Art et Tonneaux, l'atelier s'agrandit !

[EDIT DU 26 NOVEMBRE Surprise ! Un contributeur a tenu à participer dans les temps malgré les problèmes de connexion qu'il rencontrait. La collecte s'élève donc en réalité à 14 144 euros ! Merci pour votre soutien sans faille ! L'atelier va beaucoup changer dans les prochains mois, et c'est grâce à vous ! Une nouvelle dalle de niveau de bout en bout, l'électricité partout et l'aspiration des copeaux. Et c'est pas rien tout ça ! Pour vous remercier de cet incroyable élan, on procèdera au tirage au sort d'ici peu et l'un d'entre vous gagnera un vinaigrier cerclages bois. C'est vrai que ce tirage au sort était annoncé pour les 150% mais après tout on fait ce qu'on veut, non ? On va prendre un peu de temps pour se remettre de toutes ces émotions et on revient vers vous rapidement. Ci-dessous le projet tel que publié dès le départ. FIN DE L'ÉDIT DU 26 NOVEMBRE] C'est l'histoire d'une petite tonnellerie artisanale, une entreprise à taille humaine. Artisan passionné, j'ai créé mon atelier en 2003 pour fabriquer et vendre des tonneaux, seaux, baquets, saloirs, vinaigriers, baignoires, etc... Ma femme, Aude m'a rejoint en 2014 et depuis nous développons notre entreprise à notre rythme. Aujourd'hui nous lançons ce deuxième projet de financement participatif pour continuer d'aménager l'atelier afin de pouvoir installer pas loin de 15 tonnes de petites merveilles en fonte. Des machines d'un autre âge, un vrai patrimoine qu'on va continuer de faire vivre en travaillant avec elles au quotidien. Installez-vous confortablement on vous raconte toute l'histoire... Pour commencer voici les évènements clés des 5 dernières années : 2019 : ouverture de notre boutique en ligne pour vendre nos fabrications. Réussite de notre premier kisskiss. Augmentation de 98% du chiffre d'affaires en fabrication. 2020 : forte augmentation du nombre de commandes. Après 15 ans de démonstrations artisanales sur des fêtes médiévales on se concentre désormais uniquement sur la fabrication afin de répondre à la demande. Augmentation de 115% du chiffre d'affaires en fabrication (par contre on approche de notre capacité maximale de production) 2021 : travaux d'agrandissement de l'atelier, achat et début de la restauration des machines anciennes. Augmentation de 7.5% du chiffre d'affaires en fabrication (les machines ne sont pas encore en service et on a accumulé un gros retard dans la production) 2022 : les "nouvelles" machines reprennent doucement du service et nous permettent de répondre à des commandes plus importantes. Augmentation de 24% du chiffre d'affaires en fabrication. 2023 : il faut vraiment qu'on termine les travaux dans l'atelier pour installer définitivement ces machines et pouvoir enfin "envoyer du bois". À l'heure actuelle, les machines fonctionnent et me permettent de gagner un confort de travail inestimable, de suivre le rythme et envoyer dans un délai raisonnable des commandes que je n'aurais pas pu honorer il y a deux ans comme les 25 seaux que j'ai fabriqués pour les Jardins de Trianon (Château de Versailles). Mais c'est loin d'être idéal : les machines sont entassées dans la petite pièce et je ne peux pas les exploiter au maximum de leur capacité. Dans cette vidéo vous en voyez une bonne partie : la raboteuse, l'évideuse et la doleuse, la rogneuse et le tour à poncer. Pourquoi ce financement participatif ? Parce que l'avenir de notre entreprise est lié à ces machines : elles nous sont indispensables et on fait tout ce qu'on peut pour les sauvegarder. Et en plus elles sont magnifiques. Parce qu'on aime ce qu'on fait, parce qu'on le fait bien, et parce que même avec un carnet de commande qui déborde, on n'aura jamais assez de trésorerie pour faire ces travaux. Parce qu'à l'heure actuelle, il n'est plus question de chercher comment faire, il est question de trouver le financement pour le faire. En 2016 on a acheté une