Ecrits d'exil

Aidez à financer une contribution à l'Histoire de la période 1939-1945. Le point de vue d'un acteur et témoin direct, autre qu'un vainqueur.

Visuel du projet Ecrits d'exil
Réussi
28
Contributions
20/01/2016
Date de fin
1 570 €
Sur 1 500 €
104 %

Les publications

<p> - Sous mon projet <em><strong>&quot;Ecrits d&#39;exil&quot;</strong></em></p> <p> j&#39;avais promis &agrave; tous mes donateurs ce qui suit:</p> <h3 style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-size: 18px; line-height: 36px; font-family: &quot;Helvetica Neue&quot;, Helvetica, Arial, &quot;Lucida Grande&quot;, sans-serif; color: rgb(0, 0, 0); word-wrap: break-word;"> Pour 5&nbsp;<span class="currency eur" style="font-size: 26px; font-weight: 300; word-wrap: break-word;">&euro;</span><span style="font-size: 26px; font-weight: 300;">&nbsp;et plus</span></h3> <div class="desc" style="font-size: 13px; line-height: 1.5em; color: rgb(0, 0, 0); font-family: &quot;Helvetica Neue&quot;, Helvetica, Arial, &quot;Lucida Grande&quot;, sans-serif;"> Tous mes remerciements. J&#39;adresserai &agrave; l&#39;un d&#39;entre vous, choisi au hasard (l&agrave;, il faut vraiment me faire confiance), un <strong><em><u>exemplaire d&eacute;dicac&eacute; et reli&eacute; pleine peau</u></em></strong> des <em>&quot;Ecrits d&#39;exil&quot;</em>.</div> <div class="desc" style="font-size: 13px; line-height: 1.5em; color: rgb(0, 0, 0); font-family: &quot;Helvetica Neue&quot;, Helvetica, Arial, &quot;Lucida Grande&quot;, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div class="desc" style="font-size: 13px; line-height: 1.5em; color: rgb(0, 0, 0); font-family: &quot;Helvetica Neue&quot;, Helvetica, Arial, &quot;Lucida Grande&quot;, sans-serif;"> - Le 5 mars 2016, je proc&eacute;dai au tirage au sort avec l&#39;aide de mon fid&egrave;le assistant, <strong>William</strong>:</div> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="https://www.youtube.com/watch?v=BPlHcNDSESE" target="_blank">tirage au sort du gagnant</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> - Au S&eacute;n&eacute;gal, je suis all&eacute; rendre visite &agrave; mon relieur pr&eacute;f&eacute;r&eacute;, <strong>Fr&eacute;d&eacute;ric Di&eacute;m&eacute;</strong></p> <p> &nbsp;&nbsp;</p> <p> <a href="https://www.facebook.com/fredericsidy.dieme/photos?lst=100000417508042%3A100004075696949%3A1482415557&amp;source_ref=pb_friends_tl" target="_blank">la page FB de Fr&eacute;d&eacute;ric Sidy Di&eacute;m&eacute;</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> - Au retour, j&#39;ai pr&eacute;par&eacute; une enveloppe et, avant-hier, mardi, de passage &agrave; Longwy, je suis pass&eacute; par la poste et y ai d&eacute;pos&eacute; un paquet destin&eacute; au p&egrave;re No&euml;l qui doit le d&eacute;poser chez Christus dont on f&ecirc;tera bient&ocirc;t le 2016 &egrave;me anniversaire.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Dsc_0774r-1482416322" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/379120/DSC_0774r-1482416322.JPG" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> Merci &agrave; tous de m&#39;avoir aid&eacute; dans ce projet</p>
<p> Pour savoir qui a b&eacute;n&eacute;fici&eacute; de la version reli&eacute;e cuir:</p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="https://www.youtube.com/watch?v=BPlHcNDSESE" target="_blank">https://www.youtube.com/watch?v=BPlHcNDSESE</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> et en esp&eacute;rant que chacun d&#39;entre vous a d&eacute;j&agrave; re&ccedil;u sa contrepartie personnelle.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> ET ENCORE MERCI</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Emmanuel</p>
<p> Hier, j&#39;ai adress&eacute; par voie postale les contreparties que j&#39;ai promises &agrave; chacun d&#39;entre vous. J&#39;esp&egrave;re ne pas m&#39;&ecirc;tre tromp&eacute;. Si tel &eacute;tait n&eacute;anmoins le cas n&#39;h&eacute;sitez pas &agrave; me le faire savoir, mais uniquement si l&#39;erreur vous l&egrave;se. Dans les autres cas, c&#39;est voulu.&nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Et je signale que <strong>ce jeudi 4 f&eacute;vrier &agrave; 22heures 40, sur France 2, d&eacute;butera l&#39;&eacute;mission&nbsp;</strong><a href="https://www.youtube.com/watch?v=PKXOmPtpMyg" target="_blank">&quot;Compl&eacute;ment d&#39;enqu&ecirc;te&quot;</a><strong>&nbsp;consacr&eacute;e aux peines li&eacute;es &agrave; l&#39;indignit&eacute;&nbsp;nationale</strong>.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Par un secret myst&egrave;re la journaliste Rola Tarsissi a r&eacute;ussi &agrave; trouver parmi les rares gens ayant &nbsp;eu &agrave; subir indirectement &nbsp;de telles peines, <u><strong>mon p&egrave;re Christian, le fils de Maurice Gabolde. Elle l&#39;a&nbsp;</strong></u><a href="https://www.youtube.com/watch?v=Ad5RRIk4Bu8" target="_blank">interview&eacute; chez lui &agrave; la Croix-Rousse</a><u><strong>, &agrave; Lyon </strong></u>en ma compagnie.&nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Un des messages de mon p&egrave;re a &eacute;t&eacute; de dire que <u>l&#39;indignit&eacute; nationale pr&eacute;sente plus d&#39;importance pour ceux qui l&#39;infligent que pour ceux qui la re&ccedil;oivent</u>, lesquels consid&egrave;rent cet aspect de la justice comme &eacute;tant par nature de la justice politique et peuvent, dans certaines circonstances, en tirer plus de fiert&eacute; et de gloire que d&#39;affiction.</p> <p> &nbsp;</p> <p> On verra ce qui est rest&eacute; de ce message ...</p> <p> &nbsp;</p> <p> <u><strong>Et encore merci &agrave; tous!</strong></u></p>
<p> Bonsoir,</p> <p> &nbsp;</p> <p> La campagne de financement participatif vient de prendre fin et &nbsp;s&#39;est av&eacute;r&eacute;e fructueuse.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Merci &agrave; tous, pour m&rsquo;avoir apport&eacute; votre soutien.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;op&eacute;ration &laquo;&nbsp;r&eacute;&eacute;dition des <strong>ECRITS D&rsquo;EXIL</strong>&nbsp;&raquo; est maintenant en route.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le livre sera r&eacute;&eacute;dit&eacute; par l&rsquo;Harmattan. Il devra para&icirc;tre d&eacute;but f&eacute;vrier et je compte bien &ecirc;tre en mesure d&rsquo;adresser &agrave; chacun d&rsquo;entre vous la contre-partie promise avant la fin du mois de f&eacute;vrier.</p> <p> Le seul qui devra attendre un peu (un gros peu) est celui qui sera tir&eacute; au sort pour b&eacute;n&eacute;ficier de la version pleine peau de l&rsquo;&eacute;dition. Ceux qui connaissent Fr&eacute;d&eacute;ric, mon relieur, savent pourquoi.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Encore merci, et au plaisir de vous lire ou vous voir.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Emmanuel</p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus que quelques heures.</u></em></strong></p> <p> <em>Aujourd&rsquo;hui, &agrave; 17 heures 43, ce sera fini. Et l&rsquo;on saura que l&rsquo;objectif a &eacute;t&eacute; atteint. La r&eacute;&eacute;dition du livre sera d&eacute;finitivement lanc&eacute;e. Je fournis mon ultime bribe des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>&nbsp;ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;23)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait concerne ce moment tr&egrave;s particulier o&ugrave; Pierre Laval, son &eacute;pouse et Maurice Gabolde s&rsquo;envol&egrave;rent d&rsquo;Italie vers l&rsquo;Espagne:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; Sur le terrain d&rsquo;aviation, on nous pr&eacute;senta les pilotes, deux t&ecirc;tes blondes imberbes d&rsquo;adolescents, aux yeux bleus, &eacute;mergeant du gros tas d&rsquo;&eacute;toffe jaune qui les faisait ressembler &agrave; des sacs ambulants. Ils se fig&egrave;rent dans l&rsquo;immobilit&eacute; du garde-&agrave;-vous, pendant que le Capitaine Hanger pronon&ccedil;ait quelques paroles que j&rsquo;entendis mal dans le bruit des moteurs ; les deux aviateurs lev&egrave;rent la main droite et r&eacute;pondirent : &laquo; Ich schwore &raquo; &nbsp;<em>[je le jure]</em>. Plus tard, &agrave; Montjuich, ils m&rsquo;expliqu&egrave;rent qu&rsquo;ils avaient jur&eacute; sur leur honneur, en pr&eacute;sence du F&uuml;hrer, repr&eacute;sent&eacute; par leur chef, d&rsquo;aller jusqu&rsquo;au sacrifice de leur vie dans la mission qui leur &eacute;tait confi&eacute;e.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em>C&rsquo;est un Junker de ce type qui emporta les passagers</em></strong></p> <p> &nbsp;</p> <p> Ils devaient, jusqu&rsquo;au 30 Mai 1945, partager notre internement en Espagne ; Gerhardt Bohm et Hellmuth Funk &eacute;taient deux sp&eacute;cimens de l&rsquo;h&eacute;ro&iuml;que jeunesse qui, en Europe comme en Am&eacute;rique du Nord, a servi avec courage, d&eacute;sint&eacute;ressement et esprit de sacrifice sa patrie ; l&rsquo;un d&rsquo;eux avait &eacute;t&eacute; abattu deux fois en combat a&eacute;rien, dont une au-dessus de la M&eacute;diterran&eacute;e et avait flott&eacute; pendant plusieurs heures sur l&rsquo;&eacute;pave de son appareil ; ils ne savaient plus rien de leurs familles originaires de Stettin et de la Thuringe ; la fianc&eacute;e de Funk travaillait comme ouvri&egrave;re d&rsquo;usine &agrave; Salzbourg. Je les vis suivre, les yeux noy&eacute;s de larmes, la m&acirc;choire serr&eacute;e, le corps pench&eacute; vers la radio, le d&eacute;veloppement de l&rsquo;effondrement militaire de l&rsquo;Allemagne, la capitulation des g&eacute;n&eacute;raux, la reddition sans condition ; ils ne parvenaient pas &agrave; r&eacute;aliser un tel cataclysme si contraire &agrave; l&rsquo;id&eacute;e qu&rsquo;ils s&rsquo;&eacute;taient faite de la puissance du III&egrave;me Reich. Quand ils nous quitt&egrave;rent, ils exprim&egrave;rent leurs sentiments dans ces quelques lignes &eacute;crites par l&rsquo;un d&rsquo;eux sur l&rsquo;album d&rsquo;un Espagnol qui s&rsquo;int&eacute;ressait &agrave; leur sort : &laquo; Wie wir ohne Kette geboren sind, so wunschen wir ohne Zwang zu leben. Moge Spanien und sein Volk ewig leben, das wunschen die deutsch Flieger &raquo; <em>[Les pilotes allemands souhaitent &agrave; l&rsquo;Espagne et aux Espagnols de pouvoir vivre &eacute;ternellement sans contrainte, tout comme l&rsquo;homme na&icirc;t sans cha&icirc;nes]</em>. Nous pr&icirc;mes cong&eacute; de nos chauffeurs et des policiers qui nous avaient accompagn&eacute;s jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;a&eacute;rodrome ; je leur avais donn&eacute; mes modestes bagages et n&rsquo;avais, pour tout avoir, qu&rsquo;une petite valise &agrave; main et les v&ecirc;tements qui &eacute;taient sur mon dos ; nous nous ins&eacute;r&acirc;mes dans l&rsquo;avion par une trappe, entass&eacute;s les uns au-dessus des autres ; je grimpai le dernier, devant m&rsquo;&eacute;tendre sur la plaque de fer qui obstruait la trappe et que l&rsquo;on vissa soigneusement.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em>La petite valise de Maurice Gabolde</em></strong></p> <p> &nbsp;</p> <p> Les pieds de Madame Laval &eacute;taient &agrave; la hauteur de mon visage. L&rsquo;avion fit quelques tours de piste pour prendre son envol presque verticalement, afin d&rsquo;atteindre imm&eacute;diatement une grande hauteur. Je discernai, par un orifice de la plaque sur laquelle j&rsquo;&eacute;tais couch&eacute;, les pentes des Alpes le long desquelles nous grimpions par bonds successifs. Puis, on entra dans les nuages ; le froid &eacute;tait intense et l&rsquo;on &eacute;voluait dans une couche ouat&eacute;e, le tympan assourdi par le vacarme des moteurs. Je rev&eacute;cus mon existence depuis le mois de Mai 1940 ; tout cela me semblait un mauvais cauchemar qui allait s&rsquo;achever sur la pointe de quelque ar&ecirc;te rocheuse. La respiration devenait difficile et les oreilles bourdonnaient d&eacute;sagr&eacute;ablement. Nous &eacute;tions &agrave; plus de 6 000 m&egrave;tres.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Un Junker 88, d&rsquo;un type voisin de celui qui emporta Pierre Laval en Espagne</em></strong></p> <p> &nbsp;</p> <p> Par moment une &eacute;claircie survenait ; je devinais des sommets d&eacute;nud&eacute;s, la t&acirc;che bleue d&rsquo;un lac, celui de C&ocirc;me peut-&ecirc;tre ; l&rsquo;avion plongeait brusquement dans un trou d&rsquo;air et se relevait brusquement comme un ascenseur qui d&eacute;marre. L&rsquo;avion descendit progressivement apr&egrave;s avoir franchi les Alpes franco-italiennes au nord de Nice ; on commen&ccedil;a &agrave; distinguer des villages, des arbres et de tout petits points noirs qui se d&eacute;pla&ccedil;aient sur des routes sinueuses, longs rubans blancs au milieu du vert des prairies et de l&rsquo;ocre des champs et des terrains incultes ; puis, ce fut la mer que nous abord&acirc;mes dans la r&eacute;gion de Menton. L&rsquo;avion reprit de la hauteur pour franchir la c&ocirc;te et piqua droit sur la Corse ; la temp&eacute;rature &eacute;tait redevenue supportable ; il faisait presque chaud ; quand la terre eut disparu, l&rsquo;avion descendit jusqu&rsquo;&agrave; raser les flots ; nous devions, me dirent les pilotes, donner l&rsquo;impression de loin d&rsquo;un petit navire. Ils chang&egrave;rent de direction en haute mer et cingl&egrave;rent vers l&rsquo;Ouest. &Agrave; 11 heures 50, j&rsquo;aper&ccedil;us de mon observatoire une c&ocirc;te, des montagnes pel&eacute;es, puis des maisons et des plages : c&rsquo;&eacute;tait l&rsquo;Espagne.&nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus que quelques heures.</u></em></strong></p> <p> <em>Aujourd&rsquo;hui, &agrave; 17 heures 43, ce sera fini. Et l&rsquo;on saura que l&rsquo;objectif a &eacute;t&eacute; atteint. La r&eacute;&eacute;dition du livre sera d&eacute;finitivement lanc&eacute;e. Je fournis mon ultime bribe des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>&nbsp;ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;23)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait concerne ce moment tr&egrave;s particulier o&ugrave; Pierre Laval, son &eacute;pouse et Maurice Gabolde s&rsquo;envol&egrave;rent d&rsquo;Italie vers l&rsquo;Espagne:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; Sur le terrain d&rsquo;aviation, on nous pr&eacute;senta les pilotes, deux t&ecirc;tes blondes imberbes d&rsquo;adolescents, aux yeux bleus, &eacute;mergeant du gros tas d&rsquo;&eacute;toffe jaune qui les faisait ressembler &agrave; des sacs ambulants. Ils se fig&egrave;rent dans l&rsquo;immobilit&eacute; du garde-&agrave;-vous, pendant que le Capitaine Hanger pronon&ccedil;ait quelques paroles que j&rsquo;entendis mal dans le bruit des moteurs ; les deux aviateurs lev&egrave;rent la main droite et r&eacute;pondirent : &laquo; Ich schwore &raquo; &nbsp;<em>[je le jure]</em>. Plus tard, &agrave; Montjuich, ils m&rsquo;expliqu&egrave;rent qu&rsquo;ils avaient jur&eacute; sur leur honneur, en pr&eacute;sence du F&uuml;hrer, repr&eacute;sent&eacute; par leur chef, d&rsquo;aller jusqu&rsquo;au sacrifice de leur vie dans la mission qui leur &eacute;tait confi&eacute;e.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Junker_88_4a-1453279794" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/269258/junker_88_4a-1453279794.jpg" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em>C&rsquo;est un Junker de ce type qui emporta les passagers</em></strong></p> <p> &nbsp;</p> <p> Ils devaient, jusqu&rsquo;au 30 Mai 1945, partager notre internement en Espagne ; Gerhardt Bohm et Hellmuth Funk &eacute;taient deux sp&eacute;cimens de l&rsquo;h&eacute;ro&iuml;que jeunesse qui, en Europe comme en Am&eacute;rique du Nord, a servi avec courage, d&eacute;sint&eacute;ressement et esprit de sacrifice sa patrie ; l&rsquo;un d&rsquo;eux avait &eacute;t&eacute; abattu deux fois en combat a&eacute;rien, dont une au-dessus de la M&eacute;diterran&eacute;e et avait flott&eacute; pendant plusieurs heures sur l&rsquo;&eacute;pave de son appareil ; ils ne savaient plus rien de leurs familles originaires de Stettin et de la Thuringe ; la fianc&eacute;e de Funk travaillait comme ouvri&egrave;re d&rsquo;usine &agrave; Salzbourg. Je les vis suivre, les yeux noy&eacute;s de larmes, la m&acirc;choire serr&eacute;e, le corps pench&eacute; vers la radio, le d&eacute;veloppement de l&rsquo;effondrement militaire de l&rsquo;Allemagne, la capitulation des g&eacute;n&eacute;raux, la reddition sans condition ; ils ne parvenaient pas &agrave; r&eacute;aliser un tel cataclysme si contraire &agrave; l&rsquo;id&eacute;e qu&rsquo;ils s&rsquo;&eacute;taient faite de la puissance du III&egrave;me Reich. Quand ils nous quitt&egrave;rent, ils exprim&egrave;rent leurs sentiments dans ces quelques lignes &eacute;crites par l&rsquo;un d&rsquo;eux sur l&rsquo;album d&rsquo;un Espagnol qui s&rsquo;int&eacute;ressait &agrave; leur sort : &laquo; Wie wir ohne Kette geboren sind, so wunschen wir ohne Zwang zu leben. Moge Spanien und sein Volk ewig leben, das wunschen die deutsch Flieger &raquo; <em>[Les pilotes allemands souhaitent &agrave; l&rsquo;Espagne et aux Espagnols de pouvoir vivre &eacute;ternellement sans contrainte, tout comme l&rsquo;homme na&icirc;t sans cha&icirc;nes]</em>. Nous pr&icirc;mes cong&eacute; de nos chauffeurs et des policiers qui nous avaient accompagn&eacute;s jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;a&eacute;rodrome ; je leur avais donn&eacute; mes modestes bagages et n&rsquo;avais, pour tout avoir, qu&rsquo;une petite valise &agrave; main et les v&ecirc;tements qui &eacute;taient sur mon dos ; nous nous ins&eacute;r&acirc;mes dans l&rsquo;avion par une trappe, entass&eacute;s les uns au-dessus des autres ; je grimpai le dernier, devant m&rsquo;&eacute;tendre sur la plaque de fer qui obstruait la trappe et que l&rsquo;on vissa soigneusement.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Dsc_0016a-1450720092" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262426/DSC_0016a-1450720092.jpg" /></p> <p> <strong><em>La petite valise de Maurice Gabolde</em></strong></p> <p> &nbsp;</p> <p> Les pieds de Madame Laval &eacute;taient &agrave; la hauteur de mon visage. L&rsquo;avion fit quelques tours de piste pour prendre son envol presque verticalement, afin d&rsquo;atteindre imm&eacute;diatement une grande hauteur. Je discernai, par un orifice de la plaque sur laquelle j&rsquo;&eacute;tais couch&eacute;, les pentes des Alpes le long desquelles nous grimpions par bonds successifs. Puis, on entra dans les nuages ; le froid &eacute;tait intense et l&rsquo;on &eacute;voluait dans une couche ouat&eacute;e, le tympan assourdi par le vacarme des moteurs. Je rev&eacute;cus mon existence depuis le mois de Mai 1940 ; tout cela me semblait un mauvais cauchemar qui allait s&rsquo;achever sur la pointe de quelque ar&ecirc;te rocheuse. La respiration devenait difficile et les oreilles bourdonnaient d&eacute;sagr&eacute;ablement. Nous &eacute;tions &agrave; plus de 6 000 m&egrave;tres.</p> <p> <img alt="Junker_88_2a-1453279862" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/269259/junker_88_2a-1453279862.jpg" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Un Junker 88, d&rsquo;un type voisin de celui qui emporta Pierre Laval en Espagne</em></strong></p> <p> &nbsp;</p> <p> Par moment une &eacute;claircie survenait ; je devinais des sommets d&eacute;nud&eacute;s, la t&acirc;che bleue d&rsquo;un lac, celui de C&ocirc;me peut-&ecirc;tre ; l&rsquo;avion plongeait brusquement dans un trou d&rsquo;air et se relevait brusquement comme un ascenseur qui d&eacute;marre. L&rsquo;avion descendit progressivement apr&egrave;s avoir franchi les Alpes franco-italiennes au nord de Nice ; on commen&ccedil;a &agrave; distinguer des villages, des arbres et de tout petits points noirs qui se d&eacute;pla&ccedil;aient sur des routes sinueuses, longs rubans blancs au milieu du vert des prairies et de l&rsquo;ocre des champs et des terrains incultes ; puis, ce fut la mer que nous abord&acirc;mes dans la r&eacute;gion de Menton. L&rsquo;avion reprit de la hauteur pour franchir la c&ocirc;te et piqua droit sur la Corse ; la temp&eacute;rature &eacute;tait redevenue supportable ; il faisait presque chaud ; quand la terre eut disparu, l&rsquo;avion descendit jusqu&rsquo;&agrave; raser les flots ; nous devions, me dirent les pilotes, donner l&rsquo;impression de loin d&rsquo;un petit navire. Ils chang&egrave;rent de direction en haute mer et cingl&egrave;rent vers l&rsquo;Ouest. &Agrave; 11 heures 50, j&rsquo;aper&ccedil;us de mon observatoire une c&ocirc;te, des montagnes pel&eacute;es, puis des maisons et des plages : c&rsquo;&eacute;tait l&rsquo;Espagne.&nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <u><strong>L&#39;objectif vient d&#39;&ecirc;tre atteint </strong></u>avec l&#39;&eacute;largissement de la Super-Dream-Team &agrave; <strong>R&eacute;mimi</strong>. Ceux qui connaissent reconnaitront.</p> <p> J&#39;esp&eacute;rais bien que nous y arriverions, mais maintenant c&#39;est s&ucirc;r et cela fait vraiment plaisir.</p> <p> Plusieurs raisons &agrave; cela.&nbsp;</p> <p> <u>La premi&egrave;re</u>, c&#39;est que tant que l&#39;objectif n&#39;&eacute;tait pas atteint, il pouvait ne jamais l&#39;&ecirc;tre.</p> <p> <u>La seconde</u>, c&#39;est qu&#39;un projet participatif repose sur la notion de participation, de d&eacute;marche commune, de solidarit&eacute;, un concept dont il fait plaisir de voir qu&#39;il existe encore.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Merci &agrave; vous tous donc</p> <p> et -qui sait?- &agrave; ceux qui nous rejoindront encore.</p> <p> Emmanuel</p> <p> &nbsp;</p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus qu&rsquo;un jour.</u></em></strong></p> <p> <em>Demain, &agrave; 17 heures, ce sera fini. Et l&rsquo;on saura si l&rsquo;objectif a &eacute;t&eacute; atteint. J&rsquo;esp&egrave;re que la r&eacute;&eacute;dition du livre sera enfin lanc&eacute;e. Je fournis mes p&eacute;nulti&egrave;mes bribes des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>&nbsp;ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;22)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait concerne un des derniers instants dramatiques du s&eacute;jour forc&eacute; en Allemagne du Pr&eacute;sident Laval:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; La perspective du r&eacute;duit se pr&eacute;cisait. Je savais par Soualle (neveu de Gu&eacute;rard) que l&rsquo;on avait d&eacute;j&agrave; transport&eacute; &agrave; Kitzb&uuml;hl la mission Scapini et que l&rsquo;ancien Gouvernement du R&eacute;gent Horthy y avait &eacute;t&eacute; repli&eacute;. On nous conduisait sans doute rejoindre toutes ces &eacute;paves.</p> <p> C&rsquo;est alors que Madame Laval, caract&egrave;re fier et ind&eacute;pendant, dont les sentiments anti-Allemands &eacute;taient notoires mais que sa profonde affection pour son mari avait jusque-l&agrave; condamn&eacute;e au mutisme, explosa. J&rsquo;assistai &agrave; une sc&egrave;ne vraiment dramatique ; elle donnait libre cours &agrave; sa ranc&oelig;ur et &agrave; son indignation ; le diplomate allemand &eacute;coutait, la mine ahurie, cette philippique v&eacute;h&eacute;mente. Le Pr&eacute;sident, exc&eacute;d&eacute; par les proc&eacute;d&eacute;s dont il avait &eacute;t&eacute; l&rsquo;objet &agrave; Sigmaringen, ne tarda pas &agrave; faire chorus ; toutes les amertumes de l&rsquo;exil, l&rsquo;incompr&eacute;hension des dirigeants de la politique allemande &agrave; Paris, &agrave; Vichy et &agrave; Belfort, les d&eacute;sillusions et les amertumes de trois ans de gouvernement sous une occupation &eacute;trang&egrave;re, tout cela montait de son c&oelig;ur &agrave; ses l&egrave;vres, dans ce cadre de d&eacute;solation et de mis&egrave;re, sous la pluie qui ruisselait sur les vitres, dans la p&eacute;nombre de la nuit tombante. Terrifi&eacute;, l&rsquo;envoy&eacute; du Ministre Reinebeck se retira confus et d&eacute;sorient&eacute;. Je sus depuis que Salza avait refus&eacute; de se charger de cette mission qui venait de se terminer par un tel &eacute;clat.</p> <p> Le Pr&eacute;sident et sa femme d&eacute;cid&egrave;rent qu&rsquo;ils resteraient dans leur auto, d&eacute;fendirent &agrave; Boudot de la mettre en marche et envisag&egrave;rent de crever les pneus.</p> <p> Nous d&ucirc;mes &agrave; cette &eacute;nergie de la derni&egrave;re heure de ne pas aller dans le r&eacute;duit tyrolien. Vaincu par cette r&eacute;sistance, d&eacute;sireux d&rsquo;&eacute;viter un scandale, sans ordres du Minist&egrave;re des Affaires &Eacute;trang&egrave;res avec lequel aucun contact n&rsquo;&eacute;tait plus possible, l&rsquo;ambassadeur Reinebeck c&eacute;da et cessa de s&rsquo;int&eacute;resser &agrave; notre sort ; le Pr&eacute;sident irait o&ugrave; bon lui semblerait ; il n&rsquo;avait qu&rsquo;&agrave; donner ses ordres aux policiers qui passaient sous son autorit&eacute;. Kaiser et son camarade paraissaient enchant&eacute;s de cette solution, car le r&eacute;duit tyrolien ne leur inspirait pas confiance.</p> <p> On offrit &agrave; Madame Laval une chambre pour s&rsquo;y reposer ; elle refusa et passa, avec son mari, la nuit dans l&rsquo;auto sur la place de Wangen.&hellip;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus que deux jours.</u></em></strong></p> <p> <em>Le terme de la campagne approche. Plus que deux jours. L&rsquo;objectif sera atteint. Je suivrai les conseils de mes experts et, de plus, mes plus fervents soutiens ont fait des gestes significatifs qui me permettent d&rsquo;envisager l&rsquo;avenir avec s&eacute;r&eacute;nit&eacute;. Apr&egrave;s le G&eacute;n&eacute;ral, le petit Pierre et maintenant mon bon ami Fran&ccedil;ois ont apport&eacute; les petites rallonges qui permettent de tutoyer les bons jambons et friandises qui pendent en haut du m&acirc;t de cocagne. La r&eacute;&eacute;dition du livre devient quasi certaine. Je fournis d&rsquo;ant&eacute;p&eacute;nulti&egrave;mes bribes des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>&nbsp;ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;21)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait concerne un aspect des conditions de vie des membres &laquo;&nbsp;Schlafende&nbsp;&raquo; de l&rsquo;ancien gouvernement de Vichy d&eacute;plac&eacute;s par les Allemands du ch&acirc;teau de Sigmaringen vers celui de Wilflingen (&laquo;&nbsp;D&rsquo;un ch&acirc;teau l&rsquo;autre&nbsp;&raquo;, comme l&rsquo;&eacute;crivit Louis Ferdinand C&eacute;line):</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; Le Baron nous avait accueillis de la fa&ccedil;on la plus courtoise, mais avec une certaine r&eacute;serve dont il se d&eacute;partit quand un courant de sympathie se manifesta entre notre groupe et sa nombreuse famille. Nous &eacute;tions les troisi&egrave;mes occupants qu&rsquo;il devait h&eacute;berger depuis quelques mois ; il avait d&rsquo;abord re&ccedil;u les princes de Hohenzollern apr&egrave;s les &eacute;v&egrave;nements de la d&eacute;fection de la Roumanie, puis une formation de la Milice fran&ccedil;aise, enfin nous. Lui-m&ecirc;me faisait l&rsquo;objet d&rsquo;une surveillance &agrave; raison de ses liens de parent&eacute; qui l&rsquo;unissaient au Colonel de Stauffenberg, cet officier mutil&eacute; qui avait fait exploser une bombe dans le cabinet d&rsquo;Hitler, au Quartier G&eacute;n&eacute;ral ; son p&egrave;re, dont il conservait les traditions et les sentiments, avait &eacute;t&eacute; un des leaders du parti catholique ; lui-m&ecirc;me &eacute;tait profond&eacute;ment monarchiste et s&rsquo;&eacute;tait tenu &agrave; l&rsquo;&eacute;cart de la politique depuis l&rsquo;av&egrave;nement du nazisme ; grand bless&eacute; de guerre, il marchait difficilement, appuy&eacute; sur une canne et vivait en gentilhomme campagnard, dirigeant une vaste exploitation agricole, la plus importante de la r&eacute;gion. Il avait une nombreuse famille dont les membres &eacute;taient venus se r&eacute;fugier &agrave; Wilflingen quand Stuttgart et les autres grandes villes du Sud avaient &eacute;t&eacute; soumises &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve de la destruction ; tout ce monde vivait dans la maison de son intendant, en face du ch&acirc;teau, et toutes les g&eacute;n&eacute;rations de Stauffenberg et de Metzingen &eacute;taient repr&eacute;sent&eacute;es.