Vivre en collectif a l’image du village d’ « M.H.M. Le lumière »
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/563142/Captura_de_pantalla_2019-01-07_a_la_s__17.10.37-1546877740.png" width="100%" /></p>
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<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/563133/presentation4-1546876074.jpg" width="100%" />Tova: Flora, qui es-tu donc? </p>
<p>Flora: Je suis photographe et illustratrice, élève en dernière année à l’école nationale de photographie d’Arles. J’ai réalisé les aquarelles et la conception graphique du petit livre « MHM le lumière ». Ce projet est né d’un croisement de chemin: je t'ai parlé de mon envie de créer une petite maison d’édition et tu avais ton manuscrit sous le bras. La poésie visuelle de ce texte m’a inspiré ainsi que la recherche d’une utopie. Je voyage depuis de nombreuses années à la rencontre de gens qui ont choisi d’autres modes de vie, plus égalitaires, plus proches de la terre. Je suis curieuse de la façon dont chacun tisse, avec art, sa vie. Sur un fil, entre deux continents, l’Amérique latine; le Mexique et la France, mes aquarelles croisent différentes cultures et une recherche de spiritualité. Mon travail est visible sur la page: <a href="https://floravala.wixsite.com/photo." target="_blank">https://floravala.wixsite.com/photo</a></p>
<p>Flora: et qui es-tu donc, Tova?</p>
<p>Tova: je pratique la littérature et collabore à une coopérative agricole près d’Arles. J’ai publié dans la revue « La Pensée de midi » d’Actes Sud - dont le texte est accessible sur le site CAIRN - et également dans la revue littéraire « L’Autre journal » où j’ai publié un large extrait du « Conte de la Mythomanie ». Sinon, dans un texte qui suit intitulé “ Vivre en collectif ”, je raconte comment je suis arrivé à l’écriture de ce nouveau conte. Et, cela dit simplement, je trouve formidable que tu aies créé des images suffisamment claires et mystérieuses qui donnent une vie nouvelle au texte, un élan chatoyant.</p>
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<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/561880/fleuve-1546087183.jpg" width="100%" /></p>
<p>« Un fleuve le fleuve Imaginaire d'où s'écoule le grand courant d'impatience »</p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/563137/Copia_de_IMG_0002-1546876489.jpg" width="100%" />« Est-ce à l’occasion d’un de ses antiques exercices de respiration conduits au bord du fleuve que les Anciens parmi les plus Anciens s’aperçurent qu’ils étaient devenus totalement libres »</p>
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<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/563138/Copia_de__MG_0989-1546876549.JPG" width="100%" /></p>
<p>« Lui : non moi : oui</p>
<p>A partir de là tu te fais </p>
<p>tout un tas de petites constructions idéalistes »</p>
<p><img alt="" src="https://djxmmoom3injc.cloudfront.net/uploads/project_image/image/563140/Copia_de_tova15-1546876678.jpg" width="100%" /></p>
<h3>Vivre en collectif à l’image du village d’ « M.H.M. Le lumière »</h3>
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<p>Le conte « M.H.M. Le lumière » est d’abord une expérience poétique, littéraire. Il illustre cependant, à sa manière propre, tout mon intérêt et tout mon espoir pour la vie dite en collectif d’inspiration libertaire où toutes les relations humaines – en particulier les décisions prises en commun – tendent le plus possible à l’égalité. Cet intérêt, cet espoir sont principalement fondés sur de nombreuses visites dans les collectifs du Sud Est de la France, ceux du Larzac et des Cévennes et enfin sur deux expériences vécues de vie en collectif : la première sur l’île du Frioul face à Marseille, et la seconde plus récente dans la coopérative européenne de Longo Maï au mas de Granier, dans la région de la Crau, près d’Arles où je continue de collaborer (je m’occupe notamment de l’arrosage des prairies).</p>
<p>La création de la communauté du « Comtadour » par Jean Giono dans les années trente et, plus près de nous, l'expérience de Notre Dame des Landes représentent également de puissantes sources d’inspiration. La plupart de ces collectifs sont situés en zone rurale et l'un des piliers de leur économie et de leur vie est la culture de la terre et toutes les activités qui lui sont associées: conserverie, vente sur les marchés, etc... </p>