ancienne ferme et on a installé l'atelier dans les dépendances (les anciennes étables). On avait dans un coin de notre tête le rêve de faire couler une dalle pour qu'il n'y ait ni trou ni bosses, mais comme à cette époque on travaillait sur notre boutique en ligne, ceci est resté un doux rêve. En 2021 on a annexé une pièce voisine de l'atelier, une ancienne étable, dans laquelle on a coulé une dalle de béton. Le mur dans lequel on a fait l’ouverture est porteur et la dalle était destinée à recevoir pas loin de 15 tonnes de matos. Alors pour accueillir comme il se doit ces machines d'un autre temps, on a fait appel à une entreprise de maçonnerie locale qui nous a fait tout ça aux petits oignons. Il y a désormais 36 cm de décalage entre les deux parties de l'atelier mais comme on n'a pas vraiment le choix, on continue comme ça et on y pose un parpaing en guise de marche. Pas top pour les chariots et le tire pale... 2022 : l'atelier est au complet. Petit à petit les nouvelles machines sont démontées, nettoyées puis remises en marche, lentement mais sûrement, et nous apprenons par la même occasion à les utiliser. Dans cette vidéo, Cyrille nous présente celles qu'il utilise régulièrement mais aussi les autres, qui par manque de place attendent sagement leur place définitive. Vous y voyez aussi la fameuse marche ! 2023 : les machines fonctionnent mais comme les travaux ne sont pas finis on ne peut toujours pas les utiliser de manière optimale. Nous devons maintenant couler une dalle dans la grande partie de l'atelier (100 m²) pour pouvoir y répartir les postes de travail et installer les machines qui ont besoin de plus de place. Nous devons aussi faire venir l'électricien pour amener le triphasé et de la lumière dans la nouvelle partie. Une fois l'atelier implanté et les machines à leur place définitive, nous devons installer l'aspiration pour les copeaux (que nous avons achetée avec les machines). La suite ça sera la création de notre parc de séchage de bois pour avoir à l'atelier un choix de bois pour les commandes spéciales. D'autres essences, d'autres longueurs : de la diversité. À notre échelle ce sont de gros travaux et nous avons besoin de votre soutien pour les réaliser. Pour ce financement participatif, nous vous avons prévu des contreparties sur-mesure : des cartes cadeaux à prix sympas, des exclusivités, et même des cartes postales avec les merveilleuses photos de Guillaume (notre photographe pour la boutique). Et comme on est joueurs on prévoit un tirage au sort exceptionnel parmi tous les contributeurs, dès qu'on aura atteint le deuxième palier de la collecte. Mais je n'en dirais pas plus pour le moment, chaque chose en son temps... Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets alors pourquoi ne pas commencer tranquillement vos cadeaux de Noël et vous faire plaisir ! La Team Là ça va être assez rapide, voici en image la totalité de l'équipe Art et Tonneaux : Aude, la femme du tonnelier, et Cyrille, le mari de la femme du tonnelier. Voilà. Je m'appelle Cyrille, j'ai 47 ans et je suis artisan tonnelier. Aude a 39 ans, on vit ensemble et on travaille ensemble depuis 2014. Nous avons créé ensemble notre boutique en ligne, le blog associé, nous partageons notre passion de notre travail sur nos réseaux sociaux et le soir nous travaillons en secret sur des formations en ligne (à venir). Pour la communication nous sommes très complémentaires : c'est Aude qui filme mon travail dans l'atelier et je m'occupe du montage. A présent vous connaissez l'essentiel de ce projet et de nos motivations, mais si vous voulez en savoir un peu plus sur nous et découvrir par exemple comment on a dégoté ces merveilleuse machines, alors voici la version longue : Les débuts Il y a 25 ans, en 1998 j'ai eu besoin de faire réparer un tonneau trouvé sur un vide-grenier. J'ai donc poussé la porte d'un petit atelier de tonnellerie : un artisan qui travaillait