&nbsp;</p> <p> Il restait, pour la population rurale, catholique pratiquante et traditionaliste, le chef et le ma&icirc;tre respect&eacute; et v&eacute;n&eacute;r&eacute; ; il n&rsquo;y avait &agrave; Wilflingen et aux environs que trois personnes qui comptaient : le Baron, le cur&eacute; et l&rsquo;ancien bourgmestre remplac&eacute; par un nazi auquel on ne conc&eacute;dait aucune importance ; les paysans souriaient malicieusement quand ils voyaient leur nouveau bourgmestre et son fr&egrave;re (les deux seuls membres du parti &agrave; Wilflingen) peindre, sur les portes des granges, les W barr&eacute;s des &laquo; Wehrw&ouml;lfe &raquo;. Le Baron, qui parlait un fran&ccedil;ais tr&egrave;s pur et aimait venir bavarder avec moi &agrave; la biblioth&egrave;que, &eacute;tait in&eacute;puisable quand il &eacute;voquait les souvenirs de ses anc&ecirc;tres, de sa jeunesse, d&rsquo;une Allemagne que j&rsquo;avais connue et d&rsquo;une Europe en train de dispara&icirc;tre ; sa culture &eacute;tait vaste, son esprit judicieux et il avait une vue proph&eacute;tique des &eacute;v&egrave;nements futurs qui diviseraient les vainqueurs, impuissants &agrave; combler le vide cr&eacute;&eacute; par la disparition du centre de gravit&eacute; du vieux continent.&nbsp;</p> <p> Il me pria d&rsquo;occuper mes instants de loisir &agrave; perfectionner dans la langue fran&ccedil;aise un de ses petite fils, Peter von Metzingen, jeune homme de 17 ans qui devint rapidement un compagnon de promenade fort agr&eacute;able ; il &eacute;tait ouvert, intelligent, sportif, d&rsquo;une juv&eacute;nile fra&icirc;cheur de sentiments et d&rsquo;esprit curieux ; il allait &ecirc;tre mobilis&eacute; et il aurait, sans doute courageusement servi sa patrie dont les dirigeants se montraient singuli&egrave;rement ingrats vis-&agrave;-vis de sa famille qui avait contribu&eacute; &agrave; sa grandeur pass&eacute;e. Le d&eacute;sastre d&rsquo;Avril 1945 a pr&eacute;serv&eacute; son adolescence prometteuse.&nbsp;</p> <p> Peter von Metzingen, qui servait de commissionnaire, se rendait souvent &agrave; bicyclette dans le village voisin d&rsquo;Herrlingen o&ugrave; ses parents avaient un domaine ; le Mar&eacute;chal Rommel s&rsquo;&eacute;tait retir&eacute; &agrave; Herrlingen depuis l&rsquo;accident d&rsquo;automobile survenu en France, pr&egrave;s de Livarot, qui l&rsquo;avait priv&eacute; de son commandement. Participa-t-il au complot dont Stauffenberg fut le principal acteur ? On commen&ccedil;ait &agrave; murmurer, avec beaucoup de circonspection, que la version officielle de sa mort, ne correspondait pas &agrave; la r&eacute;alit&eacute; &hellip;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus que 3 jours.</u></em></strong></p> <p> <em>Le terme de la campagne approche. Plus que 3 jours. Tant que l&rsquo;objectif n&rsquo;est pas atteint, il n&rsquo;est pas atteint, mais il vient de se rapprocher sensiblement gr&acirc;ce au G&eacute;n&eacute;ral qui vient de rejoindre la Super-Dream-Team. La r&eacute;&eacute;dition du livre devient de plus en plus probable. Difficile de progresser. &nbsp;Je fournis de nouvelles bribes des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;20)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait concerne un aspect des conditions de vie des membres de l&rsquo;ancien gouvernement de Vichy emmen&eacute;s par les Allemands &agrave; Sigmaringen:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Castle-of-sigmaringen-1453025587" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/268362/castle-of-sigmaringen-1453025587.jpg" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;Notre petit groupe de &laquo;&nbsp;Schlafende&nbsp;&raquo; comprenait, en outre du Pr&eacute;sident et de Madame Laval qui vivaient &agrave; part et tr&egrave;s retir&eacute;s, Bichelonne (qui nous quitta en Novembre pour subir une op&eacute;ration chirurgicale dans la clinique du Docteur Gebhardt), Rochat, Marion, Math&eacute;, Paul N&eacute;raud et Gu&eacute;rard, quand il passa en Allemagne.&nbsp;</p> <p> Nous prenions nos repas ensemble et nous retrouvions l&rsquo;apr&egrave;s-midi pour de longues parties de bridge, quand le temps &eacute;tait mauvais.&nbsp;</p> <p> Abel Bonnard et son fr&egrave;re venaient assez souvent partager notre repas, principalement lorsque &laquo;&nbsp;le Ma&icirc;tre&nbsp;&raquo; invitait quelque ami de passage &agrave; d&icirc;ner. Nous assistions alors &agrave; un vrai feu d&rsquo;artifice d&rsquo;esprit et n&rsquo;avions que l&rsquo;agr&eacute;able occupation d&rsquo;&eacute;couter.&nbsp;</p> <p> Marion, quand il &eacute;tait en verve nous lardait des pointes de ses paradoxes. Math&eacute; &eacute;tait intarissable en histoires de chasse ou faisait un cours d&rsquo;agriculture pratique ; sa conversation &eacute;tait celle qui d&eacute;lassait le plus le Pr&eacute;sident Laval qui venait r&eacute;guli&egrave;rement tous les matins assister &agrave; notre petit d&eacute;jeuner et entamait avec ce &laquo;&nbsp;rural int&eacute;gral&nbsp;&raquo; de grandes discussions sur la vie des champs, les animaux, les cultures, etc.&nbsp;</p> <p> Abel Bonnard avait, du reste, coutume de dire que nous traitions les sujets &agrave; fond ; il me souvient d&rsquo;un d&eacute;bat sur les &laquo;&nbsp;concierges&nbsp;&raquo; dans le temps et dans l&rsquo;espace qui dura tout un repas. Mais invinciblement nos pens&eacute;es nous ramenaient &agrave; notre pays, &agrave; son avenir et nous cherchions aussi &agrave; percer l&rsquo;&eacute;nigme de notre destin quand toute l&rsquo;Allemagne serait conquise par les Alli&eacute;s ; aucun de nous ne participait &agrave; l&rsquo;illusion des &laquo;&nbsp;armes secr&egrave;tes&nbsp;&raquo; que Boemelburg avait infus&eacute;e dans l&rsquo;esprit du Pr&eacute;sident. Marion, fort taquin, cherchait &agrave; assombrir Gu&eacute;rard et Math&eacute; qui &eacute;taient les plus impressionnables ; il peignait les supplices raffin&eacute;s qui nous seraient inflig&eacute;s par les Gaullistes et les communistes et il fallait une cascade de ramis (jeu favori de Math&eacute;) pour remettre ce brave homme d&rsquo;aplomb. Les fantaisies les plus extravagantes sortaient de l&rsquo;imagination de l&rsquo;ancien Ministre de l&rsquo;Information ; il pr&eacute;voyait la conduite que chacun de nous tiendrait, soit noy&eacute; dans la foule des travailleurs &eacute;trangers, soit menant, dans les for&ecirc;ts de la Germanie, la vie de l&rsquo;homme des cavernes ; il voyait l&rsquo;un de nous moine dans un couvent d&rsquo;Italie et un autre re&ccedil;u par Staline. &hellip;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus que 4 jours.</u></em></strong></p> <p> <em>Notre objectif devient difficile &agrave; atteindre&nbsp;? Tant qu&rsquo;il n&rsquo;est pas atteint, il n&rsquo;est pas atteint. La r&eacute;&eacute;dition du livre reste toujours &agrave; port&eacute;e de main, mais le m&acirc;t de cocagne devient tr&egrave;s glissant. Difficile de progresser. &nbsp;Je fournis de nouvelles bribes des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;19)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait concerne les conditions dans lesquels, &agrave; la fin de l&rsquo;&eacute;t&eacute; 1944, le gouvernement allemand installa les membres de l&rsquo;ancien gouvernement de Vichy &agrave; Sigmaringen:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; &nbsp;Le Ch&acirc;teau de Sigmaringen dresse sa silhouette au sommet d&rsquo;un rocher autour duquel se d&eacute;roule une boucle du Danube. La petite ville est blottie &agrave; ses pieds ; c&rsquo;est une cit&eacute; r&eacute;guli&egrave;re, aux maisons propres avec leurs fa&ccedil;ades peintes et leurs vieilles enseignes ; elle est entour&eacute;e d&rsquo;un cercle de hauteurs bois&eacute;es, r&eacute;serves de chasse et but de promenades ; aux premi&egrave;res heures de la matin&eacute;e, on aper&ccedil;oit dans le lointain les sommets des Alpes du Voralberg qui n&rsquo;allaient pas tarder &agrave; se couvrir de neige. Le climat est sain, froid comme sur tout le plateau du &laquo;&nbsp;Rauhealp&nbsp;&raquo;.&nbsp;</p> <p> Le ch&acirc;teau a plus d&rsquo;allure vu de loin que de pr&egrave;s. C&rsquo;est en r&eacute;alit&eacute; une vaste construction moderne dans un style que n&rsquo;aurait pas d&eacute;savou&eacute; Viollet le Duc ; trois corps de b&acirc;timent h&eacute;t&eacute;roclites, &eacute;difi&eacute;s sur les fondements du vieux nid d&rsquo;aigle des premiers Hohenzollern, sont soud&eacute;s les uns aux autres (&laquo;&nbsp;Josefbau&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;Leopoldbau&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;Wilhelmsbau&nbsp;&raquo;, du nom des princes qui les &eacute;difi&egrave;rent) par des galeries, des terrasses et des passages souterrains. Les appartements occupent la partie haute ; la partie basse est une succession de pi&egrave;ces obscures et humides. L&rsquo;entr&eacute;e principale, sur le flanc Ouest, conduit par un plan inclin&eacute; &agrave; la cour principale ; deux escaliers interminables permettent &eacute;galement d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; cette cour qui est le nombril du ch&acirc;teau. En fait, on utilisait surtout l&rsquo;ascenseur install&eacute; dans une tour accol&eacute;e &agrave; la face du Sud qui permet d&rsquo;atteindre l&rsquo;&eacute;tage le plus &eacute;lev&eacute;. Nous f&ucirc;mes r&eacute;partis, par le m&eacute;nage Hoffmann, de la fa&ccedil;on suivante. Le Mar&eacute;chal et son entourage (G&eacute;n&eacute;ral Debeney, M&eacute;n&eacute;trel, Amiral Bl&eacute;haut) occup&egrave;rent les appartements du dernier &eacute;tage ; c&rsquo;&eacute;tait le plus confortable et le plus facilement chauffable ; la colonie fran&ccedil;aise &eacute;parpill&eacute;e dans la ville le surnomma, avec une respectueuse ironie : &laquo; L&rsquo;Olympe &raquo;. Le Pr&eacute;sident Laval et les Ministres en sommeil (Bichelonne, Bonnard, Gabolde, Math&eacute;, Marion, Rochat) furent log&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;tage imm&eacute;diatement inf&eacute;rieur. C&rsquo;&eacute;tait une succession de vastes et luxueux appartements ; ils avaient &eacute;t&eacute; habit&eacute;s jadis par le Prince Karl Anton, arri&egrave;re-grand-p&egrave;re du Prince actuel et &eacute;taient d&eacute;cor&eacute;s dans le style du second Empire, avec un go&ucirc;t ostentatoire. La plupart des pi&egrave;ces ouvraient par de larges portes-fen&ecirc;tres sur les terrasses &agrave; l&rsquo;italienne qui &eacute;treignent la fa&ccedil;ade m&eacute;ridionale du ch&acirc;teau. La partie occup&eacute;e par le Pr&eacute;sident et Madame Laval &eacute;tait reli&eacute;e &agrave; la portion du Josefbau qui nous &eacute;tait attribu&eacute;e par une vaste salle &agrave; manger, d&eacute;cor casino de ville d&rsquo;eau, et une salle garnie de tous les portraits des princes de Hohenzollern depuis les chasseurs v&ecirc;tus de peau de b&ecirc;te jusqu&rsquo;au Prince Wilhelm en grand uniforme de G&eacute;n&eacute;ral. Bichelonne, puis Gu&eacute;rard, log&egrave;rent dans deux vastes pi&egrave;ces (Rahenzimmer) ayant vue sur le Danube et le faubourg de la Leopoldstrasse, Marion et Math&eacute; dans des chambres plus modestes. Pour ma part, j&rsquo;eus un appartement froid, mais fort bien &eacute;clair&eacute;, ouvrant sur une terrasse d&rsquo;o&ugrave; la vue embrassait l&rsquo;enfilade de la vall&eacute;e. Le salon &eacute;tait d&eacute;cor&eacute; de boiseries en marqueterie finement ex&eacute;cut&eacute;es (BadischeSalon) ; la chambre avait un lit monumental d&rsquo;un gothique douteux. Cet appartement avait &eacute;t&eacute; celui du fr&egrave;re jumeau du Prince, avant qu&rsquo;ils aient &eacute;t&eacute; expuls&eacute;s de leur ch&acirc;teau.&nbsp;</p> <p> &Agrave; l&rsquo;extr&eacute;mit&eacute; du Josefbau, Abel Bonnard s&rsquo;&eacute;tait vu attribuer une pi&egrave;ce en pur style rococo dans une tour octogonale ; il ne l&rsquo;occupa que fort peu de temps, ayant pr&eacute;f&eacute;r&eacute; retrouver sa m&egrave;re et son fr&egrave;re qui avaient re&ccedil;u l&rsquo;hospitalit&eacute; chez le Landrath.&nbsp;</p> <p> M. de Brinon et ses secr&eacute;taires v&eacute;curent &agrave; l&rsquo;&eacute;tage situ&eacute; au-dessous du n&ocirc;tre, dans le Josefbau. Le Pr&eacute;sident de la Commission veillait &agrave; ce que nul d&rsquo;entre nous n&rsquo;empi&eacute;t&acirc;t sur le domaine qui lui &eacute;tait r&eacute;serv&eacute; &hellip;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus que 6 jours.</u></em></strong></p> <p> <em>Notre objectif ne s&rsquo;&eacute;loignerait-il pas&nbsp;? Tant qu&rsquo;il n&rsquo;est pas atteint, il n&rsquo;est pas atteint. La r&eacute;&eacute;dition du livre reste toujours &agrave; port&eacute;e de main, un peu comme les friandises en haut du m&acirc;t de cocagne, mais celui-ci devient tr&egrave;s glissant. Difficile de progresser. &nbsp;Je fournis de nouvelles bribes des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;18)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait concerne les conditions dans lesquels, en ao&ucirc;t 1944, le gouvernement allemand emmena le gouvernement de Vichy vers Belfort, en passant par Nancy o&ugrave; le convoi fit halte :</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; &nbsp;Fribourg n&rsquo;avait pas encore &eacute;t&eacute; s&eacute;rieusement bombard&eacute; ; de temps &agrave; autre des avions isol&eacute;s mitraillaient avec de petits obus la gare, la grand&rsquo;rue et la place de la cath&eacute;drale. Mais les alertes &eacute;taient tr&egrave;s fr&eacute;quentes ; la population, craintive et disciplin&eacute;e, gagnait les abris souterrains creus&eacute;s sous le &laquo; Schlossberg &raquo; ; ils &eacute;taient profonds et s&ucirc;rs, &eacute;clair&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;lectricit&eacute;, pourvus de bancs, de water-closets, de postes de secours. Je fis ainsi connaissance avec la vie de troglodyte que l&rsquo;on menait dans toutes les villes importantes ; je remarquai la solidarit&eacute; dont tout le monde t&eacute;moignait ; on aidait les vieux et les femmes &agrave; porter les valises, &agrave; ranger dans les abris les innombrables voitures d&rsquo;enfant qui servaient au transport des bagages. La foule &eacute;tait un ramassis de gens de tous les pays occup&eacute;s par l&rsquo;Allemagne, qui travaillaient dans les usines, dans les magasins et chez les particuliers ; on parlait toutes les langues ; il y avait des hommes et des femmes de France, de Belgique, de Hollande, d&rsquo;Italie et surtout de Pologne et de Tch&eacute;coslovaquie. Des conciliabules s&rsquo;&eacute;tablissaient en trois ou quatre idiomes diff&eacute;rents ; ceux qui connaissaient l&rsquo;allemand traduisaient les renseignements donn&eacute;s par les haut-parleurs sur la marche des avions de bombardement et les gestes substituaient souvent les paroles. Le hasard me pla&ccedil;a, au cours d&rsquo;une longue alerte, aupr&egrave;s d&rsquo;un groupe de trois jeunes filles polonaises de la bonne soci&eacute;t&eacute; qui &eacute;taient serveuses dans une brasserie ; elles parlaient le fran&ccedil;ais et l&rsquo;allemand et me donn&egrave;rent sur l&rsquo;occupation de leur pays des renseignements fort int&eacute;ressants : la Pologne avait &eacute;t&eacute; trait&eacute;e avec une duret&eacute; que la France n&rsquo;avait heureusement pas connue, notamment en ce qui concernait la r&eacute;quisition de la main d&rsquo;&oelig;uvre.&nbsp;</p> <p> Quand les travailleurs fran&ccedil;ais apprirent que le Mar&eacute;chal et le Pr&eacute;sident Laval se trouvaient &agrave; Fribourg, ils prirent l&rsquo;habitude de se grouper devant notre h&ocirc;tel, &eacute;piant nos sorties et nous adressant toutes sortes de questions. Leur curiosit&eacute; &eacute;tait amicale ; il n&rsquo;y avait, dans leur attitude, ni haine ni m&eacute;pris &hellip;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus que 7 jours.</u></em></strong></p> <p> <em>Notre objectif semble toujours accessible, mais tant qu&rsquo;il n&rsquo;est pas atteint, il n&rsquo;est pas atteint. La r&eacute;&eacute;dition du livre reste &agrave; port&eacute;e de main, un peu comme les friandises en haut du m&acirc;t de cocagne. Je fournis de nouvelles bribes des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;17)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait concerne les conditions dans lesquels, en ao&ucirc;t 1944, le gouvernement allemand emmena le gouvernement de Vichy vers Belfort, en passant par Nancy o&ugrave; le convoi fit halte :</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; &nbsp;nous conduisit &agrave; Nancy o&ugrave;, sans avoir attir&eacute; l&rsquo;attention, les voitures se gar&egrave;rent dans la cour de la Pr&eacute;fecture. La nouvelle de notre arriv&eacute;e se r&eacute;pandit dans la matin&eacute;e et la foule commen&ccedil;a &agrave; stationner devant l&rsquo;&eacute;difice ; elle manifestait une curiosit&eacute; silencieuse ; je reconnus parmi les curieux le Premier Pr&eacute;sident Joly, ce qui me permit de faire aviser de mon passage mon ami le Procureur g&eacute;n&eacute;ral Gu&eacute;tat avec qui j&rsquo;eus un entretien dans un caf&eacute; de la Place Stanislas ; il se chargea de faire parvenir de mes nouvelles &agrave; ma famille.&nbsp;</p> <p> Le Pr&eacute;fet Jean Faure, pris au d&eacute;pourvu, s&rsquo;excusa de ne pouvoir nous retenir &agrave; d&eacute;jeuner avec le Pr&eacute;sident et Madame Laval, mais nous demanda de venir prendre le caf&eacute; avant notre d&eacute;part. Notre petite troupe (Bichelonne, Marion, Math&eacute; et moi) d&icirc;na dans un restaurant voisin de la Pr&eacute;fecture. Nous rejoign&icirc;mes ensuite le pr&eacute;fet et ses h&ocirc;tes dans son cabinet. Nous &eacute;tions arriv&eacute;s depuis quelques instants, quand la porte s&rsquo;ouvrit et, sans qu&rsquo;il e&ucirc;t &eacute;t&eacute; annonc&eacute;, j&rsquo;eus la surprise de voir entrer le Pr&eacute;sident Herriot. Je ne m&rsquo;&eacute;tais pas rencontr&eacute; avec lui depuis l&rsquo;&eacute;poque o&ugrave; j&rsquo;exer&ccedil;ais mes fonctions &agrave; Lyon ; il m&rsquo;avait alors toujours re&ccedil;u avec affabilit&eacute; dans son cabinet ou &agrave; son domicile des quais du Rh&ocirc;ne ; j&rsquo;avais pour lui du respect et de la reconnaissance ; je le trouvai physiquement tr&egrave;s chang&eacute;, tr&egrave;s amaigri, flottant dans des v&ecirc;tements trop larges ; mais intellectuellement, il &eacute;tait le m&ecirc;me avec une pointe d&rsquo;agitation et de nervosit&eacute;, bien explicable dans la situation o&ugrave; il se trouvait. Il conversa d&rsquo;une fa&ccedil;on tr&egrave;s cordiale avec le Pr&eacute;sident Laval, s&rsquo;exprimant avec bonne humeur et philosophie ; il ne donnait nullement l&rsquo;impression d&rsquo;avoir &eacute;t&eacute; contraint &agrave; se rendre &agrave; Paris, manifestait son amiti&eacute; pour le Pr&eacute;sident et d&eacute;sirait uniquement, pour l&rsquo;instant, pouvoir retourner &agrave; Mar&eacute;ville o&ugrave; il avait ses habitudes et o&ugrave; le personnel lui t&eacute;moignait de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t. Je pus, en assistant &agrave; la conversation des deux Pr&eacute;sidents, voir plus clair sur les &eacute;v&eacute;nements des jours pr&eacute;c&eacute;dents qui avaient &eacute;t&eacute; jusque-l&agrave; un peu obscurs dans mon esprit&hellip;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus que 8 jours.</u></em></strong><em> J&rsquo;ai toujours l&rsquo;espoir de voir la campagne atteindre son objectif, car la Dream-Team s&rsquo;est mu&eacute;e en <strong>Super-Dream-Team,</strong> avec l&rsquo;arriv&eacute;e de C&eacute;cile de Savoie et de Simon du Parisis. Jacques de Montpelier s&rsquo;est propos&eacute; pour apporter son support par d&rsquo;autres voies, rebut&eacute; qu&rsquo;il a &eacute;t&eacute; par la complexit&eacute; de la plate-forme KKBB.</em></p> <p> <em>Notre objectif semble plus que jamais accessible.&nbsp;</em><a href="http://gabolem.weebly.com/ecrits-dexil.html" target="_blank">La r&eacute;&eacute;dition de l&rsquo;&eacute;crit du fort de Montjuich est &agrave; port&eacute;e de main</a><em>. J&rsquo;en fournis encore quelques bribes.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;16)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait concerne les derni&egrave;res heures du gouvernement de Vichy, lorsque, devant l&rsquo;arriv&eacute;e des troupes alli&eacute;es, les Allemands d&eacute;cid&egrave;rent de quitter Paris et d&rsquo;emmener avec eux les membres dudit gouvernement :</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; Je ne connus l&rsquo;ultimatum du Gouvernement allemand que le 17 dans l&rsquo;apr&egrave;s-midi. J&rsquo;avais, toute la journ&eacute;e du 16, &eacute;t&eacute; retenu &agrave; mon cabinet par des visiteurs et par l&rsquo;obligation de prendre des mesures pour assurer la continuit&eacute; du fonctionnement de la Justice ou r&eacute;gler le sort de services comme celui des Soci&eacute;t&eacute;s secr&egrave;tes dont les fonctionnaires r&eacute;clamaient le paiement anticip&eacute; de leur traitement. Je n&rsquo;avais pas eu le temps de me rendre &agrave; Matignon et pensais que le plan du Pr&eacute;sident Laval suivait son cours.</p> <p> Un coup de t&eacute;l&eacute;phone de Gu&eacute;rard, Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral de la Pr&eacute;sidence, me convoqua, vers 17 heures, &agrave; un Conseil des Ministres, fort important, me dit-il, qui allait se tenir imm&eacute;diatement. Je partis aussit&ocirc;t pour Matignon, accompagn&eacute; de mon Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral Dayras.</p> <p> &Agrave; peine arriv&eacute;, je fus introduit dans la salle du Conseil o&ugrave; se trouvaient Bichelonne, Abel Bonnard, le Docteur Grasset, Marion et <u>Math&eacute;. </u>Les deux ministres militaires (G&eacute;n&eacute;ral Bridoux et Amiral Bl&eacute;haut), ainsi que le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral Rochat des Affaires &Eacute;trang&egrave;res &eacute;taient &agrave; Vichy avec le Mar&eacute;chal. J&rsquo;appris que MM. D&eacute;at et de Brinon &eacute;taient partis pour Nancy et que Darnand &eacute;tait retenu, hors de Paris, par ses obligations miliciennes. Mon ami Cathala &eacute;tait absent ; inform&eacute;, depuis la veille, de la tournure des &eacute;v&eacute;nements, il avait disparu pour &eacute;viter d&rsquo;&ecirc;tre conduit de force vers une destination inconnue. Au cours du Conseil, un billet remis au Pr&eacute;sident Laval, nous apprit que M. Chasseigne avait lui aussi pris la d&eacute;cision de se cacher.</p> <p> Le Pr&eacute;sident nous exposa que le Gouvernement allemand imposait notre d&eacute;part imm&eacute;diat pour Belfort [&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;] Bichelonne, Math&eacute;, le Docteur Grasset et moi, qui &eacute;tions aussi surpris qu&rsquo;indign&eacute;s par la r&eacute;v&eacute;lation qui nous &eacute;tait faite, d&eacute;clar&acirc;mes que nous nous opposions de la fa&ccedil;on la plus formelle au transfert &agrave; Belfort du si&egrave;ge du Gouvernement ; Marion et Abel Bonnard &eacute;taient plus h&eacute;sitants, mais se ralli&egrave;rent &agrave; notre opinion.</p> <p> Le Pr&eacute;sident <em>[Laval]</em> nous dit alors qu&rsquo;il partageait enti&egrave;rement notre sentiment et que, certain de notre approbation, il avait d&eacute;j&agrave; pr&eacute;par&eacute; les termes de la r&eacute;ponse qu&rsquo;il se proposait de faire &agrave; une lettre officielle de l&rsquo;ambassadeur Abetz qu&rsquo;il avait re&ccedil;ue dans le courant de la journ&eacute;e&hellip;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <strong><em><u>Il ne reste plus que 9 jours.</u></em></strong><em> J&rsquo;ai toujours l&rsquo;espoir de voir la campagne atteindre son objectif. Plusieurs personnes me disent vouloir contribuer, mais ne pas arriver &agrave; le faire &agrave; cause de la complexit&eacute; de la cr&eacute;ation d&rsquo;un compte KKBB. Je me suis pench&eacute; sur la question et ai pr&eacute;par&eacute; un vade-mecum torquemadesque. </em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><a href="http://gabolem.tumblr.com/post/137081082104/ecrits-dexil-processus-de-contribution-à-mon" target="_blank">http://gabolem.tumblr.com/post/137081082104/ecrits-dexil-processus-de-contribution-&agrave;-mon</a></strong></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Mon objectif est plus que jamais de permettre la r&eacute;&eacute;dition de cet ouvrage &eacute;crit au fort de Montjuich. J&rsquo;en fournis encore quelques bribes.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;15)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait figure en introduction &agrave; un passage du livre o&ugrave; Maurice Gabolde &eacute;voque ce que fut la Synarchique (une soci&eacute;t&eacute; &laquo;&nbsp;discr&egrave;te&nbsp;&raquo; r&eacute;unissant de hauts technocrates, pour beaucoup polytechniciens, ayant une conception commune de la Soci&eacute;t&eacute;, fond&eacute;e sur la primaut&eacute; des &eacute;lites techniques). A titre de r&eacute;flexion personnelle, je me demande si cette Synerchie n&rsquo;a pas perdur&eacute; et continu&eacute; &agrave; &eacute;tendre ses ramifications sous d&rsquo;autres formes &agrave; l&rsquo;aube du XXI&egrave;me si&egrave;cle. :</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;je n&rsquo;avais jamais entendu parler de la Synarchie avant l&rsquo;occupation quand j&rsquo;exer&ccedil;ais mes fonctions au Parquet de la Seine ; l&rsquo;Amiral Bard (autant qu&rsquo;il m&rsquo;en souvienne), alors pr&eacute;fet de police, me communiqua un livre, dit Livre d&rsquo;or, pi&egrave;ce para&icirc;t-il rarissime, saisie dans une perquisition et qui exposait la doctrine de la Synarchie. C&rsquo;&eacute;tait un superbe volume num&eacute;rot&eacute; ; &agrave; la premi&egrave;re page se trouvait une d&eacute;claration du genre de celles qu&rsquo;on pouvait lire dans les documents ma&ccedil;onniques, mena&ccedil;ant des pires ch&acirc;timents ceux qui divulgueraient les secrets contenus dans l&rsquo;ouvrage ; cela me parut enfantin, d&rsquo;autant plus que les autres pages &eacute;taient &eacute;crites en un style de math&eacute;maticien transcendantal, h&eacute;riss&eacute; de formules alg&eacute;briques ; c&rsquo;&eacute;tait une sorte d&rsquo;organisation th&eacute;orique d&rsquo;un &Eacute;tat id&eacute;al, avec des &eacute;chelons, des ramifications, des correspondances con&ccedil;ues dans un sens hi&eacute;rarchique pour utiliser au mieux les &eacute;lites techniques et les faire participer &agrave; la direction des affaires. Je rendis le livre auquel je n&rsquo;avais, &agrave; ma honte, pas compris grand chose.</p> <p> Le Mar&eacute;chal et Laval en savaient moins encore que moi sur la Synarchie. Quand j&rsquo;eus pris contact avec le Service des Soci&eacute;t&eacute;s secr&egrave;tes dont le Pr&eacute;sident [Laval] m&rsquo;avait confi&eacute; la direction, je fis quelques progr&egrave;s, car ce Service avait une documentation, d&rsquo;ailleurs restreinte, sur le mouvement synarchique. Elle avait &eacute;t&eacute; con&ccedil;ue par un r&ecirc;veur doubl&eacute; d&rsquo;un math&eacute;maticien, Jean Coutrot, qui, pendant l&rsquo;occupation, se suicida en se jetant par une fen&ecirc;tre de son appartement &agrave; la suite, dirent les uns, d&rsquo;une maladie incurable, accul&eacute; &agrave; ce geste, dirent d&rsquo;autres, par des vengeances synarchiques. Le proc&egrave;s-verbal de police, class&eacute; aux archives du Parquet, n&rsquo;apportait pas d&rsquo;&eacute;claircissement &agrave; cet &eacute;gard. Il avait &eacute;t&eacute; un prot&eacute;g&eacute; du Ministre Spinasse, avant la guerre, qui l&rsquo;avait introduit dans des services d&eacute;pendant de son D&eacute;partement, le Centre d&rsquo;organisation scientifique du travail.&nbsp;</p> <p> La Synarchie, en effet, &eacute;tait ant&eacute;rieure &agrave; l&rsquo;occupation. Elle avait cr&eacute;&eacute; quelques organes de p&eacute;n&eacute;tration dans des milieux tr&egrave;s diff&eacute;rents, Coloniaux (Mouvement synarchique d&rsquo;empire), Action Fran&ccedil;aise et Cagoule (Convention synarchique r&eacute;volutionnaire), la Ma&ccedil;onnerie, le Deuxi&egrave;me Bureau, qui proposa Coutrot pour la L&eacute;gion d&rsquo;honneur, les Catholiques par le P&egrave;re Teilhard de Chardin, la Finance internationale et juive (Oppenheim, Hijmans, la Banque Worms, le trust de la Royal Dutch et peut-&ecirc;tre aussi les Rothschild).&nbsp;</p> <p> La Synarchie se fortifia, apr&egrave;s 1936 ; apparurent alors le &laquo;&nbsp;Centre polytechnicien d&rsquo;&eacute;tudes &eacute;conomiques&nbsp;&raquo; qui &eacute;tudiait les nouvelles bases pour la planification d&rsquo;une &eacute;conomie nationale et qui eut un certain succ&egrave;s dans les milieux tr&egrave;s solidaires des anciens &eacute;l&egrave;ves de l&rsquo;X , les &laquo;&nbsp;Journ&eacute;es d&rsquo;&eacute;tudes des administrations publiques&nbsp;&raquo; , le &laquo;&nbsp;Centre d&rsquo;&eacute;tude des probl&egrave;mes humains&nbsp;&raquo;, un &laquo;&nbsp;Institut de Psychologie appliqu&eacute;e&nbsp;&raquo; et jusqu&rsquo;&agrave; un Groupe non conformiste qui &laquo;&nbsp;rassemblerait les intellectuels d&rsquo;avant-garde rebelles aux routines d&eacute;cadentes&nbsp;&raquo;. Mais le seul de ces organismes qui eut une vie officielle fut le &laquo;&nbsp;Centre d&rsquo;organisation scientifique du travail&nbsp;&raquo;, ouvert par M.&nbsp;Spinasse dans ses Services et confi&eacute; &agrave; Coutrot lui-m&ecirc;me. On citait comme adh&eacute;rents ou sympathisants, &agrave; cette &eacute;poque du mouvement synarchique, des personnalit&eacute;s comme Alexis Carrel, Huxley, &eacute;crivain anglais, et Georges Guillaume, &eacute;conomiste helv&eacute;tique.&nbsp;</p> <p> La Synarchie fut &eacute;pargn&eacute;e dans la constitution de la liste des Soci&eacute;t&eacute;s secr&egrave;tes proscrites par le Gouvernement de l&rsquo;&Eacute;tat fran&ccedil;ais, en 1940. Oubli ou faveur ? Comme le mouvement n&rsquo;&eacute;tait pas ill&eacute;gal et que ceux qui &eacute;taient qualifi&eacute;s ou soup&ccedil;onn&eacute;s de Synarques occupaient de hautes fonctions dans le Gouvernement, il m&rsquo;est impossible de dire si ces bruits &eacute;taient ou non fond&eacute;s ; il n&rsquo;y eut ni perquisitions ni interrogatoires et la preuve de l&rsquo;affiliation ne fut pas d&eacute;montr&eacute;e. Aussi les noms que je vais &eacute;crire le sont sous toutes r&eacute;serves. Auraient appartenu &agrave; la Synarchie,.&hellip;<em>(une longue liste de noms, c&eacute;l&egrave;bres &agrave; l&rsquo;&eacute;poque&hellip;..)</em> &hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p>
