La Bascule

SYNOPSIS Manon et Sven sont les parents de deux jumelles : Alba et Zoé. Alors qu’elle est âgée de 3 mois, on découvre que Zoé est atteinte d’une maladie grave. L’amour devient alors le seul repère qui permet de résister à la folie, de ne pas succomber à la peur. L'ÉCRITURE Pendant de longs mois, mon compagnon et moi-même avons été confrontés à une situation inédite, extraordinaire, celle de donner naissance à une enfant, puis d’apprendre que cette enfant est atteinte d’une maladie rare, dont l’issue est incertaine. Avant de mettre un nom sur cette maladie, les médecins ont cherché, discuté, se sont contredits. Nous les avons écoutés nous faire part de leurs théories, mais aussi de leurs doutes et pour certains de leur impuissance face à ce cas complexe qu’ils ne comprenaient pas. Il a fallu endurer cette attente, avec tout ce qu’elle comportait de peur, de colère, mais aussi d’espoir, de foi même. Puis le diagnostic est tombé, bouleversant tout l’ordre des choses. Il était important pour moi de créer des personnages résistants, dont le combat principal est cette détermination à être heureux. Lorsqu’on traverse une telle épreuve, tout se trouve décuplé, intensifié, on se sent soudain terriblement vivants. C’est de cette sensation qu'est née l’écriture, et dans son prolongement, le désir impérieux de fabriquer ce film. Célia Rosich INTENTION En quelques secondes, un diagnostic sans appel fait basculer ce couple dans une réalité absurde et cauchemardesque. Comment alors supporter l’insupportable ? Comment apprendre à vivre avec cette incertitude et ce poids permanents ? L’envie de faire ce film est avant tout née d’un besoin de raconter ce bouleversement ; de raconter aussi la dimension cinématographique et romanesque présente dans cette aventure. Ce film, nous le pensons comme une partition dans laquelle chaque scène est une nouvelle secousse pour les personnages. Le rapport au temps y est totalement perturbé, disloqué. Il s’agit donc pour nous de traduire le rythme et la perception de Manon et Sven à mesure qu’ils avancent, de recréer leur espace mental qui se trouve sans arrêt modifié et en mouvement. Le scénario a été pensé comme une lente montée en tension jusqu’au moment où le verdict tombe. L’enjeu dans notre réalisation sera de retranscrire cette angoisse qui grandit en temps réel sous les yeux des spectateurs. Pour cela, nous opterons pour des plans séquences et des prises de vue brutes, caméra à l’épaule, dans la première partie du film, notamment durant ce trajet vertigineux de Manon vers l’hôpital. Plusieurs dimensions se superposeront, à l’image des personnages qui glisseront d’un monde à l’autre. Nous accorderons donc une importance particulière aux traitements sonores et lumineux, qui viendront accentuer le ressenti du couple. Les longs couloirs blancs et impersonnels de l’hôpital, ses néons agressifs, les bruits continus des machines, les allées et venues constantes du personnel soignant, nous souhaitons filmer tous ces éléments comme un ballet, dans des mouvements de caméras amples et lents qui viendront donner cette sensation de temps distendu et déformé. En opposition à l’hôpital, nous avons l’extérieur : leur appartement avec Alba qui les fait tenir, puis le bar dans lequel le couple se réfugie après l’annonce. Nous privilégierons dans ce décor des lumières chaudes et tamisées, afin de créer un cocon hors du temps qui viendra envelopper le couple et lui apporter une respiration. Notre enjeu sera à nouveau de se placer du point de vue de Manon et Sven, de donner à voir le frottement entre l’état intérieur du couple et la réalité de ce qui les entoure. Tandis qu’ils traversent une tempête, personne ne semble voir leur effondrement. Ces parents se perçoivent alors comme les survivants d’un film d’épouvante qui observent de loin un monde auquel ils n’appartiennent plus. Nous traduirons ce décalage par des plans alternant entre le regard de Manon et les gestes quotidiens qu’elle détaille : une main tenant une cigarette, une bouche d’où part un éclat de rire... pour finir sur Sven. En parcourant son visage, sa bouche, ses yeux, ses mains, la caméra deviendra ainsi le regard subjectif de Manon qui redécouvre avec émerveillement l’homme qu’elle aime. « La résilience c’est l’aptitude d’un corps à résister aux pressions et à reprendre sa structure initiale, c’est la capacité à vivre, réussir, à se développer en dépit de l’adversité ». (Boris Cyrulnik) C’est de cette dimension concrète de l’amour qui a pour effet de modifier l’autre et son regard sur lui-même dont nous voulons parler. Nous désirons filmer ce moment de bascule où, par la force que lui insuffle son compagnon, Manon entame un processus de réparation dans lequel tout redevient possible. La bascule oscille entre le drame profond et la