EMOVELO
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<strong><u>Le projet de thèse : une thèse en trois ans pour comprendre ce que l’on ressent lorsqu’on veut faire du vélo</u></strong></p>
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Tout a commencé il y a un an. Pensant qu’il était possible de relier l’ergonomie et l’écologie, j’ai commencé à réfléchir sur la façon pour y parvenir. Ayant travaillé un an à IFSTTAR durant un contrat d’apprentissage, j’ai pensé aux déplacements doux, et plus particulièrement le vélo. J’ai donc commencé à faire des recherches sur cette pratique. Et ce qui m’a le plus étonné c’est que la population française ne pédalait pas (Allez faire des comparaisons sur <a href="http://www.epomm.eu/tems/" target="_blank">epomm</a>).</p>
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Comparons la meilleure ville française Strasbourg avec l’une des meilleures villes en Europe Copenhague. Nous pouvons remarquer une grande différence dans la part modale entre les deux villes. Pourtant, Strasbourg a investi beaucoup pour rendre la pratique du vélo facile avec plus de 560km d’itinéraires cyclables (<a href="http://www.strasbourg.eu/environnement-qualite-de-vie/deplacements/velo" target="_blank">Strasbourg</a>).</p>
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<img alt="A-1447955152" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/253258/a-1447955152.png"></p>
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<img alt="B-1447955172" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/253259/b-1447955172.png"></p>
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<strong><u>Alors, comment peut-on expliquer cette différence ? </u></strong></p>
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Je suis désolé, mais nous allons devoir commencer à rentrer dans des aspects un peu plus techniques. Il y a une thèse qui a été sortie en 2007 de Madame Rocci où elle analyse les freins et leviers au changement de comportements pour réduire l’usage de la voiture (voir <a href="https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00194390/document" target="_blank">ici</a>).</p>
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Beaucoup de choses à retenir. En trois points :</p>
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· Il existe de multiples facteurs pouvant freiner ou favoriser le processus de changement</p>
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· Le ressenti et le vécu des modes permet de comprendre les freins au changement</p>
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· Il faut mettre en place des dispositifs « facilitateurs » et incitateurs</p>
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Et c’est cette thèse qui m’a fait penser que l’ergonomie pouvait aider à changer les comportements des individus.</p>
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Tout le monde a déjà entendu parler de l’ergonomie mais qu’est-ce que c’est ? Je reprends une citation facile à comprendre de Monod et Kapitaniak : « fitting the job to the worker », c'est-à-dire « adapter le travail au travailleur ». Par des études de terrain et dans la vie réelle, l’ergonome essaye de comprendre ce qu’il se passe pour changer l’environnement (au sens large) afin de l’adapter à la personne. Ainsi, l’ergonomie est une méthode d’investigation capable de recueillir le ressenti des personnes et proposer des solutions pour encourager la pratique.</p>
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Ce n’est pas une méthode miracle mais elle va nous permettre de mieux comprendre et de mieux cerner les problèmes.</p>
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<strong><u>Le vélo, l’environnement et la santé : trois éléments qui vont bien ensemble</u></strong></p>
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Pratiquer le vélo est un moyen de locomotion parfait pour nous. Au niveau de la santé, ce n’est que du positif. Il semble que cela aide à lutter contre le diabète de type 2, à réduire les cancers du sein ou du colon, à aider à maigrir et à réduire les effets du stress (voir <a href="http://www.cycle-helmets.com/cycling_and_health.pdf" target="_blank">ici</a>).</p>
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De plus, faire du vélo, c’est bon pour notre environnement. Si nous, Européens, roulions tous comme au Danemark, nous baisserions de 15% nos émissions de gaz à effet de serre ! (voir <a href="http://next.liberation.fr/vous/2011/12/21/ah-si-on-pedalait-comme-les-danois_783234)" target="_blank">ici</a>).</p>
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<strong><u>Comment inciter les personnes à faire du vélo ?</u></strong></p>
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Deux points semblent intéressants :</p>
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· Patricia Delhomme, Werner De Dobbeleer, Sonja Forward, Anabela Simões ont créé un manuel pour évaluer les campagnes de préventions routières. Et l’une de leurs conclusions est qu’il faut cibler spécifiquement les usagers pour avoir un impact fort sur eux. Si l’on veut cibler les hommes jeunes, il faut connaître cette population pour avoir un impact sur eux. Donc pour cette thèse il faut cibler une population spécifique mais laquelle ?</p>
