous voulons marcher et grimper En 2020, des professionnels de santé, kinésithérapeutes, ostéopathes, ont intégré la PAMSD et participent aux différentes activités pour leur plaisir puis comme bénévoles. Un jour, ils emmènent Rawan, atteinte d’un handicap mental, grimper à Battir. Ils sont surpris de voir l’énergie, la concentration, l’enthousiasme qu’elle met à escalader. Elle grimpe en confiance dans ses superviseurs mais aussi en elle-même. Ces professionnels qui travaillent dans les deux centres de réadaptation sont convaincus alors que l’escalade peut être un excellent outil à ajouter au programme de rééducation déjà existant. Une première rencontre de la PAMSD a lieu dans deux centres dont l’un au camp de réfugiés de Aida où sont suivis des enfants atteints de troubles de l’attention, de trisomie, d’autisme, de paralysie cérébrale… Beaucoup d’enfants présentent des troubles de l’attention,dus aux nombreux traumatismes psychiques engendrés par l’occupation. Après une rencontre dans deux des centres, un programme sur deux ans est envisagé permettant d’offrir à un certain nombre d’enfants de bénéficier de séances d’escalade en interne et externe mais aussi de participer à des randonnées. Au total 36 enfants seront sélectionné par les équipes des centres, pour la 1ère année, et 36 pour la 2ème . Ils participeront par groupe de 4 à une séance d’escalade en salle de blocs une fois par semaine, encadrés par deux animateurs de la PAMSD et un professionnel , puis une demie journée par mois à une séance d’escalade en externe et une randonnée par mois. Ces deux dernières activités seront communes avec d’autres jeunes pour permettre de créer des liens entre jeunes porteurs de handicap et les autres Une attention particulière sera portée aux familles pour qui ces enfants sont une lourde charge. Elles seront invités à participer aux différentes activités leur permettant de découvrir le potentiel et les capacités de leur enfant. Ce peut être aussi un moyen de les soulager en prenant leur enfant en charge. Ces familles ont par ailleurs des charges financières supplémentaires dues à des dépenses de santé. Chaque enfant fera l’objet d’une évaluation adaptée une fois par trimestre par l’équipe du centre, pour évaluer les progrès Le but final est de contribuer à l’intégration de ces enfants et jeunes à l’ensemble de la communauté, donner aux centre l’intérêt d’intégrer cette activité dans le programme de rééducation et de l’étendre à l’ensemble de la Palestine. SGAP38 QUI SOMMES-NOUS ? La SGAP, « Solidarité avec les Groupes d’Artisans Palestiniens », est une association loi 1901, créée en 2003 avec pour objectifs de : - Promouvoir l’artisanat palestinien dans le cadre du commerce équitable et solidaire - Soutenir les coopératives ou ateliers mis en difficulté par une situation économique rendue précaire - de consolider un partenariat qui participe au développement d’une économie sociale et solidaire entre la Palestine et la France. L’histoire de la SGAP s’inscrit dans un long processus d’échanges, basés sur des valeurs communes, la conviction que tout le monde peut et doit s’en sortir sans qu’il y ait de dominants/dominés, qu’il y a une autre manière d’appréhender les échanges internationaux en offrant aux producteurs défavorisés un accès aux marchés à des conditions justes leur permettant de vivre dignement de leur travail. La commercialisation des produits participe à préserver le patrimoine artisanal palestinien dont les pratiques remontent à plusieurs siècles. Aujourd’hui la SGAP compte une trentaine de bénévoles actif et importe un container par an de produits artisanaux pour une vingtaine de groupes répartis sur toute la France Dès 2007, la SGAP, à la demande d’une association de tourisme solidaire, a mis en place des voyages solidaires pour mieux comprendre la réalité du terrain, elle est également en support à l’organisation de voyages solidaires organisés par le CCFD Terre Solidaire. En 2014, en partenariat avec un guide passionné de montagne et son agence de tourisme solidaire, elle développe des séjours de randonnées en Palestine, à la découverte de ce magnifique pays et à la rencontre de sa population. Voir l’encadré : marcher en Palestine L’objectif de la SGAP est de répondre, à son niveau, aux demandes de soutien à des projets formulés par des Palestiniens pour les Palestiniens, projets qui participent au développement local de différentes communautés, jeunes, familles, artisans, personnes atteintes d’un handicap… et à la prise d’autonomie de ces communautés. C’est ainsi que la SGAP a été conduite progressivement à s’investir dans le soutien aux projets de la PAMSD, conforme aux valeurs qu’elle défend. Tout ceci demande des moyens financiers qui se partagent entre le bénéfice des ventes d’artisanat, d’appels à projets dans le cadre de la coopération décentralisée et des appels aux dons.