<p> <em>La campagne d&rsquo;appel aux coups de pouce tire &agrave; sa fin. <strong><u>Il ne reste plus que 10 jours.</u></strong> J&rsquo;ai toujours l&rsquo;espoir de voir la campagne atteindre son objectif et permettre la r&eacute;&eacute;dition de cet ouvrage &eacute;crit d&rsquo;Espagne. J&rsquo;en fournis encore quelques bribes.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;14)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait figure en introduction &agrave; un passage du livre o&ugrave; Maurice Gabolde &eacute;voque ce qu&rsquo;il sut des interventions de Pierre Laval pour favoriser une &eacute;vacuation de Paris par les Allemands sans combat et pour tenter une transition institutionnelle et politique avec une nouvelle Assembl&eacute;e nationale :</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;Le Pr&eacute;sident Laval vint &agrave; Paris dans les premiers jours d&rsquo;Ao&ucirc;t 1944 ; il allait s&rsquo;efforcer d&rsquo;y r&eacute;aliser deux op&eacute;rations, d&rsquo;une part l&rsquo;&eacute;vacuation de Paris par les Allemands sans combat et la reconnaissance de la capitale comme ville ouverte et la remise, dans la l&eacute;galit&eacute; et l&rsquo;ordre, des pouvoirs confi&eacute;s par l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale au Mar&eacute;chal, en 1940, &agrave; une nouvelle Assembl&eacute;e nationale qui prendrait en charge la destin&eacute;e du pays et celle de la R&eacute;publique.&nbsp;</p> <p> Le Pr&eacute;sident Laval &eacute;tait peu expansif quand il ne s&rsquo;agissait pas pour lui de convaincre son interlocuteur ; dans les entretiens que j&rsquo;eus, seul &agrave; seul, avec lui, &agrave; cette &eacute;poque, il ne me donna que de br&egrave;ves indications, chuchot&eacute;es &agrave; demi-mot sur la seconde op&eacute;ration qui devait &ecirc;tre entour&eacute;e du plus grand secret ; il m&rsquo;avait, du reste, recommand&eacute; une absolue discr&eacute;tion &agrave; cet &eacute;gard. Officiellement, il ne traitait que la premi&egrave;re dont la divulgation calmait les angoisses des Parisiens qui voyaient la bataille se rapprocher de la banlieue Ouest de leur ville. On entendait le bruit du canon et l&rsquo;on savait par les automobilistes qui circulaient dans la r&eacute;gion que les Am&eacute;ricains avaient atteint la for&ecirc;t de Rambouillet.&nbsp;</p> <p> C&rsquo;est donc, &agrave; l&rsquo;aide de confidences et de renseignements obtenus post&eacute;rieurement &agrave; ces &eacute;v&eacute;nements, au cours d&rsquo;entretiens avec le Pr&eacute;sident en Allemagne et au fort de Montjuich, que je vais &eacute;voquer la tentative avort&eacute;e de l&rsquo;op&eacute;ration con&ccedil;ue par le Pr&eacute;sident Laval et cautionn&eacute;e par le Pr&eacute;sident Herriot.&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong><u>&agrave; suivre</u></strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em><u>Pour contribuer</u></em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p>
<p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;13)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait figure dans un passage du livre o&ugrave; Maurice Gabolde &eacute;voque un peu plus en long ce qu&rsquo;il sait des assassinats de Maurice Sarraut, Georges Mandel et Philippe Henriot :</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> Les assassinats de Maurice Sarraut et de Mandel furent l&rsquo;&oelig;uvre de la Milice ; celui de Philippe Henriot fut &agrave; l&rsquo;actif de la R&eacute;sistance.</p> <p> Ces trois hommes, &eacute;galement honn&ecirc;tes et patriotes, furent les victimes d&rsquo;id&eacute;ologies exacerb&eacute;es, de man&oelig;uvres louches de d&eacute;sunion qui m&eacute;ritent une &eacute;gale r&eacute;probation.</p> <p> L&rsquo;attentat contre Maurice Sarraut se produisit alors que Bousquet exer&ccedil;ait ses fonctions de Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral &agrave; la Police. Ce jeune fonctionnaire, parvenu au sommet de son administration, avait &eacute;t&eacute; un client, au sens romain du mot, de la famille Sarraut. Le patriarche de la d&eacute;mocratie du Midi, bien qu&rsquo;il se fut abstenu de tout geste d&rsquo;adh&eacute;sion ostentatoire au Gouvernement du Mar&eacute;chal, avait, notamment par l&rsquo;interm&eacute;diaire de Bousquet, conserv&eacute; le contact avec le Pr&eacute;sident Laval ; il approuvait son action et sa politique et le soutenait moralement dans une r&eacute;gion o&ugrave; il avait une grosse influence. Son assassinat atteignait donc indirectement le chef du Gouvernement, d&eacute;montrait l&rsquo;impuissance de la police de Bousquet dont la Milice poursuivait l&rsquo;&eacute;viction. Le crime avait un c&ocirc;t&eacute; machiav&eacute;lique que Laval me r&eacute;v&eacute;la d&egrave;s que la Justice fut saisie de l&rsquo;affaire. Ce n&rsquo;&eacute;tait pas une vengeance priv&eacute;e ; Maurice Sarraut n&rsquo;avait pas d&rsquo;ennemis personnels, ni une aventure d&rsquo;ordre sentimental que la r&eacute;gularit&eacute; de son existence familiale rendait impossible. Le coup ne pouvait venir que de la R&eacute;sistance ou de la Milice ; Maurice Sarraut avait &eacute;t&eacute; abattu, vers 8 heures du soir, &agrave; coups de mitraillette, alors qu&rsquo;il regagnait dans son auto, la villa qu&rsquo;il habitait dans un faubourg de Toulouse. Le meurtrier, dissimul&eacute; dans les fourr&eacute;s de l&rsquo;entr&eacute;e du jardin, avait fui sans &ecirc;tre inqui&eacute;t&eacute; &agrave; la faveur de la nuit et de l&rsquo;affolement du chauffeur. La police toulousaine, d&eacute;vou&eacute;e &agrave; la famille Sarraut, fit diligence et ne se trompa pas ; elle s&rsquo;orienta vers la Milice et proc&eacute;da &agrave; l&rsquo;arrestation de 4 ou 5 miliciens ; leurs aveux ne permettaient pas de les consid&eacute;rer comme des complices, mais plut&ocirc;t comme des indicateurs involontaires ; ils avaient fourni &agrave; un inconnu, venu de Paris et recommand&eacute; par un groupement partisan, des indications sur les habitudes de l&rsquo;ancien s&eacute;nateur, son genre de vie et ses heures de pr&eacute;sence &agrave; son bureau de la &laquo; D&eacute;p&ecirc;che &raquo; ; aucun autre t&eacute;moignage ne venait mettre en doute la v&eacute;racit&eacute; de leurs explications. Le juge d&rsquo;instruction estima n&eacute;anmoins n&eacute;cessaire de les placer sous mandat de d&eacute;p&ocirc;t. Le Procureur g&eacute;n&eacute;ral, &agrave; qui j&rsquo;avais recommand&eacute; par &eacute;crit et t&eacute;l&eacute;phoniquement de diligenter avec le plus grand soin et la plus grande c&eacute;l&eacute;rit&eacute; cette affaire, approuva le juge d&rsquo;instruction. Je fis donc savoir par ma Direction criminelle que la mesure prise avait tout mon agr&eacute;ment.</p> <p> Mais il &eacute;tait difficile de maintenir longtemps en d&eacute;tention des inculp&eacute;s dont on ne pouvait dire qu&rsquo;ils avaient sciemment fourni des renseignements utilis&eacute;s par l&rsquo;assassin rest&eacute; introuvable. La complicit&eacute; par instructions donn&eacute;es n&rsquo;existe que si l&rsquo;on prouve la connaissance de l&rsquo;utilisation criminelle qui sera faite des instructions et, en for&ccedil;ant la note, des renseignements. Les juristes de la Milice savaient ces choses ; je subissais les visites et les interventions t&eacute;l&eacute;phoniques de collaborateurs de Darnand, comme le jeune Gallet, et celles de Darnand, quand j&rsquo;allais &agrave; Vichy le Samedi de chaque semaine. Le Pr&eacute;sident &eacute;tait l&rsquo;objet des m&ecirc;mes d&eacute;marches. Je ne voulais rien entendre (et Laval observait la m&ecirc;me attitude), tant que les magistrats, responsables de la conduite de la proc&eacute;dure, ne proposeraient pas d&rsquo;eux-m&ecirc;mes une lib&eacute;ration compatible avec la d&eacute;couverte du coupable. Ces miliciens ne quitt&egrave;rent la maison d&rsquo;arr&ecirc;t qu&rsquo;apr&egrave;s que le juge d&rsquo;instruction et le Parquet, agissant en toute ind&eacute;pendance, en eurent d&eacute;cid&eacute; ainsi. Le dossier de l&rsquo;affaire conserv&eacute; aux archives de la Chancellerie peut faire foi de cette affirmation.</p> <p> J&rsquo;ai appris, &agrave; Sigmaringen, par une voie indirecte, que la formation pour le compte de laquelle avait agi le meurtrier avait envoy&eacute; celui-ci en Allemagne, comme travailleur, pour le soustraire aux recherches. J&rsquo;ai lu, en Espagne, ou entendu &agrave; la Radio, que l&rsquo;on avait condamn&eacute;, depuis la lib&eacute;ration, des hommes impliqu&eacute;s dans cet assassinat ; je me suis demand&eacute; si c&rsquo;&eacute;taient ceux qui avaient fourni les renseignements&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong>&agrave; suivre</strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><strong><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></strong></a></p>
<p> <em>Le 8 janvier 2016 marque une longue pause dans ma campagne de collecte. Il para&icirc;t que c&rsquo;est assez fr&eacute;quent. Je me demande comment relancer le projet. Si vous avez une id&eacute;e, faites m&rsquo;en part. J&rsquo;essayerai d&rsquo;en faire le meilleur usage. De mon c&ocirc;t&eacute;, je continue &agrave; reproduire quelques extraits qui permettent de se faire une id&eacute;e du contenu des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;12)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait figure dans un passage du livre o&ugrave; Maurice Gabolde fait &eacute;tat de conversations que Laval eut avec lui &agrave; propos de sa vie politique pass&eacute;e. Ici, ce dernier relate des entretiens qu&rsquo;il eut avec Staline&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;&laquo; Comment ? C&rsquo;est la premi&egrave;re fois que la France fait un trait&eacute; avec la Russie qui ne lui co&ucirc;te rien. C&rsquo;est vous qui nous devez de l&rsquo;argent pour toutes les destructions faites chez nous par les Denikine, les Koltchak et les Vrangel &raquo;. Poursuivant sur le m&ecirc;me ton, Laval lui dit : &laquo; J&rsquo;accepte la dette, mais faisons le compte. Tout ce que nous avons pr&ecirc;t&eacute; au czar n&rsquo;est pas all&eacute; dans la poche des banques, des Grands ducs et des Ministres ; vous avez construit des routes, des chemins de fer, des usines, etc. ; faisons la balance ; si le solde vous est favorable, nous vous payerons &raquo;. Staline se mit &agrave; rire aux &eacute;clats et r&eacute;pondit : &laquo; Parlons d&rsquo;autre chose &raquo;.</p> <p> Puis, on parla de la religion : &laquo; Mon pays est catholique, dit Laval ; il y a beaucoup de pays catholiques dans le monde. C&rsquo;est une force qu&rsquo;il ne faut pas m&eacute;conna&icirc;tre. Votre r&eacute;gime est solide ; montrez que vous ne craignez rien en r&eacute;tablissant la libert&eacute; du culte catholique ; vous vous attirerez des sympathies &agrave; l&rsquo;ext&eacute;rieur &raquo;. La m&ecirc;me ann&eacute;e Laval avait, en effet, visit&eacute; le Souverain Pontife &agrave; Rome ; l&rsquo;entretien avait &eacute;t&eacute; particuli&egrave;rement cordial ; l&rsquo;audience s&rsquo;&eacute;tait prolong&eacute;e au-del&agrave; du temps fix&eacute; par le protocole et l&rsquo;entourage du Pape, qui avait, dans l&rsquo;antichambre de son cabinet, les yeux fix&eacute;s sur la pendule, hochait la t&ecirc;te avec surprise et satisfaction. Mais Staline &eacute;tait peu sensible &agrave; cette argumentation. Continuant sur le ton de la plaisanterie, il s&rsquo;&eacute;cria : &laquo; Mais c&rsquo;est un pacte de non-agression que vous me proposez de conclure avec le Pape &raquo;, et il ajouta, souriant: &laquo; De combien de divisions dispose-t-il ? &raquo;&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong>&agrave; suivre</strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p>
<p> <em>Le 6 janvier 2016 m&rsquo;a men&eacute; &agrave; mi-chemin de ma campagne de collecte. Vous &ecirc;tes d&eacute;j&agrave; nombreux &agrave; m&rsquo;avoir fait part de votre soutien. J&rsquo;ai recueilli 65% du montant esp&eacute;r&eacute;. De mon c&ocirc;t&eacute; je continue &agrave; reproduire quelques extraits qui permettent de se faire une id&eacute;e du contenu des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong><u>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;11)</u></strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Ce petit extrait figure dans un passage du livre o&ugrave; Maurice Gabolde &eacute;voque un peu plus en long ce qu&rsquo;il sait de l&rsquo;affaire dite de la &laquo;&nbsp;Cagoule&nbsp;&raquo;, une organisation d&rsquo;extr&ecirc;me droite qui d&eacute;fraya la chronique &agrave; partir des ann&eacute;es 1930 jusqu&rsquo;apr&egrave;s la Lib&eacute;ration de 1944-45&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;Le grand chef de la Cagoule, &agrave; supposer qu&rsquo;il ait exist&eacute;, n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; connu ; on pr&ecirc;tait, aux dires de certains t&eacute;moins, serment chez Deloncle devant un portrait voil&eacute;, ce qui permet toutes les interpr&eacute;tations, m&ecirc;me les plus fantaisistes ; en tout cas, ce ne fut ni celui du Mar&eacute;chal, ni des G&eacute;n&eacute;raux Weygand et Giraud. Par contre, il est ind&eacute;niable que tant Font-R&eacute;aulx qu&rsquo;Alibert, li&eacute;s &agrave; la Cagoule, introduisirent, en 1940, dans l&rsquo;entourage du chef de l&rsquo;&Eacute;tat des &laquo; Cagoulards &raquo; notoires, dont certains fort peu recommandables. Loustanau-Lacau fit partie du cabinet militaire et Alibert s&rsquo;en servit comme t&eacute;moin dans le proc&egrave;s de Riom o&ugrave; il fit un fiasco complet ; Jeantet &eacute;tait un ami du Docteur M&eacute;n&eacute;trel ; M&eacute;t&eacute;nier, un des inculp&eacute;s de l&rsquo;affaire des bombes de l&rsquo;&Eacute;toile, organisa une force suppl&eacute;tive de police dont Peyrouton se servit le 13 D&eacute;cembre contre Laval ; Darnand, qui rentrait de captivit&eacute;, fut plac&eacute; dans la L&eacute;gion et en modifia l&rsquo;esprit ; la Cagoule ne fut pas &eacute;trang&egrave;re &agrave; l&rsquo;assassinat de Dormoy dans un h&ocirc;tel de Mont&eacute;limar ; enfin, &agrave; Paris, Deloncle, qui &eacute;tait au centre du mouvement, se proclama Mar&eacute;chaliste contre D&eacute;at, jusqu&rsquo;au jour o&ugrave; ses exc&egrave;s le firent d&eacute;savouer. La Cagoule se divisa, au cours de l&rsquo;occupation ; alors que Deloncle et son groupe s&rsquo;identifiaient avec les int&eacute;r&ecirc;ts allemands, d&rsquo;autres regardaient du c&ocirc;t&eacute; des Alli&eacute;s ; Groussard avait accept&eacute; une mission en Angleterre ; M&eacute;n&eacute;trel se servit de Jeantet pour &eacute;tablir des liaisons avec le Maquis d&rsquo;Auvergne ; Loustanau-Lacau serait devenu R&eacute;sistant ; Font-R&eacute;aulx, par contre, resta en Tunisie, o&ugrave; il avait &eacute;t&eacute; envoy&eacute; avec une fonction &agrave; la R&eacute;sidence g&eacute;n&eacute;rale, dans la ligne de la collaboration et rentra en France avec l&rsquo;Amiral Esteva...</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong>&agrave; suivre</strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong><em>Pour contribuer</em></strong><em> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p>
<p> <em>Le 5 janvier 2016 m&rsquo;a apport&eacute; l&rsquo;heureuse surprise de l&rsquo;entr&eacute;e dans la dream-team d&rsquo;un jeune neveu qui conjugue un caract&egrave;re sud-am&eacute;ricain et rebelle comme celui de la Vend&eacute;e qui l&rsquo;a vu grandir. Et de mon c&ocirc;t&eacute; je continue &agrave; glaner ici ou l&agrave; et reproduire quelques extraits qui permettent de se faire une id&eacute;e du contenu des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <u><strong>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;10)</strong></u></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <em><strong>Pour contribuer</strong> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> <em>Cet extrait concerne l&rsquo;arriv&eacute;e de Maurice Gabolde au sein du gouvernement de Vichy&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;Quand Laval me pria de venir le voir &agrave; Matignon, il usa de toute son habilet&eacute; persuasive, me parla en honn&ecirc;te homme, ne dissimulant rien de la difficult&eacute; de la t&acirc;che et me demandant d&rsquo;&ecirc;tre mod&eacute;r&eacute;, impartial et juste dans l&rsquo;application d&rsquo;une l&eacute;gislation dont il n&rsquo;approuvait pas l&rsquo;esprit, mais que l&rsquo;on ne pouvait supprimer dans les circonstances pr&eacute;sentes ; il me dit que je serai bien accueilli par le Mar&eacute;chal &agrave; qui je rappelais son Artois natal et les combats de Carency et de Souchez, en 1915. Il croyait ferme comme roc &agrave; la victoire de l&rsquo;Allemagne et voulait que la France rest&acirc;t dans la meilleure position possible lors du trait&eacute; de paix ; je lui exposai que j&rsquo;avais, jusqu&rsquo;alors, pratiqu&eacute; une collaboration de raison avec l&rsquo;occupant et que je continuerais avec les organismes officiels, Ambassade ou &laquo; Milit&auml;rbefehlshaber &raquo;, parce qu&rsquo;elle &eacute;tait profitable au pays, mais que je n&rsquo;avais aucune affinit&eacute; avec la conception id&eacute;ologique du nazisme ; je n&rsquo;&eacute;tais ni fasciste ni national socialiste et mon admiration pour la culture classique et philosophique de l&rsquo;Allemagne &eacute;tait incompatible avec des th&eacute;ories qui n&rsquo;exprimaient certainement pas la pens&eacute;e d&rsquo;Allemands que j&rsquo;avais connus et estim&eacute;s dans ma jeunesse. Je me refuserais &agrave; toute manifestation publique, par radio, discours, interview, inspir&eacute;e par la propagande de l&rsquo;occupant ; je serais un Ministre technique uniquement. Le Pr&eacute;sident parut enchant&eacute; de ce programme et me donna une amiti&eacute; qui ne s&rsquo;est jamais d&eacute;mentie et &agrave; laquelle je reste fid&egrave;le par-del&agrave; la tombe. Lui aussi luttait contre la nazification de la France et concevait l&rsquo;accord franco-allemand, indispensable &agrave; l&rsquo;&eacute;quilibre de la vieille Europe, apr&egrave;s la guerre, dans le respect des traditions et de la culture de chacun des contractants.&nbsp;</p> <p> Je lui exprimai le d&eacute;sir de continuer &agrave; r&eacute;sider &agrave; Paris et d&rsquo;y transf&eacute;rer les services du Minist&egrave;re ; l&rsquo;occupation de la totalit&eacute; du territoire fran&ccedil;ais enlevait toute port&eacute;e symbolique &agrave; la permanence &agrave; Vichy ; je resterai ainsi &agrave; l&rsquo;&eacute;cart des intrigues de cette Cour en miniature ; l&rsquo;on travaillerait mieux et avec plus d&rsquo;unit&eacute; de vue et l&rsquo;on &eacute;conomiserait du temps et du papier ; le va-et-vient de Vichy ne servait qu&rsquo;&agrave; embrouiller et &agrave; retarder la solution des affaires ; le service d&rsquo;Alsace-Lorraine resterait seul sur les bords de l&rsquo;Allier pour des raisons de haute convenance et de s&eacute;curit&eacute; des archives.&nbsp;</p> <p> Cette d&eacute;cision, approuv&eacute;e par Laval et avec plus de difficult&eacute;s par le Mar&eacute;chal, qui aimait bien voir ses ministres autour de lui, ne fut pas du go&ucirc;t des fonctionnaires de mon Minist&egrave;re ; ils s&rsquo;&eacute;taient habitu&eacute;s &agrave; la vie facile et &eacute;conomique des chambres r&eacute;quisitionn&eacute;es dans les bons h&ocirc;tels de la ville d&rsquo;eaux ; les popotes qui fonctionnaient enlevaient &agrave; leurs &eacute;pouses les soucis du ravitaillement ; le retour &agrave; Paris, en plein hiver, laissait pr&eacute;voir le froid dans un appartement abandonn&eacute;, le manque de combustible, de denr&eacute;es alimentaires et la perspective des bombardements. Je tins bon et regroupai au lieu habituel de leur fonctionnement des services paralys&eacute;s par le farniente Vichyssois, r&eacute;tablissant l&rsquo;&eacute;galit&eacute; entre des coll&egrave;gues qui connaissaient depuis plus de deux ans les privations et les soucis de la capitale et ceux qui avaient profit&eacute; du coude &agrave; coude des installations de fortune de la ville d&rsquo;eaux pour se faire attribuer des avantages de carri&egrave;re.&nbsp;</p> <p> Quand ma nomination fut officielle, je me rendis &agrave; Vichy saluer le Mar&eacute;chal, faire la connaissance de la plupart de mes coll&egrave;gues et visiter les ambassadeurs &eacute;trangers accr&eacute;dit&eacute;s aupr&egrave;s du Gouvernement. Cathala voulut bien me servir de mentor et m&rsquo;offrit une place dans sa voiture ; il me mettrait, chemin faisant, au courant des dessous du milieu o&ugrave; j&rsquo;aurais &agrave; &eacute;voluer d&eacute;sormais.&nbsp;</p> <p> Nous arriv&acirc;mes, &agrave; la nuit tombante devant l&rsquo;H&ocirc;tel du Parc ; un d&icirc;ner avait &eacute;t&eacute; pr&eacute;par&eacute; en mon honneur par le petit clan auquel appartenait Cathala, celui des amis du Pr&eacute;sident et qui groupait, dans l&rsquo;appartement occup&eacute; par le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral de la Pr&eacute;sidence, Jacques Gu&eacute;rard et sa charmante jeune femme, quelques personnes de commerce agr&eacute;able qui m&rsquo;adopt&egrave;rent de la plus cordiale fa&ccedil;on ; c&rsquo;est, dans ce milieu, o&ugrave; j&rsquo;ai pass&eacute; les seuls moments de d&eacute;lassement et de d&eacute;tente de cette p&eacute;riode ; il y avait l&agrave;, aux c&ocirc;t&eacute;s du ma&icirc;tre de la maison, intelligence vive et lucide, Cathala, Bousquet, (Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral pour la Police), Hilaire, un artiste fin et d&eacute;licat, (Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral du Minist&egrave;re de l&rsquo;Int&eacute;rieur), plus tard Lemoine, avec une figure r&eacute;jouie et bon enfant, Marion, &laquo; l&rsquo;enfant terrible &raquo;, qui pr&eacute;sidait avec d&eacute;sinvolture et amateurisme aux destin&eacute;es de l&rsquo;information, le &laquo; Ma&icirc;tre &raquo; Abel Bonnard, Ministre de l&rsquo;&Eacute;ducation nationale, &agrave; la conversation &eacute;tincelante, un vrai feu d&rsquo;artifice, l&rsquo;ambassadeur d&rsquo;Espagne de Lequerica, &laquo; mi Puerta del Sol mi Faubourg Saint Germain &raquo;, ami des bons et des mauvais jours, le S&eacute;nateur Dupuy, retir&eacute; de la politique et fort occup&eacute; de son r&eacute;gime alimentaire. Quelques jeunes femmes, amies de Madame Gu&eacute;rard, &eacute;loignaient, par leur pr&eacute;sence, de nos d&icirc;ners intimes, les sujets arides et d&eacute;cevants de la politique : Madame Dupuy, fille d&rsquo;un magistrat parisien, sa jeune fille qui paraissait sa petite s&oelig;ur, Madame Archimbaud, femme de l&rsquo;ancien d&eacute;put&eacute; de la Dr&ocirc;me, Madame Bichelonne, quand elle venait &agrave; Vichy. Quelques amis de passage, intimes du Pr&eacute;sident, partageaient nos repas ; c&rsquo;est ainsi que ce premier soir, je fis la connaissance de ce pauvre Chichery, d&eacute;put&eacute; de l&rsquo;Indre qui devait &ecirc;tre une des premi&egrave;res victimes expiatoires de la lib&eacute;ration.