Remise en marche d'une saline traditionnelle dans les marais de Noirmoutier

Bonjour à tous, Je m’appelle Guillaume, ayant grandi en Alsace, rien ne me destinait à vivre sur l’ile de Noirmoutier. Après avoir passé de nombreuses années à travailler dans l'informatique pour de grandes sociétés, j’ai emménagé dans l'ouest de la France il y a 4 ans. Je suis rapidement tombé amoureux de l'île de Noirmoutier où je passais de plus en plus de temps. A l'automne dernier ma décision était prise : je ne voulais plus être qu'un visiteur, mais participer et entretenir son partimoine et son histoire. C’est pourquoi, avec le soutien de ma femme et de mes enfants j'ai pris la décision de m’installer comme saunier et tout apprendre de ce métier dont j'ignorais encore tout en 2021. Métier emblématique de l’ile de Noirmoutier, le saunier participe activement à la préservation de l’environnement et de la biodiversité locale. Le sel récolté à la main est un des très rares produits qui n’est pas industrialisé. sans aucun conservateur ni aucune transformation, le sel produit sur la côte Atlantique française est un produit sans aucun impact sur l’environnement. Au contraire, les salines contribuent à maintenir la biodiversité unique présente dans les marais salants, faune, flore, paysage. Respecter les traditions et faire perdurer le savoir Je me suis lancé, guidé par l’expérience d’un ancien paludier, dans la reconstruction d’une saline traditionnelle noirmoutrine abandonnée depuis plusieurs décennies. Il reste peu de ces salines qui sont pour la plupart en friche ou servant de réserve d’eau, dont leur longueur et leur forme font leur spécificité. Tout est à faire et il s’agit d’un lourd travail, mais il est important pour moi de réaliser autant que possible les travaux de façon traditionnelle en évitant au maximum la mécanisation. Le but de cette démarche est de contribuer à transmettre et à faire perdurer les gestes ancestraux de ceux qui ont conçus le marais il y a près d’un millénaire. Le projet Je découvre la friche qui deviendra ma saline en novembre 2021. Composée de deux anciennes salines traditionnelles, elle est abandonnée depuis les années 70... La saline est noyée depuis des décennies, il est alors impossible de savoir quel est l'état des fonds ou des constructions sous la vase. Une recherche parmi les photos satellites de l’ile nous permet de retrouver des captures de la saline dans les années soixantes. On y voit les deux salines (avec le sel posé entre les deux), dont celle de gauche qui est déjà abandonnée depuis quelques temps. Cette recherche nous permet de découvrir le nombre d’œillets et de comprendre le circuit autrefois emprunté par l’eau. La création des plans : En juxtaposant les photos historiques avec des photos aeriennes modernes nous recalculons les distances, ce qui me permet de recréer un plan à l'échelle. Le tracage : Mi-novembre, après avoir vidé la saline j'applique les mesures pour définir l'emplacement du corps d'œillets, la partie centrale de la saline qui sera le point de départ de la construction. Je me rends compte qu'il ne subsiste rien de ce qu'a été la saline autrefois. Aucune trace de structure, tout a été balayé par les entrées et sorties de l'eau de mer à chaque marée depuis 40 ou 50 ans. Mais quel bonheur de visualiser où seront les œillets ! Début de la construction : Je découvre la boyette, la pelle qui m'accompagnera pendant tout le chantier. Mes objectifs Faire vivre la saline Remettre en état le marais, l’entretenir et le faire fonctionner comme autrefois. Promouvoir la production raisonnée, naturelle et locale. En mettant notamment en place une vente directe sur le marais. Produire un sel disponible en vrac et commercialisé aux particuliers uniquement dans des emballages écologiques. Pouvoir contribuer à la vie locale en alimentant les restaurants locaux. Faire perdurer le savoir Apprendre les gestes anciens et m’engager à les retransmettre aux prochains pour ne pas perdre un univers épargné de l’industrialisation. Participer à la préservation du patrimoine Faire renaitre une saline traditionnelle de l’ile de Noirmoutier avec sa forme et son fonctionnement spécifiques, m’engager à l’ouvrir aux touristes, aux noirmoutrins, et aux écoles. Etre acteur d’une agriculture plus raisonnable, plus douce et ouverte vers les autres, en prouvant - et en me prouvant - qu’une exploitation à taille humaine est une solution réaliste. Merci Merci, je compte sur vous Crédit vidéo : Le courrier Vendéen du 10 février 2022