LA MEUTE : Un court-métrage antiraciste et féministe

Synopsis La Meute, c'est l'histoire de quatre femmes racisées qui vivent, grandissent, évoluent malgré les cassures façonnées par le patriarcat et le racisme. Ce système qui les dit brisées, folles, lunaires, résiliantes, grosses, moches, poilues, ces quatre personnages racontent leur histoire de vie, leurs larmes et leurs joies. Depuis leur rencontre, elles s'organisent pour construire leur utopie, et harmoniser l'amour auprès des leurs. Pourquoi créer La Meute ? La meute, c'est l'histoire de nos luttes en tant que femme racisé·es, précaires, psychiatrisé·e·s et queer. L'histoire de nos rêves chimériques et nos espoirs incensés. La Meute est un projet militant audiovisuel, né de trois ami·e·s racisé·e·s. Afin de venir déstabiliser le paysage cinématographique français, blanc, cis-hétéro, bourgeois, validiste, nous avons décidé de nous réapproprier nos récits, nos vies et nos représentations. Loin d'être des professionnel·les du cinéma, nous sommes auto-didactes. Nous n'avons jamais baigné dans le cinéma, et nous n'avions aucune idée du matériel, de la construction d'un scénario, ni du déroulement d'un tournage lorsque nous nous sommes lancé·e·s. Mais nous avons tout appris par nous-même, et nous sommes désormais pleinement en mesure de gérer, écrire, réaliser un court-métrage. Ce projet vient également questionner le concept de "légitimité" : concept qui selon nous, est construit par l'élite blanche et empêche les minorités d'accéder de la même manière à l'art ou la culture. En écartant les personnes "non-légitimes", soit non-conforme aux normes, les classes dominantes maintiennent le pouvoir et continuent de véhiculer des idéaux qui ne représentent et ne concernent qu'elles. C'est pourquoi, nous avons à coeur de créer ce projet afin d'occuper l'espace qui nous est dû, et reprendre le contrôle sur notre héritage culturel. Qui sommes-nous ? Emma, 27 ans, Caribéenne Afro descendante : Je porte une attention marquée pour nos racines et leur impact au sein de nos vies. Diseuse d’histoires à travers les images et les mots, ce court-métrage est une occasion pour moi de dire nos blessures, de conter nos approches qui se construisent autour de la bienveillance de nos adelphes, d’expérimenter des formes d’expressions créatives, d’ancrer nos inspirations dans la matière et de les transmettre aux genstes qui s’y sentiront connecté·e·s Hinde, 25 ans, banlieusarde, mulsulmane et militante antiraciste : Je suis fière de faire partie de ce projet qui me tient tant à cœur. À vrai dire, La Meute est née avec ce besoin, qui devenait de plus en plus fort, d’agir. Le premier confinement a été le déclic de trop : je me souviens parfaitement de cette période durant laquelle chaque jour je voyais défiler des vidéos de violences policières subies par des racisé·e·s de quartiers populaires. Bien que ces abus ne datent pas d’hier, jamais je n’aurais pensé que cela aurait éveillé une grande souffrance. Ma prise de conscience en a pris un sacré coup et cela faisait écho à qui je suis : une femme banlieusarde maghrébine et musulmane qui se trouve comme toutes les autres minorités, catégorisées et mal aimées par une société avec ses propres règles. Et si on changeait les règles ? Nous avons décidé de nous unir et affronter cette réalité en dénonçant un racisme systémique ancré dans un système patriarcal, en nous faisant enfin entendre car nos voix ont été longtemps silenciées. La Meute est une vraie opportunité de pouvoir, non seulement enfin m’exprimer sans filtre, mais surtout de le faire auprès de personnes racisé·e·s avec qui on partage les mêmes engagements. Et c’est ce qu’il y a de plus beau dans le militantisme. Ana, 25 ans, vietnamienne, panasiaféministe queer et adoptée : J'ai été déraciné du Vietnam à 1 mois, pour m'assimiler à une famille et une culture blanche. Depuis petite, je me situe à l'interstice, entre la binarité, entre le "je ne sais quoi". Ce sentiment d'appartenir nul part me porte constamment, et m'a rapidemment questionner sur ma différence. Avant de mettre le mot "racisme" sur mes agressions, j'ai longtemps pensé que c'était moi, le problème. Puis, j'ai découvert le féminisme et l'antiracisme. Ils m'ont apporté les pièces manquantes à mon humanité fragmentée. Ils m'ont permis de me porter et de me maintenir en vie. Car j'ai enfin compris : ce système m'a volé ma vie, je vais alors l'abolir. La violence que j'ai subi, sortira par ma force de vie. Ma force de création. Ma force à aimer, et à rassembler. C'est pour cela que nous avons créé ce projet artistique. Pour faire famille. Pour trouver refuge pour les isolé·e·s et esseulé·e·s. Je souhaite partager la misère et la joie, pour nous faire sentir moins seul·e·s, les oublié·e·s, les délaissé·e·s, les méprisé·e·s.