&nbsp;</p> <p> Je fis le lendemain ma visite officielle au chef de l&rsquo;&Eacute;tat ; il me re&ccedil;ut avec affabilit&eacute;, bavarda longuement, avec un &eacute;vident plaisir, du Pas-de-Calais, de ses amiti&eacute;s de jeunesse au Coll&egrave;ge St-Bertin de St-Omer, int&eacute;ress&eacute; par ce que je lui disais des fils et petits-fils de ses camarades, &eacute;voquant aussi la campagne de 1915 en Artois o&ugrave; j&rsquo;avais &eacute;t&eacute; sous ses ordres ; les quelques m&eacute;chancet&eacute;s que Barth&eacute;lemy lui avait dites sur mon compte n&rsquo;avaient pas eu de prise sur sa bonhomie malicieuse : il ajouta que je serais toujours le bienvenu dans son cabinet et me pria de ne pas manquer de venir le saluer toutes les semaines, quand je viendrais au Conseil. Il ne fut pas question de politique et il me retint &agrave; d&eacute;jeuner, comme il le fit presque toujours dans la suite. Je passai dans la pi&egrave;ce voisine, dont la porte &eacute;tait demeur&eacute;e entr&rsquo;ouverte durant notre conversation o&ugrave; il me pr&eacute;senta le Docteur M&eacute;n&eacute;trel, cette &eacute;minence grise du r&eacute;gime. Celui-ci se montra fort aimable, complimenteur et insinuant ; il m&rsquo;expliqua que les longs entretiens fatiguaient le Mar&eacute;chal et qu&rsquo;il me servirait tr&egrave;s volontiers d&rsquo;interpr&egrave;te et de messager aupr&egrave;s de lui dans les affaires importantes ; je le remerciai fort poliment de son obligeance, mais je n&rsquo;eus, par la suite, jamais recours &agrave; son interm&eacute;diaire ; je visitai &eacute;galement le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral Jardel, r&eacute;serv&eacute; et prudent et le G&eacute;n&eacute;ral Campet, chef de la maison militaire du Mar&eacute;chal.&nbsp;</p> <p> Comme un Conseil devait avoir lieu le lendemain, tous les Ministres se trouvaient &agrave; Vichy et mon apr&egrave;s-midi se passa &agrave; faire ma tourn&eacute;e d&rsquo;arriv&eacute;e ; je fis la connaissance de Bichelonne, qui serait, durant notre s&eacute;jour en Allemagne, le meilleur de mes amis, de Bonnafous, rubicond et enjou&eacute;, de Lagardelle, fin profil et un regard p&eacute;n&eacute;trant, de l&rsquo;Amiral Bl&eacute;haut, marin qui avait son franc-parler, mauvaise t&ecirc;te et bon c&oelig;ur, du G&eacute;n&eacute;ral Bridoux, brillant cavalier, homme du monde, optimiste incorrigible et insouciant du lendemain, du Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral Rochat, collaborateur fid&egrave;le et d&eacute;vou&eacute; de Laval aux Affaires &Eacute;trang&egrave;res qui partagea notre sort en Allemagne jusqu&rsquo;&agrave; la dislocation de Feldkirch. Les autres Ministres, qui faisaient partie de notre petit groupe, ainsi que M. de Lequerica, m&rsquo;avaient dispens&eacute; de leur rendre visite.&nbsp;</p> <p> J&rsquo;allais omettre M. Romier, Ministre d&rsquo;&Eacute;tat, qui passait pour &ecirc;tre le confident et le mentor politique du chef de l&rsquo;&Eacute;tat. Il avait &eacute;t&eacute; l&rsquo;ami de mon pr&eacute;d&eacute;cesseur et je redoutais un peu de prendre contact avec lui ; mes craintes disparurent, d&egrave;s que je lui eus fait savoir que, ne r&eacute;sidant pas en permanence &agrave; Vichy, il pourrait disposer de l&rsquo;appartement occup&eacute; par le Garde des Sceaux &agrave; l&rsquo;H&ocirc;tel du Parc ; il convoitait cette installation et son accueil devint fort aimable apr&egrave;s cette d&eacute;claration ; je mesurai alors toute l&rsquo;importance que les questions de logement jouaient dans la vie Vichyssoise ! ... La courtoisie la plus &eacute;l&eacute;mentaire exigeait que je fusse saluer Barth&eacute;lemy qui d&eacute;sirait, me dit-on, me pr&eacute;senter lui-m&ecirc;me &agrave; ceux qui allaient &ecirc;tre mes collaborateurs imm&eacute;diats et que je connaissais, du reste, depuis longtemps. J&rsquo;&eacute;tais &eacute;tranger &agrave; sa disgr&acirc;ce et n&rsquo;avais pas intrigu&eacute; pour le remplacer ; il tint &agrave; me le dire et m&rsquo;assura, aimablement, que s&rsquo;il avait &eacute;t&eacute; consult&eacute;, c&rsquo;est mon nom qu&rsquo;il e&ucirc;t indiqu&eacute; au Mar&eacute;chal ; son &acirc;ge, sa r&eacute;putation dans le monde du droit, commandaient mon respect. L&rsquo;homme &eacute;tait, sous son aspect de bourgeois prudhommesque, caustique, vindicatif et vaniteux ; il avait eu l&rsquo;amour du pouvoir et s&rsquo;&eacute;tait complu &agrave; prendre devant l&rsquo;objectif des photographes des poses majestueuses et symboliques aupr&egrave;s de la presse du Sceau de France ; il s&rsquo;&eacute;tait fort bien accommod&eacute; de la vie Vichyssoise, des honneurs, des facilit&eacute;s que lui procurait la disposition d&rsquo;automobiles pour son ravitaillement et il quittait tout cela avec amertume ; le petit personnel des chauffeurs et des policiers durent, avec moi, se mettre &agrave; la dure &eacute;cole des restrictions impos&eacute;es par le s&eacute;jour &agrave; Paris ; ils ne murmur&egrave;rent pas trop, parce que j&rsquo;&eacute;tais facile &agrave; servir et que je donnais l&rsquo;exemple de modestie des restrictions et des sacrifices. M. Barth&eacute;lemy est mort ; il serait peu &eacute;l&eacute;gant de ma part de lui tenir rancune des persiflages dont il accompagna ma venue &agrave; la place qu&rsquo;il avait occup&eacute;e ; il chercha, ainsi, &agrave; se d&eacute;douaner, en se d&eacute;solidarisant du chef du Gouvernement et de sa politique, mais ce revirement ne fut pas appr&eacute;ci&eacute; par ses &eacute;tudiants qui lui firent une conduite de Grenoble quand il reprit son cours &agrave; la facult&eacute;, en tentant, plaisanterie de gamins, de l&rsquo;envelopper dans les plis d&rsquo;un drapeau &agrave; croix gamm&eacute;e.&nbsp;</p> <p> Il fut ingrat et malveillant vis-&agrave;-vis du Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral du Minist&egrave;re, M. Dayras, qui avait &eacute;t&eacute; la cheville ouvri&egrave;re de l&rsquo;administration de la Justice, un collaborateur fid&egrave;le, d&eacute;vou&eacute; et irr&eacute;prochable qui s&rsquo;&eacute;tait maintes fois sacrifi&eacute;, quand il s&rsquo;agissait de prendre des d&eacute;cisions cruciales impos&eacute;es par les circonstances ; lorsque Dayras fut victime de calomnies et figura sur la liste des noms des hauts fonctionnaires dont les Allemands exigeaient le remplacement, Barth&eacute;lemy exer&ccedil;a sa verve &agrave; ses d&eacute;pens ; je le d&eacute;fendis de toutes mes forces, car sa bonne foi &eacute;tait indiscutable et quand j&rsquo;eus dissip&eacute; cet orage, son ancien patron fut le premier &agrave; le f&eacute;liciter, t&eacute;moignant ainsi sa duplicit&eacute;. Je n&rsquo;ai pas &eacute;t&eacute; surpris en lisant dans les journaux, qu&rsquo;il avait abandonn&eacute; &agrave; leur sort les infortun&eacute;s magistrats de la Section sp&eacute;ciale de Paris auxquels il avait impos&eacute; le calvaire du mois d&rsquo;Ao&ucirc;t 1941. Mais, paix &agrave; ses cendres ! &hellip;&nbsp;</p> <p> Je terminai cette premi&egrave;re journ&eacute;e Vichyssoise dans le cabinet du Pr&eacute;sident Laval. Notre conversation fut interrompue constamment par le t&eacute;l&eacute;phone et la venue de tel ou tel de ses collaborateurs imm&eacute;diats ; il &eacute;tait impossible de traiter avec lui la moindre question ; Laval dirigeait trop de services - Int&eacute;rieur, Affaires &Eacute;trang&egrave;res, Pr&eacute;sidence - et ses m&eacute;thodes de travail, toutes verbales, &eacute;taient d&eacute;fectueuses ; les papiers s&rsquo;amoncelaient sur sa table ; il ne savait pas d&eacute;fendre sa porte et r&eacute;glait plusieurs affaires &agrave; la fois ; Gu&eacute;rard, Bigot, Rochat, Renand et d&rsquo;autres familiers entraient sans frapper, chacun parlant de ce qui l&rsquo;int&eacute;ressait, et le visiteur perdait le fil de son discours. On ne voyait le Pr&eacute;sident un peu longuement qu&rsquo;&agrave; table o&ugrave; il avait l&rsquo;amabilit&eacute; de me convier &agrave; l&rsquo;issue du Conseil, quand je ne d&eacute;jeunais pas chez le Mar&eacute;chal ; mais le repas &eacute;tait pour lui une tr&ecirc;ve, un d&eacute;lassement et il ne fallait pas l&rsquo;entretenir d&rsquo;affaires ; la pr&eacute;sence d&rsquo;autres invit&eacute;s, appartenant &agrave; tous les milieux, aurait rendu la chose impossible et dangereuse ; il contait alors des anecdotes de sa longue vie politique, parlait de personnages qu&rsquo;il avait connus, Briand, Tardieu, Clemenceau, les Mar&eacute;chaux de la grande guerre, Mussolini, Staline, le pape Pie XI, Roosevelt, Samuel Hoare, le Prince de Galles, etc. ; on &eacute;tait agr&eacute;ablement transport&eacute; de Rome &agrave; Moscou, de Varsovie &agrave; Washington ou &agrave; Gen&egrave;ve. L&rsquo;assistance &eacute;tait composite et, en dehors de quelques convives de fondation comme Gu&eacute;rard, Abel Bonnard, Rochat, son gendre de Chambrun ou moi, c&rsquo;&eacute;tait un kal&eacute;idoscope de politiques nouveaux ou retir&eacute;s, d&rsquo;hommes de lettres, de journalistes, d&rsquo;explorateurs, de gens d&rsquo;affaires et aussi de fantaisistes comme Fontenoy. La conversation &eacute;tait beaucoup plus libre et moins c&eacute;r&eacute;monieuse qu&rsquo;&agrave; la table du Mar&eacute;chal, car le beau sexe n&rsquo;y &eacute;tait jamais repr&eacute;sent&eacute;.</p> <p> Mon premier Conseil me d&eacute;sillusionna ; il y fut surtout question de &hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong>&agrave; suivre</strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em><strong>Pour contribuer </strong>&agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em><a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></em></p> <div> &nbsp;</div> <p> &nbsp;</p>
<p align="center"> <em>Le projet continue &agrave; int&eacute;resser quelques amis, et parmi eux des Bretons, le Normand que je suis ne s&#39;en plaint pas. Difficile de sortir du cercle amical, mais je ne d&eacute;sesp&egrave;re pas. Je compte sur vous pour &ecirc;tre viraux et partager ceux de mes liens qui vous paraissent &nbsp;de nature &agrave; int&eacute;resser &nbsp;des bibliophiles ou amateurs de travaux historiques. Je continue de mon c&ocirc;t&eacute; &agrave; publier quelques extraits des &quot;Ecrits d&#39;exil&quot;</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <u><strong>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;9)</strong></u></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <em>Pour contribuer &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Cet extrait concerne la mise en &oelig;uvre des lois ainti-franc-ma&ccedil;onnerie vot&eacute;es d&egrave;s l&rsquo;arriv&eacute;e au pouvoir du Mar&eacute;chal P&eacute;tain&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; Le Pr&eacute;sident <em>[Laval]</em> avait, d&rsquo;autre part, rattach&eacute; &agrave; ses services personnels, une Commission qui &eacute;tait charg&eacute;e d&rsquo;examiner les r&eacute;clamations relatives &agrave; l&rsquo;application de la loi ; elle avait jusqu&rsquo;alors fonctionn&eacute; au cabinet du Mar&eacute;chal, sous la pr&eacute;sidence de M.&nbsp;Bernard Fa&yuml;. Elle avait travaill&eacute; dans un esprit d&rsquo;hostilit&eacute; qui l&rsquo;emp&ecirc;chait d&rsquo;accomplir sa mission. Laval en modifia la composition et chargea de la diriger un Pr&eacute;sident de Section au Conseil d&rsquo;&Eacute;tat, M.&nbsp;Paul Reclus, dont il connaissait l&rsquo;ind&eacute;pendance et l&rsquo;impartialit&eacute; ; parmi les nouveaux membres figura mon futur Directeur du personnel &agrave; la Justice, M.&nbsp;Cannac, esprit pond&eacute;r&eacute;, fonctionnaire prudent et exp&eacute;riment&eacute;, qui venait du personnel des bureaux du S&eacute;nat. Ces d&eacute;signations d&eacute;plurent &agrave; l&rsquo;Amiral Platon qui se plaignait aupr&egrave;s du Mar&eacute;chal et chercha &agrave; opposer ainsi les deux dirigeants de la politique de la France. M.&nbsp;Reclus offrit sa d&eacute;mission ; le Pr&eacute;sident <em>[Laval]</em> la refusa, en lui demandant de ne pas se d&eacute;courager dans une &oelig;uvre d&rsquo;apaisement qu&rsquo;il jugeait n&eacute;cessaire ; si les autorit&eacute;s allemandes s&rsquo;abstinrent d&rsquo;intervenir dans ce conflit, il n&rsquo;en fut pas de m&ecirc;me d&rsquo;une presse sp&eacute;cialis&eacute;e dans la lutte grossi&egrave;re contre la Ma&ccedil;onnerie, qui repr&eacute;senta Laval comme inf&eacute;od&eacute; &agrave; la secte. L&rsquo;Amiral Platon devait, sur ces entrefaites, quitter le Gouvernement, apr&egrave;s la d&eacute;couverte d&rsquo;une lettre qui r&eacute;v&eacute;lait une activit&eacute; subversive.</p> <p> Le Pr&eacute;sident <em>[Laval]</em> me demanda alors d&rsquo;accepter le rattachement du service des Soci&eacute;t&eacute;s secr&egrave;tes &agrave; la Justice, en m&ecirc;me temps que M.&nbsp;Bousquet voyait le service sp&eacute;cial de sa police plac&eacute; sous son autorit&eacute;. Il me pria d&rsquo;assurer l&rsquo;application de la loi sans passion et en toute objectivit&eacute;. Il savait que nos points de vue, en cette mati&egrave;re, co&iuml;ncidaient parfaitement.</p> <p> Je cherchai, pour assumer la direction effective de cette administration, un magistrat, libre de toute attache vis-&agrave;-vis de la Ma&ccedil;onnerie, jouissant de consid&eacute;ration et de respect et d&eacute;nu&eacute; de toute ambition personnelle ; j&rsquo;eus la bonne fortune de le rencontrer en la personne d&rsquo;un Conseiller honoraire &agrave; la Cour de cassation, M.&nbsp;Sens Olive, qui justifia pleinement la confiance qui lui &eacute;tait faite. Il parvint &agrave; vaincre, sans provoquer d&rsquo;&eacute;clat, l&rsquo;hostilit&eacute; que lui t&eacute;moigna au d&eacute;but le Colonel de Verch&egrave;re et &agrave; introduire dans ce service des m&eacute;thodes plus en harmonie avec les traditions administratives fran&ccedil;aises. Ce changement d&rsquo;orientation ne fut pas du go&ucirc;t de tout le monde et l&rsquo;on insinua que j&rsquo;avais d&ucirc; appartenir &agrave; quelque obscure loge de province ; on fouilla pendant des mois, mais en vain - et pour cause - dans toutes les archives et on d&ucirc;t se contenter de murmurer que j&rsquo;avais fait dispara&icirc;tre les traces de mon affiliation. La campagne dut cesser, car elle frisait le ridicule.</p> <p> La publication automatique au Journal officiel des listes de dignitaires et de faux d&eacute;clarants avait donn&eacute; lieu &agrave; de singuliers abus, ainsi que je ne tardai pas &agrave; m&rsquo;en rendre compte. Le Pr&eacute;sident apprenait par l&rsquo;Officiel que le nom d&rsquo;un pr&eacute;fet, celui du Cantal, &eacute;tait publi&eacute; sans qu&rsquo;il e&ucirc;t &eacute;t&eacute; pr&eacute;alablement averti ; il en avait &eacute;t&eacute; de m&ecirc;me du chef de la Censure. Ces deux fonctionnaires, dont la bonne foi &eacute;tait certaine, remplissaient correctement leur t&acirc;che et le chef du Gouvernement &eacute;tait mis en demeure, par la seule publication de leur nom, de les r&eacute;voquer.</p> <p> Un incident me fit concevoir des doutes sur la probit&eacute; morale des agents charg&eacute;s de la confection des listes. M.&nbsp;Marchandeau, ancien Ministre, Maire de Reims, Pr&eacute;sident de l&rsquo;association des maires de France, loyalement ralli&eacute; &agrave; la politique du Mar&eacute;chal, dont je pouvais me porter personnellement garant de la franchise et de l&rsquo;honn&ecirc;tet&eacute; (nous &eacute;tions li&eacute;s par une amiti&eacute; d&rsquo;enfance), se voyait attribuer une dignit&eacute; qu&rsquo;il affirmait n&rsquo;avoir jamais eue dans la Ma&ccedil;onnerie ; la fiche le concernant &eacute;manant des archives d&rsquo;une loge de Gaillac portait trace d&rsquo;&eacute;critures diff&eacute;rentes ; il d&eacute;clarait que la seconde inscription &eacute;tait un faux ; il aurait pu soumettre le cas &agrave; la Commission Reclus, mais c&rsquo;&eacute;tait admettre la v&eacute;racit&eacute; de la fiche ; il s&rsquo;y refusait et on ne pouvait l&rsquo;en bl&acirc;mer ; c&rsquo;est ainsi que le r&eacute;gime se d&eacute;truisait lui-m&ecirc;me sous l&rsquo;action de ceux qui se pr&eacute;tendaient ses meilleurs soutiens.</p> <p> On recherchait, dans le but de vexer le Pr&eacute;sident et de compliquer sa t&acirc;che, s&rsquo;il ne se trouvait pas quelque ancien ma&ccedil;on parmi ses collaborateurs les plus d&eacute;vou&eacute;s. On cr&eacute;a ainsi le scandale Bernon. Le Colonel Bernon, Commissaire du pouvoir, comptait parmi les hommes les plus attach&eacute;s &agrave; Laval ; c&rsquo;&eacute;tait un caract&egrave;re &acirc;pre, un Rouergat fruste et &eacute;nergique, peu diplomate mais d&rsquo;un d&eacute;vouement &agrave; toute &eacute;preuve ; il vivait sous la menace perp&eacute;tuelle des &eacute;l&eacute;ments communistes du Maquis de son d&eacute;partement, &agrave; raison de l&rsquo;influence et de l&rsquo;autorit&eacute; qu&rsquo;il poss&eacute;dait dans son pays natal. Il avait, &eacute;tant jeune officier &agrave; Rueil, avant la guerre de 1914, appartenu &agrave; la loge de cette localit&eacute;. Berteaux, alors Ministre de la Guerre &eacute;tait le v&eacute;n&eacute;rable de cette loge et Bernon, ainsi que d&rsquo;autres jeunes lieutenants, avait pens&eacute; que cette affiliation serait utile &agrave; sa carri&egrave;re. Puis, il &eacute;tait &laquo; entr&eacute; en sommeil &raquo;, avait chang&eacute; de garnison, fait la guerre, gagn&eacute; ses galons sur le champ de bataille et oubli&eacute; cette faiblesse de jeunesse. Il avait fait une d&eacute;claration n&eacute;gative d&rsquo;appartenance ; Laval l&rsquo;avait nomm&eacute; membre de la Commission Reclus, qui &eacute;tait la b&ecirc;te noire du service des Soci&eacute;t&eacute;s secr&egrave;tes. Il dut d&eacute;missionner. Le Pr&eacute;sident d&eacute;cida donc, sur ma proposition, que les publications au Journal officiel de noms de fonctionnaires n&rsquo;auraient pas lieu tant que le Ministre dont ils relevaient n&rsquo;en avait pas &eacute;t&eacute; pr&eacute;alablement inform&eacute; ; le Ministre donnerait alors, apr&egrave;s examen du cas, l&rsquo;autorisation de publier ; les faux d&eacute;clarants pourraient, avant d&rsquo;&ecirc;tre clou&eacute;s au pilori, pr&eacute;senter leur d&eacute;fense devant la Commission Reclus. C&rsquo;&eacute;tait, peut-&ecirc;tre, donner une interpr&eacute;tation un peu large &agrave; la loi, mais il valait mieux encourir ce reproche plut&ocirc;t que de cr&eacute;er le trouble dans le corps des fonctionnaires et laisser se commettre des injustices. Cela nous valut quelques attaques dans la presse parisienne, et cr&eacute;a des difficult&eacute;s avec le cabinet du Mar&eacute;chal, bien que, je dois le confesser, le chef de l&rsquo;&Eacute;tat ne m&rsquo;ait jamais fait lui-m&ecirc;me d&rsquo;observation &agrave; cet &eacute;gard.</p> <p> En ce qui concerna le Minist&egrave;re de la Justice, les listes qui me furent soumises ne comprirent que des suppl&eacute;ants de juge de paix qui, comme on le sait, sont des b&eacute;n&eacute;voles non r&eacute;tribu&eacute;s qui acceptent, dans les cantons, de seconder le juge de paix ; comme il me paraissait parfaitement inutile de r&eacute;compenser leur d&eacute;vouement &agrave; la Justice par une publicit&eacute; infamante, je les fis inviter &agrave; d&eacute;missionner avant toute publication, quand ils ne voulaient pas frapper &agrave; la porte de la Commission Reclus. Celle-ci agissait dans un esprit lib&eacute;ral et d&eacute;pourvu de passion ; je connaissais la plupart de ses membres et deux d&rsquo;entre eux furent mes collaborateurs d&eacute;vou&eacute;s au Minist&egrave;re&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(<strong>&agrave; suivre</strong>&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em><strong>Pour contribuer</strong> &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil"><em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p>
<p> <em><u><strong>O</strong></u>n avance. On avance. La Bretagne vient de rejoindre l&#39;&eacute;quipe.</em></p> <p> <em>Petit &agrave; petit l&#39;oiseau fait son nid. </em></p> <p> <em>Ou plut&ocirc;t, <strong>les petits ruisseaux font les grandes rivi&egrave;res</strong>. </em></p> <p> <em>Car l&#39;oiseau - moi en l&#39;occurrence - ne fait plus grand chose, si ce n&#39;est attendre.&nbsp;</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Pour ceux qui s&#39;int&eacute;ressent au contenu de ces &eacute;crits, je continue &agrave; choisir, un peu au hasard, quelques passages qui peuvent se comprendre en dehors de leur contexte:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em><u><strong>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;8)</strong></u></em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Pour la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>L&rsquo;extrait suivant des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; concerne quelques aspects des relations de Maurice Gabolde avec les autorit&eacute;s d&rsquo;occupation &agrave; propos d&#39;affaires judiciaires en cours:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;.Le mouvement franciste que dirigeait Bucard &eacute;tait num&eacute;riquement le moins important des partis fant&ocirc;mes que soutenaient les occupants en zone Nord. Il devait son existence &agrave; l&rsquo;appui que lui donnait l&rsquo;ambassadeur Abetz, li&eacute; d&rsquo;amiti&eacute; avec son chef. Celui-ci &eacute;tait fort d&eacute;cri&eacute; ; on lui pr&ecirc;tait - &agrave; tort ou &agrave; raison - des m&oelig;urs sp&eacute;ciales. Il faisait parfois d&eacute;filer dans la capitale quelques jeunes gens et quelques jeunes filles v&ecirc;tus d&rsquo;un uniforme bleu et la police devait, sans grand enthousiasme, les prot&eacute;ger contre des incidents de la rue. Son z&egrave;le &eacute;tait, bien entendu, mis en doute par Bucard et le pr&eacute;fet de police avait d&ucirc; d&eacute;fendre ses subordonn&eacute;s contre l&rsquo;accusation de Gaullisme qui venait naturellement &agrave; la bouche des chefs des partis collaborationnistes, quand les services publics ne leur donnaient pas satisfaction. Par voie de cons&eacute;quence, la police se montrait &laquo; tr&egrave;s service &raquo; quand un franciste &eacute;tait impliqu&eacute; dans une affaire motivant son intervention. Elle agissait de m&ecirc;me &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des Doriotistes, des D&eacute;atistes turbulents ou d&eacute;linquants. J&rsquo;avais toujours soutenu la Police &agrave; qui incombait la t&acirc;che de maintenir l&rsquo;ordre et des poursuites &eacute;taient normalement exerc&eacute;es contre tous ceux qui le troublaient, &agrave; quelque formation politique qu&rsquo;ils appartiennent. Il en avait &eacute;t&eacute; ainsi notamment &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de jeunes &eacute;nergum&egrave;nes qui provoquaient des d&eacute;sordres en brisant les bustes de la R&eacute;publique dans les Mairies dont aucune loi n&rsquo;avait jamais prescrit l&rsquo;enl&egrave;vement.&nbsp;</p> <p> Il est n&eacute;cessaire, pour comprendre l&rsquo;affaire Bucard, de se replacer dans le climat qui vient d&rsquo;&ecirc;tre rappel&eacute;.&nbsp;</p> <p> Bucard avait obtenu du Commissariat des Affaires Juives la mise &agrave; la disposition d&rsquo;un de ses collaborateurs, qui avait &eacute;t&eacute; victime d&rsquo;un attentat dans sa villa de banlieue, d&rsquo;un appartement vide d&rsquo;Isra&eacute;lite dans le quartier St-Georges, Rue de Maubeuge, je crois. Il s&rsquo;&eacute;tait rendu chez cet ami pour y d&eacute;jeuner. Un avis t&eacute;l&eacute;phonique, &eacute;manant d&rsquo;un inconnu, informa la Police que des &laquo; francistes &raquo; &eacute;taient en train de piller le domicile d&rsquo;un Juif et pr&eacute;cisait la rue et le num&eacute;ro de l&rsquo;immeuble. Un car de Police Secours fut envoy&eacute; sur les lieux. Tout &eacute;tait calme et la concierge donna des explications qui remettaient les choses au point. Le brigadier de police eut un entretien avec les occupants de l&rsquo;appartement et se retira, n&rsquo;ayant plus de motif d&rsquo;intervention. Tout paraissait termin&eacute;, mais le car continua &agrave; stationner devant l&rsquo;immeuble et quand, au d&eacute;but de l&rsquo;apr&egrave;s-midi, Bucard, son chauffeur (un cr&eacute;ole) et deux francistes repartirent dans leur auto, la voiture de police suivit. Celle des francistes acc&eacute;l&eacute;ra bient&ocirc;t son allure ; le car fit de m&ecirc;me. Comme l&rsquo;auto de Bucard s&rsquo;engageait sur les Boulevards, les policiers du car siffl&egrave;rent pour la faire arr&ecirc;ter. Elle redoubla de vitesse. Les poursuivants tir&egrave;rent alors quelques coups de feu &agrave; l&rsquo;arri&egrave;re du v&eacute;hicule, en direction des pneumatiques. Les occupants de la voiture ripost&egrave;rent &agrave; coups de revolver ou de mitraillette. Deux agents furent tu&eacute;s, d&rsquo;autres bless&eacute;s, Bucard et ses deux passagers furent arr&ecirc;t&eacute;s ; le chauffeur, bless&eacute;, avait disparu.&nbsp;</p> <p> Sur les ordres que donna le Pr&eacute;sident Laval au Pr&eacute;fet Bussi&egrave;res, le chef du Francisme et ses compagnons furent mis &agrave; la disposition de la Justice ; d&eacute;f&eacute;r&eacute;s au Parquet, ils furent &eacute;crou&eacute;s et inculp&eacute;s de meurtre et de tentative de meurtre.&nbsp;</p> <p> L&rsquo;affaire fut port&eacute;e aussit&ocirc;t &agrave; ma connaissance par le Procureur Rousseau et je fis prescrire une information rapide et compl&egrave;te pour fixer les responsabilit&eacute;s encourues. La police devait conserver le sentiment qu&rsquo;elle &eacute;tait prot&eacute;g&eacute;e et que les particuliers devaient ob&eacute;ir &agrave; ses injonctions. Il est &agrave; noter que, quelques jours auparavant, presque au m&ecirc;me endroit, une fusillade avait eu lieu entre la police et les occupants d&rsquo;une automobile, appartenant cette fois &agrave; un tout autre secteur des activit&eacute;s politiques ; il s&rsquo;agissait d&rsquo;individus ayant pris part &agrave; l&rsquo;assassinat du Ministre Philippe Henriot, dont l&rsquo;un se r&eacute;fugia dans l&rsquo;&eacute;tablissement du Cr&eacute;dit Lyonnais. Ce pr&eacute;c&eacute;dent r&eacute;cent avait, sans doute, incit&eacute; les agents &agrave; faire usage d&rsquo;armes &agrave; feu, mais il pouvait aussi &ecirc;tre invoqu&eacute; par Bucard qui se croyait poursuivi par des R&eacute;sistants.&nbsp;</p> <p> L&rsquo;ambassadeur Abetz, que je ne connaissais pas encore personnellement, me t&eacute;l&eacute;phona &agrave; mon domicile pour me faire part de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t qu&rsquo;il portait &agrave; Bucard qu&rsquo;il croyait incapable d&rsquo;avoir, en connaissance de cause, tir&eacute; sur des agents de la force publique. Je lui dis qu&rsquo;une information &eacute;tait ouverte, qu&rsquo;elle serait conduite avec diligence et impartialit&eacute; et que les magistrats &eacute;taient les seuls appr&eacute;ciateurs de la demande de mise en libert&eacute; provisoire &agrave; laquelle il souhaitait voir donner une r&eacute;ponse favorable. Il n&rsquo;insista pas davantage et me demanda l&rsquo;autorisation d&rsquo;envoyer, d&rsquo;ici une huitaine de jours, un de ses collaborateurs pour obtenir de nouveaux renseignements. La d&eacute;marche avait donc &eacute;t&eacute; parfaitement correcte. Je fis savoir au Procureur Rousseau qu&rsquo;aucune pression ne serait exerc&eacute;e sur les magistrats, qu&rsquo;ils &eacute;taient ma&icirc;tres de leur d&eacute;cision, mais qu&rsquo;ils devaient agir avec c&eacute;l&eacute;rit&eacute;. L&rsquo;ambassadeur m&rsquo;avait &eacute;galement demand&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre autoris&eacute; &agrave; voir Bucard &agrave; la Sant&eacute; ; je l&rsquo;avais inform&eacute; que l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire relevait de Darnand et que cette permission devait lui &ecirc;tre demand&eacute;e.