Aimez vous les gros?

Aimez-vous les gros?J'en sculpte depuis 1977 Pour les réaliser en bronze j'ai besoin de 7000€ Salon d'Automne de Paris du 29 oct au 4 nov 13

Visuel du projet Aimez vous les gros?
Échoué
10
Contributions
22/09/2013
Date de fin
355 €
Sur 7 000 €
5 %

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Les publications

<p> <img alt="Plein_soleil" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/38426/Plein_soleil.jpg" /></p>
<p> <img alt="Baigneuse_au_canard" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/38425/Baigneuse_au_canard.jpg" /></p>
<p> Fran&ccedil;oise Frugier est une artiste dont la sensibilit&eacute; exacerb&eacute;e lui a toujours permis de transcrire dans son oeuvre les &eacute;motions ressenties aussi bien face aux multiples et graves probl&egrave;mes de soci&eacute;t&eacute; et du monde que face aux simples al&eacute;as d&#39;une existence f&eacute;minine et cr&eacute;atrice.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Ainsi les sculptures de la fin des ann&eacute;es soixante-dix, compos&eacute;es de personnages et d&#39;enfants grandeur nature, sorte de gisants s&#39;agglutinant au sol et ench&acirc;ss&eacute;s dans un voile mortif&egrave;re de r&eacute;sine, n&#39;&eacute;taient-ils pas sans rapport avec les charniers d&eacute;couverts &agrave; cette &eacute;poque dans les terresdu dictateur centrafricain Bokassa; de m&ecirc;me les hauts reliefs montrant d&#39;autres humains fouillant dans des poubelles avaient-ils &agrave; avoir avec les famines monstrueuses qui d&eacute;cim&egrave;rent dans les ann&eacute;es quatre-vingts des populations enti&egrave;res au Biafra et Sahel. D&#39;autres encore,semblant s&#39;enfoncer dans la r&eacute;sine les constituants, &eacute;taient comme des m&eacute;taphores des soci&eacute;t&eacute;s du tiers-monde que l&#39;Occident laisse s&#39;enliser dans la mis&egrave;re. Tous ces personnages en forme simplement sug&eacute;r&eacute;s sous des tissus impr&eacute;gn&eacute;s de r&eacute;sine, ne faisant que mieux d&eacute;signer dans leur non-individualisation la situation dramatique de l&#39;homme asservi en g&eacute;n&eacute;ral.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Mais si la sensibilit&eacute; d&#39;un artiste peut passer par le ressenti du monde pluriel, elle doit passer aussi n&eacute;cessairement par le contact singulier avec la mati&egrave;re, par la recherche formelle, et donc par l&#39;esth&eacute;tique. C&#39;est pourquoi dans le m&ecirc;me temps, l&#39;attente d&#39;une naissance va permettre &agrave; cette jeune artiste/femme, d&#39;abord de d&eacute;couvrir la possibilit&eacute; d&#39;une esth&eacute;tisation de cette grossesse en particulier, et de la grossesse en g&eacute;n&eacute;ral, ensuite de ressentir la necessit&eacute; d&#39;en exprimer la beaut&eacute; formelle.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Evidemment le rapport entre l&#39;ob&eacute;sit&eacute; des gens des pays riches, l&#39;apparence gonfl&eacute;e des ventres de ceux des pays ravag&eacute;s par la famine, la grossese-enfantement, fut-il v&eacute;cu comme probl&eacute;matique &agrave; ce moment.Mais ce questionnement sera judicieusement transcend&eacute; par un investissement plus direct &agrave; la cr&eacute;ativit&eacute; et &agrave; la forme. La terre, mat&eacute;riau mythique de la cr&eacute;ation divine et mat&eacute;riau &eacute;ternel de la cr&eacute;ation artisanale et artistique va donc logiquement s&#39;imposer &agrave;&nbsp; Frugier comme &eacute;l&eacute;ment tactile n&eacute;cessaire &agrave; cette nouvelle mall&eacute;abilit&eacute; formelle. Dans cette qu&ecirc;te de pl&eacute;nitude de la forme, il ne sera donc pas &eacute;tonnant que les personnages r&eacute;alis&eacute;s alors, acqui&egrave;rent des courbes &eacute;loquentes et des allures g&eacute;n&eacute;reuses.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Mais malgr&eacute; la s&eacute;r&eacute;nit&eacute; apaisante de ces opulents modelages, la rigueur de Frugier ne pouvait se contenter de telles formes relativement lourdes et inertes alors que ce&nbsp; que cette artiste recherchait dans ces rondeurs f&eacute;condes, c&#39;&eacute;tait au contraire la <em>vitalit&eacute;</em>.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le hasard de la vision de documents concernant les sumotori, puis leur venue triomphale &agrave; Paris,apporteront la solution formelle &agrave; cette interrogation en l&#39;orientant vers la repr&eacute;sentation de ces demi-dieux japonais.</p> <p> &nbsp;</p> <p> En effet, malgr&eacute; leur taille et leur poids &eacute;norme (jusqu&#39;&agrave; deux cent cinquante kilos!), leurs rondeurs ph&eacute;nom&eacute;nales et leur apparente lourdeur, ces lutteurs poss&egrave;dent une l&eacute;g&egrave;ret&eacute; , une agilit&eacute;, une souplesse (ils sont capables de faire le grand &eacute;cart facial !), une rapidit&eacute; de mouvements, une gr&acirc;ce m&ecirc;me, absolument incroyables.</p> <p> &nbsp;</p> <p> La r&eacute;pr&eacute;sentation de ces sumotori dans leur &eacute;tranges attitudes ritualis&eacute;es sera donc l&#39;expression enfin r&eacute;alis&eacute;e (par la terre, le bronze, le dessin...) de cette probl&eacute;matique de la r&eacute;conciliation des contraires. Tout comme le sera celle des animaux&nbsp; comme l&#39;ours, l&#39;hippopotame ou l&#39;&eacute;l&eacute;phant, puisque, dans leur genre et leur milieu propre, ceux-ci poss&egrave;dent aussi, malgr&egrave; une identique apparence balourde, les m&ecirc;mes qualit&eacute;s de force tranquille et d&#39;invraisemblable v&eacute;locit&eacute;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Ainsi &agrave; travers l&#39;immobilit&eacute; tellurienne de ses nouvelles sculptures humaines ou animales, Fran&ccedil;oise Frugier a-t-elle su entrevoir et saisir le myst&egrave;re de la vitalit&eacute; (du latin Vita= vie), donc en fait, de la cr&eacute;ation. Dans tous les sens du terme.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Francis PARENT</p> <p> Critique d&#39;art</p> <p> (Membre de l&#39;A.I.C.A.)</p>