Projections (recueil de poésie)

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Project visual Projections (recueil de poésie)
Successful
30
Contributions
17/08/2018
End date
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101 %

The publications

<p><strong>La pénombre se jette droit dans notre monde</strong></p> <p><strong>Et déjà le jour devient nuit</strong></p> <p><strong>Le jeu touche à sa fin et les étoiles grondent</strong></p> <p><strong>Le Soleil quitte les lieux, ravi</strong></p> <p><strong>Rayonnant, resplendissant de feu</strong></p> <p><strong>Heureux d’avoir servi le temps</strong></p> <p><strong>Serein, il reviendra demain ; peut-être,</strong></p> <p><strong>Il nous laisse à nos rêves de conquête</strong></p> <p><strong>Sur l’océan, sur l’Histoire et sur le Néant</strong></p> <p><strong>Le crépuscule crie</strong></p> <p><strong>Les rayons qui s’évadent</strong></p> <p><strong>Marquant les nuages…</strong></p> <p><strong>Eclairent mon oubli.</strong></p> <p><strong>La nuit tombe et la drogue grimpe</strong></p> <p><strong>Les esprits sont en pièce</strong></p> <p><strong>Et les corps qui se dressent</strong></p> <p><strong>En un seul instant simple</strong></p> <p><strong>Façonnent la danse de la noirceur même.</strong></p> <p><strong>C’est terminé, le jour se voile</strong></p> <p><strong>La lumière met les voiles</strong></p> <p><strong>Et je reste ici</strong></p> <p><strong>Entre les cris, les rires et la musique.</strong></p> <p><strong>La fin d’une ère.</strong></p> <p><strong>La fin d’un voyage à court terme.</strong></p> <p><strong>La fin de ma jeunesse dingue…</strong></p> <p><strong>La fin de mes prières de gosse</strong></p> <p><strong>Et des entorses au règlement</strong></p> <p><strong>La fin de cette écorce que l’on appelle l’enfance. </strong></p>
<p><em>Quand est venue la fin de la longue saison</em></p> <p><em>Des guerres pures, des êtres injustes et de Junon</em></p> <p><em>Les paupières incrustées d'étoiles sans lumières</em></p> <p><em>S'ouvrent rapidement sur des coups de tonnerre</em></p> <p> </p> <p><em>La couverture noire ne s'est pas retirée</em></p> <p><em>Les hommes crient et fêtent à deux pas dans la rue</em></p> <p><em>En s'éloignant ils lancent, comme des artificiers</em></p> <p><em>Des trompes en feu de joie d'une année disparue</em></p> <p> </p> <p><em>La jeune fille aux paupières a quitté sans vouloir</em></p> <p><em>L'enfoui, soucieuse, aux inconnus dérisoires</em></p> <p><em>Et... ne peut replonger dans l'extase immobile</em></p> <p><em>De l'esprit, mi-mort, puis myosotis sensible</em></p> <p> </p> <p><em>Elle leva tout son corps</em></p> <p><em>Le ciel sous les vitres est bleu imaginaire</em></p> <p><em>Celui d'un soleil las de la nuit indolore</em></p> <p><em>Dessous, point de nuages aux bosses de dromadaires</em></p> <p> </p> <p><em>Debout, elle allait presque nue, de blanc, sortir</em></p> <p><em>Dans Paris encore endormi sur ses vils sourires</em></p> <p><em>Les pavés claquaient sous les talons droits et secs</em></p> <p><em>Le vent chauffait, lissant, les souvenirs d'échecs</em></p> <p> </p> <p><em>Le quartier Saint-Victor sans grande pompe descendait</em></p> <p><em>Les passages vides étaient le bonheur qui murmurait</em></p> <p><em>Bientôt, la jeune fille verra le fleuve connu</em></p> <p><em>Mais en arrivant devant le Pont de Sully, la Seine avait disparu.