<p>Écrire, cultiver la terre, je pense fortement qu’il n’y a aucune opposition entre la culture du sol et l’exercice de la poésie. Pour être plus conséquent, ma pensée, empruntée à la philosophe Simone Weil, est que nous souffrons tous et toutes, terriblement, en premier lieu de la division des savoirs dans nos études, puis de la division du travail – qui la reproduit fidèlement. Or un être humain pleinement épanoui pratique, il me semble, à la fois des activités liées au travail de la terre, et simultanément à l’art et à la science. Évidemment, dans ce contexte, il n’est pas question de fabriquer à nouveau des « spécialistes » dans ces trois domaines, encore moins des « experts ». C’est que cette vision du monde s’inscrit dans une économie « pauvre » (sur le plan matériel), dans la perspective d’une société de la décroissance qui nous fait nous interroger et nous accorder ensemble sur nos véritables besoins. Il me semble que cette vision répond à l’urgence de la situation écologique et politique actuelle.</p>
<p>À rebours, « M.H.M. le lumière » entend participer activement à la constitution d’un imaginaire poétique libertaire en politique ; un imaginaire qui s’incarne notablement dans la vie en commun des « collectifs ».</p>
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<p>En matière de littérature, les aides publiques (en particulier celles du Centre National du Livre) sont destinées à favoriser l’éclosion d’un deuxième ouvrage, autrement dit, après l’édition d’un premier livre. </p>
<p>Or c’est avec l'intention d'adresser une partie des exemplaires de « M.H.M.» chez des éditeurs - en vue d'une édition qui nous permettra d'élargir l'auditoire du conte - que nous demandons un soutien. Nombreux sont les éditeurs qui préfèrent qu’on leur adresse un support papier plutôt qu’un envoi numérique.</p>
<p>L'autre partie de ses cinquante exemplaires sera proposée à la vente lors de lectures-expositions, à savoir des aquarelles sur tissu qui émaillent le petit livre.</p>
<p>Pour l'heure, deux lectures-exposition sont prévues: la première en mars 2019 à la librairie « Regain » de Reillane, dans les Alpes de Haute Provence. Grâce à l’appui de la poétesse Marie Huot, la seconde lecture-exposition se tiendra à la médiathèque d’Arles: le 11 mai.</p>
<p>Nous allons également solliciter une lecture à la librairie marseillaise « Le lièvre de Mars ». </p>
<p>Ceci pour indiquer, que nos cinquante exemplaires seront mis rapidement en circulation.</p>
<p>Dans un esprit d’autonomie, nous relions nous-mêmes nos livres grâce à un cousoir.</p>
<p>Notre idée de départ est de montrer qu'il est possible de réaliser son livre et de le distribuer soi-même, en ne comptant que sur ses propres forces – naturellement à une échelle très modeste – cela sans avoir immédiatement recours aux « professionnels » du livre, et plus précisément en se tenant à l’écart des petits éditeurs spécialisés dans l’auto-édition.</p>
<p>Ainsi que nous venons de l'indiquer, nous cherchons à élargir le lectorat du petit livre. C'est pourquoi nous allons contacter des éditeurs de textes poétiques illustrés. Des éditeurs indépendants cela va de soi, c’est-à-dire, qui ne se compromettent pas avec ces marchands d’armes qui ont largement envahi le monde de l’édition et de la presse en particulier puisque comme le précise André Shiffrin « l’essentiel de ce qui est imprimé en France est désormais sous le contrôle de marchands d’armements (Lagardère/Matra, Dassault) qui dépendent étroitement des commandes de l’état ». </p>
<p>Pour aborder le sujet de manière très concrète, chaque livre – de 93 pages – revient à 20 euros chacun. À elle seule, les impressions chez l'imprimeur absorbent plus de 18 euros par exemplaire.</p>
<p>Naturellement, nous ne comptons pas le temps de création, ni celui de la couture, de la reliure des livres, l'idée n'étant pas de nous offrir une rénumération mais simplement de rentrer dans nos frais. Par conséquent cinquante exemplaires à 20 euros reviennent donc à formuler une aide d'un montant de 1000 euros.</p>