puissance de la vie. Nous souhaitons avant tout filmer l’urgence des personnages et leur volonté de vivre. Nous voulons filmer ce qui surgit du chaos, cet amour qui jaillit et les délivre du même coup. Célia Rosich et Pauline Susini INSPIRATIONS LE CALENDRIER Le film se tournera entre le 8 et le 17 janvier 2023. S'en suivra tout le travail de montage, puis une étape de mixage et de post-production. Lorsque le film sera abouti nous souhaitons l'envoyer dans plusieurs festivals, avant de faire une projection parisienne, si possible avant la fin de l'année 2023. L'ÉQUIPE Pauline Susini Réalisatrice Autrice et metteuse en scène, Pauline Susini se forme au Conservatoire d’art dramatique du Vème arrondissement de Paris, avec Bruno Wacrenier et Solène Fiumani. Parallèlement, elle effectue des stages en tant que comédienne, assistante à la mise en scène et à l’écriture avec Bruno Cadillon, Alain Batis et Robin Renucci. En 2008, elle crée la Compagnie des Vingtièmes Rugissants, au sein de laquelle elle monte Visites de Jon Fosse (2008), Débrayage de Rémi De Vos (2010), Getting Attention de Martin Crimp (2011). Depuis 2012 elle écrit les spectacles qu’elle met en scène. Après Ailleurs, spectacle hybride dans lequel le corps et les sensations sont au cœur de la recherche, elle crée en 2016 Marie-Antoinette(s) qui creuse une vision fantasmée de la reine, à la frontière du conte. Son dernier spectacle Des vies sauvages, créé au Théâtre Paris-Villette en 2021, explore le processus de l’emprise et de la violence masculines. En tant qu’assistante à la mise en scène, elle travaille avec Joël Pommerat et Justine Heynemann. Elle travaille depuis une dizaine d’années auprès des jeunes en Seine-Saint-Denis avec la compagnie Féminisme Enjeux, soutenue par l’Observatoire des violences envers les femmes et utilise la méthode du Théâtre de l’Opprimé d’Augusto Boal et le Théâtre Forum pour lutter contre le sexisme et les rapports inégalitaires. Dernièrement, elle met en scène Simone Veil - les combats d’une effrontée, spectacle créé au Théâtre Antoine et en tournée actuellement. Elle devient artiste associée de La Garance - Scène Nationale de Cavaillon et travaille actuellement sur son prochain projet , Les Consolantes, autour de la mémoire et des attentats du 13 novembre, qui sera créé à l’automne 2023. Célia Rosich Co-réalisatrice et comédienne Après avoir été formée aux Conservatoires d'art dramatique des Xè et Vè arrondissements de Paris, elle joue sous la direction de Jean-Louis Bihoreau (Roméo et Juliette), Emmanuel Demarcy-Mota (Kids), la Compagnie Das Plateau (Cendrillon) ainsi qu’avec Eric Lorvoire et Christophe Guillon. Depuis 2007, elle travaille régulièrement avec Nicolas Liautard et Magalie Nadaud, dans Amerika d’après Kafka, L'Avare, Le Misanthrope, une adaptation de La Cerisaie de Tchekhov. Elle joue dans leurs deux dernières créations : Pangolarium et La loi de Murphy, qui sont les deux premiers episodes d'une trilogie mêlant le travail scénique et la vidéo et qui seront presentées au Théâtre Paris-Villette en mai 2023. Elle travaille avec Pauline Susini depuis 2014, et joue dans Ailleurs, Marie-Antoinette(s) ainsi que Des vies sauvages, une création sur les violences conjugales écrite et mise en scène par Pauline. La Bascule est le premier court métrage qu'elle a écrit et qu'elle va réaliser. Ce sera également sa première collaboration cinématographique avec Pauline. Au cinéma et à la télévision, elle joue dans Problemos d'Eric Judor, et travaille avec Eleonore Pourriat, Julien Weil, Tristan Séguéla, Nathalie Marchak, Julien Zidi, Gérard Krawczyk, Jean-Pierre Mocky, Jacques Renard, Julien Zidi, Vladimir Rodionov, Vincent Trisolini, Ona Luambo... Yannick Choirat Comédien En 1999, Il intègre le groupe 33 de l'Ecole Supérieure d'Art dramatique du Théâtre national de Strasbourg puis intègre à sa sortie la troupe permanente du TNS dirigée par Stéphane Braunschweig. Il rejoint ensuite la troupe La nuit surprise par le jour dirigée par Yann-Joël Collin avec laquelle il créera trois spectacles dont la trilogie des Molières intitulée Le bourgeois, la Mort et le comédien mise en scène par Éric Louis et qui sera jouée à L'Odéon Théâtre de l'Europe en 2008. En 2013, il participe à la création de Joël Pommerat La Réunification des deux Corées. En 2015, il participe également à la création de Ça ira (1) Fin de Louis de Joël Pommerat au Théâtre des Amandiers de Nanterre. Parallèlement à son activité théâtrale, il joue et écrit pour la télévision. Il joue au cinéma avec Michel Leclerc, Jeanne Herry, Blandine Lenoir, Philippe Faucon, Chad Chenouga... En 2019, il remporte le prix d'interprétation masculine au Festival international du film de La Rochelle et en 2020 au festival de Luchon pour le film Un homme abîmé de Philippe Triboit . Nanou