Dernière étoile à droite, tout droit jusqu'au matin

<p> <em>Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre.</em></p> <p> Nikos Kazantzakis</p> <p>  </p> <p>              </p> <p> Sabine, professeur d'art en devenir se questionnant sur ses choix pédagogiques ;</p> <p> Marion, à l'aube d'un tour du monde d'un an ;</p> <p> Dimitris, jeune intellectuel qui cherche à enfin utiliser ses mains pour travailler ;</p> <p> Rose-Anne, graphiste qui refuse la pub et « les boîtes » ;</p> <p> Séverine, qui démissionne du schéma « métro/boulot/dodo » ;</p> <p> Vassilis et Mirtò, militants et ferveurs défenseurs des semences ;</p> <p> Alice,    </p> <p> Richard,    </p> <p> Eva…</p> <p>               </p> <p> Le temps d'un été, un groupe de Toulousains et d’Athéniens s’est constitué, prenant le temps de se rencontrer autour d'une idée fixe : aller voir ces personnes qui ont tout lâché pour construire un autre quotidien. 25 jeunes à la rencontre de ce que Foucault appelait des « hétérotopies », ces lieux capables d'héberger des imaginaires.</p> <p>  </p> <p>     <img alt="Mosa_que" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/68467/MOSA_QUE.jpg"></p> <p>  </p> <p> Dans une ferme de permaculture en Ariège, en déplaçant le lit d'une rivière ou à la rencontre d'un hacker prônant le « Moyen Âge cybernétique », l'éclectisme de ces individualités fusionne. Lors de discussions pendant la préparation des repas ou lorsque le groupe entier se réunit, on parle politique, on évoque son pays d'origine. Les dernières attaques du capitalisme, plus particulièrement en Grèce, planent et rendent évidents les désirs communs du groupe. L'avidité du changement. La seule issue du changement.</p> <p>              </p> <p> Le soir, autour du feu, Angelos, le cuistot grec, chante des airs de rébétiko.                        </p> <p>  </p> <p> Pourtant la nature est là, se glisse discrètement, impose son silence serein : quelque chose plane, la rémanence d'une société qui est quand même là, dans laquelle nous vivons et devrons peut-être retourner...              </p> <p>  </p> <p> Alors la parole se libère et l'expression innocente, bercée de doute, dévoile les jalons d'une société rêvée, et peut-être, enfin, vécue.</p> <p>  </p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <em><u><strong>Note d'attention:</strong></u></em></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <u><em>Dernière étoile à droite, tout droit jusqu'au matin</em></u> est une tentative de saisir ce sentiment abstrait du moment où nous sommes prêts, ou pas, à franchir « le point de non retour » : celui qu'il faut dépasser lorsque l'on souhaite changer radicalement son quotidien, et se demander ce qui « fait société ».</p> <p>  </p> <p>     </p> <p> Le titre du film fait référence à l'adresse du « pays imaginaire » (<em>la deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin</em>), tiré du roman <em>Peter Pan</em> de J. M. Barrie : exprimer le désir de ces personnages mais surtout avouer que certains lieux existent, et le prouver en les montrant.   Evoquer Peter Pan, c'est incorporer à la réalité le pouvoir de son imagination. « Chaque fois qu'un enfant dit qu'il ne croit pas aux fées, il y a quelque part une petite fée qui meurt ».</p> <p>  </p> <p> Cependant l'utopie est-elle une excuse pour ne pas voir la réalité en face ? Une tentative de s'échapper ? Vouloir vivre autrement signifie-t-il refuser de prendre des responsabilités ? Ou au contraire le « monde réel » a-t-il oublié l'enfance, l'absurde créateur, l'infini des possibles ?    </p> <p> L'espace est mis en scène en montrant l'univers dans lequel les personnages évoluent tout au long du film comme parallèle, au « bord de la réalité », à l'image d'une hésitation, ou de la Zone (chez Cocteau comme chez Tarkovsky). C'est dire « je vais passer ce point de non retour, me jeter à l’eau… mais là tout de suite, c'est encore possible de revenir en arrière. » Grandir ? C'est de quel côté ?</p> <p>  </p> <p> <img alt="Mosaique_espace" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/74331/MOSAiQUE_ESPACE.jpg"></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> Le regard  que je souhaite porter sur ce « monde alternatif » qui constitue le décor de mon film se veut nuancé. Montrer qu'il n'y a pas de vérité , que personne n'a « compris » ce qu'il fallait faire, que tous cherchent (que personne ne trouve), et que beaucoup en changeant de voie, en se questionnant, découvrent (ou approuvent) l'humilité, en ce sens du « je fais de mon mieux », quatrième des accords toltèques de Don Miguel Ruiz.</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> Il faut enfin <em>témoigner</em> de ce voyage, en allant dans le sens de la structure qui l'organise, <em>Via Brachy</em> : montrer que des personnes sont dans l'action, dans le faire, et concrétisent leurs utopies de vie en déplaçant des montagnes.</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <img alt="Bus" src="https://kkbb-production.s3.amazonaws.com/uploads/project_image/image/74336/bus.png"></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <i><u>Contexte</u></i></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> Ce projet de film est un partenariat avec l'association Via Brachy évoquée plus haut : désireuse d'étendre l'expérience de son « voyage en hétérotopie », elle a fait appel au Zooms Verts pour leur proposer de porter un regard cinématographique sur leur aventure.</p> <p> Les participants et leur grande diversité d'âge et de sensibilité ont constitué l'accroche principale qui a rendu le film possible.</p> <p>  </p> <p> Via Brachy a commencé à dresser une liste des hétérotopies, principalement en Midi-Pyréenées qu'il est possible de consulter ici :</p> <p>  </p> <p>                                                <a href="http://heterotopies.overblog.com/cartographie" target="_blank">Cartographie des Hétérotopies</a></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> Pour plus d'informations sur leur démarche et leurs projets, c'est ici : <a href="http://www.viabrachy.com/" target="_blank">Via Brachy</a></p> <p>  </p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <u><em>Le réalisateur:</em></u></p> <p>  </p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <strong>Ugo Zanutto</strong>, avant d'atterrir un peu par hasard dans un studio à Hollywood et de se mettre très sérieusement à l'américain et à grossir, est passé par un BTS montage à Roubaix et une petite école de cinéma peuplée d'irréductibles soixante-huitards militants et révoltés. Ben oui, <a href="http://www.esav.fr/" target="_blank">l'ESAV</a>. Durant ces années d'études, il a réalisé un film sur de jeunes woofers, dont vous pourrez très bientôt découvrir un extrait sur cette page. Cadreur et monteur sur de nombreux projets au sein des <a href="http://www.leszoomsverts.fr/" target="_blank">Zooms Verts</a>, il a aussi travaillé sur plusieurs courts métrages, et plus récemment sur le montage du film <em><a href="http://www.dailymotion.com/video/xyjqz5_pierre-rabhi-au-nom-de-la-terre-bande-annonce-vf_shortfilms" target="_blank">Pierre Rabhi, au nom de la terre</a></em> de Marie-Dominique Dehlsing.</p> <p>  </p> <p>  </p> <p>  </p>