Liberté, je dessine ton visage
<p><u><strong>Liberté, je dessine ton visage</strong></u></p><p> </p><p> </p><p><img alt="Photo_manuscrit-1487958875" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/396742/Photo_manuscrit-1487958875.jpg"></p><p> </p><p> </p><p>Ce premier roman est une fiction pas un récit ni un livre de témoignage ni un livre d’investigation. C’est un livre réaliste, à plusieurs voix. La trajectoire d’individus devenant des combattants de la liberté, avec en arrière-plan : l’État islamique. C’est le défi de l’humanité pour ce siècle : renoncer ou résister. C’est un livre réaliste qui colle au plus près de l’actualité. J’ai voulu que chaque personnage puisse s’exprimer. C’est pourquoi j’ai utilisé systématiquement le « je ». Les chapitres sont volontairement courts. Cela permet à chaque personnage de donner sa vision sur sa propre histoire et au lecteur de s’attacher à lui, de le suivre, et de le retrouver quelques pages après. Ce livre est à mes yeux, fort et violent. Bousculer les consciences, percevoir le monde tel qu’il est, montrer les attitudes des personnages devant les événements auxquels ils sont confrontés, les dénuder. C’est un roman qui se veut résolument humaniste.</p><p> </p><p>Charlie et Julie sont venus à ma rencontre en janvier 2015. L’idée d’un journaliste, baroudeur, s’est imposée naturellement, comme la relation silencieuse avec Julie. Parcourir les sentiments modernes, les renverser dans le tourbillon d’une séparation forcée. J’ai voulu aussi comprendre le mécanisme de l’embrigadement. Comment à un moment donné, une jeune fille sans histoire, douée pour les études, issue d’une famille de classe moyenne, allait-elle se radicaliser, quitter sa vie, les siens, pour rejoindre la Syrie ? Comment son père allait-il partir à sa recherche ? Je parle de la conversion à l’islam radical, l’interprétation erronée du coran et des hadiths, le dogmatisme des religions. J’ai passé des mois à ne penser qu’à ça, à prendre des notes, à lire, à écrire, à regarder des documentaires, à inventer des paysages, des dialogues, des attitudes, à toucher des idéaux. Être crédible, au plus près de la vérité, de l’horreur parfois, de l’absurde souvent. Mes personnages ont pris des directions que je n’avais pas voulues initialement. Ils ont grandi, ils se sont construits, ils sont devenus des « hors-la-loi », ils sont devenus libres. Je suis devenu écrivain avec eux. On a tous une bonne raison pour écrire. Moi, c’est la seule que j’ai trouvée pour respirer. M’indigner, résister, et puis écrire après les larmes et le silence. C’est un livre qui se veut résolument pacifiste. Écrire, c’est une manière d’être, un engagement. J’ai écrit un livre que j’aurais aimé lire.</p><p> </p><p> </p><p><u><strong>Qui suis-je ?</strong></u></p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>C’est assez compliqué de parler de soi, voire un peu déplacé, je paraîtrai égocentrique, moi qui déteste me vendre. Ce n’est pas l’auteur qui compte, mais ce que le livre raconte. Je crois profondément à cet adage. Je parlerai donc de moi de la façon la plus vague, la plus détournée. Je suis né le 24 décembre 1971. L’enfance est un paradis perdu que je n’ai jamais quitté. Je m’assois toujours sur un banc près des mistrals gagnants et je regarde l’aigle noir crever le ciel. Quelques pas dans le monde audiovisuel. Quelques pas dans la composition musicale, dans l’écriture de textes de chansons. Quelques pas dans l’écriture de poèmes, de nouvelles, des débuts de roman, des fins inachevées. Quelques artifices, superficiels et légers. Café, cigarette, solitude, page blanche. L’écriture est avant tout un besoin qui m’est essentiel. Malheureusement, l’écriture est irrégulière dans le sens où j’ai un « vrai » travail. Je suis également père de trois enfants. Il y a eu plusieurs premières fois. Je suis assez content d’être allé au bout de ce premier roman, c’est une victoire contre moi-même, mes petites lâchetés, mes renoncements, mes peurs.</p><p> </p><p> </p><p><u><strong>Le chemin du livre en quelques mots... </strong></u></p><p> </p><p> </p><p><img alt="Photo_dossier-1487958845" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/396741/Photo_dossier-1487958845.jpg"></p><p> </p><p> </p><p>Je ne pensais plus à une fin. Des mois à gerber, à dégueuler, à dégobiller des mots qui perdent leur sens, des mots qu’on avale, qu’on recrache, et qui finissent inéluctablement, par lassitude, ou dégoût parfois, dans la corbeille du bureau. Les mots se dérobent et ce sont toutes nos pensées qui s’effritent. Notre cervelle brûle, surchauffe, est au bord d’un chaos invisible, qui lentement se dresse, telle une montagne infranchissable. Le doute s’installe, et les idées s’emmêlent, se confondent. On change de lieu d’écriture, d’angle, de sujet, mais les heures s’étirent et deviennent des jours, puis des semaines, et bientôt des mois sans que rien ne se décante. Nul n’est à l’abri de cette page blanche, de cette maladie honteuse qui prend sa source dans le psychisme de chacun que d’autres nomment maladroitement le néant. Même les paradis superficiels comme l’alcool, les amphétamines, les drogues, ne peuvent désinhiber une écriture qui se cantonne fermement dans le vide de notre inconscient ou dans le ventre mou de notre âme. Mais l’angoisse ne mène pas nécessairement au désespoir, bien au contraire, elle le débarrasse des artifices littéraires qui fardent l’idée sur la matière à écrire. Le doute ramène le sujet vers l’essentiel, vers la transparence, la clarté de l’inconscient devenu prodigieusement conscient. Et les mots défilent sur l’écran, les idées s’enchainent, se lient les unes aux autres, les chapitres se forment, les personnages prennent vie dans un décor et une structure ordonnés et quasiment parfaits. Tout ce qui semblait chaotique devient harmonieux. Comme si la foi pouvait soulever des montagnes jusqu’alors insurmontables. Écrire, c’est naître une seconde fois. </p><p> </p><p> </p><p> </p><p> </p>