</em></p> <p> </p> <p><em>La déesse gauloise, grise ou bleue en ce cas</em></p> <p><em>Portait une robe rouge comme les lèvres pleines</em></p> <p><em>Et les grosses gouttent comme des poings d'éclats</em></p> <p><em>Glissaient sur leurs propres vagues de vent venu des plaines</em></p> <p> </p> <p><em>En se frottant les yeux, elle ne vit pas l'eau</em></p> <p><em>Aux pieds de l'île Saint-Louis, point de barque, point de flot</em></p> <p><em>Rien qu'un champ de fleurs rouges, de coquelicots</em></p> <p> </p> <p><em>Elle plongea, folle de cette orgie végétale</em></p> <p><em>Eprouva la joie de se perdre dans ce dédale</em></p> <p><em>Et prit la seule rose, la fleur huit pétales…</em></p> <p> </p> <p><em>"La Seine a disparu", extrait de Projections.</em></p> <p> </p> <p><em>Illustration de Elise Moussally </em></p> <p> </p> <p><img alt="Partie_iii-1532353942" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/533141/PARTIE_III-1532353942.jpg"></p>
<p> </p> <p><strong>Le tocsin résonne si peu</strong></p> <p><strong>Les songes demeurent douloureux</strong></p> <p><strong>La grande armée de rage</strong></p> <p><strong>Les plaines et le ciel pâles et dénudés</strong></p> <p><strong>Jamais ne dégagent</strong></p> <p><strong>Les reines de la volonté</strong></p> <p><strong>Jamais ne s'engagent</strong></p> <p><strong><em> </em></strong></p> <p><strong>Nuage lourd et malicieux</strong></p> <p><strong>Cataracte douce et bienheureuse</strong></p> <p><strong>De deux côtés la gravité</strong></p> <p><strong>Se joue de toi, joyeux cloué</strong></p> <p><strong>Retourne-toi, encore et encore</strong></p> <p><strong>Reste dans le noir jusqu'à la mort</strong></p> <p><strong>Admirer de ne rien voir</strong></p> <p><strong>Fuir jusqu'à la gloire</strong></p> <p><strong>Il n'y a rien à oublier</strong></p> <p><strong>Dors dans les bras de l'éternité.</strong></p> <p><strong>"Réveil", extrait de <em>Projections</em>.</strong></p> <p><em><strong>Illustration de Elise Moussally </strong></em><img alt="Partie_ii-1531830563" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/532415/PARTIE_II-1531830563.jpg"></p>
<p><strong>Caresse subtile de ton doigt invisible</strong></p> <p><strong>Au creux de ton sein dessiné par la terre</strong></p> <p><strong>Allongé parmi tous ces poils verts</strong></p> <p><strong>Les yeux mi-clos je contemple ton dôme indestructible</strong></p> <p> </p> <p><strong>La nuit qui se pose et repose les âmes</strong></p> <p><strong>S’abat sur la vallée et sur nos dos cassés</strong></p> <p><strong>Je contemple, harassé, le temple du passé</strong></p> <p><strong>Lui qui garde les morts et fuit le macadam.</strong></p> <p> </p> <p><strong>La ligne évaporeuse mi- bleue, mi- symbole</strong></p> <p><strong>Nous contemple ; nous les pèlerins fuyant les cymbales</strong></p> <p><strong>Sous les feuilles du cyprès qui presque s’envolent…</strong></p> <p> </p> <p><strong>Et…la lune nous fixe et brille sans merci</strong></p> <p><strong>Dans l’encre ravagée du ciel dégagé</strong></p> <p><strong>O toi qui m’a créé, oui je te remercie.</strong></p> <p> <strong>Soleil,</strong></p> <p> </p> <p><strong>Nous ne nous lassons pas de toi</strong></p> <p><strong>Astre flamboyant</strong></p> <p><strong>Malgré tes flammes dures mais douces qui nous lèchent</strong></p> <p><strong>Tu cries et nous englobe, et tu trimes au couchant</strong></p> <p><strong>Pourtant avec toi notre muse se dessèche…</strong></p> <p> </p> <p><strong>Le bâton compagnon</strong></p> <p><strong>Frappe la terre</strong></p> <p><strong>Eloigne les vipères</strong></p> <p><strong>Et se place en repère</strong></p> <p><strong>Il supporte le poids de mon sac</strong></p> <p><strong>Il supporte celui de mon courage</strong></p> <p> </p> <p><strong>Taillé par la forêt</strong></p> <p><strong>Et rongé par l’opinel</strong></p> <p> </p> <p><strong>Il subit autant que moi</strong></p> <p><strong>Et pourtant dors dehors</strong></p> <p><strong>Taillé à notre effigie</strong></p> <p><strong>Il éloigne les mauvais sorts</strong></p> <p> </p> <p><strong>J’écrase dans le flot d’herbe fraîche</strong></p> <p><strong>Ma dernière cigarette</strong></p> <p><strong>Sanctuaire de fumée</strong></p> <p><strong>Qui dans la terre fondera sa nouvelle crèche…</strong></p> <p> </p> <p><strong>"Autour", extrait de <em>Projections.</em></strong></p>
