Reconstitution d'un atelier de cartographe

Comment Mercator a-t-il dessiné ses cartes ? Quels instruments de mesure étaient disponibles au 16ème siècle ? Comment les navigateurs ont-t-ils fait le relevé des côtes qu’ils découvraient ? Etait-il possible de mesurer le relief d’un pays ? Quelles techniques de gravure Mercator et Hondius ont-ils utilisé ? Quels ont été les progrès de la cartographie après leur époque ? Comment fait-on une carte aujourd’hui ? De Mercator à Google Maps, en 2021 la bibliothèque explorera l’histoire de la cartographie à travers une exposition. Nous souhaitons y présenter la reconstitution de l’atelier d’un cartographe du 16è siècle, pour que chaque visiteur puisse se représenter la façon dont travaillait Mercator. Cela implique notamment les éléments suivant:

- Repérage des instruments et outils anciens nécessaires (globes, compas, astrolabes, sphères armillaires etc.)

- Transport des objets jusqu’à la bibliothèque

- Assurance pendant le temps de l’exposition

- Scénographie de l’installation

Vous aussi soutenez le projet et aidez-nous à remonter le temps jusqu’à l’atelier de Mercator !

Qui donc est Mercator ?

Représenter le monde sphérique sous la forme d'une carte plate: telle est la prouesse de Gérard Mercator (1512-1594), géographe flamand de la Renaissance. C'est à lui que nous devons l'invention de la projection de Mercator, qui sert de base aujourd'hui à la plupart des cartes que nous voyons. Elle répond à un problème simple: représenter à plat un monde sphérique.

Année après année, sans jamais quitter l'Europe du Nord, Mercator a accumulé une incroyable documentation sur le monde tel qu'il se découvre peu à peu au fil du 16e siècle: il se procure les livres écrits au retour des grands voyages de découverte, et entretient une correspondance suivie avec les autres géographes d'Europe. Sa bibliothèque, vendue après sa mort, comptait plus de mille ouvrages, un nombre considérable pour l'époque, seulement 150 ans après l'invention de l'imprimerie.

Grand savant, Gérard Mercator est aussi un artisan, et notamment un graveur virtuose. A partir des renseignements qu'il recueille, il grave sur des plaques de cuivre (une technique développée au siècle précédent et qui permet d'imprimer des images très précises) des cartes géographiques correspondant à l'état actuel des connaissances sur le monde. Chaque plaque permet ensuite d'imprimer quelques centaines de cartes.

L'origine de l'Atlas

Dans les dernières années de sa vie, Mercator forme le projet de rassembler l’ensemble de ses cartes en une seule publication. ll intitule ce recueil Atlas, ou méditation cosmographique sur la fabrication du monde, et les choses telles qu'elles sont fabriquées, et rédige une préface qui cherche à retracer l'histoire du monde depuis son origine.

Il choisit pour illustrer la page de titre une image du Titan Atlas, roi de Mauritanie, qu'il considère comme le premier géographe. A partir de cette page de titre, le mot "atlas" a ensuite pris le sens d'un recueil de cartes.

Qui est Hondius ?

Mercator meurt en 1594 sans être parvenu à publier son atlas. Sa famille, pressée de dettes, achève rapidement le travail pour publier quatre mois plus tard le premier "atlas" de l'Histoire. Contrairement à leurs attentes, le succès commercial n'est pas immédiat: l'Atlas est incomplet, et un autre recueil de cartes publié trente ans plus tôt (le Théâtre du globe terrestre, d'Abraham Ortelius) connaît à l'époque un très grand succès.

En 1604, la famille de Mercator est contrainte de vendre les plaques de cuivre à un autre graveur, Jodocus Hondius, qui va faire de l'Atlas un succès commercial. En effet, les cartes dessinées par Mercator font rapidement leurs preuves auprès des navigateurs, car le système de projection utilisé rend la navigation beaucoup plus simple et plus fiable.

