vivre dans le feu
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Ce court-métrage s'inscrit dans le cadre de mon projet de fin d'études à l'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. L'espace, les décors et l'ambiance prennent naturellement toute leur importance dans mon travail. Ce film vise à transcrire visuellement le témoignage de l’inacceptable souffrance de la perte, de l’insoutenable cruauté de la vie qui continue, dans une traversée du réel de 1917 à 1920. Pour m’approcher au plus près de ce style très atypique, aux <strong>nombreux apartés</strong> ponctuant le texte comme des <strong>trous d’air et</strong> aux <strong>multiples présents entremêlés,</strong> j’ai choisi une composition hétérogène (images fixes, séquences vidéos, images d’archives...) et des séquences en split screen. </p>
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Marina Tsvetaeva (1892-1941) (<a href="http://www.franceculture.fr/personne-marina-tsvetaieva">http://www.franceculture.fr/personne-marina-tsvetaieva</a>) est sans conteste une des plus grandes poétesses du XXème siècle. Ses écrits/ son œuvre universelle et intemporelle transcende son existence, meurtrie par l’histoire du XXème siècle. Son écriture témoigne dans un souffle poétique de sa vie exilée, et sa capacité à se mettre en dehors des réalités parfois trop dures à supporter, pour ne pas sur-vivre, mais vivre intensément.3</p>
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<strong><em>« Vous pouvez partir et resurgir, partir, et ne jamais revenir_ tout m’est égal, je suis forte, je n’ai besoin de rien, excepté de mon âme » </em></strong></p>
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Engrenée par la mort de sa fille en 1917 et les difficultés sociales et matérielles, elle chute progressivement/douloureusement dans le réel. Sa sphère poétique et naïve vacille.</p>
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<em><strong>"Le trop a toujours été la mesure de mon monde intérieur"</strong></em></p>
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C’est cette période tumultueuse de sa vie que le film relate à travers ses carnets et ses lettres. </p>
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Même si le scénario est écrit, beaucoup reste à faire dans le montage, tant il me parait nécessaire de <strong>ne pas retranscrire ce qu'a été sa vie, mais plutôt de jouer, comme elle le faisait, avec les mots et le temps, avec ma matière vidéo</strong>. Les prises de vues sont pour moi une matière brute, à travailler pour retrouver à l’écran la vérité de sa voix sans rien trahir de son verbe.</p>
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<img alt="Capture_d__cran_2014-01-16___01.25.53" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/74952/Capture_d__cran_2014-01-16___01.25.53.png"></p>
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Les instants sublimés par les pulsions poétiques de Marina sont ainsi restitués, mêlant le temps du récit au temps du réel. Se superposent parfois des souvenirs et leurs ressentis.</p>
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Bien que la chute dans le réel se fasse sentir progressivement comme une fatalité intime, la poésie demeure parfois, ultime moment de « résistance ». Et si le <strong>feu</strong>, matérialisé par la cheminée, la bougie, sa lampe à pétrole, accompagne ses instants d'écriture, l'<strong>eau</strong> au contraire, représente la femme, l'instant de mère (maternel ?) - tout ce contre quoi Marina ne peut faire face.</p>
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Le personnage de Marina est comme "<strong>éclaté</strong>" en plusieurs entités : ses mains, qui écrivent à son bureau avec le langage/bruit propre à sa plume ; sa voix, qui ne répond à aucune image synchronisée, comme une voix off.</p>
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Elle, de plain-pied, soit dans son bureau, de dos, en train d'écrire à la lueur de sa lampe à pétrole, soit sa silhouette, souvenir jaillissant de sa plume.</p>
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<img alt="Capture_d__cran_2014-03-06___21.12.56" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/74951/Capture_d__cran_2014-03-06___21.12.56.png"></p>
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Le montage final sera diffusé sur 3 projecteurs vidéo différents. Eclater l'écran, à l'image de sa manière, si fragmentée, d'écrire. </p>
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Les images en prise de vue réelles sont tournées en C100 et 5D mark II et les séquences d'archives sont récupérées puis transcodées pour le montage. </p>
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Un story board et un scénario découpé, les supports du travail, sont disponibles sur demande par mail. </p>
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La collecte servirait tout simplement à assurer la production de cette expérience qui s'étale sur 6 mois ainsi que sa diffusion prévue du 23 au 27 juin 2014 et sa diffusion éventuelle sur d'autres supports et pour d'autres lieux : </p>
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Elle comprend:</p>
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<strong>- <u>Le transport de l'équipe, des comédiens et du matériel sur chaque séquence de tournage</u>. </strong></p>
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Déjà effectué : 4 jours en Bourgogne, 2 après midi dans Paris (75005) .</p>
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Reste : une journée à Ville Evrard : hôpital désaffecté en région parisienne , 4 jours de tournage en studio (studio vidéo ensad) pour les 3 comédiennes. </p>
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- <u><strong>Le défraiement de l'ensemble des gens prévu sur le tournage</strong> à chaque fois</u> ( nourriture, titre de transport, location/achats de matériel) : Ils ne sont pas payés. </p>
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- La location du décor de Ville Evrard pour une journée de tournage ( 150 euros)</p>
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- La location des trois vidéo projecteur ( prix non fixé encore)</p>
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- les achats d'accessoires/costume et décor .</p>
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Le projet reposait jusqu'à présent sur une <em>autoproduction</em> , cette collecte servirait donc à soulager les frais. </p>
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L'ensad mets à ma disposition du matériel vidéo ainsi que le studio vidéo fond bleu pour les séquences d'incrustation.</p>