Calaferte et Dumas à Avignon Off

<p> Deux auteurs, deux écritures, deux spectacles, deux créations à défendre, à raconter, à partager pendant le festival d'Avignon.</p> <p>  </p> <p> <u><strong><em>Deux spectacles traversés par la mémoire</em></strong></u>: l'un rappelle à l'homme, au citoyen de théâtre, des événements de notre histoire collective par le biais du souvenir personnel de <strong>Louis Calaferte</strong>; l'autre est le jeu de mémoire dans lequel un homme de fiction, <strong>Edmond Dantès</strong>, traverse sa propre histoire dans un tourbillon vertigineux de souvenirs, sous la plume de <strong>Dumas</strong>.</p> <p> Deux textes qui, dans leurs différences, mettent en exergue la cruauté, la lâcheté, la violence de l'âme humaine.</p> <p> Deux regards.</p> <p>  </p> <p> Notre projet:</p> <p>  </p> <p> <u><strong>"C'est la guerre" </strong></u>texte sublime, absolu, nécessaire de <strong>Louis Calaferte</strong> et <u><strong>"Le Comte de Monte-Cristo"</strong></u> fresque romanesque et irradiante d'<strong>Alexandre Dumas.</strong></p> <p>  </p> <p> <img alt="Banni_res-fb2-web-1432116011" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/200312/banni_res-fb2-web-1432116011.jpg"></p> <p>  </p> <p> <u><strong>C'EST LA GUERRE    LOUIS CALAFERTE</strong></u></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <em>"ça fait peur. Depuis que c'est la guerre, les choses font un peu peur"</em></p> <p>  </p> <p> Ce livre est une griffure, une claque, un coup de poing, un massacre émotionnel; il nous bouleverse, il nous anéantit, il nous vampirise, il nous secoue, il nous arrache de notre torpeur.</p> <p> Calaferte ici livre un témoignage au vitriol de son expérience de l'occupation et des années de guerre, les petites choses de la vie devenues des horreurs absolues; il pose son regard d'enfant et d'adolescent sur l'Homme, nous emporte de la mobilisation générale, un après-midi de septembre 1939, à l'épuration en cet été de 1945.</p> <p>  </p> <p> Nul ne peut sortir indemne d'un tel ouvrage, d'une telle écriture, véritable tempête littéraire, ouragan de beauté et de poésie.</p> <p> Un coup dans le coeur, un coup dans le ventre. Un texte nécessaire et urgent.</p> <p> On ne lit pas assez Calaferte. Alors disons-le, racontons-le, incarnons-le. Faisons ce travail de mémoire.</p> <p>  </p> <p> <img alt="Affiche01-al-web-1432115805" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/200311/AFFICHE01-AL-web-1432115805.jpg"></p> <p>  </p> <p> <strong>EXTRAIT</strong></p> <p>  </p> <p> <em>Le charcutier s’est pendu !</em></p> <p> <em>Vous l’avez vu ?</em></p> <p> <em>Je n’ai pas voulu le voir. Les pendus c’est pas beau à voir.</em></p> <p> <em>Mon mari l’a vu. Il s’est pendu à un crochet. A côté du cochon. Il avait le menton tout bleu.</em></p> <p> <em>C’est la faute à la guerre.</em></p> <p> <em>Il l’avait dit si c’est la guerre je me pends.</em></p> <p> <em>Bon Dieu il l’a fait</em></p> <p> <em>Voilà ce que c’est que la guerre</em></p> <p> <em>Il devait rejoindre</em></p> <p> <em>Cette guerre on ne sait pas ce que ça va devenir.</em></p> <p> <em>Les Boches ils en voulaient trop. Après l’Autriche, Dantzig. Et après pourquoi pas nous ?</em></p> <p> <em>Y en a qui disent que ça va pas durer. Quand il va voir que tout le monde est contre lui Hitler il prendra peur.</em></p> <p> <em>Faudrait quand même lui donner une leçon.</em></p> <p> <em>Faudrait quand même pas que le charcutier se soit pendu pour rien.</em></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <img alt="C_est_la_guerre-1426-1432120529" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/200387/C_est_la_guerre-1426-1432120529.jpg"></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <u><strong>LE COMTE DE MONTE-CRISTO     ALEXANDRE DUMAS</strong></u></p> <p>  </p> <p> <u>l'histoire</u></p> <p>  </p> <p> Jeté par des traîtres au fond d’un cachot pendant quatorze années, miraculeusement libre, considéré comme mort par ceux qui l’ont aimé et haï, Dantès devenu Comte de Monte-Cristo, construit patiemment sa vengeance, recueille les secrets de ses ennemis, et se lance dans un voyage dangereux, poussé comme le nuage de feu passant dans le ciel pour aller brûler les villes maudites.</p> <p>  </p> <p> <img alt="Affiche01-mc-1432120697" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/200390/AFFICHE01-MC-1432120697.jpg"></p> <p>  </p> <p> <em>J’ai remué les entrailles de la terre pour en faire sortir le mal.</em></p> <p> <em>Examinons le passé, examinons le présent, tâchons de deviner l’avenir.