&nbsp;</p> <p> Me Jean Charles Legrand, avocat de Bucard, formula ensuite une demande de mise en libert&eacute; provisoire ; le Procureur me dit que le juge d&rsquo;instruction et lui-m&ecirc;me d&eacute;cidaient d&rsquo;y faire droit ; en l&rsquo;&eacute;tat de la proc&eacute;dure, il n&rsquo;&eacute;tait, en effet, pas &eacute;tabli que Bucard, atteint de surdit&eacute;, ait entendu les coups de sifflet de la police et surtout qu&rsquo;il ait donn&eacute; &agrave; son chauffeur l&rsquo;ordre de tirer. Il quitta donc la Sant&eacute; o&ugrave; il s&rsquo;&eacute;tait trouv&eacute; durant une &eacute;meute au cours de laquelle il s&rsquo;&eacute;tait r&eacute;fugi&eacute; dans la cellule de co-d&eacute;tenus politiques, qui - malgr&eacute; l&rsquo;ab&icirc;me cr&eacute;&eacute; par leurs divergences d&rsquo;opinion - l&rsquo;avaient prot&eacute;g&eacute;.&nbsp;</p> <p> L&rsquo;ambassadeur chargea son conseiller, M. Hoffmann (dont je fis ainsi la connaissance et qui v&eacute;cut avec nous en Allemagne) de me remercier. Je profitai de cette occasion pour souligner combien tendancieuses &eacute;taient les imputations formul&eacute;es Rue de Lille par les partis contre l&rsquo;action de la Police et de la Justice qui accomplissaient leur mission difficile, avec s&eacute;r&eacute;nit&eacute; et impartialit&eacute;. M. Hoffmann partageait mon sentiment ; nos relations ult&eacute;rieures ont confirm&eacute; l&rsquo;impression de droiture de caract&egrave;re qu&rsquo;il me donna en cette circonstance.&nbsp;</p> <p> La seconde intervention de l&rsquo;ambassade allemande se manifesta &agrave; l&rsquo;occasion de la d&eacute;signation des membres de la Commission Internationale compos&eacute;e de repr&eacute;sentants des Instituts europ&eacute;ens de M&eacute;decine L&eacute;gale et de Criminologie qui devaient se rendre dans la r&eacute;gion de Smolensk en Russie pour rechercher la date et la cause des assassinats d&rsquo;officiers polonais dans la For&ecirc;t de Katyn, afin d&rsquo;&eacute;tablir de fa&ccedil;on indiscutable la responsabilit&eacute; du Gouvernement des Soviets dans cet horrible et gigantesque holocauste de militaires prisonniers de guerre.&nbsp;</p> <p> Le m&eacute;decin l&eacute;giste fran&ccedil;ais le plus connu &agrave; l&rsquo;&eacute;poque &eacute;tait le Docteur Paul qui, depuis de longues ann&eacute;es, pr&ecirc;tait ses services au Parquet de la Seine et &agrave; ses juges d&rsquo;instruction. Il jouissait en Allemagne de beaucoup de consid&eacute;ration dans les milieux scientifiques et politiques, &agrave; la fois pour sa valeur professionnelle et comme partisan du rapprochement franco-allemand. &Agrave; l&rsquo;occasion de l&rsquo;autopsie d&rsquo;un fonctionnaire de l&rsquo;ambassade du Reich assassin&eacute; avant la guerre de 1940, &agrave; Paris, il avait re&ccedil;u une d&eacute;coration ou un t&eacute;moignage officiel (je ne me souviens plus exactement) de la Wilhelmstrasse. Mais, en Avril 1943, la carte de la guerre lui avait conseill&eacute; prudence et circonspection et, quand il avait &eacute;t&eacute; sollicit&eacute; par les services de l&rsquo;ambassade de la Rue de Lille de contribuer par sa pr&eacute;sence &agrave; l&rsquo;autorit&eacute; de la Commission de Katyn, il invoqua son &acirc;ge, son &eacute;tat de sant&eacute;, ses multiples occupations et l&rsquo;impossibilit&eacute; o&ugrave; il se trouvait de s&rsquo;&eacute;loigner de Paris o&ugrave; il devait &ecirc;tre en permanence &agrave; la disposition des magistrats.&nbsp;</p> <p> Ce fut dans ces conditions que l&rsquo;ambassadeur Schleier (qui rempla&ccedil;ait Abetz) insista vivement aupr&egrave;s de moi pour obtenir que le Docteur Paul rev&icirc;nt sur son refus. Je le convoquai &agrave; mon domicile pour que notre entrevue f&ucirc;t discr&egrave;te, car l&rsquo;on commentait de fa&ccedil;on diff&eacute;rente au Palais de Justice et &agrave; la Chancellerie l&rsquo;offre dont il faisait l&rsquo;objet. Je lui exposai la mission dont j&rsquo;&eacute;tais charg&eacute;, en indiquant que je n&rsquo;avais pas qualit&eacute; pour exercer sur lui une quelconque pression et qu&rsquo;il &eacute;tait ma&icirc;tre de sa d&eacute;cision. Il me parut fort pr&eacute;occup&eacute; des cons&eacute;quences de son refus, qu&rsquo;il me pria d&rsquo;expliquer de la mani&egrave;re la plus favorable pour sa s&eacute;curit&eacute; ; j&rsquo;eus l&rsquo;impression qu&rsquo;il faisait un sacrifice, car il aimait la publicit&eacute;, mais l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t &eacute;go&iuml;ste l&rsquo;emporta. Il n&rsquo;y eut pas d&rsquo;incident et mon coll&egrave;gue, le G&eacute;n&eacute;ral Bridoux, Ministre de la Guerre d&eacute;signa le M&eacute;decin G&eacute;n&eacute;ral de l&rsquo;Arm&eacute;e, Docteur Costedoat, qui, respectueux de la discipline, repr&eacute;senta la M&eacute;decine l&eacute;gale fran&ccedil;aise dans l&rsquo;exploration des cimeti&egrave;res du bois de Katyn....</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;(<strong>&agrave; suivre </strong>si - et lorsque - les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong>Pour participer</strong> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p>
<p align="center"> <u><strong>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;7)</strong></u></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <em>Pour contribuer &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Cet extrait concerne la gen&egrave;se des cours martiales fin 1943 d&eacute;but 1944 &nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; Ce fut l&rsquo;affaire de la demoiselle Bitouzet<a href="#_edn1" name="_ednref1" title="">[i]</a>. Il s&rsquo;agissait d&rsquo;une Fran&ccedil;aise qui, &agrave; Semur, entretenait des relations suivies avec des officiers de l&rsquo;arm&eacute;e d&rsquo;occupation&nbsp;; l&rsquo;opinion publique lui imputait des d&eacute;nonciations de patriotes &agrave; ses amis, sans d&rsquo;ailleurs que le dossier ait apport&eacute; d&rsquo;&eacute;claircissements sur ce point&nbsp;; quoi qu&rsquo;il en soit, le &laquo;&nbsp;Maquis&nbsp;&raquo; local l&rsquo;avait condamn&eacute;e &agrave; mort et charg&eacute; un de ses membres de l&rsquo;ex&eacute;cution de cette sentence.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Gri&egrave;vement bless&eacute;e dans son magasin, elle fut laiss&eacute;e pour morte sur le sol&nbsp;; mais, apr&egrave;s le d&eacute;part de son agresseur, elle &eacute;tait sortie de son &eacute;vanouissement et s&rsquo;&eacute;tait tra&icirc;n&eacute;e chez un pharmacien devant la porte duquel les voisins s&rsquo;&eacute;taient agglom&eacute;r&eacute;s. Le pr&eacute;pos&eacute; &agrave; son ex&eacute;cution fit lui aussi le curieux et, reconnaissant sa victime, il tira sur elle de nouveaux coups de feu qui cette fois entra&icirc;n&egrave;rent sa mort. &Agrave; ne consid&eacute;rer que les &eacute;l&eacute;ments mat&eacute;riels du crime, en le d&eacute;pouillant du mobile qui l&rsquo;avait inspir&eacute;, le fait &eacute;tait atroce et sauvage.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;affaire fut d&eacute;f&eacute;r&eacute;e devant la Section sp&eacute;ciale de la Cour de Dijon compos&eacute;e, suivant la nouvelle formule, avec majorit&eacute; de jur&eacute;s des services de la s&eacute;curit&eacute; publique. Aucune condamnation &agrave; mort ne fut prononc&eacute;e, le Pr&eacute;sident ayant disqualifi&eacute; en meurtre la pr&eacute;vention d&rsquo;assassinat.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Il y avait, &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, aupr&egrave;s du G&eacute;n&eacute;ral allemand qui commandait la r&eacute;gion de Dijon, un conseiller de justice militaire particuli&egrave;rement z&eacute;l&eacute; et ardent, tyrannique &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des administrations avec lesquelles il assurait une liaison&nbsp;; il avait suivi avec attention le d&eacute;veloppement de l&rsquo;affaire Bitouzet&nbsp;qui avait d&ucirc; vraisemblablement lui &ecirc;tre signal&eacute;e par les officiers avec lesquels la victime avait eu des relations&nbsp;; il connaissait, d&rsquo;autre part, fort bien la l&eacute;gislation p&eacute;nale fran&ccedil;aise et savait que la seule peine qui e&ucirc;t d&ucirc; &ecirc;tre prononc&eacute;e &eacute;tait celle de la mort. Il estima donc que les magistrats, et notamment le Pr&eacute;sident de la Section sp&eacute;ciale, l&rsquo;avocat g&eacute;n&eacute;ral et le juge d&rsquo;instruction, avaient sciemment viol&eacute; la loi pour faire &eacute;chapper un maquisard assassin &agrave; son ch&acirc;timent, et, comme sanction de ce qu&rsquo;il consid&eacute;rait comme une forfaiture, il demanda &agrave; ses chefs leur arrestation et peut-&ecirc;tre m&ecirc;me leur d&eacute;portation en Allemagne.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Alert&eacute; par le Procureur g&eacute;n&eacute;ral de Dijon, je m&rsquo;effor&ccedil;ai de sauver les magistrats de la Cour Sp&eacute;ciale de Dijon en intervenant aupr&egrave;s des grands chefs du &laquo;&nbsp;Milit&auml;rbefehlshaber&nbsp;&raquo; (H&ocirc;tel Majestic), aupr&egrave;s desquels j&rsquo;avais toujours trouv&eacute; de la compr&eacute;hension et un vif d&eacute;sir d&rsquo;aplanir les conflits entre les autorit&eacute;s fran&ccedil;aises et allemandes. Mes d&eacute;marches, tant aupr&egrave;s du G&eacute;n&eacute;ral Ermert<a href="#_edn2" name="_ednref2" title="">[ii]</a> que de ses deux sympathiques collaborateurs, MM.&nbsp;Bargatzki&nbsp;et Thierfelder<a href="#_edn3" name="_ednref3" title="">[iii]</a> ne furent pas infructueuses et le bouillant conseiller de justice de Dijon re&ccedil;ut l&rsquo;ordre de ne plus donner de suite &agrave; l&rsquo;affaire de la Section sp&eacute;ciale. Mais l&rsquo;alerte avait &eacute;t&eacute; chaude&nbsp;; les magistrats &eacute;taient d&eacute;sormais expos&eacute;s &agrave; un nouveau p&eacute;ril venant du c&ocirc;t&eacute; de l&rsquo;arm&eacute;e occupante et se trouvaient pris entre deux feux, non pas seulement au sens figur&eacute; de l&rsquo;expression.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&rsquo;autre part, un fait nouveau s&rsquo;&eacute;tait produit dans la politique allemande de l&rsquo;occupation. Jusqu&rsquo;en 1943, le &laquo;&nbsp;Milit&auml;rbefehlshaber&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire la &laquo;&nbsp;Wehrmacht&nbsp;&raquo;, avait administr&eacute; la France occup&eacute;e, &eacute;tabli et dirig&eacute; les liaisons avec les services fran&ccedil;ais&nbsp;; les officiers avec lesquels j&rsquo;avais &eacute;t&eacute;, en ce qui me concernait, en rapport, tant comme Procureur de la R&eacute;publique que comme Ministre de la Justice, avaient &eacute;t&eacute; des magistrats, avocats, avou&eacute;s, notaires, professeurs d&rsquo;universit&eacute;, form&eacute;s aux disciplines juridiques, courtois et conciliants&nbsp;; ils avaient cherch&eacute; &agrave; &eacute;viter les conflits et donn&eacute; &agrave; nos rapports avec eux un caract&egrave;re de mod&eacute;ration et de tol&eacute;rance qui avait permis &agrave; l&rsquo;administration de la Justice de continuer &agrave; fonctionner sans trop d&rsquo;entraves.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Mais, au fur et &agrave; mesure que la guerre se durcissait, que le &laquo;&nbsp;Maquis&nbsp;&raquo; se d&eacute;veloppait et qu&rsquo;une atmosph&egrave;re d&rsquo;ins&eacute;curit&eacute; enveloppait les forces de l&rsquo;occupation, un nouvel organisme se substituait petit &agrave; petit au clan militaire&nbsp;; c&rsquo;&eacute;tait celui du parti nazi, repr&eacute;sent&eacute; par les services des S.S., install&eacute;s Avenue Foch. Leurs dirigeants, policiers autant que soldats, &eacute;taient domin&eacute;s par le fanatisme et t&eacute;moignaient d&rsquo;une intransigeance que n&rsquo;avait jamais manifest&eacute;e l&rsquo;H&ocirc;tel Majestic&nbsp;; ils empi&eacute;taient chaque jour davantage sur les attributions du &laquo;&nbsp;Milit&auml;rbefehlshaber&nbsp;&raquo; dont l&rsquo;influence diminuait et qui se r&eacute;signait, de bon ou de mauvais gr&eacute;, &agrave; cette &laquo;&nbsp;capitis diminutio&nbsp;&raquo;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&eacute;j&agrave;, lors de l&rsquo;incident avec la Section sp&eacute;ciale de Dijon, le G&eacute;n&eacute;ral Ermert, avec une certaine r&eacute;serve, et ses collaborateurs avec plus de franchise, m&rsquo;avaient laiss&eacute; entendre qu&rsquo;ils seraient bient&ocirc;t impuissants &agrave; arranger des affaires de cette nature. J&rsquo;eus la m&ecirc;me impression apr&egrave;s un nouvel incident provoqu&eacute; par le m&ecirc;me conseiller de justice militaire &agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;une d&eacute;cision rendue par la Cour de Besan&ccedil;on. On avait demand&eacute; au Premier Pr&eacute;sident des explications &eacute;crites sur un arr&ecirc;t et il s&rsquo;&eacute;tait, comme de bien entendu, refus&eacute; &agrave; souscrire &agrave; une exigence aussi inconvenante&nbsp;; il avait &eacute;t&eacute; menac&eacute; et, une fois encore, j&rsquo;avais pu obtenir du Commandement supr&ecirc;me qu&rsquo;on le laisse tranquille.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;autorit&eacute; croissante, dans les rapports administratifs franco-allemands, d&rsquo;hommes comme le G&eacute;n&eacute;ral Oberg<a href="#_edn4" name="_ednref4" title="">[iv]</a> et le Colonel Knochen<a href="#_edn5" name="_ednref5" title="">[v]</a> (S.S.) allait, du reste, de pair avec la croissance de la Milice et de son action sur le Gouvernement de Vichy&nbsp;; les partisans extr&eacute;mistes fran&ccedil;ais &eacute;taient soutenus par les nouveaux ma&icirc;tres de l&rsquo;occupation&nbsp;; c&rsquo;&eacute;taient les uns et les autres des excessifs et des r&eacute;solus. Le Pr&eacute;sident Laval&nbsp;et les Ministres fid&egrave;les &agrave; sa politique, comme mon ami Cathala<a href="#_edn6" name="_ednref6" title="">[vi]</a> et moi-m&ecirc;me, &eacute;tions consid&eacute;r&eacute;s comme des &laquo;&nbsp;mous&nbsp;&raquo; et dans les rares entrevues que j&rsquo;eus avec le Colonel Knochen &agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;affaires relevant de l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire, pass&eacute;e du contr&ocirc;le de l&rsquo;H&ocirc;tel Majestic &agrave; celui de l&rsquo;Avenue Foch, il me fit entendre qu&rsquo;il n&rsquo;accordait sa confiance qu&rsquo;&agrave; la Milice fran&ccedil;aise et aux organisations cr&eacute;&eacute;es par MM.&nbsp;D&eacute;at&nbsp;et Doriot<a href="#_edn7" name="_ednref7" title="">[vii]</a> en zone Nord. Je reviendrai, avec plus de d&eacute;tails, dans un autre chapitre, sur les conditions dans lesquelles la Direction des services p&eacute;nitentiaires passa du Minist&egrave;re de la Justice au Secr&eacute;tariat au Maintien de l&rsquo;ordre dont Darnand&nbsp;&eacute;tait titulaire. On avait demand&eacute; aux magistrats et aux gendarmes l&rsquo;effort maximum que l&rsquo;on pouvait attendre de leur conception du devoir professionnel&nbsp;; ils &eacute;taient pris entre les balles du Maquis et les camps de concentration allemands.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Par ailleurs, la guerre civile d&eacute;solait maintenant le sol de la patrie. Les forces de la R&eacute;sistance &eacute;taient organis&eacute;es militairement et livraient des combats qui d&eacute;passaient le cadre des premiers coups de main. Dans l&rsquo;autre camp, la Milice &eacute;tait devenue une formation paramilitaire, &eacute;tablie elle aussi sur un pied de guerre. Au cours des rencontres entre ces deux bellig&eacute;rants, on capturait des prisonniers et ils &eacute;taient, de part et d&rsquo;autre, trait&eacute;s en otages, en francs tireurs, certains fusill&eacute;s sans la moindre garantie<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>.</p> <p> &nbsp;</p> <p> La Milice demandait &agrave; &ecirc;tre autoris&eacute;e &agrave; avoir des juridictions militaires propres, qui, faisait-elle valoir, seraient comp&eacute;tentes non seulement contre ses adversaires pris les armes &agrave; la main, mais contre ses propres membres indignes. En fait, des miliciens furent jug&eacute;s et pass&eacute;s par les armes, &agrave; la suite de verdicts des Cours martiales. Bassompierre<a href="#_edn8" name="_ednref8" title="">[viii]</a>, qui &eacute;tait un homme d&rsquo;honneur et dont les affirmations pouvaient &ecirc;tre tenues pour l&rsquo;expression de la v&eacute;rit&eacute;, m&rsquo;a confirm&eacute; le fait en Allemagne.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le Mar&eacute;chal, de tendance plus r&eacute;pressive que Laval, &eacute;tait favorable &agrave; la cr&eacute;ation des Cours martiales r&eacute;clam&eacute;es par la Milice&nbsp;; il avait, lors de la r&eacute;union des Chefs de Cour &agrave; Vichy, rappel&eacute; dans son allocution les &eacute;nergiques mesures prises par lui, lors des mutineries de 1917 et les avait cit&eacute;es comme exemple. Il me souvient &eacute;galement qu&rsquo;&agrave; un Conseil des Ministres, il avait d&eacute;clar&eacute; qu&rsquo;il ne serait pas mauvais de pendre quelques terroristes aux portes des villes. Le Pr&eacute;sident Laval m&rsquo;avait fait un signe de stup&eacute;faction, car &agrave; ce moment, il venait de protester contre une exhibition de ce genre faite, aux arbres d&rsquo;un boulevard de N&icirc;mes, par la division de S.S. qui op&eacute;rait dans cette r&eacute;gion.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le chef du Gouvernement et moi-m&ecirc;me &eacute;tions au contraire tr&egrave;s r&eacute;ticents&nbsp;; nous h&eacute;sitions &agrave; l&eacute;galiser, en quelque sorte, les op&eacute;rations auxquelles pourrait se livrer la Milice dans sa campagne militaire.</p> <p> &nbsp;</p> <p> J&rsquo;&eacute;tudiai donc le projet avec une sage lenteur, qui permettait de gagner du temps, examinant les textes propos&eacute;s par le Secr&eacute;tariat au Maintien de l&rsquo;ordre et transmis par l&rsquo;interm&eacute;diaire d&rsquo;un jeune magistrat colonial, M.&nbsp;Minot<a href="#_edn9" name="_ednref9" title="">[ix]</a>, du cabinet de Darnand, esprit pond&eacute;r&eacute; et intelligence compr&eacute;hensive, cherchant la conciliation et d&eacute;sireux d&rsquo;aboutir &agrave; une formule qui tiendrait compte des r&eacute;serves dont le chef du Gouvernement d&eacute;sirait entourer la nouvelle loi.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Il ne s&rsquo;agissait pas de cr&eacute;er une juridiction qui se substituerait aux Cours d&rsquo;assises qui avaient toujours continu&eacute; &agrave; fonctionner en mati&egrave;re de criminalit&eacute; de droit commun, ni aux Sections sp&eacute;ciales qui restaient la juridiction ordinaire des crimes et des d&eacute;lits d&rsquo;inspiration terroriste.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les Cours martiales, dont l&rsquo;organisation et le recrutement &eacute;taient confi&eacute;s au Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral au Maintien de l&rsquo;ordre, ne seraient comp&eacute;tentes que pour juger les crimes d&rsquo;assassinat et de meurtre, lorsque leur auteur aurait &eacute;t&eacute; pris les armes &agrave; la main. La restriction ainsi apport&eacute;e, qui limitait la comp&eacute;tence des Cours martiales, aux flagrants d&eacute;lits, marquait bien la pens&eacute;e du chef du Gouvernement de n&rsquo;envisager que des hypoth&egrave;ses o&ugrave; la culpabilit&eacute; ne faisait pas de doute&nbsp;; il pensait ainsi &eacute;viter des ex&eacute;cutions sommaires perp&eacute;tr&eacute;es par des partisans, dans le feu de l&rsquo;action&nbsp;; mieux valait le minimum de garanties offert par des juges, m&ecirc;me pris parmi des militants, qui se d&eacute;cideraient apr&egrave;s audition de t&eacute;moins et examen des preuves et des charges. En fait, les Cours martiales ne prononc&egrave;rent pas toujours des condamnations &agrave; mort et firent &eacute;chapper &agrave; la fusillade des maquisards qui auraient &eacute;t&eacute; certainement massacr&eacute;s, si elles n&rsquo;avaient pas exist&eacute;. Elles s&eacute;virent, par contre, contre des bandits de droit commun, &eacute;chapp&eacute;s des prisons &agrave; la faveur de coups de main de R&eacute;sistants (cas du Puy, etc.) sur les &eacute;tablissements o&ugrave; &eacute;taient d&eacute;tenus leurs camarades&nbsp;; ces malfaiteurs profitaient de la d&eacute;sorganisation g&eacute;n&eacute;rale et de la confusion des esprits, pour commettre des assassinats dont le mobile &eacute;tait le vol ou le viol.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Telle fut la gen&egrave;se de la loi sur les Cours martiales, &eacute;tablie apr&egrave;s de longues h&eacute;sitations et retard&eacute;e dans son application autant que faire se pouvait, entour&eacute;e enfin des restrictions qui viennent d&rsquo;&ecirc;tre expos&eacute;es. Le texte, soumis au Conseil des Ministres, fut approuv&eacute; &agrave; &hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>(&agrave; suivre&hellip; si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Pour contribuer &agrave; cette r&eacute;&eacute;dition, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> La situation &eacute;tait comparable &agrave; celle de la Vend&eacute;e pendant la R&eacute;volution et &agrave; celle de la premi&egrave;re guerre carliste en Espagne.</p> </div> </div> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p> <a href="#_ednref1" name="_edn1" title="">[i]</a> Mademoiselle <strong>Bitouzet</strong><strong>, </strong>jeune femme condamn&eacute;e et ex&eacute;cut&eacute;e par le Maquis, durant l&rsquo;occupation, pour ses relations avec des soldats allemands.</p> </div> <div id="edn2"> <p> <a href="#_ednref2" name="_edn2" title="">[ii]</a>&nbsp;Le G&eacute;n&eacute;ral Wilhelm Gustav <strong>Ermert</strong>&nbsp;est un des chefs du &laquo;&nbsp;Milit&auml;rbefehlshaber&nbsp;&raquo; (H&ocirc;tel Majestic).</p> </div> <div id="edn3"> <p> <a href="#_ednref3" name="_edn3" title="">[iii]</a>&nbsp;MM.&nbsp;Walter <strong>Bargatzki</strong>&nbsp;(13 avril 1910, Baden Baden - 4 novembre 1998, Bonn) et <strong>Thierfelder</strong>&nbsp;sont deux collaborateurs du G&eacute;n&eacute;ral Ermert&nbsp;; le D<sup>r</sup>&nbsp;Bargatzki suivait plus particuli&egrave;rement les questions p&eacute;nitentiaires&nbsp;; il sera, beaucoup plus tard, dans les ann&eacute;es 50, Pr&eacute;sident de la Croix rouge allemande.</p> </div> <div id="edn4"> <p> <a href="#_ednref4" name="_edn4" title="">[iv]</a> Carl-Albrecht <strong>Oberg</strong>&nbsp;(27 janvier 1897, Hambourg - 3 juin 1965, Flensburg), G&eacute;n&eacute;ral S.S. de la Polizeif&uuml;hrer (H.S.S.P.F.) &agrave; Paris avec le titre de Obergruppenf&uuml;hrer, responsable de la s&eacute;curit&eacute; en France &agrave; partir du 1<sup>er</sup> juin 1942.</p> </div> <div id="edn5"> <p> <a href="#_ednref5" name="_edn5" title="">[v]</a> Helmut<strong> Knochen</strong>&nbsp;(14 mars 1910, Magdeburg - 4 avril 2003, Offenbach am Main), Chef de la police de s&ucirc;ret&eacute; (S.I.P.O.) et du service de s&eacute;curit&eacute; (S.D.) pour la France, avec rang de S.S. Standartenf&uuml;hrer.</p> </div> <div id="edn6"> <p> <a href="#_ednref6" name="_edn6" title="">[vi]</a> Pierre<strong> Cathala</strong>&nbsp;(1888 - 1947), avocat et homme politique fran&ccedil;ais, Ministre, Secr&eacute;taire d&rsquo;&Eacute;tat &agrave; l&rsquo;Economie nationale et aux Finances d&rsquo;avril 1942 &agrave; ao&ucirc;t 1944, Secr&eacute;taire d&rsquo;&Eacute;tat &agrave; l&rsquo;Agriculture &agrave; partir de janvier 1944, et au Ravitaillement (mars 1944).</p> </div> <div id="edn7"> <p> <a href="#_ednref7" name="_edn7" title="">[vii]</a> Jacques<strong> Doriot</strong>&nbsp;(1898, Bresles - 1945, Mengen), homme politique et journaliste fran&ccedil;ais, ancien chef des &laquo;&nbsp;Jeunesses communistes&nbsp;&raquo;, fondateur du Parti populaire fran&ccedil;ais (P.P.F.).</p> </div> <div id="edn8"> <p> <a href="#_ednref8" name="_edn8" title="">[viii]</a> Jean <strong>Bassompierre</strong>&nbsp;(23 octobre 1914, Honfleur - fusill&eacute; le 20 avril 1948, Paris), militant nationaliste (La Cagoule, Parti Populaire Fran&ccedil;ais), combat les Italiens dans les Alpes en 1940, est &agrave; l&rsquo;origine du Service d&rsquo;Ordre L&eacute;gionnaire (S.O.L.).</p> </div> <div id="edn9"> <p> <a href="#_ednref9" name="_edn9" title="">[ix]</a> M.&nbsp;<strong>Minot</strong>, jeune magistrat de la coloniale, directeur adjoint du cabinet de Darnand.</p> </div> </div> <p> &nbsp;</p>
