Présentation détaillée du projet
Révolté de voir le monde s'effriter derrière les vitres du magasin dans lequel je travaillais depuis 15 ans, je sentais monter en moi depuis longtemps l'envie de faire quelque chose à mon petit niveau pour ce qui reste d'environnement.
Thierry, révolté derrière son écran d'ordinateur
Je voulais aussi que mes enfants sachent que, même si le monde n'est dirigé que par le fric, les marques et les apparences, on peut choisir une autre voie.
Je voulais retrouver le goût de l'essentiel, de la terre sous mes pieds et du vent dans mes cheveux, et celui des bons produits, nourris juste au soleil et à la pluie. Le goût du vrai.
Un jour j'ai pris le taureau par les cornes, quitté mon emploi de libraire et je me suis installé en tant qu'apiculteur.
Photo rare : Thierry, dans son jardin, avec des habits propres.
J’espérais ainsi contribuer à la sauvegarde de la biodiversité et d'un métier qui a tendance à disparaître à cause de nombreuses difficultés : pesticides, météo, parasites, maladies et maintenant le frelon asiatique !
Einstein disait que l'humanité ne survivrait pas à la disparition des abeilles.
On en est plus près qu'on ne le croit.
J'ai choisi pour m'installer une des seules zone naturelle de mon département pour pouvoir faire du bio : l'estuaire de la Loire, classé natura 2000.
Ici, essentiellement des pâturages et pas de cultures intensives, donc pas de pesticides, c'est toujours un problème de moins.
J'ai actuellement une centaine de ruches, avec pour objectif de rapidement arriver à 200.
Selon les saisons et les aléas climatiques, je fais du miel de prairie, de forêt, d'acacia, de châtaignier, de sarrasin et du pollen.
Je vais même bien au delà du bio puisque je travaille sans cire gaufrée (avis aux spécialistes) et je ne traite qu'aux huiles essentielles.
Et comme j'ai pu récupérer 8 hectares, j'ai décidé d'y faire pousser des légumes, des fruits et des plantes mellifères, sans intrants d'aucune sorte.
Au fond, derrière le sarrasin, un des ruchers.
Mais sans gros matériel agricole, je me coupe un bras à chaque fois que je fais faire les travaux de labour et de semence.
Récemment, sans fonds, j'ai même du semer 4Ha de colza à la main : 8 heures et 30km, comme en 14 nom di diou !!
Bon à la limite pourquoi pas, mais n'ayant pas eu le temps d'acquérir le geste ancestral du semeur, j'ai peur que la répartition soit vraiment inégale et donc le rendement assez mauvais, on verra en avril...
Thierry semant son colza, sur un air bien connu de la compagnie créole.
Il est vital pour moi d'investir dans du matériel agricole, mais 2013 et surtout 2012 ont été des calamités apicoles et je rame en attendant des jours meilleurs (si le dérèglement climatique nous l'autorise un jour).
J'ai besoin d'argent pour investir mais j'ai besoin d'investir pour faire de l'argent, cercle vicieux classique dont j'aimerais sortir pour pouvoir continuer à faire de bons produits.
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