Les Exemplaires
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<p>Objectif atteint ! Merci à tous pour votre soutien ! </p>
<p>Chaque futur don, au-delà de ce palier, nous permettra de pouvoir louer plus de matériel, de développer plus de moyens pour faire un film qui n'en sera que meilleur ! </p>
<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/667578/SYNOPSIS-1591102807.png" width="100%" /></p>
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<p>Au lycée Jean Moulin, une professeure d’anglais s’est suicidée, au sein même de l’établissement. Avant sa mort, elle glisse dans les casiers de ses collègues une lettre où elle décrit ses conditions de travail déplorables et accuse l’Education Nationale d’en être responsable. Benoit Henriot, le recteur de l’académie, vient à la rencontre des enseignants de Jean Moulin. Son objectif est clair : il doit tout faire pour protéger son institution et étouffer cette affaire. Mais face à une assemblée de professeurs endeuillés et en colère, sa vision du système qu’il sert et qu’il défend va être bouleversée.</p>
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<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/667579/NOTE-D_INTENTION-1591102868.png" width="100%" /></p>
<p>La première fois que j’ai lu le nom de Christine Renon, c’était sur une photo qui illustrait un article de journal. Sur cette photo, une pancarte où il était écrit « Elle s’appelait Christine Renon ». En dessous, le titre de l’article disait : <em>Suicide à l’école de Pantin : au nom de Christine, «directrice épuisée»</em></p>
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<p>Intrigué, je clique sur l’article. S’en sont suivies plusieurs heures de lecture d’articles, de reportages, de témoignages sur l’histoire de Christine Renon. Cette directrice d’école maternelle en Seine Saint-Denis, s’est donnée la mort dans son école le 21 septembre 2019. Dans une lettre envoyée à sa hiérarchie et à ses collègues directeurs, elle y accuse l’Education Nationale d’être la cause de son geste.</p>
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<p>N’ayant quitté l’école publique que depuis quelques années et y ayant passé près de dix-huit ans, j’étais à mille lieues de penser que travailler pour l’Education Nationale pouvait pousser à commettre un tel acte. J’ai attentivement lu sa lettre, une fois, deux fois, trois fois et j’ai compris qu’elle n’était pas un cas isolé, qu’elle n’était pas la seule à subir cette pression, ce manque de reconnaissance dans ce métier. Et j’ai malheureusement trouvé : sur l’année scolaire 2018-2019, 58 membres de l’Education Nationale se sont suicidés. Il y a d’autres Christine Renon et il y en aura d’autres. J’ai cherché une réponse à ma question qui va animer toute la préparation de ce film : au 21e siècle, pourquoi un professeur se suicide à cause de son travail ? Et surtout, pourquoi ce silence autour d’un phénomène qui prend une telle ampleur ?</p>
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<p>J’ai commencé à interroger des professeurs, de mon entourage tout d’abord, puis des enseignants contactés sur les réseaux sociaux. J’ai lu des articles sur les suicides de professeurs. Des chiffres en pagaille tombaient devant mes yeux : le pourcentage des profs en dépression, des sondages, des pétitions contre les réformes, des tribunes de syndicats contre le ministère… Et je me suis rendu compte que les professeurs étaient bien seuls face à leurs problèmes car à en parler autour de moi, et de l’avis des professeurs que j’ai interrogé, ils sont toujours déconsidérés par une grande partie de la société.</p>
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<p>L’histoire de Christine Renon m’a particulièrement choqué car en faisant mes recherches, j’ai lu que ceux qui avaient reçu la lettre qu’elle avait rédigée avaient subi des pressions pour la donner aux autorités et ne pas la publier. Je me suis donc inspiré de cette situation dans mon projet de film car au delà de la cause même de la santé mentale et physique des professeurs, elle est symptomatique de notre société : on balaie sous le tapis les problèmes, on cache, on étouffe, et on continue comme si de rien n’était. Si les enseignants sont aussi nombreux à dénoncer leurs conditions de travail, comment cela peut-il ne pas avoir d’impact sur l’éducation de centaines de milliers d’élèves chaque année ?</p>
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<p>L’histoire est donc racontée du point de vue de Benoit Henriot, le recteur. Prendre le point de vue d’un collègue ou ami de la professeure décédée aurait été une représentation trop ancrée dans l’émotion. Le recteur est totalement déconnecté de la réalité du terrain, tout comme le spectateur qui n’a pas forcément conscience de la difficulté voire de la dangerosité du travail de professeur.</p>
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<p>Entre le bon déroulement de son travail, les ordres qu’on lui donne et son humanité, sa moralité, Benoit Henriot va devoir faire face à un conflit majeur. Le recteur est le plus haut poste dans l’Education Nationale au niveau régional, il a donc un rôle stratégique mais a aussi une hiérarchie qui lui impose les réformes et les mesures à faire appliquer : il n’est donc pas entièrement libre mais a beaucoup d’influence et subit lui aussi une forte pression. Voilà pourquoi sa fonction représente à elle seule l’institution. Confronté au deuil et la détresse psychologique des enseignants, il endosse le rôle d’un complice là pour protéger la réputation de l’institution à qui il doit sa position.</p>