<p> Le front est calme en cette fin 2015. Les kisskissbankers sont, tout comme moi d&#39;ailleurs, en train de pr&eacute;parer la Saint-Sylvestre.</p> <p> Il n&#39;en allait pas de m&ecirc;me entre 1939 et 1945. Il suffit, pour s&#39;en convaincre de se r&eacute;f&eacute;rer &agrave; cet autre extrait des &quot;Ecrits d&#39;exil&quot;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <u><strong>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;6)</strong></u></p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Pour la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>L&rsquo;extrait suivant des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; concerne les &eacute;l&eacute;ments d&eacute;clencheurs de l&rsquo;affaire dite des &laquo;&nbsp;Sections sp&eacute;ciales&nbsp;&raquo;</em><em>&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong>2</strong><strong>. SECTIONS SP&Eacute;CIALES DE COUR D&rsquo;APPEL ET COURS MARTIALES </strong><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><sup><sup>[1]</sup></sup></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> (&hellip;)</p> <p> &nbsp;</p> <p> En Juin 1941, allait se produire un &eacute;v&eacute;nement qui explique &agrave; la fois l&rsquo;&eacute;volution du parti communiste fran&ccedil;ais, le revirement d&rsquo;attitude des chefs de l&rsquo;occupation et la cr&eacute;ation des Sections sp&eacute;ciales&nbsp;: la rupture entre l&rsquo;Allemagne et la Russie, entre le nazisme et le communisme.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les nouvelles instructions de Moscou tard&egrave;rent un certain temps &agrave; parvenir en France, par suite de la suppression des facilit&eacute;s de transit par l&rsquo;Allemagne&nbsp;; il fallait enfin constituer des stocks de munitions et des &eacute;quipes d&rsquo;ex&eacute;cuteurs, car l&rsquo;opposition du parti communiste allait se manifester par l&rsquo;emploi de proc&eacute;d&eacute;s qui n&rsquo;avaient rien de commun avec ceux du Gaullisme.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Il ne s&rsquo;agissait plus d&rsquo;&eacute;crire des &laquo;&nbsp;V&nbsp;&raquo; sur des murs, d&rsquo;&eacute;couter la radio anglaise ou de se livrer &agrave; des d&eacute;monstrations ext&eacute;rieures du genre des &laquo;&nbsp;deux gaules&nbsp;&raquo;. L&rsquo;arm&eacute;e d&rsquo;occupation allait &ecirc;tre attaqu&eacute;e dans ses &oelig;uvres vives&nbsp;; elle serait en butte &agrave; des attentats contre ses membres, contre ses organisations, contre ses moyens de transport&nbsp;; elle ne manquerait pas de r&eacute;pliquer avec brutalit&eacute; et sans discernement, comme le lion affol&eacute; par les incessantes piq&ucirc;res d&rsquo;un moucheron&nbsp;; il se produirait ainsi un divorce complet entre la population fran&ccedil;aise et son occupant qui rendrait l&rsquo;existence impossible aux uns et aux autres. Le Gouvernement se discr&eacute;diterait, quelle que soit la position qu&rsquo;il adopte, soit qu&rsquo;il collabore &agrave; la r&eacute;pression de l&rsquo;occupant, soit qu&rsquo;il opte pour la r&eacute;sistance active&nbsp;; il serait condamn&eacute; &agrave; dispara&icirc;tre ou &agrave; sombrer dans l&rsquo;ignominie&nbsp;; l&rsquo;Allemagne doterait la France d&rsquo;un &laquo;&nbsp;Gauleiter&nbsp;&raquo; et ferait d&rsquo;elle une nouvelle Pologne, mais cette &eacute;ventualit&eacute; importait peu aux dirigeants sovi&eacute;tiques, car elle ne ferait que h&acirc;ter, par les souffrances et le d&eacute;sespoir qu&rsquo;elle entra&icirc;nerait, l&rsquo;av&egrave;nement de la dictature du prol&eacute;tariat.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le nouveau plan n&rsquo;entra en application qu&rsquo;au mois d&rsquo;Ao&ucirc;t 1941, une des p&eacute;riodes qui a laiss&eacute; le plus horrible souvenir &agrave; ceux qui avaient alors la mission cruciale de maintenir l&rsquo;ordre et de sauver ce qui restait aux institutions de notre pays.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les premiers attentats, qui devaient, comme pr&eacute;vu, entra&icirc;ner la terrible r&eacute;action allemande, furent l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;&eacute;trangers. Ce fut dans les milieux des r&eacute;fugi&eacute;s des pays de l&rsquo;Est de l&rsquo;Europe, parmi les Juifs qui avaient fui la pers&eacute;cution hitl&eacute;rienne, que se recrut&egrave;rent les premiers ex&eacute;cuteurs (groupe Zalkinow<a href="#_edn1" name="_ednref1" title="">[i]</a>, Polonais, Tch&egrave;ques, Autrichiens, Hongrois). Les archives de la Pr&eacute;fecture de police et celles du Parquet de la Seine pourront &ecirc;tre utilement consult&eacute;es &agrave; cet &eacute;gard, ma m&eacute;moire n&rsquo;a pas retenu les noms de tous ces terroristes.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;attentat, qui ouvrit une longue s&eacute;rie d&rsquo;actes analogues, fut perp&eacute;tr&eacute; le 12 ou le 13 Ao&ucirc;t (autant que je me souvienne de la date)<a href="#_edn2" name="_ednref2" title="">[ii]</a> en plein jour, &agrave; une heure d&rsquo;affluence, &agrave; la station du m&eacute;tro Barb&egrave;s Rochechouart. Au moment o&ugrave; la foule compacte s&rsquo;ins&eacute;rait dans un wagon, deux coups de feu tir&eacute;s &agrave; bout portant dans le dos abattirent un jeune aspirant de la Marine allemande, Moser<a href="#_edn3" name="_ednref3" title="">[iii]</a>. L&rsquo;auteur de l&rsquo;attentat s&rsquo;&eacute;tait perdu dans la bousculade des voyageurs dont la plupart n&rsquo;avait m&ecirc;me pas eu le temps de se rendre compte de ce qui venait de se passer.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le lendemain soir, un m&eacute;decin militaire allemand qui suivait, dans l&rsquo;obscurit&eacute; (d&eacute;fense passive rigoureuse), le Boulevard Magenta pour se rendre &agrave; l&rsquo;h&ocirc;pital Lariboisi&egrave;re, fut tu&eacute; dans les m&ecirc;mes conditions. Suivit presque aussit&ocirc;t un nouvel attentat contre un fonctionnaire des chemins de fer du personnel de la Gare de l&rsquo;Est, au moment o&ugrave; il sortait de son h&ocirc;tel.</p> <p> &nbsp;</p> <p> La premi&egrave;re r&eacute;action des chefs militaires du Grand Paris fut toute de stup&eacute;faction, &agrave; raison de la longue p&eacute;riode de calme qui avait succ&eacute;d&eacute; &agrave; leur installation dans la capitale&nbsp;; la police allemande se mit en campagne et la police fran&ccedil;aise, de son c&ocirc;t&eacute;, commen&ccedil;a ses investigations, car ces manifestations risquaient, si elles ne cessaient pas, de se retourner contre l&rsquo;ensemble de la population parisienne. Mais on ignorait encore presque tout de la nouvelle organisation&nbsp;; les attentats avaient &eacute;t&eacute; commis par des isol&eacute;s, dans la nuit ou &agrave; la faveur d&rsquo;une bousculade. Les recherches seraient longues et difficiles.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le Commandement allemand, repr&eacute;sent&eacute; par des militaires habitu&eacute;s &agrave; l&rsquo;ex&eacute;cution imm&eacute;diate de leurs ordres, responsables de la s&eacute;curit&eacute; de leurs troupes et d&eacute;pourvus de toute id&eacute;e de m&eacute;nager la population civile quand l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de l&rsquo;arm&eacute;e d&rsquo;occupation &eacute;tait en jeu, jet&egrave;rent feu et flamme. Ils voulaient une riposte imm&eacute;diate et spectaculaire, pensant ainsi terroriser les auteurs de ces agressions (car la simultan&eacute;it&eacute; dans le mode d&rsquo;ex&eacute;cution ne laissait pas de doute sur l&rsquo;existence d&rsquo;une organisation) et les faire cesser. La suite des &eacute;v&eacute;nements a d&eacute;montr&eacute; qu&rsquo;ils s&rsquo;&eacute;taient lourdement tromp&eacute;s et que les nouvelles m&eacute;thodes qu&rsquo;ils employ&egrave;rent ne firent qu&rsquo;exacerber la volont&eacute; agissante de leurs adversaires.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les proc&eacute;d&eacute;s qui venaient d&rsquo;&ecirc;tre mis en &oelig;uvre portaient nettement une facture russe, donc communiste. L&rsquo;attentat au revolver et bient&ocirc;t &agrave; la bombe contre un isol&eacute; avait &eacute;t&eacute; caract&eacute;ristique des m&eacute;thodes employ&eacute;es par les r&eacute;volutionnaires pendant le r&egrave;gne des derniers czars&nbsp;; en France, au contraire, il &eacute;tait peu conforme au caract&egrave;re national&nbsp;; les attentats contre les Pr&eacute;sidents de la R&eacute;publique Carnot<a href="#_edn4" name="_ednref4" title="">[iv]</a> et Doumer<a href="#_edn5" name="_ednref5" title="">[v]</a> et contre les Rois de Yougoslavie ou d&rsquo;Espagne avaient &eacute;t&eacute; commis par des &eacute;trangers&nbsp;; l&rsquo;anarchisme fran&ccedil;ais avait, m&ecirc;me avec Vaillant<a href="#_edn6" name="_ednref6" title="">[vi]</a>, op&eacute;r&eacute; &agrave; visage d&eacute;couvert et avec une certaine bravade.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les militaires allemands exig&egrave;rent d&rsquo;abord que les auteurs des premiers attentats fussent d&eacute;couverts, arr&ecirc;t&eacute;s, jug&eacute;s et condamn&eacute;s &agrave; mort dans un d&eacute;lai qui ne d&eacute;passerait pas huit jours. Puis, devant l&rsquo;impossibilit&eacute; mat&eacute;rielle de battre un tel record, ils d&eacute;cid&egrave;rent de fusiller, au lieu et place des coupables non d&eacute;couverts, 150 condamn&eacute;s pour activit&eacute; communiste ou intern&eacute;s administrativement, soit avant, soit depuis l&rsquo;occupation, dans des camps de la zone Nord. Ce fut la th&eacute;orie des condamn&eacute;s de remplacement, survivance barbare de la conception germanique de la responsabilit&eacute; collective du clan. Ils se d&eacute;fendaient alors de faire revivre l&rsquo;odieuse pratique de l&rsquo;otagiat, telle qu&rsquo;elle avait &eacute;t&eacute; pratiqu&eacute;e durant la guerre de 1914-1918&nbsp;; l&rsquo;otage est une personnalit&eacute; choisie &agrave; raison de son influence sur ses concitoyens (pr&eacute;fet, &eacute;v&ecirc;que, maire, etc.) qui r&eacute;pond sur sa vie de la tranquillit&eacute; de ses administr&eacute;s&nbsp;; le condamn&eacute; de remplacement est un quelconque membre d&rsquo;une organisation dont il partage l&rsquo;id&eacute;ologie et qui prend la place de l&rsquo;auteur inconnu d&rsquo;un attentat. Cette subtilit&eacute; ne pouvait &ecirc;tre admise par les chefs des services fran&ccedil;ais qui, &agrave; Paris, &eacute;taient en contact administratif avec la machine militaire de l&rsquo;occupation. Ils protest&egrave;rent avec &eacute;nergie&nbsp;; la Pr&eacute;fecture de police promit de mettre tout en &oelig;uvre pour d&eacute;couvrir les meurtriers, afin d&rsquo;&eacute;pargner aux militants communistes d&eacute;tenus le calvaire dont ils &eacute;taient menac&eacute;s.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le Commandement allemand se plaignait aussi de la passivit&eacute; dont le public avait fait preuve en ne s&rsquo;emparant pas de la personne des terroristes, alors qu&rsquo;il fallait tenir compte de circonstances telles que la nuit ou l&rsquo;affolement, sans trop insister sur le sentiment bien naturel de ne pas se m&ecirc;ler d&rsquo;une dangereuse affaire. Il envisagea donc des mesures contre la population, telles que des entraves &agrave; la circulation des v&eacute;hicules, la fermeture des caf&eacute;s et des cin&eacute;mas, des couvre-feux anticip&eacute;s (&agrave; 17 ou 18 heures), tous proc&eacute;d&eacute;s, qui, s&rsquo;ils &eacute;taient mis en application, paralyseraient la vie de la cit&eacute; et g&ecirc;neraient autant les officiers allemands que les civils, car ceux-ci &eacute;taient les clients les plus assidus des restaurants, caf&eacute;s et autres lieux de divertissement.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les chefs des services parisiens, repr&eacute;sentants dans la capitale des divers Minist&egrave;res inform&egrave;rent aussit&ocirc;t Vichy&nbsp;de cette nouvelle situation, sollicitant des instructions et appelant v&eacute;ritablement &laquo;&nbsp;Au secours&nbsp;&raquo;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Pour l&rsquo;intelligence compl&egrave;te de ce qui va suivre et de la gen&egrave;se de la loi sur les &laquo;&nbsp;Sections sp&eacute;ciales&nbsp;&raquo;, il convient d&rsquo;exposer quelle &eacute;tait l&rsquo;attitude du Gouvernement de Vichy&nbsp;vis-&agrave;-vis des probl&egrave;mes de la zone occup&eacute;e. Depuis que Laval&nbsp;avait &eacute;t&eacute; &eacute;cart&eacute; des affaires et que son plan d&rsquo;assouplissement de la ligne de d&eacute;marcation avait &eacute;t&eacute; abandonn&eacute;, la s&eacute;paration non seulement mat&eacute;rielle, mais morale entre les deux zones s&rsquo;&eacute;tait accus&eacute;e. L&rsquo;autorit&eacute; allemande donnait les sauf-conduits aux chefs des administrations avec beaucoup de r&eacute;ticence et de parcimonie&nbsp;; les communications t&eacute;l&eacute;phoniques &eacute;taient &eacute;cout&eacute;es&nbsp;; les correspondances officielles lentes et les r&eacute;ponses interminables &agrave; venir. Du c&ocirc;t&eacute; du Gouvernement, on t&eacute;moignait d&rsquo;une certaine m&eacute;fiance vis-&agrave;-vis des administrations de l&rsquo;autre zone&nbsp;; on les laissait se d&eacute;brouiller un peu comme elles pouvaient, mais l&rsquo;autonomie qu&rsquo;on leur laissait &eacute;tait d&eacute;pourvue de cette autorit&eacute; que conf&egrave;rent seules les fonctions gouvernementales vis-&agrave;-vis de l&rsquo;&eacute;tranger. Les Ministres &eacute;taient repr&eacute;sent&eacute;s dans la capitale par des fonctionnaires subalternes, un pr&eacute;fet &agrave; l&rsquo;Int&eacute;rieur, un Conseiller &agrave; la Cour de Paris &agrave; la Justice et, bien qu&rsquo;anim&eacute;s du meilleur esprit et fort distingu&eacute;s, ils manquaient du pouvoir de d&eacute;cision. Ni le G&eacute;n&eacute;ral de la Laurencie<a href="#_edn7" name="_ednref7" title="">[vii]</a>, ni son rempla&ccedil;ant M.&nbsp;de Brinon&nbsp;n&rsquo;avaient eu de rapports avec les administrations qui, pour des raisons diverses et sur lesquelles la mort commande le silence, ne tenaient pas &agrave; recourir aux bons offices de la D&eacute;l&eacute;gation g&eacute;n&eacute;rale. Les membres du Gouvernement, par r&eacute;action sans doute contre la pratique qui avait valu sa disgr&acirc;ce au Pr&eacute;sident&nbsp;Laval, s&rsquo;abstenaient de faire de fr&eacute;quents voyages &agrave; Paris&nbsp;; ils traitaient les affaires par correspondance et par l&rsquo;interm&eacute;diaire de leurs Directeurs. En ce qui concernait le Minist&egrave;re de la Justice, par exemple, la liaison qu&rsquo;organisa plus tard le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral Georges Dayras, en venant toutes les semaines &agrave; Paris, n&rsquo;existait pas encore. Quant au Garde des Sceaux Barth&eacute;lemy, il avait fait une furtive apparition et j&rsquo;avais d&ucirc; aller &agrave; Vichy, en Mai, pour saluer mon nouveau chef. Il m&rsquo;avait, au cours de ces deux entrevues, donn&eacute; l&rsquo;impression de se d&eacute;sint&eacute;resser de l&rsquo;administration de la Justice en zone occup&eacute;e&nbsp;; alors que je m&rsquo;effor&ccedil;ais de ramener la conversation sur nos rapports avec les autorit&eacute;s allemandes, sur nos difficult&eacute;s et que je sollicitais des directives, il se bornait &agrave; me dire qu&rsquo;il nous faisait confiance, que nous ne devions pas provoquer d&rsquo;incidents et il s&rsquo;&eacute;tendait longuement sur des sujets sans int&eacute;r&ecirc;t pour moi concernant l&rsquo;administration de la Justice &agrave; Carpentras ou dans le Gers. Il paraissait s&rsquo;&ecirc;tre r&eacute;sign&eacute;, avec sa philosophie sceptique et souriante, &agrave; n&rsquo;&ecirc;tre que le Ministre de la moiti&eacute; de la France.</p> <p> &nbsp;</p> <p> On peut donc juger de la perturbation apport&eacute;e sur les bords de l&rsquo;Allier par les appels t&eacute;l&eacute;phoniques du Pr&eacute;fet Ingrand<a href="#_edn8" name="_ednref8" title="">[viii]</a> et du Conseiller Rousseau<a href="#_edn9" name="_ednref9" title="">[ix]</a>. Barth&eacute;lemy, troubl&eacute; dans sa qui&eacute;tude, peu d&eacute;sireux, par ailleurs, de venir &agrave; Paris traiter avec les autorit&eacute;s d&rsquo;occupation une aussi grave affaire, chargea de cette p&eacute;nible mission le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral Dayras.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les Allemands, dans l&rsquo;intervalle, avaient &eacute;mis une proposition qu&rsquo;ils consid&eacute;raient comme une concession faite &agrave; leurs premi&egrave;res exigences. Si le Gouvernement fran&ccedil;ais obtenait de sa propre juridiction le prononc&eacute; de dix condamnations &agrave; mort, suivies d&rsquo;ex&eacute;cution, de communistes, la fusillade des 150 otages n&rsquo;aurait pas lieu. Le dilemme &eacute;tait tragique. Du point de vue du propre int&eacute;r&ecirc;t gouvernemental, il aurait sans doute mieux valu laisser &agrave; l&rsquo;occupant la responsabilit&eacute; de la r&eacute;probation que soul&egrave;verait dans le pays ce massacre, mais que de familles en deuil et quel drame de conscience du point de vue humain&nbsp;! &hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;(&agrave; suivre si - et lorsque - les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Pour participer &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> La Cour martiale cr&eacute;&eacute;e par la loi du 24 Septembre 1940 si&eacute;gea &agrave; Gannat&nbsp;et eut une existence &eacute;ph&eacute;m&egrave;re.</p> </div> </div> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p> <a href="#_ednref1" name="_edn1" title="">[i]</a> Fernand <strong>Zalkinow</strong>&nbsp;(23 septembre 1923 - 9 mars 1942), membre des jeunesses communistes, arr&ecirc;t&eacute; le 31 octobre 1941, apr&egrave;s une s&eacute;rie de 17 attentats contre l&rsquo;occupant&nbsp;; le groupe comprenait Roger Hanletcher, Acher Semahya, Roger Peltier, Christian Rizo, Tony Bloncourt et Pierre Milan.</p> </div> <div id="edn2"> <p> <a href="#_ednref2" name="_edn2" title="">[ii]</a> En fait, l&rsquo;attentat a eu lieu le <strong>21 ao&ucirc;t 1941</strong> et a &eacute;t&eacute; commis par le <strong>Colonel Fabien</strong>&nbsp;(Pierre<strong> Georges</strong><strong>)</strong> militant communiste (21 janvier 1919, Paris - 27 d&eacute;cembre 1944, Habsheim).</p> </div> <div id="edn3"> <p> <a href="#_ednref3" name="_edn3" title="">[iii]</a> Alfons <strong>Moser</strong>, une trentaine d&rsquo;ann&eacute;es en 1940, mari&eacute; et p&egrave;re de deux fillettes, employ&eacute; de caisse d&rsquo;&eacute;pargne de Baden-Baden, enseigne de vaisseau, assistant d&rsquo;intendance aux magasins d&rsquo;habillement de la Kriegsmarine &agrave; Montrouge.</p> </div> <div id="edn4"> <p> <a href="#_ednref4" name="_edn4" title="">[iv]</a> Marie Fran&ccedil;ois<strong> Sadi Carnot</strong><strong>&nbsp;(</strong>11 ao&ucirc;t 1837, Limoges - 25 juin 1894, Lyon), Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique de 1887 &agrave; 1894, assassin&eacute; d&rsquo;un coup de poignard par l&rsquo;anarchiste italien Sante Caserio le 24 juin 1894, &agrave; Lyon.</p> </div> <div id="edn5"> <p> <a href="#_ednref5" name="_edn5" title="">[v]</a> Joseph Athanase Paul<strong> Doumer</strong>&nbsp;(22 mars 1857, Aurillac, Cantal - 7 mai 1932, Paris), Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique (13 mai 1931), il subit une tentative d&rsquo;assassinat le 6 mai 1932 &agrave; Paris par un &eacute;migr&eacute; russe, Paul Gorgulov, et mourut des suites de ses blessures le 7 mai 1932 &agrave; 4 heures 37 du matin.</p> </div> <div id="edn6"> <p> <a href="#_ednref6" name="_edn6" title="">[vi]</a> Auguste<strong> Vaillant</strong>&nbsp;(1861 - 1894), activiste anarchiste, guillotin&eacute; le 3 f&eacute;vrier 1894 pour avoir, le 9 d&eacute;cembre 1893, lanc&eacute; une bombe dans la tribune de la chambre des D&eacute;put&eacute;s.</p> </div> <div id="edn7"> <p> <a href="#_ednref7" name="_edn7" title="">[vii]</a> Vicomte Benoit-L&eacute;on de Fornel de<strong> la Laurencie</strong>&nbsp;(24 ao&ucirc;t 1879, au Verger, Brout-Vernet, Allier - 23 juin 1958, Paris), G&eacute;n&eacute;ral de corps d&rsquo;arm&eacute;e, D&eacute;l&eacute;gu&eacute; g&eacute;n&eacute;ral du Gouvernement de Vichy&nbsp;aupr&egrave;s du chef de l&rsquo;administration militaire allemande pour la zone occup&eacute;e &agrave; Paris (17&nbsp;ao&ucirc;t 1940 - 14 d&eacute;cembre 1940).</p> </div> <div id="edn8"> <p> <a href="#_ednref8" name="_edn8" title="">[viii]</a> Jean-Pierre <strong>Ingrand</strong>&nbsp;(1905-1992, Golfe Juan), Pr&eacute;fet issu du Conseil d&rsquo;&Eacute;tat, repr&eacute;sentant du Ministre de l&rsquo;Int&eacute;rieur en zone occup&eacute;e du 6 juillet 1940 &agrave; janvier 1944.</p> </div> <div id="edn9"> <p> <a href="#_ednref9" name="_edn9" title="">[ix]</a> Louis <strong>Rousseau</strong>, Directeur des services du Minist&egrave;re de la Justice, repr&eacute;sentant du Garde des Sceaux &agrave; Paris.</p> </div> </div> <p> &nbsp;</p>
<p> La dream team s&#39;agrandit doucement mais s&ucirc;rment . Elle comprend maintenant un compagnon de marche rencontr&eacute; dans l&#39;Akakus libyen qui a r&eacute;ussi &agrave; surmonter ses doutes sur ses comp&eacute;tences informatiques en utilisant le petit vademecum que j&#39;ai &eacute;labor&eacute; &nbsp;&quot;pour les nuls&quot;. Elle comprend &eacute;galement une belle amie parisienne, grande amatrice de litt&eacute;rature et de livres en tous genres.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Et je continue de fournir quelques extraits des &quot;Ecrits d&#39;exil&quot;</p> <p> &nbsp;</p> <p> (ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;5)</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>Pour la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <em>L&rsquo;extrait suivant des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; concerne la mise en contexte de la cr&eacute;ation des juridictions sp&eacute;ciales cr&eacute;&eacute;es pour juger les activit&eacute;s des communistes au d&eacute;but de la guerre</em><em>&nbsp;:</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong>2</strong><strong>. SECTIONS SP&Eacute;CIALES DE COUR D&rsquo;APPEL ET COURS MARTIALES </strong><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><sup><sup>[1]</sup></sup></a></p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;histoire de la cr&eacute;ation et du fonctionnement des Sections sp&eacute;ciales de Cour d&rsquo;appel et des Cours martiales est &eacute;troitement li&eacute;e &agrave; celle de l&rsquo;activit&eacute; du parti communiste depuis le d&eacute;but de la guerre. L&rsquo;institution de ces juridictions d&rsquo;exception devient incompr&eacute;hensible pour qui ne se r&eacute;f&egrave;re pas, &agrave; chaque instant, &agrave; l&rsquo;&eacute;volution du parti communiste et &agrave; sa tactique de 1939 &agrave; 1944. Le Gouvernement du Mar&eacute;chal n&rsquo;est, en effet, pas entr&eacute; le premier dans la voie de la r&eacute;pression &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des men&eacute;es communistes&nbsp;; il n&rsquo;a fait que suivre, sans les aggraver, les normes initi&eacute;es par les Gouvernements Daladier&nbsp;et Reynaud&nbsp;et, s&rsquo;il a cr&eacute;&eacute;, pour les appliquer, de nouvelles juridictions, c&rsquo;est qu&rsquo;il se trouvait, par suite de la suppression des Conseils de Guerre en zone occup&eacute;e et plus tard en zone libre, dans l&rsquo;impossibilit&eacute; mat&eacute;rielle d&rsquo;assurer lui-m&ecirc;me, sous peine de voir les juridictions de l&rsquo;arm&eacute;e allemande se substituer &agrave; la justice fran&ccedil;aise, la r&eacute;pression des attentats commis contre ses nationaux.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&egrave;s l&rsquo;ouverture des hostilit&eacute;s, le parti communiste fran&ccedil;ais prit nettement position contre la guerre. Sa propagande s&rsquo;inspirait de la th&egrave;se d&eacute;velopp&eacute;e le 31 Octobre 1939 par M.&nbsp;Molotov, &agrave; la session extraordinaire du Conseil supr&ecirc;me de l&rsquo;U.R.S.S.&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27pt;"> &nbsp;<em>&laquo;&nbsp;La guerre n&rsquo;a plus de sens depuis l&rsquo;an&eacute;antissement de la Pologne&nbsp;; la poursuite de la guerre de la part de l&rsquo;Angleterre et de la France entra&icirc;nera la ruine &eacute;conomique et d&eacute;truira la civilisation des nations Europ&eacute;ennes&nbsp;; il est insens&eacute; et criminel de la poursuivre en vue de d&eacute;truire l&rsquo;Hitl&eacute;risme, m&ecirc;me si l&rsquo;on camoufle le conflit sous le concept d&rsquo;une lutte pour les d&eacute;mocraties&nbsp;; la peur de perdre leur supr&eacute;matie coloniale et commerciale dans le monde est le v&eacute;ritable motif de la haine de l&rsquo;Angleterre et de la France contre le Reich allemand&nbsp;; c&rsquo;est la guerre des imp&eacute;rialismes et du capitalisme dirig&eacute;e contre les nations prol&eacute;taires, etc.&nbsp;&raquo;</em></p> <p style="margin-left:27pt;"> &nbsp;</p> <p> Tels &eacute;taient les th&egrave;mes d&eacute;velopp&eacute;s dans la propagande clandestine du parti communiste durant l&rsquo;hiver 1939-1940 (voir Chapitre XIX Le Collaborationnisme).</p> <p> &nbsp;</p> <p> Elle en tirait cette cons&eacute;quence&nbsp;: il fallait faire la paix avec l&rsquo;Allemagne, se retirer du conflit et saboter la production de guerre.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;immobilit&eacute; observ&eacute;e sur le front du Nord-Est entre les deux bellig&eacute;rants favorisait le succ&egrave;s de cette propagande&nbsp;; l&rsquo;oisivet&eacute; &agrave; laquelle les masses accumul&eacute;es le long de la ligne Maginot<a href="#_edn1" name="_ednref1" title="">[i]</a> &eacute;taient condamn&eacute;es, avait entra&icirc;n&eacute; une psychose de lassitude et d&rsquo;amollissement des caract&egrave;res&nbsp;; &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur, les consignes de sabotage portaient leurs fruits dans les usines de guerre, aux Usines Farman<a href="#_edn2" name="_ednref2" title="">[ii]</a> &agrave; Billancourt (sabotage de moteurs d&rsquo;avions), dans la r&eacute;gion parisienne (sabotage de fus&eacute;es d&rsquo;obus et de balles anti-tank) et m&ecirc;me sur le front (sabotages dans les casemates de la r&eacute;gion de Boulay<a href="#_edn3" name="_ednref3" title="">[iii]</a>). Il sera int&eacute;ressant pour l&rsquo;historien de l&rsquo;avenir de consulter les archives des Conseils de Guerre de Paris, dont certaines des proc&eacute;dures les plus typiques furent mises &agrave; la disposition de la Cour supr&ecirc;me.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le Gouvernement de M.&nbsp;Daladier&nbsp;avait r&eacute;agi contre cette propagande qui, sur le plan parlementaire, s&rsquo;&eacute;tait traduite par une lettre &eacute;crite, au d&eacute;but d&rsquo;Octobre 1939, par les d&eacute;put&eacute;s communistes au Pr&eacute;sident Herriot&nbsp;pour lui demander de r&eacute;unir le Parlement en vue d&rsquo;examiner la possibilit&eacute; d&rsquo;arr&ecirc;ter le cours des hostilit&eacute;s. Les signataires avaient fait l&rsquo;objet de mesures administratives en attendant la lev&eacute;e de l&rsquo;immunit&eacute; parlementaire et des sanctions judiciaires &eacute;taient intervenues.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&egrave;s le mois de Septembre, le Gouvernement avait prononc&eacute; la dissolution du parti communiste et &eacute;rig&eacute; en d&eacute;lit passible de peines correctionnelles, avec un maximum de 5 ans de prison, la reconstitution clandestine de ce parti et toute activit&eacute; li&eacute;e &agrave; la III<sup>&egrave;me </sup>Internationale.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 22 F&eacute;vrier 1940, la Chambre votait &agrave; l&rsquo;unanimit&eacute; des 492 d&eacute;put&eacute;s pr&eacute;sents la destitution des &eacute;lus communistes. Le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral du parti, M.&nbsp;Maurice Thorez,&nbsp;&eacute;tait d&eacute;chu de la nationalit&eacute; fran&ccedil;aise. Mobilis&eacute; dans les services de l&rsquo;arri&egrave;re &agrave; Amiens, il avait d&eacute;sert&eacute;, pass&eacute; la fronti&egrave;re suisse dans la r&eacute;gion de Thonon, re&ccedil;u des Allemands l&rsquo;accueil le plus favorable et ceux-ci lui avaient facilit&eacute; son passage en Russie d&rsquo;o&ugrave; il donnait, sous l&rsquo;&eacute;gide des dirigeants de cette puissance, les directives au parti communiste fran&ccedil;ais r&eacute;fugi&eacute; dans la clandestinit&eacute;. Il avait &eacute;t&eacute; condamn&eacute; &agrave; mort par contumace par un Conseil de Guerre.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 9 Avril 1940, 35 d&eacute;put&eacute;s communistes &eacute;taient condamn&eacute;s &agrave; des peines de prison par un Conseil de Guerre dans l&rsquo;affaire de la lettre au Pr&eacute;sident Herriot. Certains furent transf&eacute;r&eacute;s en Alg&eacute;rie, d&rsquo;autres intern&eacute;s dans des prisons du centre de la France, au Puy notamment.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Toutes les poursuites exerc&eacute;es en vertu du d&eacute;cret du 23 Septembre 1939 sur la propagande communiste, ainsi que celles motiv&eacute;es par les sabotages ou autres d&eacute;lits d&rsquo;inspiration communiste &eacute;taient d&eacute;f&eacute;r&eacute;es aux Tribunaux militaires, en vertu de la loi sur l&rsquo;&Eacute;tat de si&egrave;ge qui leur donnait comp&eacute;tence, m&ecirc;me &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des civils. Les tribunaux correctionnels ne connurent que tr&egrave;s exceptionnellement de ces affaires, quand la juridiction militaire se d&eacute;sint&eacute;ressait de la poursuite en raison de son insignifiance.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Telle &eacute;tait la situation au moment o&ugrave; l&rsquo;armistice coupa la France en deux portions et o&ugrave; l&rsquo;arm&eacute;e allemande occupa la zone Nord, ce qui entra&icirc;na &laquo;&nbsp;ipso facto&nbsp;&raquo; la disparition des tribunaux militaires dans ce secteur.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le Procureur g&eacute;n&eacute;ral de Paris demanda alors au Gouvernement install&eacute; &agrave; Vichy&nbsp;si la l&eacute;gislation anti-communiste &eacute;tait toujours en vigueur. La r&eacute;ponse fut affirmative. Les tribunaux correctionnels allaient donc, en zone occup&eacute;e, &ecirc;tre seuls comp&eacute;tents pour juger les affaires de propagande communiste. La situation &eacute;tait, en effet, tr&egrave;s d&eacute;licate.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le parti communiste, ob&eacute;issant aux consignes re&ccedil;ues de Russie, alli&eacute;e de l&rsquo;Allemagne, t&eacute;moignait d&rsquo;une grande activit&eacute; dans le sens du Collaborationnisme le plus excessif. Il voyait se r&eacute;aliser ses aspirations de conqu&ecirc;te du pouvoir, avec le bienveillant concours ou tout au moins la neutralit&eacute; de l&rsquo;autorit&eacute; militaire occupante.