Combien de vos amis, proches et connaissances se revendiquent-ils aujourd’hui « entrepreneurs » ? Réaliser ce genre de sondage dans notre entourage est souvent bluffant car nous sommes entourés de beaucoup d’entrepreneurs en herbe! Ce statut est devenu une classe socio-économique à part entière : il y a ceux qui entreprennent, et il y a les autres…

Grâce à un matraquage médiatique et politique, l’entrepreneur est devenu le chevalier blanc de notre société, défiant la vieille aristocratie économique insuffisamment innovante et réactive. Mais nous constatons que dans les économies traditionnelles, dites de subsistances, l’entrepreneuriat bat également son plein. Soutenus par l’apparition des organismes de microcrédit, nombre d’individus vivant dans des régions reculées d’Afrique, d’Amérique du Sud ou d’Asie ont, eux-aussi, passé le cap afin de monter leur petite affaire. Néanmoins, leur environnement culturel, géographique ou encore économique n’est en rien comparable au notre…

Il paraît dès lors logique de concevoir que le comportement, les motivations ainsi que les conséquences de l’entrepreneuriat de ces individus ne sont pas les mêmes que dans un pays développé tel que la France. Qui est alors cet entrepreneur éthiopien, bolivien ou encore népalais ? Voilà le fil rouge de ce périple…

Illustration :

Mettons en scène deux « entrepreneurs » vivant actuellement à deux endroits totalement opposés : Amélie de Lyon et Ricardo des berges du Lac Titicaca (à la frontière de la Bolivie et du Pérou).

Ricardo est pêcheur sur le Lac Titicaca afin de subvenir aux besoins de sa famille. Il vend ou consomme son produit (ici le poisson, vous l’aurez compris) tout au long de l’année, c’est ici sa seule activité lui permettant de vivre. Et pourtant, Ricardo a récemment décidé de délaisser la pêche pour le transport fluviale de touristes jusqu’à la Isla del Sol. Entreprise risquée car il n’a aucun moyen de prévoir ni les tendances touristiques, ni la concurrence ou encore moins l’évolution socio-politique de son pays. Conscient de cela, il a néanmoins choisi de se lancer.

De son côté, Amélie a décidé l’année dernière d’ouvrir son magasin de prêt-à-porter pour enfants dans sa ville natale : Lyon. Elle a pour cela fait appel à des investisseurs parmi ses relations mais a également contracté un prêt dans une banque. Elle a bien entendu réalisé un business plan avec l’aide d’amis de formation commerciale. Elle a chargé au préalable une société spécialisée de mener une étude de marché qui s’avère positive. Son agent immobilier lui a trouvé un local idéal, en plein centre de Lyon, avant même que celui-ci ne soit diffusé en agence. Soutenue par son mari, elle compte atteindre son point mort d’ici 15 mois.

Comment expliquer ces deux comportements ? Comment ces deux individus envisagent-ils leurs risques, leurs besoins, leurs objectifs ? Quel a été le déclic pour Ricardo et Amélie ? De quelle manière, inconsciemment, se considèrent-ils ? Et surtout, comment conçoivent-ils l’impact de leur acte sur leur environnement familial, social et économique ?

Ces questions prennent tout leur sens lorsque nous les envisageons de manière interne (c’est-à-dire psychologique) et non pas externe (l’apparence que l’on veut donner).

Et c’est ici que le projet S.O.U.R.C.E intervient !

Nous analyserons les comportements entrepreneuriaux de ces régions économiquement isolées à l’aide de l’économie expérimentale qui permet, par le biais de protocoles spécifiques, de déceler les véritables motivations des individus. Nous nous amuserons ensuite à une comparaison de ces deux types d’entrepreneuriat.

Le Sentier d’Observation des Usages Régionaux du Comportement Entrepreneurial (S.O.U.R.C.E) a pour but d’envoyer ses deux fondateurs, Camille Fromaget et Renaud Dor (actuellement en troisième année d'école de commerce à Lyon), traverser l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie afin de récolter une trentaine de témoignages indispensables pour mener à bien cette étude.