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<p>Il était pour moi important de parler de ce rapport entre les professeurs et leur hiérarchie. Les drames sur l’école traitaient souvent du rapport difficile professeurs-élèves mais on y voit la plupart du temps la hiérarchie comme quelque chose de très éloignée, une entité supérieure décisionnaire contre laquelle on ne peut rien faire sinon subir. Ici, Benoit Henriot est la hiérarchie et cette fois-ci il n’est pas loin, ni à l’abri : il est sur le terrain, vulnérable et seul. Cette fragilité est importante car elle va mettre en lumière qu’un homme seul, aussi puissant soit-il, n’est rien face à une foule en colère. Et c’est malheureusement ce que l’on a tendance à oublier, que le pouvoir devrait revenir à ceux qui subissent les décisions. Pour une fois, les professeurs vont être entendus.</p>
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<p>Si j’ai choisi le milieu des professeurs, c’est parce qu’il est primordial d’en parler. Ces conditions sont intrinsèquement liées avec celles des élèves : un professeur qui va mal c’est une classe qui apprend mal. C’est le quotidien de près de 861 000 personnes responsables de l’apprentissage de plus de 12 millions d’élèves. La vie éducative de 12 millions de personnes est en partie influencée par des milliers de professeurs au bord du burn-out, victimes de stress quotidiennement. Il n’est pas possible d’avoir une génération épanouie dans un système pareil à moins de vouloir en faire une génération incapable de réfléchir par elle-même, influençable et dénuée de tout libre arbitre.</p>
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<p>Mais ce film n’est pas une croisade contre le système. Je souhaite seulement qu’après le visionnage de ce film, chaque spectateur se pose la question « Dans cette situation, qu’aurais-je fait, comment aurais-je réagi ? Aurais-je pris une meilleure décision ? Aurais-je agi pour le bien de tous ? ». Le film porte plutôt sur notre capacité d’être humain à faire un choix selon la situation et son expérience.</p>
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<p>Le titre, “Les Exemplaires” est à la fois une référence ironique à l’article 1 de la réforme du ministre Jean-Michel Blanquer « L’école de la confiance » qui demande au personnel de l’éducation leur « engagement » et leur « exemplarité ». Le titre joue sur le double sens du mode « exemplaire » : l’exemplarité demandée par le ministre ou un objet reproduit à partir d’un même modèle dans le sens où le système tente par tous les moyens de formater les enseignants et les élèves, d’en faire des robots qui récitent des leçons préfabriquées et qui annihile la liberté et le caractère unique de chaque individu.</p>
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<p>“Les Exemplaires” dénoncent donc les conditions de travail déplorables des enseignants mais en toile de fond, c’est tout un système politique qui est critiqué. Cette période compliquée a mis en lumière que le système politique français mettant en avant l’économie, la croissance plutôt que la santé et le bien-être de ses citoyens. Les problématiques des professeurs se retrouvent finalement dans une grande partie de la population : chez les pompiers, les agriculteurs et évidemment, le personnel médical. Ces métiers primordiaux font face à une classe politique sourde à leurs revendications, totalement détachée de la réalité. Je veux faire apparaître dans ce film que le nombre fait la force et que malgré notre fatalisme, il y a toujours un espoir de faire entendre ses droits.</p>
<p style="text-align:right"><em>Guillaume Creton, Réalisateur et Scénariste</em></p>
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<p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/667580/NOTE-DE-PROD-1591102890.png" width="100%" /></p>
<p>Pour toute l’équipe de production, il était important pour nous de soutenir un projet dont nous sommes proches, et qui défend une cause qui n’est pas assez entendue. Les Exemplaires, c’est la voix d’une réalité réduite au silence, qui pourtant concerne vos enfants, et peut être vos amis, vos familles, ou vous-même. Le malaise enseignant est une hémorragie difficile à stopper, dont personne ne parle, que personne ne voit. La dépression et le suicide dans l’Education Nationale ne sont pourtant pas si exceptionnels que l’on pourrait le penser. Des conditions de travail déplorables, des classes de 35 élèves, une pression hiérarchique constante, l’absence de protection, d’aide, de soutien et de reconnaissance...</p>
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<p>Il était important pour nous de prendre la caméra, afin de dénoncer ce système qui fait peu à peu couler nos professeurs dans un gouffre dont certains ne se relèvent jamais. Les Exemplaires est un film engagé dans la réalité pure, que nous souhaitons partager avec le plus grand nombre.</p>
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<p>Anciens élèves, familles, amis, ou membres de l’Education Nationale, aidez nous à élever notre voix à travers ce beau projet ! Soyez en sûrs, nous serons Exemplaires.</p>
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<p style="text-align:right"><em>Marie-Ève Roca, Chargé de production</em></p>
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