en duo avec son papa (84 ans et encore un solide coup de marteau...). Coup de foudre absolu, l'ambiance de l'atelier, les odeurs, les gestes. J'ai regardé ce monsieur refaire les cerclages de mon tonneau, fasciné par la précision et la maîtrise de ces gestes répétés des milliers de fois. En arrière-plan son papa cintrait des petits fûts au feu de bois, en bougonnant parce que l'atelier était mal rangé et que de son temps "c'était quand même autre chose". Magnifique. Je ne m'en suis jamais remis. Je suis reparti avec mon tonneau sous le bras et une seule idée en tête : apprendre le métier. C'est donc ce que j'ai commencé à faire quelques mois plus tard. Apprentissage et travail au sein d'une petite tonnellerie bourguignonne, de quoi faire mes premières armes mais rapidement j'ai eu des envies d'indépendance. Je franchis donc le pas et j'ouvre mon propre atelier en 2003. L'aventure commence. Comme dit l'autre, "les dix premières années sont un peu difficiles, après ça va". Au début ça part un peu dans tous les sens mais une chose est sûre : je ne veux pas faire comme toutes les tonnelleries (travailler uniquement pour les vignerons en faisant des fûts de taille standard). Ce qui me plaît c'est de retrouver le métier tel qu'il était jusqu'au début du XXème siècle, quand il y avait des tonneliers dans tous les villages de France et qu'ils fabriquaient de nombreux objets de la vie quotidienne : tonneaux, seaux, baquets, saloirs, vinaigriers, baignoires, etc. Le véritable déclic se fera au moment où je vais être contacté par une association de reconstitution historique. Des passionés qui recréent les conditions de vie de telle ou telle période de l'histoire en retrouvant les habits d'époque, des recettes de cuisine, des artisanats, des techniques de combat, etc. Je fais alors mon entrée dans le monde de l'histoire vivante et je commence à travailler pour des troupes de reconstitution, des châteaux, des musées, des parcs archéologiques. Aujourd'hui c'est encore l'essentiel de mon activité et je travaille par exemple pour le château de Guédelon, le MuséoParc Alésia, le Château de Versailles. Parallèlement à tout ça je faisais énormément de démonstrations de fabrication, principalement sur des fêtes médiévales ou des fêtes du terroir, des vieux métiers, etc. Cette activité s'est beaucoup développée quand Aude a rejoint l'équipe Art et Tonneaux en 2014, portant son effectif au nombre faramineux de... 2 ! (on travaille ensemble et on vit également ensemble, une autre histoire de coup de foudre mais celle-là je vais la garder pour moi). Et puis tout ça s'est arrêté avec la crise sanitaire de 2020 : plus de fêtes, plus d'animations, plus rien. Un tournant pour nous mais qui allait dans la direction que nous avions commencé à prendre : arrêter les déplacements pour se consacrer à la fabrication et surtout ne plus travailler le we, passer ce temps en famille, s'occuper de notre maison et voir grandir nos enfants (on en a 4). Au moment où les animations se sont arrêtées brutalement il nous a fallu réagir vite pour compenser cette perte d'activité en mettant le paquet sur la fabrication. La boutique en ligne (lancée 2 ans avant, juste avant notre premier KissKiss) nous a bien aidés sur ce coup-là : ça a tellement marché qu'on s'est retrouvé débordés et que je n'arrivais plus à suivre le rythme dans l'atelier. Paradoxalement, on s'est aussi vus obligés de refuser de grosses commandes que l'on ne pouvait pas honorer par manque de capacité de production. On était au max et ça ne suffisait pas ! Et c'est là qu'on en arrive au cœur du sujet : les fameuses 15 tonnes de machines. On a toujours dit qu'on était contre la mécanisation et le travail en série, rassurez-vous c'est toujours le cas. La véritable histoire de nos "nouvelles" anciennes machines Fin 2020, lors d'un séjour chez mes parents, j'apprends que le tonnelier chez qui j'avais découvert le métier