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· C’est le second point qui va nous permettre de cibler la population. Il existe un modèle (le modèle transthéorique du changement de comportement de Prochaska et DiClemente) qui permet de connaître les différents processus qui existent lorsqu’on veut changer de comportement.</p>
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o Pré-contemplation : la personne n’est pas concernée</p>
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o Contemplation : la personne commence à y réfléchir</p>
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o Préparation : la personne se sent prête et veut changer de comportement dans un futur proche</p>
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o Action : Le changement est engagé</p>
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o Maintien : Consolidation du changement</p>
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o Rechute : la personne revient à son ancien comportement. Processus normal.</p>
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o Sortie permanente : Le changement de comportement est définitif.</p>
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Nous pensons que si nous nous focalisons sur les personnes en préparation, nous aurions un impact fort pour encourager les personnes à faire du vélo.</p>
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<strong><u>Pourquoi ? </u></strong></p>
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Ce sont des personnes qui ont fait tout un cheminement pour avoir envie de faire du vélo. Mais quel cheminement ? Ce sont aussi des personnes qui peuvent avoir une influence sur les personnes qui sont en contemplation. Mais si l’influence est négative, alors les personnes en contemplation ne voudront pas passer à la préparation. Il semble donc que cette population est importante dans le processus de changement.</p>
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Ainsi, l’objet de la thèse est de se focaliser sur les personnes en préparation, que nous allons appeler cyclistes-débutants. Nous allons essayer de comprendre ce qu’est cette population. Nous allons essayer de comprendre leur cheminement qui les a poussés à faire du vélo. Et nous allons essayer de comprendre comment est vécue la pratique du vélo.</p>
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Trois études seront menées :</p>
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· Un questionnaire permettant d’identifier les principales caractéristiques de cyclistes non-réguliers grâce au modèle transthéorique du changement de comportement.</p>
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· Un carnet de bord, une instrumentalisation des vélos et des entretiens seront menés pour comprendre ce que ressentent les cyclistes-débutants avant, pendant et après avoir fait du vélo. Où sentent-ils des émotions sur un parcours ? Comment ont-ils eu envie de faire du vélo régulièrement ?</p>
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· Une même méthode sera utilisée sur des cyclistes faisant du vélo régulièrement afin de pouvoir faire une comparaison. Quelles sont les différences? Quelles sont les ressemblances?</p>
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<strong><u>Avez-vous remarqué que je ne dis pas « je » mais « nous » ?</u></strong></p>
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Je dis « nous » car je ne suis pas seul dans ce projet de thèse. J’ai un fantastique directeur qui m’aide à préparer ce projet : Madame Patricia Delhomme d’IFSTTAR. Sans elle, je serais encore en train de réfléchir à comment faire pour relier l’ergonomie et le vélo.</p>
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<strong><u>Et l’environnement vélo-friendly dans tout cela ?</u></strong></p>
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L’idée vient encore de plusieurs concepts :</p>
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· En ergonomie, nous parlons beaucoup du changement de l’environnement pour aider l’opérateur. Et c’est en regardant la vidéo sur le concept d’<a href="https://www.youtube.com/watch?v=Aizc4etchUc" target="_blank">environnement capacitant</a> de Pierre Falzon que je me suis dit que nous pouvions aussi mettre au point ce concept pour les usagers de la route. Mais comment faire ?</p>
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="304" src="//cdn.embedly.com/widgets/media.html?src=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fembed%2FAizc4etchUc%3Fwmode%3Dopaque%26feature%3Doembed&wmode=opaque&url=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DAizc4etchUc&image=https%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2FAizc4etchUc%2Fhqdefault.jpg&key=ff2702755d9749cda571c6d6c2f3eb46&type=text%2Fhtml&schema=youtube" width="540"></iframe></p>
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· Vient le concept de Christian Nold avec sa <a href="http://www.biomapping.net/" target="_blank">carte émotionnelle</a> des piétons. Par des instrumentations un peu compliquées, il a mis sur une carte les émotions des piétons afin d’avoir un autre point de vue de la ville. </p>
