En quelques sortes, je peux dire que je dois ma vocation pour les rapaces nocturnes à mon Grand-père...

Décédé lorsque j'avais 6 ans, cet homme brillant, polyglotte (8 langues à son actif), franc-maçon et dignitaire dans la loge maçonnique de Tours, avait de plus un talent avéré pour l'observation qu'il traduisait en dessins et en sculptures...

Un de ses sujets étaient les différents animaux, dont les oiseaux de proie qu'il allait "croquer" à la ménagerie du jardin des Plantes à Paris...

Pourtant une série de l'un ses sujets préférés a bercé mon enfance et fasciné ma jeunesse, sa chouette Hulotte...

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Oui, oui, vous avez bien lu "SA" chouette Hulotte, "Lulu", un oisillon de Hulotte qu'il avait recueilli et élevé...dans son appartement de la rue Notre Dame des Champs, Paris VIème... vers 1930... la chouette dormait dans une volière installée dans le salon et le soir, ma grand-mère protégeait les meubles des fientes avec des papiers journaux et mon Grand-père laissait sa chouette évoluer librement dans le grand appartement...

Nourrie aux souris achetées chez les grainetiers des quais de la Seine, cette chouette a partagé le quotidien de la maisonnée de mon père durant de nombreuses années et de ce fait, fut représentée sous toutes les coutures!

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mais voici ce qui a enflammé l’imaginaire de mon enfance =

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cette représentation en bronze, taille réelle, qui trônait sur notre cheminée et la sale gosse que j'étais, disant :

"Dis papa, quand tu seras mort, je pourrai avoir la chouette?"

Mon défunt père a tenu parole car il m'a effectivement légué la précieuse Lulu, ainsi que les représentations d'étude en glaise et en plâtre que mon grand-père avait réalisé avant de se lancer dans le bronze...

Forte de ce lien si particulier avec les chouettes Hulottes, lorsqu'en 2004, le centre de soin UNCS de Bidache fermant ses portes nous demande d'accueillir un couple de chouettes Hulottes "Bonnie " et "Clyde" , je saute sur l'occasion!

Trop heureuse d'accueillir nos 1ères Hulottes!

(Ce n'est pas notre couple en photo, mais comme celles-là, Bonnie était rousse et Clyde gris)

Les années passent, Bonnie paradait comme une malade mais rien ne sortait de ce couple... Saisie d'un doute raisonnable, j'envoie des plumes au labo pour un sexage ADN et Oups!!! la boulette..., bien avant le mariage pour tous, nous avions un couple très gai!!!

je me mis donc en quête d'une demoiselle pour la " Bonnie-qui-était-en-fait-un-Bonnie-Prince-Charlie" mais voilà, toute commune que soit la chouette Hulotte dans nos forêts, elle ne l'est pas du tout en captivité, peu la reproduisent ou ne parviennent à la reproduire et à les élever...

Et puis le destin frappe à ma porte lorsque que début d'année 2008, le Puy du Fou nous appelle, ils ont à placer des oiseaux en provenance du centre de soin UNCS de Nantes (oiseaux jugés pour diverses raisons inaptes à reprendre la vie sauvage) et parmi ce lot, une femelle (dûment sexée) de chouette Hulotte...

Quelle chance!!! aussitôt nous mettons la jeune "Mystère" en présence d'un très fougueux Bonnie et durant 1 bonne semaine, il lui fait une cour effrénée... à tel point qu'il nous fait une crise cardiaque!

Quelle déveine! Nous voici donc avec une veuve éplorée à quelques temps de pondre ses œufs...

Un de nos confrères suggère alors de lui présenter le vieux Clyde, qui totalise alors 17ans de vie captive (nous ne savons pas quel âge il avait en arrivant au centre de soins de Bidache)

Un vieux beau de 1991 avec une petite jeunette de 2007???? Bah, ça s'est déjà vu!!!

Bien que très discret dans ses parades nuptiales, notre vieux Clyde séduisit la belle et le 1er avril 2008...

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...encouragée depuis 3 jours par mes "Teewit !Teewit ! Teewit !!!" chantés au dessus de mon éclosoir,

le seul œuf fécondé de cette ponte de 3 s'est enfin ouvert le 1er avril à minuit moins le quart,...

Ainsi est née ma toute 1ère chouette Hulotte, qui ne pouvait recevoir un autre nom que Lulu, en hommage à cet autre Lulu, né près d'un un siècle plus tôt dans les bois parisiens...

NB = Effectivement, la chaîne des œufs était déjà commencé à la mort de Bonnie et le sperme du père ne peut féconder un œuf qu'avant la formation de la coquille, donc, Clyde, rentré en piste sur le tard, n'a fécondé que le dernier œuf...

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Voici Lulu, une fois séchée, qui visite la balance pour sa toute 1ère pesée!!!

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Et Lulu, quelques années plus tard, faisant le beau, lors d'un shooting photo!!!

Notre vieux Clyde s'est éteint en décembre 2015, après 24 ans de vie en captivité..

Il est le père d'une nombreuse descendance, nous ayant offert environ 5 à 7 jeunes Hulottes par an entre 2009 à 2013,...

Mais l'âge avancé venant, 2014 et 2015 n'ont vu naitre qu'un seul bébé Hulotte...

Le plus triste est que nous recherchons, mais sans succès à ce jour, un mâle de chouette Hulotte né en captivité à offrir à Mystère qui a tristement couvé de longues semaines 4 œufs clairs au printemps dernier... :'(

"Aidez à financer 4 volières pour offrir à 4 couples de rapaces un petit nid d'amour !"