Roman graphique : Brune et la Nuit

Suivez les errances d'une jeune femme de vingt-six ans, en quête urgente de rêve et de poésie. Une peinture sombre et colorée d’une ville ultra-rationalisée, où l'amour s'érode et le nihilisme règne. L'histoire d'une âme marginale au romantisme rebutant, en guerre contre une époque qui lui est étrangère. Un conte moderne et intime aux personnages fantasques et délurés, incapables de suivre la route que le progrès leur a tracée. Le récit désenchanté d'un atterrissage périlleux dans la "vraie vie". Scénario et dialogues : Violette Saroufim Illustrations : Estine Coquerelle Pourquoi un roman graphique ? Nous nous sommes rencontrées au hasard des rues et sommes tombées amoureuses du travail de l’une et l’autre. Ensuite, s’en sont suivies de nombreuses conversations sur nos peines et nos chagrins d’amour. Brune et la Nuit est une autofiction, qui prélève dans le réel tout ce qui nous touche et nous bouleverse. Estine : J’ai adoré le style d’écriture de Violette dès notre première rencontre. J’ai voulu en lire plus, et quelques mois plus tard j’ai découvert son premier scénario de long-métrage. Je l’ai trouvé magique, envoûtant. J’étais très impressionnée par l’usage drôle, tendre et révolté que faisait Violette des mots. C’est pour ça que je lui ai proposé d’écrire un scénario de bande-dessinée. Violette : Je me suis tout de suite sentie en sécurité dans le regard d’Estine. J’ai trouvé ses illustrations gracieuses, hors-temps. J’avais souvent tendance à porter un regard cynique sur les dialogues sensibles et féminins que j’écrivais. La puissance poétique et la douceur exaltée qu'Estine assume dans son travail m’ont libérée de ce jugement écrasant que je portais sur mes écrits intimes. Estine m’a offert un espace de liberté absolue en me proposant de lui écrire cette bande dessinée. De quoi parle Brune et la Nuit ? Brune et la Nuit, c'est le récit initiatique d'un cœur vif et enjoué, celui de Brune, vingt-six ans, qui rêve de devenir nez et qui erre contre les remparts d’une ville que l’amour semble avoir désertée. Brune et la Nuit raconte toutes ces rencontres banales et sublimes, sombres et fantasques entre des êtres qui échouent à s'aimer. C’est l’histoire d’une amitié tendre et complexe entre Brune et Julie, une mise en lumière naturaliste et crue de confidences féminines et intimes, qui enveloppent et réconfortent autant qu’elles bousculent les deux amies. Ce sont ces âmes précaires et déstructurées que la ville ne cesse d’exclure et de broyer. Ce sont tous ces masques féminins qu’une héroïne maudite, dans son intransigeance, refuse de porter. Brune et la Nuit, c'est la photographie intime d'une époque, d'un âge chaotique où les idéaux se heurtent à l'ordre froid et rationnel d’un monde qui doucement se déchire, au fil des pages, pour révéler un tourbillon de couleurs, de délicatesse grinçante et de rage fantaisiste. De l'écriture au dessin Violette : La légèreté du trait d’Estine et son esthétique flottante, adoucissante m’ont été précieuses dans l’écriture de ce projet. Elles m’ont autorisée à créer des dialogues spontanés, non calculés, où la vérité danse à travers les cases et n’appartient à personne. J’ai pu improviser dans l’écriture et mêler le lyrisme grave à la banalité légère du quotidien. Cette spontanéité charnelle transpire dès les premières planches d’Estine. J’en suis juste ravie. Estine : J’ai expérimenté avec beaucoup de liberté la mise en scène, la couleur et grâce à Violette et nos allers-retours, j’ai petit à petit affiné le dessin des personnages, leur manière d’être et leur apparence. On est très attentives à la complexité des humains et on essaye de s’approcher au plus près de la réalité tout en conservant un ton fantasque et décalé. Ça a été un travail complexe de rester subtile et nuancée dans l’interprétation du texte, et c’est en ça que le regard de Violette est très précieux pour moi. Les couleurs Estine : Je sacralisais beaucoup la couleur jusqu'ici. Je suis très heureuse d’avoir l’occasion d’expérimenter, à travers ce projet, ce volet passionnant dans ma pratique du dessin. Les couleurs que je choisis de traiter sont très libres selon les scènes. J’aime bien me laisser guider par la fantaisie et l’émotion particulière du moment, sans me poser de limites. Cette étape m’anime tellement, elle a transformé mon rapport au monde. Maintenant, je suranalyse toutes les couleurs qui m’entourent pour essayer de prélever le réel et le mettre dans "Brune et la Nuit" ! Premières recherches de couleurs sur papier cellulose : Premières recherches sur papier de coton :