<p><em><strong>Amère lancinante aux petites pattes</strong></em></p> <p><em><strong>Tu grimpes ces si grandes collines, armée</strong></em></p> <p><em><strong>De ta fougue et de foi, mi-écarlate</strong></em></p> <p><em><strong>En tes semblables, illumine cet été</strong></em></p> <p><em><strong>A parcourir ce désert vertical</strong></em></p> <p><em><strong>Parfois allongé, ses poils cramés</strong></em></p> <p><em><strong>Ses talus rougis, et son eau si sale…</strong></em></p> <p><em><strong>Ta tête tourne, tu perds prise, mal accrochée</strong></em></p> <p><em><strong>Et dans ta chute de frêle plume</strong></em></p> <p><em><strong>Tu vois, incapable, ton hexagone de mouvement</strong></em></p> <p><em><strong>Aux douze articulations couleur d'enclume,</strong></em></p> <p><em><strong>Se mouvoir, et disparaître le firmament</strong></em></p> <p><em><strong>Mais les doux bûchers te rattrapent</strong></em></p> <p><em><strong>Et tu reprends ton héroïque ascension</strong></em></p> <p><em><strong>Vers le ressaut si haut, qui devient si vite une ravine qui te happe.</strong></em></p> <p><em><strong> </strong></em></p> <p><em><strong>Comme une catapulte de granit</strong></em></p> <p><em><strong>Je te balance de mon doigt</strong></em></p> <p><em><strong>Tout à haut, là-haut, si vite</strong></em></p> <p><em><strong>Mais je souris, car tu as encore de l'espoir.</strong></em></p> <p> </p> <p><strong>"L'alpiniste minuscule", extrait de </strong><em><strong>Projections</strong></em></p>
<p><img alt="Assets" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/assets/"></p> <p><strong>Les cieux se lèvent et déjà</strong></p> <p><strong>Je vois s’annoncer des mondes.</strong></p> <p><strong>Un échafaudage est là,</strong></p> <p><strong>Et la construction commence</strong></p> <p><strong>Le bois, les métaux se fondent,</strong></p> <p><strong>Érigent</strong><strong> une autre cadence.</strong></p> <p> </p> <p><strong>Un sens dans tout ça prend forme</strong></p> <p><strong>Et naît une autre existence !</strong></p> <p><strong>Tout se pense et se transforme ;</strong></p> <p><strong>L’encre efface le papier</strong></p> <p><strong>Trace un trait, fuit le silence !</strong></p> <p><strong>Mes projets sont édifiés.</strong></p> <p> </p> <p><strong>Je ne lâcherai jamais</strong></p> <p><strong>La plume, ni l’encrier !</strong></p> <p><strong>Les mots que je soutiendrai</strong></p> <p><strong>Germent en moi et s’organisent</strong></p> <p><strong>Je suis prêt à les crier</strong></p> <p><strong>Pour qu’ils vivent et s’éternisent.</strong></p> <p> </p> <p><strong>L’aube approche et le soleil</strong></p> <p><strong>Brille dans son ascension</strong></p> <p><strong>C’est comme un feu qui s’éveille</strong></p> <p><strong>Un brasier joyeux de vivre,</strong></p> <p><strong>Monte en moi l’excitation</strong></p> <p><strong>Du trajet qu’il me faut suivre.</strong></p> <p> </p> <p><strong>Je m’acharne à préparer</strong></p> <p><strong>L’œuvre qui va me survivre</strong></p> <p><strong>Ma passion est d’arpenter</strong></p> <p><strong>Des chemins, des théories</strong></p> <p><strong>Sur cette vie qui m’enivre</strong></p> <p><strong>La graver jusqu’à l’oubli</strong></p> <p> </p> <p><strong>C’est la folie qui m’anime.</strong></p> <p> </p> <p><strong>"L'aube", extrait de <em>Projections</em>.</strong></p>