Wayce Upen Foya

Wayce Upen Foya

Auteur indépendant, Streameur coworking, aidez-moi à vivre de mes créations et à les rendre concrètes

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Je voulais écrire un article un peu spécial pour ce démarrage, quelque chose de dynamique et déjanté comme il m'arrive parfois de le faire sur mon site internet – ou, pour les quelques qui auront la référence, comme à l'époque de mon RantBook (par contre, si vous avez la référence, vous me faites peur). La réalité, elle, est un peu différente de ce que j'avais imaginé. Voilà quatre fois que je recommence le texte avec un angle d'attaque différent et aucun ne me convient assez pour que je le garde. Trop fouillis, trop formel, trop de divagations, les raisons pour lesquelles ça ne me plaît pas sont nombreuses, à commencer par le fait qu'il n'ait pas l'esprit que je recherche. Bien sûr, avec pour objectif de créer une forme de newsletter que j'actualiserai tous les trois à quatre jours, je m'attends à ne pas toujours avoir l'inspiration transgressive avec laquelle je monte ces textes un peu aléatoires d'ordinaire ; mais j'aurais cru que l'adrénaline des débuts m'aiderait à produire une belle première entrée dans ce Journal de Bord. Parce que, quand même, c'est la première, on aimerait bien qu'elle soit marquante, cette première. Le plus frustrant c'est que fébrile, je le suis, je l'ai été lors des quelques jours avant l'ouverture du projet, mais apparemment pas au point de déclencher cette envie irrépressible de raconter n'importe quoi de n'importe quelle façon, comme ce peut m'arriver parfois. Donc, puisque mon esprit embrumé refuse de m'offrir une vitrine digne de ce nom pour commencer à bâtir ce qui est peut-être un des chapitres les plus importants de ma vie, nous allons devoir faire le voyage à pied – et je sais que "à pied" peut avoir une connotation positive, mais là, imaginez plutôt la comparaison "à pied plutôt qu'en tant que passagers d'un train inter-dimensionnel sur le point de vous faire vivre le plus beau voyage de votre vie", ça parait tout de suite plus fade, hein ? Par "à pied" j'entends faire le cheminement que je comptais faire de toute manière, passer par les quelques points importants à préciser avant de lancer les hostilités, de façon méthodique, à la limite de l'artificiel. En essayant d'oublier la frustration que ça me procure de ne pas voir les mots couler comme ils devraient. Parce que j'aurais voulu exploser de joie, exulter – bon, là j'en fais peut-être un peu trop, mais justement parce que c'est pas comme ça que je fais d'habitude – en vous parlant du fait que cet espace a beau ne pas être le premier que je crée sur internet, ni même le premier que je consacre à mon écriture, c'est tout de même un premier pas. C'est un premier pas dans le fait de gagner concrètement ma vie via ma passion. Cette précision me paraît indispensable pour vous aider à prendre conscience de ce que ce petit coin d'internet représente. Je n'ai peut-être pas ressenti exactement le même frisson qu'en décidant de créer un site internet dédié à mon univers, ni le même coup de fouet que lorsque j'ai lancé ma chaîne twitch et créé pour la première fois une présence en tant qu'écrivain sur les réseaux, mais ces étapes on beau m'avoir appris à me détendre vis-à-vis de mes projets, elles n'ont pas du tout la même saveur. Pour en revenir au streaming, je gagne certes un peu d'argent grâce à ça, mais c'est un revenu que j'associe avant tout au contenu que j'y produis. Les gens soutiennent pour que les animations – et notamment les sessions de cotravail – continuent, parce qu'elles leur servent. En revanche, ils n'ont pas les clefs de mon écriture. Je veux dire, mes streams sont entièrement indépendants de mes livres. On peut très bien apprécier l'un et pas l'autre ou, dans la situation courante, apprécier l'un sans connaître l'autre (puisque l'autre n'existe pas encore). Ici, c'est différent, car en échange de votre soutien, je n'ai rien d'autre à proposer que ma plume. Ma plume de Journal, quotidienne et peut-être moins intime que celle de mes romans, mais ma plume tout de même. Ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas être là pour soutenir d'autres projets, et c'est bien entendu la raison première de l'existence de ce KissKiss. Toutefois, si vous ne vouliez soutenir que l'écriture de mes romans, ce serait aussi cet endroit qui conviendrait et il n'y en aurait pas de meilleur. Parce qu'ici je m'exprime et parce que je finirai sans-doute par mettre des extraits ou des recherches graphiques qui me sont faites par May, peut-être même que j'irai jusqu'à évoquer ou parler – décrire ?! – des projets bien avant leur éventuelle sortie. Je n'aime pas le terme "rendre des comptes" parce que, pour être franc, je crois que déblatérer pendant des heures sur des projets que je ne suis même pas sûr d'avoir le temps de faire naître un jour me fait bien rire aussi, mais quitte à me sentir un devoir d'information à toutes les personnes qui me soutiendront en ces lieux, il me faudra bien évoquer à un moment ou un autre les résumés sur lesquels j'avance quand je n'ai plus d'inspiration ou les immenses sagas interminables que je me sens presque incapable de débuter. Voilà ce que vous trouverez ici, le premier lieu entièrement dédié à mon esprit créatif. Pour le coup, c'est bien une première, et ça, ça mérite un peu de fébrilité. Le second point qu'il m'a semblé important d'évoquer avec vous est un peu plus terre à terre. Il concerne les paliers. Pour les plus habitués d'entre vous de ce genre de plateformes, vous le savez, il est possible de proposer plusieurs paliers de soutien avec des montants croissants et des contreparties toujours plus exclusives les unes que les autres. C'est aussi ce que j'avais prévu de faire de mon côté. Car, autant l'idée de lancer une financement participatif ne m'avait jamais traversé l'esprit en plus d'un an et demie d'écriture à plein temps, autant lorsqu'elle s'est imposée à moi il ne m'a pas fallu plus de deux jours pour être au clair sur ce que je voulais. Le Journal de Bord et les extraits de textes m'ont semblés assez évidents en eux-mêmes, puis se sont rajoutés poèmes et nouvelles. Un poème par semaine, une nouvelle par mois, qui peuvent sembler être une grosse quantité de travail supplémentaire, d'autant plus en sachant que j'ai eu du mal à tenir le rythme, mais qui m'ont paru le strict minimum compte tenu des paliers que j'imaginais. Bien entendu, la philosophie des sites comme celui-ci est avant tout de soutenir les projets publiques, et donc de ne pas les compromettre avec trop de contreparties privées. Certains créateurs font même le choix de réduire celles-ci au minimum, voire de les nullifier, et c'est une question qui s'est posée – et qui a plus ou moins à voir avec l'état actuel des choses, mais j'y reviens. Toutefois, ces propositions m'ont semblé pertinentes dans mon cas pour deux raisons : d'abord, ce sont des exercices que je voulais déjà m'imposer avant, KissKiss ou pas. Seulement, sans en faire une obligation, je les ai toujours repoussés pour prioriser des projets plus concrets – car quelles que soient mes ventes une fois un livre publié, celui-ci aura toujours plus de chances de me permettre de vivre de mon écriture qu'une nouvelle ou un poème, pour lesquels il faut des recueils, longs et fastidieux à mettre en place. En faire une contrepartie était donc l'occasion de prendre plus au sérieux ces activités en leur associant un véritable but, lié au fait de vivre de l'écriture. L'autre raison, en fait une extension de la première, c'est que ces exercices peuvent paraître anodins, mais ils font partie, je pense, des voies à travers lesquelles un auteur peut améliorer son écriture, plume et scénarisation. Je sais que j'en ai besoin, et le fait de leur avoir trouvé une raison d'être m'aidera à ne pas culpabiliser lorsque j'y travaille plutôt que sur un roman. Au final, tout se goupillait parfaitement : les gens qui participaient au KissKiss obtenaient une petit contrepartie, tandis que moi je travaillais mon écriture, avec un peu moins de pression et un peu plus de liberté. Alors pourquoi nous retrouvons-nous dans une situation où il n'existe qu'un seul palier, celui du Journal de Bord ? La réponse