</p> <p> &nbsp;</p> <p> D&egrave;s le d&eacute;but de l&rsquo;offensive allemande de Mai, les organes clandestins du parti &eacute;taient devenus particuli&egrave;rement audacieux et agressifs. &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;du Soldat&nbsp;&raquo; &eacute;crivait&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;Tout notre pass&eacute; nous appelle &agrave; l&rsquo;union contre la guerre et &agrave; l&rsquo;action r&eacute;solue pour une paix imm&eacute;diate. Dans les casernes et les cantonnements, dans les casemates de la ligne Maginot</em><em>, dans les ports et sur les navires partout gronde le peuple soldat. Nous savons d&eacute;sormais o&ugrave; est l&rsquo;ennemi. Nous d&eacute;signons les responsables. &Agrave; bas le Gouvernement des jusqu&rsquo;au boutistes. &Agrave; bas les chefs r&eacute;formistes et socialistes vautr&eacute;s dans l&rsquo;union sacr&eacute;e de guerre et de trahison. Voil&agrave; notre cri unanime&nbsp;&raquo;. (Mai 1940)</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> De &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo;<a href="#_edn4" name="_ednref4" title="">[iv]</a> du 15 Mai&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;Pour les travailleurs et les soldats, l&rsquo;imp&eacute;rialisme franco-anglais responsable de la guerre ne devient pas plus sympathique parce qu&rsquo;il est aux prises avec un Imp&eacute;rialisme aussi d&eacute;testable&nbsp;&raquo;.</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 17 Juin, la m&ecirc;me &laquo;&nbsp;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo; &eacute;crivait&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;Est-ce que la cit&eacute; de Londres obtiendra la continuation du massacre de nos fr&egrave;res et de nos fils pour permettre &agrave; l&rsquo;Angleterre, avec ses 40 millions d&rsquo;habitants d&rsquo;en exploiter 400 millions ou la volont&eacute; du peuple fran&ccedil;ais obtiendra-t-elle gain de cause&nbsp;&raquo;.</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> Et le r&eacute;dacteur de pr&eacute;coniser l&rsquo;envoi de p&eacute;titions et de lettres individuelles au Comit&eacute; restreint du Conseil Municipal de Paris pour exiger une paix imm&eacute;diate. On pourrait reproduire ces citations &agrave; l&rsquo;infini, si les archives des dossiers du Parquet de la Seine n&rsquo;ont pas &eacute;t&eacute; expurg&eacute;es.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Toute cette activit&eacute; avait singuli&egrave;rement servi l&rsquo;arm&eacute;e allemande qui, pensaient les communistes, leur t&eacute;moignerait sa reconnaissance en faisant pression sur le Gouvernement fran&ccedil;ais pour obtenir la publication au grand jour de sa presse en zone occup&eacute;e.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 20 Juin, la police fran&ccedil;aise avait arr&ecirc;t&eacute; un membre du Comit&eacute; central du parti, Maurice Tr&eacute;and<a href="#_edn5" name="_ednref5" title="">[v]</a>, trouv&eacute; porteur de documents de la &laquo;&nbsp;Propagandastaffel&nbsp;&raquo;<a href="#_edn6" name="_ednref6" title="">[vi]</a>, &eacute;tablissant que des pourparlers avaient &eacute;t&eacute; entam&eacute;s entre l&rsquo;organisme communiste clandestin et les services de l&rsquo;occupation. Il s&rsquo;agissait de faire repara&icirc;tre &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo;. Tr&eacute;and et les deux femmes qui l&rsquo;accompagnaient avaient &eacute;t&eacute; &eacute;crou&eacute;s &agrave; la prison de la Petite Roquette<a href="#_edn7" name="_ednref7" title="">[vii]</a> et le Parquet de la Seine avait ouvert une information.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Tr&eacute;and&nbsp;alerta aussit&ocirc;t ses protecteurs allemands et le 25, le Conseiller de Justice Fritz<a href="#_edn8" name="_ednref8" title="">[viii]</a>, qui assurait la liaison avec les services judiciaires fran&ccedil;ais, le faisait, d&rsquo;autorit&eacute;, remettre en libert&eacute;. La premi&egrave;re intervention du nouvel occupant de la France s&rsquo;&eacute;tait manifest&eacute;e en faveur d&rsquo;un communiste. C&rsquo;est que les chefs de l&rsquo;arm&eacute;e allemande &eacute;taient h&eacute;sitants sur la conduite &agrave; tenir&nbsp;; personnellement ils &eacute;taient hostiles au communisme, mais ils devaient tenir compte des directives du parti nazi et des rapports qui unissaient leur pays &agrave; la Russie sovi&eacute;tique.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les communistes redoublaient du reste de z&egrave;le pour conqu&eacute;rir la faveur de l&rsquo;occupant. Le 4 Juillet, &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo; clandestine entreprenait une campagne pour la fraternisation des ouvriers fran&ccedil;ais et des soldats allemands.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Dans son num&eacute;ro du 27 Juillet, elle r&eacute;clame la reprise des usines pour aider &agrave; l&rsquo;effort de guerre allemand, invitant les ouvriers, si les patrons t&eacute;moignent de la mauvaise volont&eacute; et entravent la reprise de l&rsquo;activit&eacute; &eacute;conomique, &agrave; proc&eacute;der eux-m&ecirc;mes &agrave; la r&eacute;ouverture des ateliers. Cette propagande persistera durant tout l&rsquo;hiver 1940-1941 en zone occup&eacute;e. &laquo;&nbsp;Les cahiers du Bolchevisme&nbsp;&raquo; (1<sup>er</sup> trimestre 1941) d&eacute;clarent que les &Eacute;tats-Unis repr&eacute;sentent l&rsquo;omnipotence des trusts, le pouvoir du capitalisme le plus &eacute;volu&eacute;. &laquo;&nbsp;C&rsquo;est la dictature de quelques familles oligarchiques qui descend dans l&rsquo;ar&egrave;ne de la guerre.&nbsp;&raquo;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo; du 1<sup>er</sup> Mai 1941, sous le titre &laquo;&nbsp;Les assassins de la Libert&eacute;&nbsp;&raquo;, &eacute;crit&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;de Gaulle</em><em>, ce G&eacute;n&eacute;ral &agrave; particule, ne veut pas la libert&eacute; de son pays, mais le triomphe des int&eacute;r&ecirc;ts capitalistes. Ce n&rsquo;est pas des &laquo;&nbsp;V&nbsp;&raquo; qu&rsquo;il faut &eacute;crire sur les murs, mais l&rsquo;embl&egrave;me de la faucille et du marteau&nbsp;&raquo;.</em></p> <p style="margin-left:27.0pt;"> &nbsp;</p> <p> C&rsquo;&eacute;tait l&rsquo;&eacute;poque o&ugrave; les d&eacute;put&eacute;s communistes, d&eacute;tenus au Puy, Michel, Costes&nbsp;et Billoux<a href="#_edn9" name="_ednref9" title="">[ix]</a>, parmi eux, &eacute;crivaient au Pr&eacute;sident de la Cour supr&ecirc;me, pour demander &agrave; servir de t&eacute;moins de l&rsquo;accusation contre MM.&nbsp;Daladier, L&eacute;on Blum, Reynaud&nbsp;et Mandel.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Leur propagande faisait &eacute;tat des discours prononc&eacute;s &agrave; Berlin notamment par Maurice Thorez&nbsp;au moment et apr&egrave;s l&rsquo;av&egrave;nement d&rsquo;Hitler&nbsp;au pouvoir&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&laquo;&nbsp;Il faut s&rsquo;entendre avec quiconque veut la paix, avec quiconque offre une chance, si minime soit-elle de sauvegarder la paix. Il faut s&rsquo;entendre avec l&rsquo;Italie en d&eacute;pit de la dictature fasciste, il faut s&rsquo;entendre m&ecirc;me avec l&rsquo;Allemagne d&rsquo;Hitler</em><em>&nbsp;comme je l&rsquo;ai proclam&eacute; le 5 Avril dernier (1938).&nbsp;&raquo;</em></p> <p style="margin-left:27.0pt;"> &nbsp;</p> <p style="margin-left:27.0pt;"> <em>&nbsp;&laquo;&nbsp;Nous, communistes de France, nous luttons et nous appelons les travailleurs de notre pays &agrave; la lutte pour l&rsquo;annulation du trait&eacute; de Versailles, pour la suppression d&eacute;finitive et sans conditions des r&eacute;parations, pour l&rsquo;&eacute;vacuation imm&eacute;diate de la Sarre</em><em>, pour la libre disposition du peuple d&rsquo;Alsace Lorraine, jusques et y compris sa s&eacute;paration avec la France, pour le droit de tous les peuples de langue allemande de s&rsquo;unir librement&nbsp;&raquo;.</em></p> <p> &nbsp;</p> <p> Jamais, apr&egrave;s la d&eacute;faite, le collaborateur le plus excessif n&rsquo;aurait os&eacute; tenir un pareil langage&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> On devine l&rsquo;embarras des militaires allemands devant une telle attitude&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;(&agrave; suivre si - et lorsque - les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Pour participer &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> La Cour martiale cr&eacute;&eacute;e par la loi du 24 Septembre 1940 si&eacute;gea &agrave; Gannat&nbsp;et eut une existence &eacute;ph&eacute;m&egrave;re.</p> </div> </div> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p> <a href="#_ednref1" name="_edn1" title="">[i]</a> Ligne de fortification courant le long de la fronti&egrave;re fran&ccedil;aise, du Luxembourg &agrave; la c&ocirc;te italienne, dont la construction a &eacute;t&eacute; rendue possible par Andr&eacute;<strong> Maginot</strong>&nbsp;(17 f&eacute;vrier 1877 - 7 janvier 1932), Ministre de la Guerre &agrave; partir de 1929.</p> </div> <div id="edn2"> <p> <a href="#_ednref2" name="_edn2" title="">[ii]</a> Du nom du pilote d&rsquo;avion Henri<strong> Farman</strong>&nbsp;(26 mai 1874, Paris - 18 ao&ucirc;t 1958, Paris), qui, avec ses deux fr&egrave;res, Dick et Maurice, fonda la compagnie.</p> </div> <div id="edn3"> <p> <a href="#_ednref3" name="_edn3" title="">[iii]</a> <strong>Boulay</strong>&nbsp;est une petite ville de Moselle situ&eacute;e au nord-est de Metz.</p> </div> <div id="edn4"> <p> <a href="#_ednref4" name="_edn4" title="">[iv]</a> &laquo;&nbsp;<strong>L&rsquo;Humanit&eacute;</strong><strong>&nbsp;&raquo;</strong>, journal de gauche fond&eacute; en 1904 par Jean Jaur&egrave;s, devenu organe central du Parti communiste fran&ccedil;ais en 1920, apr&egrave;s la scission du congr&egrave;s de Tours.</p> </div> <div id="edn5"> <p> <a href="#_ednref5" name="_edn5" title="">[v]</a> Maurice<strong> Tr&eacute;and</strong>&nbsp;(1900, La Chaux-de-Fonds, Suisse - 1949, Antony), gar&ccedil;on de caf&eacute;, puis g&eacute;rant de restaurant, responsable de la commission des cadres du P.C.F., n&eacute;gociateur de la reparution l&eacute;gale de &laquo;&nbsp;L&rsquo;Humanit&eacute;&nbsp;&raquo; en juin 1940, &eacute;cart&eacute; de toute responsabilit&eacute; en novembre 1940.</p> </div> <div id="edn6"> <p> <a href="#_ednref6" name="_edn6" title="">[vi]</a> <strong>&laquo;&nbsp;Propagandastaffel</strong><strong>&nbsp;&raquo;&nbsp;</strong>: &laquo;&nbsp;service de la propagande&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="edn7"> <p> <a href="#_ednref7" name="_edn7" title="">[vii]</a> La <strong>Petite Roquette</strong>&nbsp;&eacute;tait la prison pour femmes de Paris, situ&eacute;e &agrave; proximit&eacute; de la place de la Bastille, d&eacute;truite en 1975.</p> </div> <div id="edn8"> <p> <a href="#_ednref8" name="_edn8" title="">[viii]</a> Le Conseiller allemand &agrave; la Justice, le Colonel <strong>Fritz</strong><strong>, </strong>responsable de la liaison avec les services judiciaires fran&ccedil;ais au Palais Bourbon (d&eacute;partement de Justice du Grand Paris)<strong>,</strong> est venu lui-m&ecirc;me chercher Maurice Tr&eacute;and&nbsp;&agrave; sa sortie de prison.</p> </div> <div id="edn9"> <p> <a href="#_ednref9" name="_edn9" title="">[ix]</a> D&eacute;put&eacute;s communistes d&eacute;nomm&eacute;s <strong>Michel</strong>&nbsp;(non identifi&eacute;)&nbsp;; Alfred, Marie, Ir&eacute;n&eacute;e <strong>Costes</strong>&nbsp;(24 f&eacute;vrier 1888, Saint-Ju&eacute;ry (Tarn) - 28 septembre 1959, Boulogne-Billancourt (Seine)), membre du Parti communiste, D&eacute;put&eacute; de la Seine de 1936 &agrave; 1940&nbsp;; Fran&ccedil;ois <strong>Billoux</strong>&nbsp;(21 mai 1903, Saint-Romain-la-Motte (Loire) - 14 janvier 1978, Menton&nbsp;(Alpes-Maritimes)), Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral des Jeunesses Communistes de 1928 &agrave; 1930, au Comit&eacute; central du P.C.F., en 1926, D&eacute;put&eacute; communiste de Marseille.</p> </div> </div> <p> &nbsp;</p>
<p> Aujourd&#39;hui, je constate une premi&egrave;re pause dans la progression du projet. J&#39;attends avec impatience l&#39;aide de ceux qui, en dehors d&#39;amis et relations, sont avant tout sensibles &agrave; voir publier un t&eacute;moignage de l&#39;Histoire &eacute;manant du c&ocirc;t&eacute; des &quot;vaincus&quot;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Je continue &agrave; montrer des extraits du livre. Celui-ci concerne un passage consacr&eacute; &agrave; la Cour supr&ecirc;me de justice, celle qui aurait d&ucirc; juger Daladier, Blum et Gamelin.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <u><strong>ECRITS D&rsquo;EXIL (Extrait n&deg;4)</strong></u></p> <p> &nbsp;</p> <p> Pour la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;extrait suivant des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; concerne un des aspects de la mise en place de la Cour Supr&ecirc;me de Justice, la juridiction d&rsquo;exception cr&eacute;&eacute;e pour juger les &laquo;&nbsp;responsables de la d&eacute;faite militaire&nbsp;&raquo;, en l&rsquo;occurrence MM.&nbsp;Daladier, Blum, La Chambre, Jacomet et Gamelin<a href="#_edn1" name="_ednref1" title="">[i]</a>&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip; Les accusateurs publics furent &eacute;galement choisis dans le corps judiciaire&nbsp;; ceci n&rsquo;&eacute;tait pas une innovation, puisque c&rsquo;&eacute;taient des magistrats qui remplissaient ce r&ocirc;le devant la Haute Cour de la III<sup>&egrave;me</sup> R&eacute;publique. Le chef du Parquet fut l&rsquo;Avocat g&eacute;n&eacute;ral Cassagnau<a href="#_edn2" name="_ednref2" title="">[ii]</a>, un B&eacute;arnais de belle prestance, subtil et intelligent, &eacute;loquent et diplomate, que l&rsquo;exp&eacute;rience des milieux politiques, qu&rsquo;il avait acquise comme &laquo;&nbsp;metteur en sc&egrave;ne&nbsp;&raquo; de la c&eacute;l&egrave;bre affaire Stavisky<a href="#_edn3" name="_ednref3" title="">[iii]</a>, avait rendu circonspect et un tantinet sceptique. On pouvait &ecirc;tre assur&eacute; qu&rsquo;il ne se laisserait jamais emporter par la passion et conserverait &agrave; l&rsquo;accusation le caract&egrave;re de mesure et de dignit&eacute; qui fait sa force. Le choix dont il avait fait l&rsquo;objet t&eacute;moigne du souci d&rsquo;impartialit&eacute; dont firent preuve les dirigeants de l&rsquo;&eacute;poque et explique, sans doute, pourquoi on &eacute;carta les sollicitations de l&rsquo;Avocat g&eacute;n&eacute;ral Mornet&nbsp;qui s&rsquo;&eacute;tait offert &agrave; jouer les Fouquier Tinville. Il est vrai que ce &laquo;&nbsp;Procureur des feux de file&nbsp;&raquo;<a href="#_edn4" name="_ednref4" title="">[iv]</a> a depuis pris sa revanche et obtenu toute licence de d&eacute;penser sa tumultueuse &eacute;loquence qu&rsquo;il tenait en r&eacute;serve et n&rsquo;avait pu d&eacute;verser sur MM.&nbsp;Daladier, Blum&nbsp;et Gamelin. L&rsquo;on ne devait gu&egrave;re avoir l&rsquo;embarras du choix en 1945, puisqu&rsquo;on dut, quand on accepta ses services, passer l&rsquo;&eacute;ponge sur sa collaboration &agrave; la Commission charg&eacute;e de retirer la nationalit&eacute; fran&ccedil;aise &agrave; des Juifs durant l&rsquo;occupation allemande.<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> M.&nbsp;Cassagnau&nbsp;fut assist&eacute; de deux Avocats g&eacute;n&eacute;raux, M.&nbsp;Gabolde<a href="#_edn5" name="_ednref5" title="">[v]</a>, Procureur g&eacute;n&eacute;ral pr&egrave;s la Cour d&rsquo;appel de Chamb&eacute;ry et M.&nbsp;Bruzin<a href="#_edn6" name="_ednref6" title="">[vi]</a>, Avocat g&eacute;n&eacute;ral &agrave; la Cour de Paris. Ce dernier &eacute;tait l&rsquo;un des repr&eacute;sentants du Minist&egrave;re public les plus appr&eacute;ci&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;poque. Juriste de la plus grande valeur, travailleur acharn&eacute;, organisateur remarquable, il avait v&eacute;ritablement cr&eacute;&eacute; un organisme de premier plan, v&eacute;ritable cl&eacute; de vo&ucirc;te du Parquet de la Seine, dans les derni&egrave;res ann&eacute;es de la III<sup>&egrave;me</sup> R&eacute;publique si fertiles en scandales financiers, la Section Financi&egrave;re, dont l&rsquo;activit&eacute; fut si f&eacute;conde et dont le champ d&rsquo;action s&rsquo;&eacute;tendit sur tout le pays.</p> <p> Le service du Secr&eacute;tariat de la Pr&eacute;sidence de la Cour supr&ecirc;me fut confi&eacute; &agrave; un jeune magistrat qui comptait d&eacute;j&agrave; de brillants ant&eacute;c&eacute;dents, car il avait &eacute;t&eacute; charg&eacute; de diriger l&rsquo;instruction de l&rsquo;affaire de &laquo;&nbsp;La Cagoule&nbsp;&raquo;<a href="#_edn7" name="_ednref7" title="">[vii]</a>, le dernier retentissant proc&egrave;s politique de la III<sup>&egrave;me</sup> R&eacute;publique&nbsp;; il s&rsquo;acquitta de bonne gr&acirc;ce de fonctions qui &eacute;taient inf&eacute;rieures &agrave; ses m&eacute;rites professionnels, en recherchant dans les &laquo;&nbsp;D&eacute;bats parlementaires&nbsp;&raquo; du Journal officiel les documents qui serviraient &agrave; la confection du r&eacute;quisitoire du Parquet. Sa d&eacute;signation avait surpris, car les liens qui avaient uni le nouveau Garde des Sceaux &agrave; la Cagoule n&rsquo;&eacute;taient un secret pour personne&nbsp;; sa d&eacute;signation et son acceptation marquaient de la part des deux int&eacute;ress&eacute;s un effort de bonne volont&eacute; et une tr&ecirc;ve dans la liquidation du pass&eacute;. M.&nbsp;B&eacute;teille<a href="#_edn8" name="_ednref8" title="">[viii]</a> fut, &agrave; la suite de ce passage &agrave; Riom, promu au grand choix par le Gouvernement du Mar&eacute;chal &nbsp;au poste de Conseiller &agrave; la Cour de Paris et la IV<sup>&egrave;me</sup> R&eacute;publique lui a t&eacute;moign&eacute; sa confiance en le chargeant de l&rsquo;instruction du proc&egrave;s dirig&eacute; contre l&rsquo;ancien chef de l&rsquo;&Eacute;tat et contre le Pr&eacute;sident Laval. Il se serait, au t&eacute;moignage de M<sup>e</sup> Naud<a href="#_edn9" name="_ednref9" title="">[ix]</a>, avocat de ce dernier, comport&eacute;, dans l&rsquo;accomplissement de ces missions difficiles, avec une parfaite correction, ce qui fait le plus grand honneur &agrave; sa conception du devoir du magistrat. Il me souvient d&rsquo;un propos tenu devant moi, &agrave; Sigmaringen, en Janvier 1945, par Darnand<a href="#_edn10" name="_ednref10" title="">[x]</a> qui fondait de grandes esp&eacute;rances sur son impartialit&eacute;, et souhaitait qu&rsquo;il fut charg&eacute; de l&rsquo;instruction de son proc&egrave;s, mais je manque d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments pour mesurer la part d&rsquo;illusions ou de fondement qu&rsquo;il y avait dans cette croyance, dans l&rsquo;impossibilit&eacute; de contr&ocirc;ler les motifs qu&rsquo;il invoquait.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Aucun des magistrats qui compos&egrave;rent la Cour supr&ecirc;me n&rsquo;avait sollicit&eacute; sa d&eacute;signation. Le Pr&eacute;sident et le Procureur g&eacute;n&eacute;ral choisirent leurs collaborateurs, tous absents de Vichy&nbsp;lors de leur nomination. Pour ma part, je re&ccedil;us &agrave; Chamb&eacute;ry un avis t&eacute;l&eacute;phonique de M.&nbsp;Cassagnau&nbsp;qui me surprit fort. Il m&rsquo;annon&ccedil;ait ma nomination et me priait de me rendre imm&eacute;diatement &agrave; Vichy&nbsp;; le soir m&ecirc;me la Radio confirmait ce message. Les trains ne fonctionnaient encore pas, en raison des destructions op&eacute;r&eacute;es en Savoie et en Dauphin&eacute; dans les derniers jours de la guerre, et je dus &agrave; l&rsquo;obligeance de l&rsquo;autorit&eacute; militaire, qui mit &agrave; ma disposition une automobile pilot&eacute;e par un soldat, de pouvoir rejoindre mon destin. M.&nbsp;le Vice-pr&eacute;sident Lagarde, r&eacute;fugi&eacute; dans sa propri&eacute;t&eacute; d&rsquo;Hendaye, en zone occup&eacute;e par l&rsquo;arm&eacute;e allemande, fut inform&eacute; lui aussi par la Radio. Ce fut &eacute;galement le cas de M.&nbsp;Lesueur, mobilis&eacute; dans un tribunal maritime en Bretagne et qui avait &eacute;t&eacute; sur le point d&rsquo;&ecirc;tre fait prisonnier. MM.&nbsp;Tanon&nbsp;et Baraveau&nbsp;se trouvaient &agrave; Lyon o&ugrave; avait &eacute;chou&eacute; la Cour de cassation et o&ugrave; ils apprirent, avec quelque stupeur, l&rsquo;honneur redoutable qui leur &eacute;tait fait. Dans le trajet entre Lyon et Vichy, que je fis en compagnie de M.&nbsp;Tanon, ce parfait honn&ecirc;te homme, scrupuleux comme toutes les natures d&rsquo;&eacute;lite, manifestait ses appr&eacute;hensions devant une t&acirc;che si peu en harmonie avec sa pr&eacute;paration de &laquo;&nbsp;civiliste&nbsp;&raquo;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Autre particularit&eacute;&nbsp;: aucun de nous n&rsquo;avait franchi les &eacute;chelons de la hi&eacute;rarchie judiciaire apr&egrave;s un passage dans les cabinets minist&eacute;riels et ne devait sa carri&egrave;re &agrave; la reconnaissance d&rsquo;un Garde des Sceaux. Le Gouvernement de la IV<sup>&egrave;me</sup> R&eacute;publique, par contre, a, dans les proc&egrave;s dirig&eacute;s contre le Mar&eacute;chal et ses collaborateurs, fix&eacute; son choix sur des magistrats, Pr&eacute;sident et assesseurs, anciens Directeurs ou chefs de Cabinet de Gardes des Sceaux. M.&nbsp;Mongibeaux<a href="#_edn11" name="_ednref11" title="">[xi]</a> avait rempli ces fonctions aupr&egrave;s de Raoul P&eacute;ret<a href="#_edn12" name="_ednref12" title="">[xii]</a>&nbsp;; les Conseillers &agrave; la Cour de cassation qui l&rsquo;assistaient &eacute;taient dans la m&ecirc;me situation. Il est vrai qu&rsquo;ils n&rsquo;avaient pas &agrave; juger et qu&rsquo;ils se bornaient &agrave; diriger les d&eacute;bats, puisque le soin de d&eacute;cider avait &eacute;t&eacute; remis &agrave; des adversaires politiques. C&rsquo;est &agrave; l&rsquo;Histoire qu&rsquo;il appartiendra de se prononcer en dernier ressort sur cette conception de la justice.</p> <p> &nbsp;</p> <p> La Cour inaugura ses travaux par une s&eacute;ance spectaculaire d&rsquo;installation d&eacute;di&eacute;e aux reporters, et aux photographes. Le Pr&eacute;sident Caous&nbsp;n&rsquo;&eacute;tait pas ennemi d&rsquo;une certaine publicit&eacute;&nbsp;; les questions de c&eacute;r&eacute;monial lui tenaient fort &agrave; c&oelig;ur et, par la suite, il transforma la salle aust&egrave;re de la Cour d&rsquo;assises du Puy-de-D&ocirc;me en une sorte de salon de conf&eacute;rences mondaines, avec des lustres de verroterie et des tentures rose tendre, peu en harmonie avec la nature des d&eacute;bats auxquels elle servait de cadre. Il faut reconna&icirc;tre que ce grand seigneur avait fort grand air, drap&eacute; dans l&rsquo;hermine et la pourpre de son costume que l&rsquo;&eacute;l&eacute;gance de ses attitudes mettait en valeur.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Avant l&rsquo;audience, les magistrats s&rsquo;entretinrent, dans la Chambre du Conseil, avec le Garde des Sceaux. Un buste en marbre du Pr&eacute;sident Bonjean<a href="#_edn13" name="_ednref13" title="">[xiii]</a>, victime de la haine des Communards de 1871 contre les d&eacute;fenseurs de la soci&eacute;t&eacute; bourgeoise d&eacute;corait la salle&nbsp;; un superstitieux comme Laval&nbsp;y aurait vu un funeste pr&eacute;sage. Je prenais contact pour la premi&egrave;re fois avec M.&nbsp;Alibert&nbsp;; le masque du visage &eacute;tait dur et volontaire&nbsp;; il s&rsquo;exprimait avec chaleur, autorit&eacute; et une certaine v&eacute;h&eacute;mence&nbsp;; son visage et son cr&acirc;ne se coloraient fortement au fur et &agrave; mesure qu&rsquo;il d&eacute;veloppait son allocution&nbsp;; il paraissait s&ucirc;r de lui et d&eacute;cid&eacute; &agrave; profiter de la &laquo;&nbsp;divine surprise&nbsp;&raquo; qui l&rsquo;avait port&eacute; au pouvoir. Il ne cachait pas que la Cour supr&ecirc;me &eacute;tait son &oelig;uvre et qu&rsquo;il serait son &laquo;&nbsp;Mentor&nbsp;&raquo; dans les jours &agrave; venir. Il avait appartenu au Conseil d&rsquo;&Eacute;tat, s&rsquo;en &eacute;tait s&eacute;par&eacute; pour se consacrer &agrave; la d&eacute;fense des int&eacute;r&ecirc;ts de la grande industrie&nbsp;; il &eacute;tait l&rsquo;auteur d&rsquo;un plan de la r&eacute;forme de l&rsquo;&Eacute;tat dans un sens autoritaire et technique qui l&rsquo;apparentait aux doctrinaires synarchiques&nbsp;; il avait une v&eacute;ritable &acirc;me de partisan, &eacute;tait anti-parlementaire et nettement Maurassien&nbsp;; il donnait l&rsquo;impression du th&eacute;oricien qui voit sonner l&rsquo;heure d&rsquo;appliquer ses doctrines et ignore l&rsquo;art de m&eacute;nager les transitions. Il se r&eacute;v&eacute;la peu perspicace et tr&egrave;s cr&eacute;dule &agrave; en juger par les singuliers t&eacute;moins (Loustanau-Lacau<a href="#_edn14" name="_ednref14" title="">[xiv]</a>, Devinat<a href="#_edn15" name="_ednref15" title="">[xv]</a>, etc.) qu&rsquo;il nous fit entendre et aux fantaisies desquels il avait donn&eacute; cr&eacute;dit<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a>. Il &eacute;tait accompagn&eacute; de son &eacute;minence grise, M.&nbsp;de Font-R&eacute;aulx, qui dissimulait, dit-on, un esprit original sous une enveloppe physique grotesque, d&eacute;pourvue de tout syst&egrave;me pileux et agr&eacute;ment&eacute;e d&rsquo;une voix de fausset. Il &eacute;tait, murmurait-on, fort intrigant, ennemi d&eacute;clar&eacute; de la R&eacute;publique, &laquo;&nbsp;la Gueuse&nbsp;&raquo; suivant son expression favorite. Il avait &eacute;t&eacute; un des conseillers du Mar&eacute;chal &agrave; Bordeaux et, si l&rsquo;on en juge par l&rsquo;incident Mandel, avait alors manqu&eacute; de sang-froid et de pond&eacute;ration. Dou&eacute; d&rsquo;une forte puissance de travail, il &eacute;tait, avec le nouveau Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral Dayras<a href="#_edn16" name="_ednref16" title="">[xvi]</a>, la cheville ouvri&egrave;re du Minist&egrave;re. M.&nbsp;Alibert &eacute;tait enfin assist&eacute; de son fils, grand jeune homme d&rsquo;aspect lymphatique que je retrouvai plus tard Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral de la Pr&eacute;fecture de la Savoie.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Dans la cohue des officiels entass&eacute;e dans la salle, le hasard me pla&ccedil;a aux c&ocirc;t&eacute;s d&rsquo;un G&eacute;n&eacute;ral au k&eacute;pi tout bossel&eacute; et port&eacute; d&rsquo;une fa&ccedil;on d&eacute;sinvolte. Il se nomma et me fit une ardente profession de foi Mar&eacute;chaliste et tr&egrave;s R&eacute;volution nationale. C&rsquo;&eacute;tait le G&eacute;n&eacute;ral de Lattre de Tassigny<a href="#_edn17" name="_ednref17" title="">[xvii]</a>, venu expr&egrave;s de Clermont-Ferrand o&ugrave; il commandait la r&eacute;gion pour manifester son enthousiasme &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de la haute juridiction politique du nouveau r&eacute;gime. Il devait, en 1943, me cr&eacute;er, par son &eacute;vasion de la maison d&rsquo;arr&ecirc;t de Riom, de s&eacute;rieuses difficult&eacute;s et servir de pr&eacute;texte &agrave; la main mise de la Milice sur l&rsquo;administration p&eacute;nitentiaire&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &hellip;(<strong>&agrave; suivre </strong>si et lorsque les &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo; seront r&eacute;&eacute;dit&eacute;s)&hellip;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <strong>Pour participer</strong> &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, rendez-vous sur&nbsp;:</p> <p> &nbsp;</p> <p> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</a></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> Dans la r&eacute;alit&eacute;, on avait, en effet, pressenti M.