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<img alt="Paris-page-001-1447958092" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/253266/paris-page-001-1447958092.jpg"></p>
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En mélangeant ces deux concepts, nous nous retrouvons avec l’environnement vélo-friendly. Un environnement où les cyclistes donnent leur avis grâce à leurs émotions. Ainsi, l’environnement devient préventif, universel et développemental.</p>
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Pour mettre en œuvre ces deux concepts, il faut se servir de ce que nous utilisons le plus en ce moment : les smartphones. Dans l’ère du numérique et du partage de l’information, les applications pour smartphones peuvent nous donner des informations non-figées dans le temps, quasi-en temps réel.</p>
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<strong><u>Comment les émotions peuvent nous aider à évaluer l’environnement ?</u></strong></p>
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Une chose intéressante avec les émotions est qu’elles ne sont pas seulement le reflet de l’individu mais elles sont aussi le reflet de notre société (Averill dans le livre The Nature of Emotion : fundamental questions). Selon <a href="http://doi.org/10.3917/th.742.0097" target="_blank">Cahour et Lancry</a>, les études se déroulant dans le monde professionnel démontrent que les émotions ont un réel impact sur la qualité du travail. Si nous faisions pareil avec l’environnement des cyclistes, nous pourrions alors tout faire pour essayer de rendre l’environnement positif et cela pourrait permettre d’encourager les personnes à faire du vélo.</p>
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Surtout que la pratique du vélo est un moyen de locomotion rempli d’émotions ou de ressenti. Le premier qui vient est le sentiment de liberté. Mais quels sont les autres émotions, ressenties ou sentiments que l’on peut raccrocher à la pratique du vélo ?</p>
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<strong><u>Comment nous aider ?</u></strong></p>
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Le budget est conséquent. Je l’admets. C’est beaucoup, beaucoup, beaucoup d’argent. Mais il y a une raison. L'argent servira à commencer l'étude, c'est-à-dire à faire une recherche bibliographique sur ce sujet et écrire un article scientifique. L'argent permettra aussi de démontrer que la population attend que cette application voit le jour. Il permettra enfin de payer l’équipement nécessaire à la réalisation du projet : caméras <a href="http://www.rideye.com/" target="_blank">rideye</a> et GPS ; frais de déplacements ; contribution au kissbanker.</p>
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Dans un monde parfait, je vous demanderai 102 000€ (La région Ile-de-France finance les thèses à hauteur de 102 000€ pour 3 années) car je pense que c’est un vrai projet pour le peuple. Mais, les temps sont difficiles. Et 17 500€, c’est déjà très bien.</p>
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Votre générosité va nous permettre de grandir, d’apporter du poids à notre démarche et j’espère donner envie à des mécènes à donner plus pour finir l’étude.</p>
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<strong><u>Temps de réalisation</u></strong></p>
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<img alt="C-1447969511" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/253314/c-1447969511.png"></p>
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Les préconisations pour l’environnement vélo-friendly se feront à la fin des études.</p>
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<strong><u>En résumé</u></strong></p>
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On recherche dans les études ce qui s’est fait afin de savoir plus de choses sur la pratique du vélo, le changement de comportement et les émotions.</p>
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On démarre nos études. Ces études vont pouvoir nous apporter des connaissances qui vont être réutilisé dans le projet environnement vélo-friendly. Par exemple, quelles situations peut-on rencontrer ?</p>
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Enfin, on travaille sur l’environnement vélo-friendly afin d’avoir les bases et commencer un prototype de ce concept.</p>
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Oui, tout cela est long. Mais il vaut parfois mieux prendre son temps que de bâcler un projet.</p>
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<strong><u>Je ne sais jamais comment dire au revoir, donc je vais vous laisser avec un saviez-vous intéressant.</u></strong></p>
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<strong><u>Le saviez-vous ?</u></strong></p>
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Statistiquement, plus il y a de cyclistes, moins il y d’accidents. C’est l’un des seuls moyens de locomotion qui arrive à faire cela ! (<a href="http://www.inrets.fr/fileadmin/ur/ma/Fichiers_mistral/Page_Fleury/Securite_cyclistes.pdf" target="_blank">INRETS/IFSTTAR</a>).</p>