Une nuit anuit.

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A privatif. Une nuit blanche. Je sais pourquoi, je relis cette couleur, je croyais les connaître ces nuits vides de sens, elles en sont pleines aujourd'hui. Elles me parlent, se racontent.

J'entends le murmure de la machine. Moi.

La maison s'éveille doucement, des petites têtes blondes. L'une après l'autre. Départ d'école d'une journée normale ou rien de surprenant ne se passe. Gazouillis, habitudes, tartines, lait bu goulûment. Je pense à mon neveu qui a mal souvent après avoir englouti son "lait du matin". Elliot et moi ne prenons rien ou plutôt si, je réveille de sa nuit fraiche l'un des avocats mécontents de la veille. Il est en pleine forme et m'a pardonné.

Les chevaux sont dehors. C'est Antoine qui remarque le pneu avant à plat. On est parti pour une petite heure de délai.

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Marcelle vient jeter un œil.

Jean Louis nous prêter un bras. Et nous donner un peu d'huile avé l'accent.

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Ça glisse tout de suite mieux la chaîne. Elliot est vidé. Je remplace deux rayons sur la 72 pendant qu'il s'occupe de devant. Elliot a les yeux de l'Elliot qui va être moins là, fatigué.

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On remonte la roue en inversant une rondelle. Faux départ. Redémontage de la roue. Un rayon en a profité pour s'exprimer à l'avant. Cassé. Cela commence à ressembler à une équipe de Formule 1. Le retard s'entasse.

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On est parti.

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Enfin. La ville dégage, on n'est pas bien dans les villes.

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Rien n'est fait pour nous. Nous ne sommes pas fait pour y vivre. Y survivre. Pas plus que les autres d'ailleurs.

Dès l'espace, dès le retour à la nature, dès l'extirpement de cette gangue, une formidable énergie se met à nous ensèver. Les chevaux farandolent, le vent se cesse, rouspète à peine caché derrière la haie. Le vent qui n'avait eu jusqu'à maintenant que de cesse de nous harceler, venir et revenir et surtout par devant, il se couche, il se tapit il devient un tapis sur lequel nous glissons. Les batteries se mettent à marcher à l'envers, nous fabriquons de l'énergie. Le temps se décontracte, les horaires s'annoncent tenus. Elliot rayonne.

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Retrouvailles. Nous rions à gorge déployée. La Camargue nous fait une haie d'honneur, de pins, de rizières, de zones plates. Les vélos et leurs cousins les vélos à assistance électrique se méfient des zones vallonnées. Là on est sur de l'ultra plat.

Les flamands roses sont passés à la machine, ils sont flambants blancs.

Le temps libéré me permet de découvrir que le soleil n'est pas où il devrait être. Arles non plus. Erreur gigantesque de planification qui va nous mener inexorablement vers ce qui suit. Nous faisons route au plein Sud, au lieu de l'Est. Nous nous sommes fourvoyés à 90 degrés de la trajectoire idéale. Les kilomètres à payer vont jeter par terre notre savant grapillage. C'est ce que Thierry appelle la douche écossaise.

On arrive dans une zone archi touristique. Avec ses deux populaces, les locaux excédés et les souilleurs de plage. Ces choses qui enflent de façon désordonnée à l'été.

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Les batteries sont en charge. Je pars à la cueillette de fruits locaux. Ne pas confondre locaux et low cost. Plumé le Tanguy. Bjorn Borg nous manque avec son drakkar de crues beautés.

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La croisière prend son sens étymologique. La rue du bac.

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La traversée du Rhône,

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Avec Richard,

La Croisière crue, c'est 600 Kilomètres à vélo, en trois jours, pour livrer...un pot de miel !