Dessiner dans l'intimité du Pôle Nord
Artistes en Arctique c’est une résidence de deux semaines à bord d’un ancien remorqueur pris dans les glaces groenlandaises - Le Manguier. À son bord un équipage de six personnes, quatre artistes d’horizons différents, un capitaine et son second, avec un objectif commun : « Se laisser volontairement emprisonner, là-haut, tout là-haut, au cœur des glaces, à des latitudes au-delà du Cercle Polaire. S’isoler dans des conditions extrêmes, dans un espace confiné, pour prendre le temps de créer, d’échanger, de rencontrer des Groenlandais et de partager leur quotidien. » Pour en savoir plus : Le site internet du Manguier : ici Les artistes de 2023 : ici Qui suis-je ? Anaïs Lacombe Après avoir grandi dans l’Hérault, je me suis formée à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris dans la section Image Imprimée dont je suis sortie diplômée en 2018. J’ai également étudié l’illustration pendant un an à Hambourg. Aujourd’hui je vis et travaille aux Lilas, en région parisienne, en alternant avec des périodes de résidence. Mon travail résulte de l’observation constante et minutieuse de mon environnement, de ma vie quotidienne, d’images glanées - films, livres, internet, expositions - et d’objets collectionnés. Nés de ces différentes rencontres, mes dessins nous invitent à contempler les mondes qui nous entourent. Ils prennent également source dans l’intime, le vécu, les souvenirs et les émotions ressenties. À travers les paysages et natures mortes que je compose, je retranscris le réel et l’ordinaire, dans un univers à part, rempli de détails, invitant le spectateur à des promenades imaginaires. Mon dessin s’exprime dans différents langages plastiques au travers de techniques telles le crayon, la gravure, la sérigraphie, ainsi que sur différents supports comme ceux de l’illustration, de l’estampe et du livre d’artiste. Je travaille lentement, conçois progressivement mes images en composant avec le vide. Je les affine, y ajoute des détails et enrichis leurs couleurs. Calmes et silencieux, mes dessins proposent une déambulation, par la minutie et la multiplicité des tracés. Ils offrent différents niveaux de lecture en nous faisant passer de la globalité des œuvres aux détails qui les composent. Pour découvrir d’autres images de mon travail rendez-vous ici ou là. Mon projet ? Depuis déjà quelques années, ces paysages polaires exercent sur moi une grande fascination par leur immensité, leur pureté et leur blancheur. J’imagine des lieux paisibles et intacts, dont les couleurs vibrent au fil des heures et de la lumière si dépaysante du grand Nord, passant de tons bleus froids à des roses ardents, tout en traversant une multitude de blancs. Sur place, j'envisage alors de m'imprégner du territoire groenlandais à travers des balades immersives dans la baie de Kaasarfik et ses environs. Je souhaite travailler en extérieur en dessinant directement sur le motif pour mieux saisir la beauté de ces lieux et documenter au plus près ce que je vois. Dans mon travail, le blanc est souvent omniprésent. Il traduit un espace invisible où le regard circule et où l’image respire. Il est le lieu où se crée l’interaction entre formes et contre-formes. De ces panoramas enneigés de l’Arctique, j’envisage de jouer avec les formes et contre‐formes des éléments environnants (montagnes, icebergs…) et le blanc du papier pour tantôt suggérer la neige, tantôt une respiration. Travaillant principalement aux crayons de couleurs et aux feutres, mes deux techniques de prédilections, je souhaiterais en plus m’essayer à l’encre de Chine afin d’accentuer ces notions et souligner par de petites touches graphiques les roches que l’absence de neige fait apparaître. Il me faudra cependant adapter mes techniques au grand froid car l’encre de Chine risque de geler à cause des températures négatives. Pour cela je prévois de la diluer en amont avec de l’alcool. Suite à ces dessins et croquis faits en extérieur, je projette à mon retour de réaliser une série d’estampes en sérigraphie. Il ne s’agira cependant pas de reproduire le Groenland à l’identique, mais bien d’instaurer ma vision des lieux, d’y insuffler mon ressenti. Quand et où ? Je partirai à bord du Manguier du 28 mars au 13 avril. Période où, après s’être faite rare, la lumière est beaucoup plus présente. Les températures sont cependant encore bien froides (environ -20 / -5°C) mais la proximité de la mer rend ce froid plus supportable. Pour cette cinquième édition, l’association du Manguier a choisi de revenir sur l'île d'Aasiaat, dans la baie de Kaasarfik, comme lors des premières résidences de 2017. Kaasarfik se situe à l'extrémité SE de l'île d'Aasiaat, ce qui permet, après une marche d'environ 1h30, de rejoindre la ville du même nom.
L'association organisant cette résidence ne bénéfice d'aucune aide financière, qu'elle soit d'ordre privée ou publique. C'est un choix qui leur a permis jusqu'à présent de conserver leur autonomie et liberté. C'est donc aux artistes de trouver leur propre financement. Le budget total de ce voyage étant au minimum de 4000€. Les fonds collectés via ce crowdfunding me permettront ainsi de financer une partie de ce projet. Je compte également sur l’obtention de l’Aide individuelle à la création de la DRAC Île de France et sur une bourse de mobilité individuelle pour les artistes (Culture Moves Europe) du Goethe institut. La participation financière à la résidence s'élève à 2250€ pour les 15 jours (chauffage, gazole, nourriture, déplacements sur place, …). Les billets d'avion pour le Groenland sont à 1120€, sans compter qu’il me faudra rejoindre Copenhague avant de rallier le Groenland. En plus de cela, il me faudra également compléter mon équipement pour le grand Nord et ces températures glaciales (vêtements techniques adaptés) ainsi qu’acheter le matériel de dessin qui me manque. Si on va plus loin ? La collecte est fixée à 2500€ mais ce voyage me coûtera en réalité 4000€ au minimum. Si on atteint 4000€ le voyage est financé dans son intégralité. Si on atteint 5000€ cela me permettra de financer les contreparties, de couvrir les frais d’envois de ces dernières et de payer la commission KissKissBankBank de 6%. Je pourrais également développer sereinement mon projet retour qui est la réalisation de sérigraphie suite à ce voyage. Si cette aventure vous plaît, n'hésitez pas à y participer en y souscrivant et en en parlant autour de vous. Merci / Qujanaq !