UMAYA Rwanda

Début de l'histoire... Je m'appelle Anne, je réalise des documentaires et sur l'un de mes projets au Rwanda, j'ai rencontré le Club soroptimiste de Ruhengeri. C'était en mars 2021. Des « Soroptimistes » ? Oui, il s’agit de femmes qui en aident d’autres. Un réseau mondial de solidarité féminine qui veut améliorer les conditions de vie et le statut des femmes par l'éducation et l'autonomisation économique et politique. Le Club soroptimiste de Ruhengeri est une association gérée par 18 femmes fortes rwandaises. Elles ont décidé d'aider les jeunes-filles mères et célibataires à assimiler des métiers et gagner leur indépendance. Reprendre le contrôle de leurs vies fragmentées. Elles organisent des cours de couture mais aussi de mécanique, de soudure, d’hôtellerie ou de fabrication de tuiles. Tous les chemins mènent à leur émancipation et l’habit ne fait pas le moine. Aujourd'hui elles sont 300 à suivre ce programme. Ces femmes m’ont raconté une histoire bouleversante. Celle d’Uwimana, 19 ans. Elle vivait seule avec ses deux enfants dans un abri de fortune. Elle n’avait jamais réussi à collecter les fonds nécessaires pour rajouter une porte et des fenêtres. Exposée à tous les vents et tous les prédateurs, des hommes en profitaient pour se glisser chez elle la nuit et la violer sous son propre toit. Grâce à l’association, Uwimana a comblé les brèches et terminé sa maison. Son corps est marqué au fer rouge mais la voici enfin en sécurité. Une autre embuche se dresse inlassablement devant elle. Uwimana doit travailler aux champs quotidiennement pour pouvoir remplir la marmite. Or, quand elle a ses règles, les vieux habits qu'elle utilise en guise de protection hygiénique ne suffisent pas et elle ne peut plus s'y rendre. Elle ne peut plus répondre à cet impératif vital : manger. Ces jours-là ses enfants ont faim. Les 300 jeunes filles dont s'occupe Soroptimist à Ruhengeri font toutes face au même dilemme qui leur ôte le pain de la bouche. Que pouvons-nous faire ? Comment leur rendre leur indépendance ? Leur dignité. Nous, femmes occidentales privilégiées pour qui ce petit bémol physiologique n’est souvent qu’une formalité, nous voulons offrir à ces autres femmes courageuses un accès élémentaire à l’autonomie. Nous aimerions leur fournir le nécessaire pour que ces quelques jours de parenthèse féminine ne les empêchent plus de travailler ou de cheminer vers leur liberté en apprenant un métier. Aujourd'hui, il existe de nombreuses alternatives aux protections hygiéniques traditionnelles, trop coûteuses pour beaucoup de femmes dans le monde. Ces alternatives ont en prime la vertu d’être plus pratiques, plus écolos et plus confortables. En résumé : des protections hygiéniques durables.