L'histoire

Depuis l’éternité, Charon fait traverser le Styx aux âmes des morts sans se poser de questions. Un jour il rencontre la Mort, qui va le pousser malgré lui à réfléchir sur sa condition. Ensemble, ils vont entamer un voyage qu’ils ont oublié avoir déjà fait, un voyage pour trouver le sens de leur existence.

Un conte philosophique et poétique

Le film s'inspire du conte et de la tragédie afin d'illustrer le poids du destin sur les Humains. Faut-il se soumettre à son destin? Doit-on le comprendre? Peut-on l’écrire? Ces questions trottent dans nos têtes depuis que nous pouvons penser. La preuve en est que nous avons toujours eu besoin de dieux, et d’histoires.

Les personnages

Charon traversant l’Achéron, dessin de Gustave Doré

Dans la mythologie grecque, Charon est celui qui garde l’accès des enfers et ne laisse passer que ceux qui le paient. La Mort représentée en tant que faucheuse, est une allégorie issue du Moyen Âge. Ces deux personnages ont été ré-écrits pour les rapprocher des Humains et de leur inquiétude face à leur destin. Comme eux, ils ont l’impression d’être écrasés par celui ci, puisque leur existence est réduite à répéter la même tâche pour l’éternité. Le temps passant, tous deux ont oublié la raison de leur mission.

© toshimself/Getty images

L'Esthétique

Pour illustrer ce conte, nous avons choisi de filmer en noir et blanc. À la fois pour traduire l’intemporalité du lieu, mais aussi sa dimension mythique. Toujours pour accentuer ces aspects de l’histoire, les dialogues sont écrits en vers. Il y a 30 strophes de 7 vers chacune, soit 210 vers en octosyllabes. Les inspirations du film sont également très proches du conte : Le 7ème sceau, de Igmar Bergan, ou encore Perceval le Gallois de Eric Rohmer. Nous avons choisi une esthétique minimaliste, avec des plans symétriques et en courte focale. Nous voulons créer une atmosphère étrange et froide pour que le spectateur ressente la détresse des personnages. Les cadrages seront surtout fixes, et ils mettront en avant le paysage, au travers de plans larges et de grandes profondeurs de champs. Le but est d’illustrer les personnages dans leur environnement, comme s'il faisait partie d’eux. À ce titre, de nombreux gros plans sur des particularités du décors seront filmés, comme l’eau, les branches des arbres, etc… De manière générale, la lenteur et la contemplation domineront le film.

Le 7ème sceau, Ingmar Bergman

Mais quel sera le destin de ce film? Existera t-il? Ça, c’est à vous de le décider. Peut être n’êtes vous pas maître de votre destin, mais vous l’êtes de celui de ce film. Car c’est Vous qui le financerez !

CHARON