Garcia Comédienne Elle débute en 1974 sur les scènes du Théâtre Forain de la Foire Saint-Germain (dirigés par Jean-Louis Bihoreau et Jean-Pierre Martino). Elle a fait partie du collectif théâtral et musical Les Maîtres du Monde (Le Faucon malfait et Shame, la honte). Au théâtre, elle travaille avec Claudia Stavisky, Sterenn Guirriec, Laurent Pelly, Nicolas Liautard et Magalie Nadaud, Magalie Léris, Yves Beaunesne, Jérôme Savary, Stéphan Druet, Jean-Michel Ribes... Au cinéma, elle tourne avec Blandine Lenoir, Guillaume Gallienne, Valérie Lemercier, Jean-Paul Salomé, Saphia Azzedine, Géraldine Nakache, Nicolas Boukrief, Julien Donada, Christophe Le Masne, Michel Leclerc, Isabelle Nanty, Fabien Onteniente, Thomas Gilou, Coline Serreau, Claude Sautet, Philippe de Chauveron, Romain Cogitore… Aurélien Rosich 1er assistant à la réalisation Il commence par des études de dessin au lycée Estienne à Paris, puis il se dirige vers le cinéma et obtient, en 2013, le BTS Audiovisuel René Cassin de Biarritz en montage et post-production. En 2017, il co-fonde la société de production Treizième Round avec laquelle il réalise et monte des clips, des films publicitaires mais aussi des courts-métrages dont il est l'auteur. Il s'intéresse particulièrement à créer une esthétique visuelle percutante, mêlant réalisme et vision fantasmée de la réalité. Romain Hubert Chef Opérateur image En 2013, il obtient un BTS Audiovisuel, puis il développe son expérience à travers plusieurs projets dans lesquels il tient des postes différents (assistant caméra, cadreur, électro). Depuis il a perfectionné ses compétences au métier de chef opérateur sur des courts-métrages, clips musicaux et films promotionnels. Sa formation s’est étendue durant son parcours, notamment au métier d’opérateur steadicam. Il est co-fondateur de la société de production Treizième Round avec Aurélien Rosich. Antoine Berjeaut Musicien et compositeur Compositeur, trompettiste et producteur, issu du CNSM de Paris, Antoine Berjeaut navigue entre le jazz, les musiques du monde et les nouveaux territoires sonores électroniques. Il a sorti trois albums salués par la critique, en France et à l’étranger dont Moving Cities, avec le batteur et producteur américain Makaya McCraven. Il est membre des collectifs Surnatural Orchestra et Tribe From The Ashes (Sandra Nkaké) et joue actuellement sur scène avec le chanteur californien Aloe Blacc et le contrebassiste Théo Girard. Il a enregistré et partagé la scène avec Rodolphe Burger/Yves Dormoy, Matthias Langhoff, Denis Colin, Keren Ann, Peter von Poehl, John Tchicaï, Doctor L, Jeanne Balibar, Agnès Jaoui ou Paco Sery. Il a joué dans de nombreux festivals internationaux. Nommé Sociétaire Professionnel de la Sacem depuis 2017, il travaille pour le cinéma, la télévision, la radio et le théâtre, et signe en édition chez Alter-K/ I See Colors En 2020, il signe la bande originale du documentaire On The Line : Les expulsés de l’Amérique (BrotherFilms / France Télévisions) récompensé par le prix Albert Londres et le Grand Prix du Figra. Il compose le générique des séries animées de Jul Silex and the City et 50 Nuances de Grec (Haut et Court / Arte) ainsi que des musiques pour Complément d’enquête pour France TV, participe à la conception du design sonore du cinéma parisien Le Louxor, travaille sur une adaptation du roman de Nicolas Fargues J’étais derrière toi pour Gallimard, enregistre pour la case Fictions de France Culture… Thomas Guytard Chef Opérateur son Thomas est ingénieur du son, formé à l’école ESRA en Bretagne. Il a commencé en tant que préparateur de matériel son chez DC Audiovisuel pendant 2 ans puis a rejoint les plateaux de cinéma. Véritable passionné de son et de musique, il a d’abord commencé perchman aux cotés de nombreux ingénieurs du son puis est devenu lui-même chef opérateur du son. Il a travaillé sur plusieurs long métrages, séries et documentaires réalisés notamment par Gus Van Sant, Eric Judor, Alexandre Laurent, Julien Despaux, Géraldine Nakache… Clémence Monnin Décoratrice Issue d’un parcours scolaire en écoles d’art, Clémence Monnin est diplômée de l’école d’architecture de Paris-La Villette et vit à Paris. En 2011, elle rejoint une agence d'architecture, spécialisée en scénographie et muséographie. Après dix années d’expérience, elle décide de poursuivre son parcours professionnel dans les décors de cinéma. Depuis 2018, à la suite d’une formation sur le métier, elle collabore avec des chefs décorateurs, au poste de seconde assistante décoratrice sur plusieurs longs-métrages et plus récemment, pour une série policière. En parallèle, le poste de cheffe décoratrice sur des projets de courts-métrages est l’occasion pour elle d’entreprendre une démarche exploratoire, tant sur le plan esthétique, qu'organisationnel et social.