Hondius, qui se présente principalement comme l'éditeur, laissant à Mercator le crédit de la cartographie, produira de nombreuses rééditions de l'Atlas. Peu à peu, il l'augmente de nouvelles cartes complétant, puis corrigeant celles de Mercator au fil des découvertes du XVIIè siècle. Le texte lui-même est traduit dans toutes les langues européennes, ainsi qu'en turc, ce qui montre l'incroyable diffusion de l'Atlas. Il ajoute une gravure le représentant avec Mercator (bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés!).

Comment ces cartes nous sont-elles parvenues ?

La bibliothèque de Bordeaux conserve une précieuse collection d'environ 3 500 cartes et atlas, dont la moitié date des 17e et 18e siècles. La plupart sont arrivées à la bibliothèque au moment de la Révolution Française, qui ordonne la saisie des biens du clergé et des nobles émigrés. On y trouve bien sûr des plans de Bordeaux et des cartes de la région, mais aussi tous les grands atlas de ces époques, parmi lesquels ces Atlas Mercator-Hondius. Pour l'un d'entre eux, l'ensemble des cartes ont été colorées à la main, ce qui en fait un document unique et magnifique!

La restauration: pourquoi et comment?

Près de quatre siècles après leur édition, ces deux atlas sont aujourd'hui en très mauvais état. L'un, provenant du couvent des minimes, a conservé sa reliure ancienne, mais le corps d'ouvrage est très abîmé. Cette reliure ancienne sera conservée, avec réparation des pages déchirées.

L'autre (en deux volumes) a été restauré au 19e siècle. Cependant, la reliure reçue à cette époque, trop fragile, est désormais entièrement détruite.

Après réparation du papier et reprise des coutures, il recevra une nouvelle reliure

Le coût total de ces deux restaurations s'élève à 9000 euros, avec un appel au dons de 6000 euros.

Création de parcours d'accueil de classes

De la maternelle à la terminale, la bibliothèque accueille chaque année plus de 600 classes, pour un atelier, une visite, une lecture… ou une découverte des collections patrimoniales. A la demande de leur enseignant, les élèves sont accueillis à la bibliothèque, où ils ont l’occasion de visiter les réserves de livres anciens, et de découvrir une sélection de nos trésors liés au sujet qu’ils étudient.

La restauration des atlas Mercator-Hondius étant assurée, nous souhaitons les intégrer à un nouveau parcours d’accueil pour les classes autour de la géographie. Cela implique :

-          Un gros travail de recherche dans les 500 000 livres de la collection ancienne, pour trouver les documents les plus spectaculaires et les plus parlant
-          Un travail de documentation pour étudier chaque document et pouvoir présenter ce qu’il a de particulier
-          La conception d’un atelier, ou d’exercices ludiques pour accompagner la présentation et permettre une meilleure assimilation de ce qui est présenté
-          Une adaptation du parcours pour chaque niveau scolaire
-          Une adaptation du parcours pour les élèves en situation de handicap
-          Une déclinaison « mobile » de ce parcours, de façon à pouvoir au besoin le présenter dans les bibliothèques de quartier du réseau ou dans les autres bibliothèques de la métropole

Vous aussi, soutenez le projet et offrez aux élèves de la métropole bordelaise une découverte de la géographie comme ils ne l’ont jamais vue !

Pourquoi soutenir le projet?

En nous aidant à financer la restauration de ces atlas, vous avez la possibilité de sauver un trésor du patrimoine bordelais: deux documents précieux, qui vont pouvoir à nouveau être montrés au public, alors qu'ils sont actuellement totalement inutilisables. Ils pourront également être exposés, numérisés, prêtés à d’autres institutions et reprendre ainsi leur voyage.

Offrez une nouvelle jeunesse aux Atlas Mercator-Hondius, grâce aux techniques actuelles de restauration qui leur permettront de survivre aux 400 prochaines années!

Ils soutiennent déjà le projet

Sauvons les Atlas de Mercator et Hondius

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