MUSICAL FRESCO : Un orchestre en jeu d'ombres

Dévoué à l'art des Histoires J'ai toujours connu la musique. D'aussi loin que je me souvienne ma fascination pour les sons m'a mené naturellement vers une formation de musicien classique. J'ai eu la chance de m'épanouir dans divers orchestres parmis un large panel de styles, et c'est sur les planches que ma vraie vocation s'est révélée : raconter des histoires. Ce qui fit de ma passion mon métier, avec la direction d'orchestre et la composition musicale. Des études d'archéologie et histoire de l'art menées en parallèle m'ont sensibilisé à de multiples formes de création, me faisant embrasser certaines comme le dessin, la peinture et la photographie. De la musique à la photographie Le monde de la musique regorge de représentations graphiques et photographiques, mais souvent axées sur la performance scénique ou le prestige de la discipline. Je souhaite mettre en scène quelque chose de plus organique et moins lié à la pratique en elle-même qu'à l'impact qu'elle peut avoir sur la dynamique corporelle du musicien. Si un violoniste met une intention tendre ou agressive dans son jeu qui sera perceptible à l'oreille, ce sera d'abord par sa psychée puis son corps qu'il devra l'exprimer pour l'insufler dans l'instrument produisant le son. C'est pourquoi l'idée des ombres m'est venue : symboliser l'instrument d'une manière discrète pour représenter la pratique instrumentale au travers du corps lui même tout en laissant deviner sa contrainte matérielle. Ainsi le corps de l'artiste produisant la musique se visualise comme dans un rêve, nu, afranchi du regard des autres et dépourvu de matérialisme, il n'est qu'émotion mêlée de mécanique physique. De là le défi est de taille : réaliser 15 portraits photographiques représentant allégoriquement les grandes familles d'instruments d'un orchestre symphonique (les cordes frottées, les instruments à vent bois et cuivres, et les percussions) disposés sur une même image en demi-cercle présidé par un chef et du point de vue du public. Chaque portrait - incarné par un modèle différent - intègrera la dynamique et la posture réaliste d'un instrument, ce dernier étant réalisé symboliquement en ombre projetée sur le corps du modèle. Le contexte de création Pour cet ambitieux projet photographique il ne s'agit pas de simplement de tenir un instrument pour projeter son ombre, mais comprendre comment fonctionne l'ombre du point de vue scientifique, avec sa déformation, sa source, et anticiper les postures des modèles tout en laissant une marge de manoeuvre pour leur libre expression. Ainsi de nombreux domaines de compétences sont sollicités, de la conception 3D en passant par la fabrication des structures et luminaires, et bien entendu la photographie et le montage. Je me suis donc entouré de deux personnes (avec qui j'ai pu donner vie à bon nombre de projets) pour lancer une longue période de recherche et d'expérimentations sur la lumière et les ombres, mais également sur les instruments et leurs postures directement auprès de musiciens. Et ainsi fabriquer un matériel unique et sur-mesure dédié à ce projet, afin de recréer cette simulation à la fois crédible et onirique. La Consécration Pouvoir créer l'oeuvre serait déjà une véritable chance, mais l'exposer serait une consécration. Dans le cas où ce voeu se réalise, j'ai également prévu d'enrichir le patrimoine de l'exposition en élargissant au delà du simple orchestre symphonique et du concept de jeu d'ombres (clichés avec de vrais instruments exempts de l'orchestre syphonique, créations conceptuelles, ...)