Un « Retour aux Sources de l’Entrepreneuriat » en quelques sortes. Comprendre ce qui compose l’acte d’entreprendre au cœur de régions plus primitives afin de construire l’entrepreneuriat de demain dans notre société.

Le projet S.O.U.R.C.E, c’est donc à la fois :

Une études aux quatre coins du monde,

Une aventure humaine et entrepreneuriale,

Un projet de recherche ethnologique,

Une ouverture culturelle immense.

Notre périple

Ce voyage nous conduira dans une vingtaine de pays, dont seulement une quinzaine servira de zones d’expérimentation. Nous privilégirons les transports locaux afin de réduire au maximum nos coûts. Ceux-ci auront de plus l’avantage de nous permettre une proximité plus grande avec la population et par la suite avec les milieux où travaillent les entrepreneurs ciblés par l’étude. Nous n’emprunterons les routes aériennes que pour les liaisons entre deux continents. (sachant que le trajet de retour en France se fera, si possible, en bateau-cargo).

Le parcours a également été soigneusement étudié en tenant compte des tensions politiques et ethniques, de l’étanchéité plus ou moins grande des frontières, mais également des variations saisonnières (particulièrement importantes en Asie). On retiendra enfin que ce parcours demeure susceptible d’évoluer avant, et au cours du voyage en fonction des changements de climat politique et social de certains pays.

Pendant Notre Périple

Vous retrouverez bien évidemment l’évolution de notre voyage par le biais de notre site internet (www.projetsource.com) et de notre page Facebook qui seront constamment actualisés lors de ces douze mois. Vous pourrez donc suivre nos aventures et nos rencontres de manière régulière pour ainsi réagir, commenter, dialoguer comme vous le voudrez. Nous essaierons au maximum de publier photos & vidéos de notre périple ainsi que des témoignages que nous recueillerons auprès de ces entrepreneurs afin d’encourager ces échanges.

Plus qu’un simple site ou qu’une simple page, ces médias seront de véritables revues photographiques et ethnologiques pour leurs lecteurs.

Ils nous aident et nous soutiennent :

Le Laboratoire d’Expérimentation en Sciences Sociales et en Analyse Comportementale (LESSAC) situé à Dijon est en étroite collaboration avec nous sur ce projet. Montrant un intérêt certain pour les résultats de notre étude, c’est eux qui nous épaulent pour la réalisation d’outils d’analyses et de compétences nécessaires afin de réaliser des interviews pertinentes et exploitables. Le LESSAC donne en outre une crédibilité et un appui sérieux au projet S.O.U.R.C.E.

Les Suites du Projet :

Parce que le Projet S.O.U.R.C.E ne s’arrête pas à un périple de douze mois, en rentrant de cette aventure (soit en décembre 2013), les débouchées et retombées du projet seront nombreuses.

Nous comptons établir avec l’aide du LESSAC et différents instituts, ainsi qu’avec tous nos autres partenaires, un cycle de conférences afin d’exposer notre parcours et nos résultats d’analyse. Nous souhaitons ainsi sensibiliser au mieux nos entrepreneurs de demain sur les manières d’agir et de penser d’entrepreneurs actuels aux quatre coins du monde. Plus qu’une sensibilisation encore, il s’agira d’informer nos spectateurs des richesses culturelles et humaines dont regorge notre monde.

Nous irons, enfin, relater notre histoire et nos recherches grâce à la publication d’un rapport. Nous espérons contribuer ainsi aux recherches sur l’entrepreneuriat et introduire une nouvelle vision du comportement entrepreneurial, tant auprès des spécialistes que de toute personne animée par la volonté d’entreprendre. Nous raconterons dans cet ouvrage notre parcours et nos rencontres, puis nous fournirons une analyse de ces comportements. Nous espérons, par cette voie écrite, attiser la curiosité des lecteurs, l’envie de découvrir et surtout poser la question d’une autre forme d’entreprendre.

La publication d’un album/reportage photos et celle de vidéos relatant les instants les plus mémorables et émouvants de ce voyage aux quatre coins du monde est également prévue. Etant tous deux dessinateurs, nous pensons également réaliser une série de croquis destinée à immortaliser notre périple et nos rencontres.