Il y a trois ans, je part m'installer quelques semaines au Portugal. Quelques jours avant mon départ, je perd l'audition à la suite suite de violents acouphènes. Les ORL me condamnent à arrêter la musique. Sur place, j'ai le choix: le suicide ou la reconversion. Je choisirais la seconde option et commence à écrire des sketchs, des histoires. Je part à la rencontre de la scène artistique locale pour connaître leurs ambitions et leurs combats. A 2h de vol de Paris, je découvre des salaires deux fois plus bas, des industries ravagés par la mondialisation et un des pays d'Europe avec le plus haut taux de toxicomanie. Pourtant le Portugal se relève. La jeunesse se bat, les clubs sont cools. Lisbonne est généreuse et accueillante, comme tout le monde la décrit.

Un soir, en marchant dans l'ancien port industriel, je vois ce tag sur un mur de brique rouge: Until Debt Tear Us Appart. Dans une Europe qu'on sauve à coup de crédit, la phrase me marque à tout jamais. Et c'est une belle référence à un super morceau de New Order aussi.

Ce disque parle de la vie de tous les jours, d'amour, de désir, de la violence du quotidien et des stratagème que l'on développe pour se reconstruire. Comme un artiste qui perdrait l'audition mais pas l'espoir. Jusqu'à ce que nos crédits nous séparent.

Sina - Until Debt Tear Us Appart : nouvel EP en vinyle

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