en 1998 était décédé récemment. Passé le moment de surprise et de tristesse (à 23 ans la rencontre avec ce monsieur avait très concrètement changé le cours de ma vie) j'ai eu envie d'aller voir à son atelier. Je trouve le portail fermé mais en jetant un œil par dessus je vois un véhicule, une partie en travaux, des palettes de tuiles, bref des signes d'activité. Je laisse un mot dans la boîte aux lettres, on ne sait jamais, s'il y a quelques outils et quelques machines d'occasion ça peut m'intéresser. Le lendemain son fils, que je ne connaissais pas, me contacte et me dit qu'il est d'accord pour me vendre une bonne partie de l'atelier, à savoir toutes les machines de tonnellerie qui m'intéressent, plus un peu de bois et de feuillard. Une occasion comme il ne s'en présente qu'une dans toute une vie. Je ne la laisse donc pas passer, nous nous mettons d'accord sur un prix, et tope là ! Seulement voilà, c'est bien beau de toper, maintenant il reste tous les détails logistiques : ces 15 tonnes de fonte il va falloir les sortir d'un atelier "moyennement accessible" pour les rentrer 250 km plus loin dans un atelier "moyennement praticable". Ce qui implique de chercher un transporteur, intercaler les travaux d'agrandissement de l'atelier (faire une ouverture de 2m sur 2 dans un mur porteur et couler une dalle au sol pour annexer une dépendance mittoyenne) et trouver des bras vaillants et disponibles pour déménager tout ça sans prendre trop de retard dans les commandes ! Nous avons réussi à tout mener de front sans encombre et dans les temps grâce à un appel sur nos réseaux auquel ont répondu nos meilleurs copains. À peine arrivées, déjà rentrées grâce à un savant mélange de palan, de rouleaux et de pieds de biche (un orage se préparait), et hop on s'est retrouvés avec un atelier complet de tonnellerie entassé dans notre nouvelle extension en attendant d'avoir la trésorerie pour couler une dalle de l'autre côté, dans la partie la plus ancienne de l'atelier, et avoir un sol plat de bout en bout. Chaque soir, après avoir couché les enfants, on venait pour les bichonner, les démonter, les frot-frotter, les dégraisser, les soufletter, les remonter. On appellait cela nos soirées "bière-mécanique". Ça n'avançait pas bien vite mais on avait le temps, elles étaient là pour un moment nos machines. L'occasion une nouvelle fois de faire le bilan, de se confirmer pourquoi on fait tout ça et de revivre tous ces moments d'une intensité rare, comme en 2018 quand nous avons mis en ligne notre boutique sur laquelle on bossait depuis plus de 2 ans (on n'a pas dormi de la nuit en attente de la première commande) ; des moments de solidarité incroyable comme notre premier "KissKiss" réussi il y a 5 ans pour installer du chauffage dans l'atelier, des moments de partage tellement riches que ça nous donne un coup de boost phénoménal. Un jour, cet inconnu s'est proposé, en commentaire d'une de nos publications, pour venir nettoyer/bichonner les machines parce que c'était sa passion, parce qu'il avait une semaine de libre avant de reprendre le boulot, tout simplement parce qu'il savait qu'il était l'homme de la situation. Une rencontre si belle, si discrète et un nouvel ami pour nous. Il est reparti en ayant remis en parfait état de marche 4 machines. Et pour la suite ? On continue : une fois les machines installées, nous voulons enfin nous libérer du temps pour nos projets laissés de côté par manque de temps. Nous avons commencé à nous former pour faire de plus jolies vidéos de fabrication et poster plus régulièrement sur notre chaîne Youtube et sur le Blog. Et nous allons aussi proposer une formation en ligne pour transmettre tout ce que nous avons appris sur les vinaigriers et leur utilisation. Grâce à vous et votre contribution, notre petite entreprise va encore évoluer avec l'installation de l'aspiration des copeaux et la création de notre parc de séchage de bois.