</em></p> <p> <em>Je le dis avec orgueil: Dieu avait besoin de moi.</em></p> <p>  </p> <p> <em>Et j’ai vécu. Pas une heure de calme, pas une heure de repos. Pas un.</em></p> <p>  </p> <p> <em>Comme ces aventureux capitaines qui s’embarquent pour un dangereux voyage, j’ai préparé les vivres, j’ai chargé les armes, j’ai amassé les moyens d’attaque et de défense, j’ai habitué mon corps aux exercices les plus violents, j’ai habitué mon âme aux chocs les plus rudes, j’ai instruit mon bras à tuer, j’ai instruit mes yeux à voir souffrir, j’ai instruit ma bouche à sourire aux aspects les plus terribles.</em></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <img alt="Monte_cristo-5117-1432130882" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/200498/Monte_Cristo-5117-1432130882.jpg"></p> <p> Deux axes, dès le départ de cette création, orientent notre recherche: le travail sur un rythme résolument contemporain et le choix d’une scénographie totalement dépouillée.</p> <p> Concentrer notre travail sur la recherche d’une absolue simplicité, c’est la difficulté que nous nous sommes  imposée. Donner un coup de sang, un coup de fouet à l’œuvre en la structurant à notre folie.</p> <p>  </p> <p> Trois comédiens vont incarner la vingtaine de personnages, dans une succession de scénettes autonomes, construites comme de véritables épisodes qui pourraient rappeler l’univers des séries dont nous sommes nombreux à être friands.</p> <p>  </p> <p> <strong>Une écriture ciselée, syncopée, chirurgicale</strong>; des éléments de l’intrigue dispersés au compte-goutte, distillés dans chacune de scénettes; <strong>le choix de perdre le spectateur dans un labyrinthe chronologique,</strong> de démarrer par la fin du roman, revenir au début, repartir au cœur de celui-ci, et voyager ainsi à travers les histoires de ce livre.</p> <p>  </p> <p> Un vide vertigineux, un vide structuré, précis, cadré, exigeant, tel le plateau du jeu d’échec.</p> <p> Au centre de cette chorégraphie: les comédiens et l’histoire, en cascade, en tourbillon, vertigineuse.</p> <p>  </p> <p> <img alt="Banni_re-web-1432120607" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/200389/banni_re-web-1432120607.jpg"></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <strong><u>NOTRE EQUIPE   LES AMES LIBRES</u></strong></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <strong><u>Véronique BOUTONNET</u></strong>         <strong><u> COMEDIENNE  // ADAPTATION</u></strong></p> <p>  </p> <p> Formée au conservatoire régional d’art dramatique et de musique d’Orléans, sous la direction de deux professeurs Jean-Claude Cotillard et Jean Périmony, puis à Paris au cours Périmony, (premier prix d’interprétation du conservatoire en 1988, prix Louis Jouvet en 1991), elle est engagée par Claude Malric directeur du CDN d’Orléans, pour jouer Lisette dans « le Préjugé Vaincu » de Marivaux, puis, après une longue tournée, crée sa première compagnie en</p> <p> Région Centre, « le théâtre du Vertige ». Cette compagnie, subventionnée trois ans par la Région Centre et la ville de Saint jean de Braye, concentre son travail sur des créations pour très jeune public (Mic et mousse, Du Rififi dans le grenier, les petites valises), autour d’un travail clownesque et burlesque, privilégiant le visuel au texte.</p> <p> Montée à Paris pour poursuivre sa formation, Véronique Boutonnet axe son travail sur les grands textes classiques, intègre de nouvelles équipes, joue Marivaux avec Catherine Schaub (la dispute), joue Corneille et Racine au théâtre Mouffetard avec Ophélia Teillaud et Marc Zammit (Horace, Phèdre), puis, parallèlement, rencontre l’équipe du Bouffon Théâtre et y monte, avec Richard Arselin, metteur en scène et compagnon, la nouvelle compagnie.</p> <p> Une nouvelle aventure commence : diriger une troupe et un lieu.</p> <p> Les créations et les rôles s’enchaînent : Marivaux, Molière, Mirbeau, Céline, Hugo, Dumas, Calaferte, Edmond Rostand, Gaston Leroux, Dumas fils, Claudel ; la collaboration avec une production italienne (Palketto Stage) ouvre la perspective de longues tournées . Elle poursuit également un travail d’écriture et d’adaptation.</p> <p> <strong>elle joue dans les deux spectacles, et en fait les adaptations.</strong></p> <p>  </p> <p> <strong><u>Richard Arselin        COMÉDIEN //  METTEUR EN SCENE  // CREATEUR LUMIERES</u></strong></p> <p>  </p> <p> Après une première carrière dans le milieu de l’éducation (éducateur psychiatrique et éducateur de rue), puis de l’animation, il décide de se consacrer à sa passion : le théâtre. Il intègre les classes du conservatoire d’art dramatique d’Orléans, c’est là qu’il rencontre Véronique Boutonnet, et un long parcours de créations démarre.