🌱 Hors de l'État :ㅤ Notre rapport à la terre 🌱

Ce livre de photographie documentaire nous plonge dans l'histoire de la propriété privée, nous fait traverser des luttes pour la défense de terres accaparées, nous emmène à la rencontre de pratiques agricoles qui respectent le vivant et sont en recherches d'autonomie. Cela nous invite à repenser la terre comme un bien commun. 16,5x21 cm / 200 pages / Bilingue : FR-EN Le livre est né de plusieurs questionnements formulés dans un appel à projet diffusé à l'automne 2023 : → Guidés par des principes d’entraide, comment envisager notre rapport à la terre à une échelle différente ? → Une échelle qui profiterait à toutes les espèces, hors des logiques mercantiles, de l’État ou du principe de nation ? → Comment retrouver la mesure dont chaque être a besoin pour vivre, et vivre bien ? Parler de notre rapport à la terre, c’est en premier lieu - comme nous le montrera le groupe Terraqué dans son texte Et partout des parcelles collectives - aborder les questions de propriété (propre à l’humain) et en explorer les contours et les marges. Quand est née la propriété privée et pourquoi ? Qu’est-ce que la propriété change (ou a changé) dans notre rapport à la terre ? Que pourrait-être une terre sans propriétaire ? Parler de notre rapport à la terre, c’est aussi se pencher sur la portée symbolique et sensible qu’elle revêt. C’est la terre qui nous rattache à nos origines, à une histoire, qui porte la mémoire collective d’une famille, ou d’un peuple. C’est une terre pour laquelle on lutte afin de ne pas perdre nos racines. Comment les luttes redéfinissent-elles notre relation à la terre, et nous aident-elles à refaçonner notre sentiment d'appartenance aux lieux dans et depuis la diaspora ? C’est une des questions que se posent mutuellement Khalda El Jack et Sebastian Oviedo -tous deux architectes-chercheurs et expatriés de leurs pays d’origine, respectivement le Soudan et l’Equateur. Ils soulèvent ainsi l’idée que l’on peut entretenir un rapport particulier à la terre en exil. C’est une idée qu’explore en d’autres géographies Gaëtan Soerensen avec son projet Waqf. Dans un échange avec une famille palestienne séparée entre Amman (Jordanie) et Naplouse (Palestine), ils s’interrogent sur la portée symbolique de cette tradition du Waqf qui devient « la preuve d’une origine si souvent mise à mal par l’inexistence d’un État ». Une preuve d’être légitime, preuve de résister. Parler de notre rapport à la terre, c’est aussi et évidemment parler de la terre nourricière. Celle pour laquelle on lutte dans un but de préservation et de respect du vivant, loin des logiques de l’agro-industrie et d’une économie de croissance. Une terre que l’on cultive pour notre subsistance et non pour s’enrichir. Chacun de leur côté, Cloé Harent et Yann Haeberlin sont partis à la rencontre de fermes qui ont fait le choix de produire autrement que selon les logiques édictées par les normes agro-industrielles. Entre la France et la Suisse, ils dressent un portrait large d’une paysannerie alternative en quête d’autonomie. Parler de notre rapport à la terre, c’est enfin aborder les notions d’usage des ressources et leur partage. Avant que la propriété privée n’entre au galop dans nos vies, avant qu’elle ne soit la norme, les communes villageoises du moyen âge s'attelaient à mettre au point ce que nous nommons aujourd’hui “les communs”. Dans les Alpes suisse, bien qu’ayant évolués avec le temps, les communs existent encore et sont gérés par les Korporationen. En analysant un cas particulier - la Korporation Uri - Salome Erni explore le principe des Communs, tout en nous mettant en garde contre les projections utopiques et romantiques. - → Terraqué (FR) Terraqué est un groupe informel constitué, pour la rédaction de ce texte, par des personnes qui se sont investies dans certaines luttes d’occupation de terres et qui travaillent théoriquement et pratiquement la question de la propriété. → Khalda El Jack (SD/BE) Chercheuse doctorante en urbanisme et architecture. Ses recherches portent sur les intersections entre le paysage, les déplacements et les pratiques de résistance qui génèrent des stratégies de coexistence dans les espaces périurbains contestés de Khartoum, au Soudan. → Sebastian Oviedo (EC/BE) Architecte et urbaniste de formation, cofondateur et associé d'Atarraya - un studio de pratique critique et de recherche-action basé à Quito (Équateur). Sa collaboration actuelle avec le Pueblo Kitu Kara, partie intégrante du mouvement indigène équatorien, lui permet d’étudier les interactions contestées entre les territoires communaux et les pratiques de résistance relationnelle d'une part, et les processus d'urbanisation d'autre part. → Gaëtan Soerensen (FR) Photographe. En mai 2023, avec le soutien de l’Institut Français de Jordanie, il est invité à exposer son projet documentaire à Image Festival Amman (Jordanie). Enfin, en septembre 2023, le projet « Waqf » fut présenté lors du festival de photographie contemporaine de Nice. Actuellement, il poursuit ses recherches sur les territoires palestiniens ; ainsi qu’un travail documentaire sur la place de la biodiversité dans les projets de réaménagement du territoire. https://www.gaetansoerensen.com/ / @gaetan.srn → Yann Haeberlin (CH) Après un diplôme d'ethnologie, Yann continue sa formation dans la photographie. Depuis la fin de ses études, il travaille sur de nombreux projets, fruits et mélanges de son expérience anthropologique et photographique. En 2017, il gagne une bourse de la ville de Genève afin de développer un travail personnel sur l’agriculture paysanne. La série TINA(?) est le résultat de ce travail. Cette série a été sélectionnée et montrée dans un grand nombre de salons et festivals à travers le monde. https://www.yannh.ch / @yannhaeberlin → Cloe Harent (FR) Photographe. En 2021, elle est lauréate de la mission photographique de l’Institut Pyrénéen de la Photographie en documentant la problématique de l’eau sur le territoire des Pyrénées. Par une approche documentaire intuitive et sensible, elle s’intéresse au monde du vivant à travers le temps. Depuis 2018, elle travaille sur une série photographique, « Le lien de la terre » pour laquelle elle a parcouru la France afin de documenter le déploiement de pratiques paysannes attachées au respect de l’environnement. https://www.cloeharent.com/ → Salome Erni (CH) Ayant étudié dans la section Camera Art à Lucerne (CH), Salome poursuit ses études dans le département de photographie de l’Académie royale des arts de La Haye (NL). Aussi, depuis 2020 elle travaille comme journaliste et rédactrice indépendante pour divers médias suisses, tel que le Luzerner Zeitung (CHMedia). Ses travaux suivent une approche multi-perspectives et portent sur l’appartenance, les récits historiques, le partage des ressources et la création d’un avenir vivable. Elle est convaincue que la compréhension mutuelle est nécessaire pour relever les défis actuels de notre société. https://www.salomeerni.com/

ESSARTER [ESAƦTE] veut dire débroussailler, défricher, déblayer un terrain afin d’y ouvrir un champ libre, une zone fraîche et inexplorée. ESSARTER Éditions est une structure associative spécialisée dans l’édition photo-documentaire. Considérant le livre comme un espace d’échange et de médiation, notre principal objectif est de faire se rencontrer des personnalités qui n’en auraient jamais eu l’occasion sans la nature collaborative de nos livres, qu’ils soient amateurs ou professionnels, de générations différentes, ou venant des quatre coins du monde. Nos livres abordent certaines grandes questions sociétales, politiques et historiques en s’intéressant de près aux frontières, aux conflits, aux migrations et aux appartenances culturelles. Plus d'infos