est aussi simple que décevante : j'ai fait des essais, et je n'ai pas réussi à suivre la cadence. Déjà, ces essais sont une des raisons pour lesquelles je suis moins angoissé à l'idée d'ouvrir cette page. Il y a deux mois, quand je les ai débutés, je savais que c'était à blanc, et pourtant j'étais déjà une montagne de stress. Je n'ose pas imaginer ce que ça aurait donné si j'avais vraiment ouvert la page à ce moment-là. Mais le plus important dans cette histoire, ce qui a retenu votre attention : j'ai échoué. Disons, pour limiter le mélodrame, que je me suis à moitié planté. La partie rassurante de cette expérience, c'est que tenir le rythme du KissKiss complet (avec Journal, extraits, poèmes, nouvelles) semble faisable en parallèle de mes autres activités. En revanche, me lancer dans la fabrication de toutes mes contreparties à la fois aurait été synonyme d'apocalypse. Car tout ça vient chambouler une routine pour le moment bien établie, et le fait trop vite et trop fort. J'ai été malade pendant plusieurs semaines, et pendant cette période, incapable de produire tout le contenu que j'avais programmé, je n'ai pas su ce que je devais faire en priorité. De là, j'ai commencé à m'emmêler les pinceaux, à prendre du retard à droite ou à gauche. Au bout d'un moment, je suis arrivé à un point de non-retour où, si j'avais eu le KissKiss à gérer, je n'aurais tout simplement pas livré certaines contreparties attendues. C'est hors-de-question, déjà parce que je trouve ça malhonnête de promettre quelque chose dans le vide, mais surtout parce que c'est une telle source d'anxiété pour moi que de toute façon ça tuerait mon élan pour faire quoi que ce soit d'autre. Ma conclusion sur cette expérience a été la suivante : tous ces paliers étaient faisables, mais ils n'appartenaient pas à ma routine, à mes réflexes d'écriture, qui leur auraient permis de dépasser les moments de frictions que j'ai eus. Ce sont des exercices nouveaux pour moi, et comme chaque fois qu'on se lance dans un nouveau projet, il faut un certain temps pour en apprivoiser les codes et être à l'aise ; pour qu'ils deviennent une routine et ne perturbent plus l'équilibre de l'emploi du temps. C'est ce que je compte faire. Je vais faire du Journal de Bord un automatisme (dans le bon sens du terme), et lorsque je considèrerai que je maîtrise celui-ci, qu'il fait partie de ma routine, je pourrai introduire une nouvelle perturbation, le temps de l'apprivoiser, et de recommencer ; pour un jour arriver à la composition du KissKiss telle que je l'envisageais dès le départ. Je n'ai aucune idée du temps que ça va prendre, et j'ai conscience que ce fonctionnement réduit beaucoup les options de soutien ; mais j'avais bien trop peur de promettre mons et merveilles et d'être incapable de tenir mes promesses. Parce que je me connais, et j'ai souvent les yeux plus gros que le ventre. Si j'avais lancé la page complète dès le début, je me serais planté en beauté, donc je prendrai d'autant plus de précautions que cela m'a déjà sauvé. Mon ambition de créer une page complète avec tous les paliers et tout le contenu – qui, comme je l'ai dit, me sera aussi bénéfique à moi – n'en est pas atténuée. J'ai juste le souhait de faire les choses correctement et dans l'ordre. Cette deuxième sous-conclusion signe donc la fin de notre premier Journal de Bord. Je le numérote #0 car il sera publique sur la page et il s'agit plus d'une présentation/d'un résumé du projet et de sa création que d'une entrée du Journal (même si l'article coche toutes les cases éligibles). Toujours un peu frustré qu'il n'ait pas l'enrobage que je lui souhaitais, j'ai au moins pu revenir sur les deux choses qui me paraissaient marquantes autour du projet. J'espère que l'inspiration sera au rendez-vous pour les prochains articles. À partir de maintenant, je m'attèle donc à rédiger les entrées du Journal qui seront destinées aux contributeurs, tout en gardant les informations majeures (sortie d'un livre, début d'un gros projet) publiques. J'espère que le contenu sera à la hauteur de vos attentes, mais surtout, merci pour votre soutien. Sur ce, Belle Lune, Wayce Upen Foya