</p> <p> Formé également à l’école du passage par Niels Arestrup et Philipe Minyana, il se consacre avant tout à la mise en scène des spectacles de la compagnie et la scénographie. Il est également très vite engagé pour assurer les régies lumières et son de nombreux spectacles, dans plusieurs lieux parisiens, et diverses compagnies.</p> <p> Les mises en scène et créations avec la compagnie du Vertige, puis compagnie Du Bouffon Théâtre se succèdent.</p> <p> Plus de soixante spectacles à ce jour, totalisant ainsi plus de 6000 représentations. Il assure la direction du théâtre parisien Bouffon Théâtre depuis 1999, jusqu'en 2014, en assure la programmation, l’accueil des compagnies et du public, la gestion du lieu, la direction technique et artistique.</p> <p> Egalement comédien, il joue dans « mort à crédit » une adaptation du roman de Louis Ferdinand Céline, dans « notre dame de paris », « les trois mousquetaires », et enfin dans « C’est la guerre ».</p> <p> Il travaille aux côtés de Jean-Claude Cotillard dont il sera l’assistant sur différentes créations dont « les hommes naissent tous ego », joué deux saisons au Théâtre Montparnasse.</p> <p> <strong>il joue dans "c'est la guerre", et met en scène et en lumières "le comte de Monte-Cristo"</strong></p> <p>  </p> <p> <u><strong>FRANCK ETENNA       COMEDIEN // MUSICIEN</strong></u></p> <p>  </p> <p> Compagnon de route depuis une vingtaine d’années des créations du Bouffon Théâtre, Franck Etenna a incarné les grandes figures du répertoire de la troupe (Jean Valjean, Javert, Arlequin, Monte-Cristo), s’est glissé à la fois dans des comédies modernes, classiques, des tragédies, des créations ; musicien autodidacte, il compose la plupart des musiques et chansons des spectacles (Cyrano de Bergerac, La Dame aux Camélias, Les précieuses ridicules, Notre Dame de Paris, Le fantôme de l’Opéra).</p> <p> <strong>Il a mis en place l'univers sonore des deux spectacles, et joue dans les deux créations.</strong></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <u><strong>DENIS MARIETTE      COMEDIEN // REGIE LUMIERE</strong></u></p> <p>  </p> <p> Comédien polymorphe, fondateur du lieu Bouffon Théâtre, c’est en artisan du théâtre que Denis Mariette traverse les expériences artistiques ; il participe à de très nombreuses créations et tournées de la compagnie du Bouffon Théâtre, interprète des rôles aussi variés que De Guiche (Cyrano de Bergerac), Maître Zacharius, Javert (les Misérables), Danglars (Monte-Cristo), Trivelin (L’île des esclaves), ou encore le Judas de Paul Claudel. Passionné d’escrime et des combats de scène, il se forme à l’escrime de spectacle et est dorénavant prévôt d’armes.</p> <p> <strong>il est en régie sur "c'est la guerre", et une aide précieuse tout au long du festival.</strong></p> <p>  </p> <p> <u><strong>LUCA LOMAZZI   COMEDIEN</strong></u></p> <p>  </p> <p> Il a fait ses études de théâtre à <em>l’Accademia 96</em> de Bologne en Italie et des  études de mime à l’école internationale de mimodrame de Paris Marcel Marceau. Il travaille avec la compagnie du Bouffon Théâtre pendant plusieurs années, a notamment joué dans <em>Notre-Dame de Paris, Les Précieuses Ridicules, Les trois mousquetaires, la belle et la bête, les misérables.</em></p> <p> <strong>il joue dans "le comte de Monte-Cristo".</strong></p> <p>  </p> <p> <u><strong>LES VERTUGADINS   COSTUMES</strong></u></p> <p>  </p> <p> L'atelier des Vertugadins a créé les sublimes costumes du Comte de Monte-Cristo, éléments essentiels à ce spectacle, habillant à la fois le comédien, l'espace, la lumière.</p> <p> Une visite sur leur site s'impose pour découvrir leur travail.</p> <p> <a href="http://www.vertugadins.com" target="_blank">http://www.vertugadins.com</a></p> <p>  </p> <p> <strong><u>EMMANUEL DELALOY   PHOTOGRAPHE</u></strong></p> <p>  </p> <p> les très belles photos sont réalisées par Emmanuel, il a su capter l'ambiance des spectacles.</p> <p> un coup d'oeil sur son travail  <a href="http://edelaloy.fr/koken/" target="_blank">http://edelaloy.fr/koken/</a></p> <p>  </p> <p> <u><strong>MATHILDE PLISSON    GRAPHISTE</strong></u></p> <p>  </p> <p> Mathilde a créé les deux belles affiches des spectacles. Elle lance par ailleurs sa ligne de teeshirts, à découvrir ici:</p> <p> http://www.jellyfishandco.fr</p> <p>  </p> <p>  </p> <p>  </p>