Exposition photographique « Les expulsés »
<p>Ma participation au squat m’a toujours tenue à l’écart de l’appareil photo pendant ces temps d’occupation sans droit ni titre. Pris dans le mouvement collectif de l’occupation, le besoin de documenter passait au second rang.</p>
<p>Pourtant j’ai toujours été saisi de la richesse et de la diversité des relations qui se créent dans ces espaces éphémères, dans le meilleur comme dans le pire. Comme si le temps à l’extérieur du squat, perçu comme plus lent, plus doux, plus monotone peut être, n’avait pas la même emprise dedans que dehors. Comme s’il avait un impact plus riche mais aussi plus dur sur cette microsociété. Je ne parle pas des appartements ou petites maisons discrètement occupées par leurs habitant.es. Il est question ici d’immeubles entiers.</p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/567662/DSC01550-1548866706.jpg" width="100%" /></p>
<p>En septembre 2018, une dizaine de personnes s’organisent pour occuper ce qu’ils appelleront « le Babanne » une clinique abandonnée de la rue Boisard dans le 3ème arrondissement de Lyon. L’hiver arrive, les températures baissent et l’immeuble de trois étages se remplit rapidement.</p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/567663/IMG_0215-1548866842.jpg" width="100%" /></p>
<p>Depuis septembre 2018, je passe régulièrement dans ce lieu que je n’habite pas. J’ai pu de fait prendre le recul nécessaire à l’élaboration d’un travail photographique. Au fil du temps, les habitant.es s’habituent à me voir photographier jusqu’à en oublier ma présence. Je peux commencer à travailler. J'enregistre des entretiens individuels à la fin desquels je demande si je peux photographier la personne. Je laisse le micro tourner pour enregistrer aussi la séance photo. Ce matériel audio constitue un support qui sera diffusé pendant l'exposition. L'exposition se tiendra dans un atelier-galerie de Lyon. </p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/567653/IMG_1559-1548866244.jpg" width="100%" /></p>
<p>Je me sens privilégié au Babanne. Privilégié parce que les habitants me connaissent déjà et me font confiance, beaucoup sont mes amis. Mais privilégié aussi parce que je me suis installé dans un logement légal, parce que je ne fais pas partie de cette marginalité là, condamnable et socialement inacceptable. J'ai le droit à la parole.</p>
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<p>A travers le medium photographique j’interroge la question du temps. Le temps bouillonnant de l’urgence mais aussi celui plus paisible de la routine. Ces temps-là se superposent et laissent des traces dans ces lieux abandonnés<strong>. </strong>Les parcours de vies s’impriment dans les murs de l’ancienne clinique jusqu'à en devenir l'âme du lieu. Il y a de l'esthétique dans ce phénomène de réappropriation. Esthétique que ma position privilégiée permet d'observer. C'est ce phénomène que j'essaye de montrer et d'exposer.</p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/567654/IMG_1600-1548866300.jpg" width="100%" /></p>
<p>Le squat comme objet d’étude n’est pas un phénomène nouveau. Sociologues, historien.nes, géographes et photographes s’y intéressent depuis plusieurs décennies mais peu de travaux ont été menés à Lyon.</p>
<p>Cette exposition, tout en reprenant les travaux de Florence BOUILLON, en s’inspirant de ceux de Freddy MULLER, d’Alexa BRUNET, de Paul ARNAUD propose une approche s’inscrivant davantage dans le champ de l’interdisciplinarité. Mon parcours universitaire en sciences humaines doublé à ma pratique de la photographie m’amènent à envisager le « Babanne » comme un objet d’étude observable à travers le double prisme de la photographie artistique et documentaire.</p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/567655/IMG_1808-1548866328.jpg" width="100%" /></p>
<p>La collecte servira au financement de l'exposition prévue à Lyon fin mars 2019. La plus grande partie des fonds récoltés sera utilisée pour le financement des tirages numériques sur papier fine art et pour l'achat des cadres.</p>
<p>Impression sur papier Hahnemühle Fine art Pearl 285g format 30x45 = 20€</p>
<p>Cadre 40x60 19,50€</p>
<p>donc 39,50€ x 16 photos = 632€</p>
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<p>La collecte servira également à l'achat d'émulsion liquide, une partie du projet étant réalisé en argentique noir et blanc. Il s'agit de tirer les portraits des habitants du Babanne sur des morceaux de papier peint de l'ancienne clinique.</p>
<p>1 kg d'émulsion Foma = 150€</p>
<p>632 + 150 = 782 €</p>
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<p>Avec 632€ le projet de base peut se faire sur tirages numériques.</p>
<p>Avec 782€ le projet complet peut se faire en complétant avec les tirages argentiques sur papier peint.</p>
<p>Au delà de 782€ l'argent servira à alimenter un autre projet sur le quartier de la Guillotière à Lyon. "La Guillotière n'est pas à vendre" en lien avec l'assemblée de quartier constituée pour lutter contre la gentrification de la guill'</p>
<p>https://rebellyon.info/La-Guillotiere-n-est-pas-a-vendre-19948</p>
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