&nbsp;Mornet&nbsp;qui s&rsquo;&eacute;tait empress&eacute; d&rsquo;accepter. Mais sa candidature fut &eacute;cart&eacute;e &agrave; la demande de Laval&nbsp;qui le trouva trop vieux pour des fonctions aussi actives. Ceci explique, sans doute, l&rsquo;acharnement dont, en 1945, il fit preuve &agrave; son &eacute;gard.</p> <p> &nbsp;</p> </div> <div id="ftn2"> <p> <a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title="">[2]</a> Le Mar&eacute;chal dit un jour devant moi qu&rsquo;il avait commis une erreur en nommant M.&nbsp;Alibert&nbsp;Ministre de la Justice&nbsp;; il le qualifia d&rsquo;exalt&eacute;, &agrave; la fois na&iuml;f et v&eacute;h&eacute;ment, avec une pointe de folie. J&rsquo;ai lu depuis dans le livre d&rsquo;Isorni, &laquo;&nbsp;Souffrances et mort du Mar&eacute;chal&nbsp;&raquo;, qu&rsquo;il n&rsquo;avait pas chang&eacute; d&rsquo;opinion.</p> </div> </div> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p> <a href="#_ednref1" name="_edn1" title="">[i]</a> Maurice<strong> Gamelin</strong>&nbsp;(20 septembre 1872 - 18 avril 1958) &eacute;tait le G&eacute;n&eacute;ral fran&ccedil;ais qui commanda l&rsquo;arm&eacute;e fran&ccedil;aise pendant la &laquo;&nbsp;Dr&ocirc;le de guerre&nbsp;&raquo; de 1939 - 1940. Il a &eacute;t&eacute; remplac&eacute; par le G&eacute;n&eacute;ral Weygand&nbsp;le 19 mai 1940. Pendant le r&eacute;gime de Vichy, le G&eacute;n&eacute;ral Gamelin fut intern&eacute; au fort du Pourtalet. Le 5 avril 1943, il fut d&eacute;port&eacute; en Allemagne.</p> </div> <div id="edn2"> <p> <a href="#_ednref2" name="_edn2" title="">[ii]</a> Gaston <strong>Cassagnau</strong>&nbsp;(29 novembre 1881, Saint Saens -&nbsp;?) Avocat g&eacute;n&eacute;ral &agrave; la Cour de cassation depuis 1938, chef du Parquet aupr&egrave;s de la Cour supr&ecirc;me de Justice de Riom.</p> </div> <div id="edn3"> <p> <a href="#_ednref3" name="_edn3" title="">[iii]</a> Alexandre Serge <strong>Stavisky</strong>&nbsp;(20 novembre 1886, en Ukraine - 8 janvier 1934, Chamonix), naturalis&eacute; fran&ccedil;ais en 1910, escroc bien connu des ann&eacute;es 30 (affaire des bons de Bayonne), recherch&eacute; par la police, il se suicide pr&egrave;s de Chamonix.</p> </div> <div id="edn4"> <p> <a href="#_ednref4" name="_edn4" title="">[iv]</a> Le <strong>&laquo;&nbsp;feu de file&nbsp;&raquo;</strong> est le tir d&rsquo;un peloton positionn&eacute; sur deux rangs, en l&rsquo;esp&egrave;ce un peloton d&rsquo;ex&eacute;cution.</p> </div> <div id="edn5"> <p> <a href="#_ednref5" name="_edn5" title="">[v]</a> Maurice<strong> Gabolde</strong>&nbsp;(27 ao&ucirc;t 1891, Castres - 15 janvier 1972, Barcelone), l&rsquo;auteur de ces &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;Exil&nbsp;&raquo;, amput&eacute; d&rsquo;une jambe pendant la Premi&egrave;re Guerre mondiale, Procureur g&eacute;n&eacute;ral &agrave; Chamb&eacute;ry depuis 1938, est mut&eacute; en juillet 1940 &agrave; la Cour supr&ecirc;me de Justice de Riom, o&ugrave; il fait partie du Parquet.</p> </div> <div id="edn6"> <p> <a href="#_ednref6" name="_edn6" title="">[vi]</a> Andr&eacute; <strong>Bruzin</strong>&nbsp;(15 juin 1891, Bordeaux - 25 septembre 1953, Creuse), Magistrat &agrave; la Section financi&egrave;re de la Cour d&rsquo;appel de Paris en 1935-1937, Avocat g&eacute;n&eacute;ral &agrave; la Cour de cassation depuis 1938, d&eacute;sign&eacute; en ao&ucirc;t 1940 comme membre du Parquet aupr&egrave;s de la Cour supr&ecirc;me de Justice de Riom, redevient en octobre 1943 Avocat g&eacute;n&eacute;ral, mis a pied &agrave; la lib&eacute;ration, revint 4 ans plus tard comme Conseiller &agrave; la Cour de cassation.</p> </div> <div id="edn7"> <p> <a href="#_ednref7" name="_edn7" title="">[vii]</a> Voir le chapitre XIII, consacr&eacute; &agrave; cette affaire, page 215.</p> </div> <div id="edn8"> <p> <a href="#_ednref8" name="_edn8" title="">[viii]</a> Pierre <strong>B&eacute;teille</strong><strong>, </strong>Secr&eacute;taire de la Pr&eacute;sidence de la Cour supr&ecirc;me de Justice de Riom, est l&rsquo;auteur, avec Christiane Rimbaud, du &laquo;&nbsp;Proc&egrave;s de Riom&nbsp;&raquo;, Paris, Plon, 1973.</p> </div> <div id="edn9"> <p> <a href="#_ednref9" name="_edn9" title="">[ix]</a> M<sup>e</sup> Albert <strong>Naud</strong>&nbsp;(1904 - 1977), avocat de Pierre Laval.</p> </div> <div id="edn10"> <p> <a href="#_ednref10" name="_edn10" title="">[x]</a> Aim&eacute;-Joseph<strong> Darnand</strong>&nbsp;(19 mars 1897, Coligny - mort fusill&eacute; le 10 octobre 1945, Ch&acirc;tillon), petit entrepreneur de Nice, ancien combattant et homme politique fran&ccedil;ais.</p> </div> <div id="edn11"> <p> <a href="#_ednref11" name="_edn11" title="">[xi]</a> Paul <strong>Mongibeaux</strong>, Premier Pr&eacute;sident de la Cour de cassation (1945 - 1950), Pr&eacute;sident de la Haute Cour de Justice cr&eacute;&eacute;e par une ordonnance du 18 novembre 1944.</p> </div> <div id="edn12"> <p> <a href="#_ednref12" name="_edn12" title="">[xii]</a> Raoul <strong>P&eacute;ret</strong>&nbsp;(1870 - 1942), Parlementaire, plusieurs fois Ministre et deux fois Pr&eacute;sident de l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale.</p> </div> <div id="edn13"> <p> <a href="#_ednref13" name="_edn13" title="">[xiii]</a> Louis Bernard <strong>Bonjean</strong>&nbsp;(4 d&eacute;cembre 1804, Valence (Dr&ocirc;me) - 24 mai 1871, Paris), Pr&eacute;sident de la Chambre des requ&ecirc;tes &agrave; la Cour de cassation, faisant fonction de Premier Pr&eacute;sident, il est pris en otage par les communards et fusill&eacute; le 24 mai 1871.</p> </div> <div id="edn14"> <p> <a href="#_ednref14" name="_edn14" title="">[xiv]</a> Georges<strong> Loustanau-Lacau</strong>&nbsp;(17 avril 1894, Pau - 11 f&eacute;vrier 1955, Paris), militaire de carri&egrave;re, homme politique et R&eacute;sistant.</p> </div> <div id="edn15"> <p> <a href="#_ednref15" name="_edn15" title="">[xv]</a> Paul<strong> Devinat</strong>&nbsp;(2 janvier 1890, M&acirc;con - 1<sup>er</sup> mai 1980, Paris), haut fonctionnaire sous la III<sup>&egrave;me</sup> R&eacute;publique, R&eacute;sistant, puis homme politique apr&egrave;s guerre.</p> </div> <div id="edn16"> <p> <a href="#_ednref16" name="_edn16" title="">[xvi]</a> Georges<strong> Dayras</strong>&nbsp;(11 janvier 1894 - 26 juin 1968), membre du Conseil d&rsquo;&Eacute;tat, Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral du Minist&egrave;re de la Justice.</p> </div> <div id="edn17"> <p> <a href="#_ednref17" name="_edn17" title="">[xvii]</a> Jean-Marie<strong> de Lattre de Tassigny</strong>&nbsp;(2 f&eacute;vrier 1889, Mouilleron-en-Pareds en Vend&eacute;e - 11 janvier 1952, Paris), sera plus tard Mar&eacute;chal de France.</p> </div> </div> <p> &nbsp;</p>
<p> <em>Le projet continue &agrave; progresser et approche maintenant les 50% de son objectif. Tout cela grace &agrave; vous et &agrave; mes deux derniers supporters, une de mes ni&egrave;ces, celle que je qualifie de &quot;pr&eacute;f&eacute;r&eacute;e&quot;, et une des personnes avec qui j&#39;ai eu le plaisir de partager un travail d&#39;&eacute;dition (la r&eacute;alisation qu&#39;elle dirigea de l&#39;ouvrage &quot;De Rome &agrave; Lisbonne &nbsp;- Commentaire article par article des trait&eacute;s UE et CE&quot;).</em></p> <p align="center"> <u><strong>&laquo;&nbsp;ECRITS D&rsquo;EXIL&nbsp;&raquo; (Extrait n&deg;3)</strong></u></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> <em>Afin de permettre aux personnes &eacute;ventuellement int&eacute;ress&eacute;es &agrave; contribuer &agrave; la r&eacute;&eacute;dition des &laquo;&nbsp;Ecrits d&rsquo;exil&nbsp;&raquo;, je continue ma publication d&rsquo;extraits. Celui qui suit est une partie d&rsquo;une annexe ajout&eacute;e au tapuscrit &agrave; la fin des ann&eacute;es 50, le livre ayant &eacute;t&eacute; essentiellement &eacute;crit en 1946, au fort de Montjuich. Il concerne un aspect mal connu du r&ocirc;le jou&eacute; par l&rsquo;Espagne dans la conclusion de l&rsquo;armistice de juin 1940.</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong>ANNEXE AU CHAPITRE II</strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> <strong>Les n&eacute;gociations de l&rsquo;armistice du 22 Juin 1940</strong></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p style="margin-left:18.0pt;"> <strong>Une conversation avec Don Jose Felix de Lequerica</strong><a href="#_edn1" name="_ednref1" title=""><strong><strong>[i]</strong></strong></a><strong>, ambassadeur d&rsquo;Espagne en France en 1940</strong></p> <p> &nbsp;</p> <p> Mon ami Jose Felix de Lequerica&nbsp;y Erquiza me conta, bien des ann&eacute;es apr&egrave;s, en Espagne, dans une de nos conversations sur les &eacute;v&eacute;nements du pass&eacute;, les circonstances de son intervention, en Juin 1940, dans l&rsquo;armistice<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les protagonistes de cet &eacute;v&eacute;nement capital furent, du c&ocirc;t&eacute; espagnol, l&rsquo;ambassadeur Lequerica&nbsp;et le Ministre des Affaires &Eacute;trang&egrave;res, le Colonel Beigbeder&nbsp;y Atienza<a href="#_edn2" name="_ednref2" title="">[ii]</a>, du c&ocirc;t&eacute; allemand, l&rsquo;ambassadeur du Reich &agrave; Madrid, Eberhard von Stohrer<a href="#_edn3" name="_ednref3" title="">[iii]</a>, et le Ministre von Ribbentrop et,&nbsp;du c&ocirc;t&eacute; fran&ccedil;ais, outre le Mar&eacute;chal&nbsp;et le G&eacute;n&eacute;ral Weygand, le Ministre des Affaires &Eacute;trang&egrave;res, Paul Baudouin,&nbsp;et le Ministre des Anciens Combattants, Ybarnegaray<a href="#_edn4" name="_ednref4" title="">[iv]</a>, avec lesquels Lequerica fut en relations&nbsp;; Lequerica ne connaissait pas Baudouin, mais Ybarnegaray, d&eacute;put&eacute; des Basses Pyr&eacute;n&eacute;es, avait &eacute;t&eacute; non seulement enthousiaste partisan du Gouvernement National (comme beaucoup de basques fran&ccedil;ais) durant la guerre civile, mais en rapports fr&eacute;quents avec son repr&eacute;sentant officieux en France.</p> <p> &nbsp;</p> <p> J&rsquo;avais suivi, me raconta Don Jose, le Gouvernement de Paul Reynaud&nbsp;dans son exode et, le 16 Juin, je me trouvais &agrave; Bordeaux, quand je fus inform&eacute; que les ministres &eacute;taient, depuis le matin, r&eacute;unis en Conseil auquel assistaient les g&eacute;n&eacute;raux Weygand&nbsp;et Vuillemin<a href="#_edn5" name="_ednref5" title="">[v]</a> et l&rsquo;Amiral Darlan&nbsp;; ils devaient choisir entre deux alternatives oppos&eacute;es, mais tragiques l&rsquo;une et l&rsquo;autre&nbsp;; certains ministres partageaient l&rsquo;opinion exprim&eacute;e par MM.&nbsp;Reynaud et Mandel&nbsp;d&rsquo;abandonner le territoire national m&eacute;tropolitain et de gouverner th&eacute;oriquement la France continentale depuis l&rsquo;Afrique du Nord, donnant au G&eacute;n&eacute;ral Weygand la facult&eacute; et les pouvoirs de capituler en obtenant des vainqueurs les meilleures conditions possibles&nbsp;; mais la majorit&eacute; des ministres soutenaient le point de vue du Mar&eacute;chal P&eacute;tain&nbsp;et du G&eacute;n&eacute;ral Weygand qui pr&eacute;conisaient une demande d&rsquo;armistice adress&eacute;e au Gouvernement allemand par l&rsquo;interm&eacute;diaire d&rsquo;une puissance neutre en bons termes avec Hitler. &Agrave; une capitulation, c&#39;est-&agrave;-dire &agrave; une initiative et responsabilit&eacute; militaires, se substituait un acte politique de Gouvernement. Je m&rsquo;empressais d&rsquo;en informer mon Ministre des Affaires &Eacute;trang&egrave;res, le Colonel Beigbeder. Celui-ci communiqua aussit&ocirc;t la nouvelle &agrave; l&rsquo;ambassade d&rsquo;Allemagne et le Conseiller Erich Heberlin<a href="#_edn6" name="_ednref6" title="">[vi]</a> envoya imm&eacute;diatement au Ministre Ribbentrop, &agrave; Berlin, un t&eacute;l&eacute;gramme indiquant que je venais d&rsquo;informer mon Gouvernement de l&rsquo;importance du Conseil qui se tenait le jour m&ecirc;me &agrave; Bordeaux et au cours duquel s&rsquo;adopterait une d&eacute;cision qui serait probablement favorable &agrave; une demande d&rsquo;armistice, ajoutant qu&rsquo;il &eacute;tait possible que le Gouvernement fran&ccedil;ais charge celui de Madrid de la premi&egrave;re n&eacute;gociation. &Agrave; 23 heures, je connus la d&eacute;mission de M.&nbsp;Reynaud cons&eacute;cutive au refus de la majorit&eacute; de ses ministres d&rsquo;accepter la proposition de M.&nbsp;Churchill&nbsp;de constitution d&rsquo;une Union franco-britannique avec nationalit&eacute; commune. Le Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique chargeait le Mar&eacute;chal P&eacute;tain&nbsp;de former le nouveau Gouvernement.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Aux premi&egrave;res heures du 17 Juin, je re&ccedil;us la visite de M.&nbsp;Ybarnegaray, Ministre des Anciens Combattants dans le nouveau Cabinet P&eacute;tain&nbsp;Chautemps<a href="#_edn7" name="_ednref7" title="">[vii]</a> Weygand. Il m&rsquo;informa que ses coll&egrave;gues avaient d&eacute;cid&eacute; de solliciter un armistice aux Gouvernements allemand et italien &agrave; travers la m&eacute;diation du Gouvernement espagnol auquel on demandait cet acte de noble sympathie dans cette &eacute;preuve aussi douloureuse de la nation voisine.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Beigbeder, &agrave; qui je m&rsquo;empressais de communiquer cette demande officielle, transmit, au nom du chef de l&rsquo;&Eacute;tat, le g&eacute;n&eacute;ralissime Francisco Franco<a href="#_edn8" name="_ednref8" title="">[viii]</a>, qui avait &eacute;t&eacute; tenu au courant des &eacute;v&eacute;nements, la requ&ecirc;te du Gouvernement espagnol &agrave; l&rsquo;ambassadeur von Stohrer&nbsp;qui la fit parvenir &agrave; Berlin dans la matin&eacute;e du 17 Juin.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Comme tout le monde le sait, le chancelier Hitler&nbsp;et Mussolini&nbsp;se rencontr&egrave;rent le 18 pour d&eacute;lib&eacute;rer sur la demande du Gouvernement fran&ccedil;ais transmise par l&rsquo;Espagne.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Entre le 17 et le 22 Juin (signature de l&rsquo;armistice dans la for&ecirc;t de Compi&egrave;gne), les contacts de Don Jose avec les Ministres Baudouin&nbsp;et Ybarnegaray furent constants et assez fr&eacute;quentes les entrevues avec le Mar&eacute;chal, le G&eacute;n&eacute;ral Weygand&nbsp;et l&rsquo;Amiral Darlan.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les journ&eacute;es des 19 et 20 Juin furent agit&eacute;es et inqui&eacute;tantes. Dans la soir&eacute;e du 18, le Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique Albert Lebrun&nbsp;et les Pr&eacute;sidents du S&eacute;nat et de la Chambre des D&eacute;put&eacute;s, MM.&nbsp;Jeanneney&nbsp;et Herriot&nbsp;avaient d&eacute;cid&eacute; de partir de Bordeaux dans la matin&eacute;e du lendemain et de s&rsquo;embarquer dans un port de la M&eacute;diterran&eacute;e pour Alger. Les troupes allemandes avaient franchi la Loire et poursuivaient, sans rencontrer de r&eacute;sistance, leur avance vers le Sud-Ouest du pays. Un vent de panique soufflait &agrave; Bordeaux et le nouveau Gouvernement insistait d&eacute;sesp&eacute;r&eacute;ment aupr&egrave;s de Lequerica&nbsp;pour h&acirc;ter la conclusion d&rsquo;un armistice, car, comme il le dit par t&eacute;l&eacute;phone au Colonel Beigbeder, &laquo;&nbsp;&agrave; peine si le Mar&eacute;chal&nbsp;et ses ministres pouvaient se maintenir dans la situation o&ugrave; ils se trouvaient&nbsp;&raquo;. &Agrave; 6&nbsp;heures et demie du matin, Lequerica avait remis &agrave; Baudouin&nbsp;la communication allemande relative &agrave; la d&eacute;signation des d&eacute;l&eacute;gu&eacute;s fran&ccedil;ais &agrave; la Commission d&rsquo;armistice et, en rendant compte au Ministre Beigbeder de sa visite &agrave; Baudouin, il signalait que le Gouvernement et le g&eacute;n&eacute;ralissime Weygand&nbsp;sollicitaient du Gouvernement allemand l&rsquo;ordre donn&eacute; au Commandement de l&rsquo;arm&eacute;e du Reich de ne pas avancer au-del&agrave; des positions occup&eacute;es le 19 &agrave; midi.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Dans une nouvelle communication, Don Jose insistait sur la situation critique du Gouvernement qui s&rsquo;effor&ccedil;ait de faire renoncer les trois Pr&eacute;sidents &agrave; leur projet d&rsquo;&eacute;migration, ce dont l&rsquo;annonce de la suspension de l&rsquo;invasion allemande faciliterait sans doute le succ&egrave;s de ses d&eacute;marches en ce sens. Tout cela &eacute;tait imm&eacute;diatement transmis par le Colonel Beigbeder&nbsp;&agrave; von Stohrer&nbsp;qui en informait von Ribbentrop, comme cela a &eacute;t&eacute; r&eacute;v&eacute;l&eacute; quand on publia en 1958 les documents saisis au Minist&egrave;re des Affaires &Eacute;trang&egrave;res du Reich. &Agrave; cette &eacute;poque, Jose de Lequerica, ambassadeur &agrave; Washington, repr&eacute;sentait l&rsquo;Espagne &agrave; l&rsquo;O.N.U. Il put alors v&eacute;rifier que ses communications &agrave; von Stohrer avait &eacute;t&eacute; presque textuellement reproduites par celui-ci dans ses messages &agrave; la Wilhelmstrasse<a href="#_edn9" name="_ednref9" title="">[ix]</a>.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 20 Juin, Lequerica&nbsp;indiqua &agrave; Madrid que la situation avait empir&eacute; et que l&rsquo;armistice devait intervenir sans retard. Comme un autre armistice devait &ecirc;tre sign&eacute; avec l&rsquo;Italie, il &eacute;tait indispensable que le Gouvernement fran&ccedil;ais conserve une zone dans laquelle il jouisse d&rsquo;ind&eacute;pendance dans l&rsquo;exercice de sa souverainet&eacute;. Apr&egrave;s un entretien avec les ministres, il envoya un nouveau message &agrave; Madrid, demandant, au nom du Mar&eacute;chal, que l&rsquo;arm&eacute;e allemande n&rsquo;occupe pas, en toute &eacute;ventualit&eacute;, le D&eacute;partement des Basses Pyr&eacute;n&eacute;es. Il informa, en m&ecirc;me temps, que les pl&eacute;nipotentiaires fran&ccedil;ais &eacute;taient nantis de pouvoirs pour n&eacute;gocier l&rsquo;armistice avec l&rsquo;Italie.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Dans une communication ult&eacute;rieure, apr&egrave;s une conversation avec le Mar&eacute;chal, Weygand&nbsp;et Baudouin, Don Jose informait que le projet des Pr&eacute;sidents de se rendre &agrave; Perpignan &eacute;tait abandonn&eacute;, que le chef de l&rsquo;&Eacute;tat et le Gouvernement continuaient &agrave; Bordeaux, mais que le Mar&eacute;chal&nbsp;insistait toujours sur la n&eacute;cessit&eacute; de conserver le d&eacute;partement des Basses Pyr&eacute;n&eacute;es vierge de toute occupation militaire ennemie.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le 21 Juin, la Commission franco-allemande put se r&eacute;unir dans la for&ecirc;t de Compi&egrave;gne&nbsp;et l&rsquo;armistice avec le Reich fut sign&eacute; le 22, &agrave; 18 heures 50 par le chef du Haut Commandement de la Wehrmacht, d&eacute;l&eacute;gu&eacute; sp&eacute;cial du F&uuml;hrer et, du c&ocirc;t&eacute; fran&ccedil;ais, par les G&eacute;n&eacute;raux Huntziger<a href="#_edn10" name="_ednref10" title="">[x]</a>, Bergeret<a href="#_edn11" name="_ednref11" title="">[xi]</a> et Parisot<a href="#_edn12" name="_ednref12" title="">[xii]</a>, l&rsquo;ambassadeur No&euml;l<a href="#_edn13" name="_ednref13" title="">[xiii]</a> et le Vice-amiral Le Luc<a href="#_edn14" name="_ednref14" title="">[xiv]</a>.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;armistice avec l&rsquo;Italie fut sign&eacute; &agrave; Rome le 24 Juin par le Mar&eacute;chal Pietro Badoglio<a href="#_edn15" name="_ednref15" title="">[xv]</a> et le G&eacute;n&eacute;ral Huntziger.</p> <p> &nbsp;</p> <p align="center"> <em>(&agrave; suivre&hellip; apr&egrave;s r&eacute;&eacute;dition du livre)</em></p> <p align="center"> <em>Pour contribuer &agrave; la r&eacute;&eacute;dition du livre, rendez-vous sur&nbsp;:</em></p> <p align="center"> <em>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</em></p> <p align="center"> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> Notre amiti&eacute; remontait &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de la guerre civile espagnole, quand Lequerica&nbsp;&eacute;tait &agrave; Paris le repr&eacute;sentant officieux des nationaux de son pays et du Gouvernement de Burgos. Nous f&ucirc;mes deux amis des bons et des mauvais jours. En 1945, il facilita, &eacute;tant Ministre des Affaires &Eacute;trang&egrave;res du G&eacute;n&eacute;ral Franco, ma venue en avion &agrave; Barcelone et, avec un refuge, me donna la possibilit&eacute; de gagner de quoi vivre par mon travail. &Agrave; sa m&eacute;moire, ce t&eacute;moignage de mon infinie reconnaissance.</p> </div> </div> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p> <a href="#_ednref1" name="_edn1" title="">[i]</a> Don Jose Felix de <strong>Lequerica</strong>&nbsp;y Erquiza (1891, Bilbao - 9 juin 1963, Bilbao), ambassadeur&nbsp; d&rsquo;Espagne en France en 1940, par la suite Ministre des Affaires &Eacute;trang&egrave;res du Gouvernement espagnol, notamment en 1945.</p> </div> <div id="edn2"> <p> <a href="#_ednref2" name="_edn2" title="">[ii]</a> Juan <strong>Beigbeder</strong>&nbsp;y Atienza&nbsp;(31 mars 1888, Carthag&egrave;ne - 6 juin 1957, Madrid), Colonel, Ministre des Affaires &Eacute;trang&egrave;res espagnol en 1940.</p> </div> <div id="edn3"> <p> <a href="#_ednref3" name="_edn3" title="">[iii]</a> Eberhard <strong>von Stohrer</strong>&nbsp;(<a href="http://de.wikipedia.org/wiki/1883" title="1883">1883</a> - <a href="http://de.wikipedia.org/wiki/1953" title="1953">1953</a>) Diplomate allemand en poste au Caire, puis en Espagne &agrave; partir de 1937.</p> </div> <div id="edn4"> <p> <a href="#_ednref4" name="_edn4" title="">[iv]</a> Jean <strong>Ybarn&eacute;garay</strong>&nbsp;(Michel, Albert, Jean, Joseph) est n&eacute; le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/16_octobre" title="16 octobre">16 octobre</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1883" title="1883">1883</a> et meurt le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/25_avril" title="25 avril">25 avril</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1956" title="1956">1956</a>. Il fut Ministre d&rsquo;&Eacute;tat (10 mai au 16 juin 1940) du Gouvernement <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Reynaud" title="Paul Reynaud">Paul Reynaud</a>&nbsp;et Ministre des Anciens Combattants et de la Famille Fran&ccedil;aise (17 juin au 11 juillet 1940), puis (12 juillet au 6 septembre 1940 (d&eacute;mission)) sous le 1<sup>er</sup> Gouvernement du Mar&eacute;chal P&eacute;tain, puis du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gime_de_Vichy" title="Régime de Vichy">R&eacute;gime de Vichy</a>.</p> </div> <div id="edn5"> <p> <a href="#_ednref5" name="_edn5" title="">[v]</a> Joseph <strong>Vuillemin</strong>&nbsp;est n&eacute; le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/14_mars" title="14 mars">14 mars</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1883" title="1883">1883</a> &agrave; <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bordeaux" title="Bordeaux">Bordeaux</a>&nbsp;; il meurt le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/23_juillet" title="23 juillet">23 juillet</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1963" title="1963">1963</a> &agrave; <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lyon" title="Lyon">Lyon</a>. Ce militaire fran&ccedil;ais prit part aux deux guerres mondiales. Lors de la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale" title="Première Guerre mondiale">premi&egrave;re</a>, il fut un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_As_de_la_Grande_Guerre" title="Liste des As de la Grande Guerre">as de l&rsquo;aviation</a> fran&ccedil;aise. Au d&eacute;but de la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Guerre_mondiale" title="Seconde Guerre mondiale">seconde</a>, il fut le Chef d&rsquo;&eacute;tat-major de l&rsquo;<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_de_l%27air" title="Armée de l'air">Arm&eacute;e de l&rsquo;air</a> fran&ccedil;aise.</p> </div> <div id="edn6"> <p> <a href="#_ednref6" name="_edn6" title="">[vi]</a> Erich <strong>Heberlin</strong>, Conseiller &agrave; l&rsquo;Ambassade d&rsquo;Allemagne &agrave; Madrid.</p> </div> <div id="edn7"> <p> <a href="#_ednref7" name="_edn7" title="">[vii]</a> Camille <strong>Chautemps</strong> (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1er_f%C3%A9vrier" title="1er février">1<sup>er</sup>&nbsp;f&eacute;vrier</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1885" title="1885">1885</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paris" title="Paris">Paris</a> - <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1er_juillet" title="1er juillet">1<sup>er</sup>&nbsp;juillet</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1963" title="1963">1963</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Washington%2C_DC" title="Washington, DC">Washington</a>) fait partie du cabinet de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Reynaud" title="Paul Reynaud">Paul Reynaud</a>&nbsp;de 1938 &agrave; 1940 et il est Vice-pr&eacute;sident du Conseil des Gouvernements <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Daladier" title="Édouard Daladier">Edouard Daladier</a>, puis du Gouvernement <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Reynaud" title="Paul Reynaud">Paul Reynaud</a>&nbsp;; il quitte le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Philippe_P%C3%A9tain" title="Gouvernement Philippe Pétain">Gouvernement Philippe P&eacute;tain</a>&nbsp;en juillet 1940.</p> </div> <div id="edn8"> <p> <a href="#_ednref8" name="_edn8" title="">[viii]</a> Francisco Paulino Hermenegildo Te&oacute;dulo<strong> Franco</strong>&nbsp;y Bahamonde Salgado Pardo de Andrade n&eacute;, le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/4_d%C3%A9cembre" title="4 décembre">4 d&eacute;cembre</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1892" title="1892">1892</a>, &agrave; <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ferrol" title="Ferrol">Ferrol</a> (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Galice" title="Galice">Galice</a>) en <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Espagne" title="Espagne">Espagne</a>, d&eacute;c&eacute;d&eacute;, le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/20_novembre" title="20 novembre">20 novembre</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1975" title="1975">1975</a>, &agrave; <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Madrid" title="Madrid">Madrid</a> en <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Espagne" title="Espagne">Espagne</a>, Chef de l&rsquo;&Eacute;tat espagnol &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de la Seconde Guerre mondiale.</p> </div> <div id="edn9"> <p> <a href="#_ednref9" name="_edn9" title="">[ix]</a> De 1875 &agrave; 1945, le coeur politique du Reich battait son pouls le long de la <strong>Wilhelmstrasse</strong>&nbsp;; les derniers combats d&rsquo;avril 1945 se tinrent aux abords de la Wilhelmstrasse, en raison de la pr&eacute;sence de la Chancellerie d&rsquo;Hitler&nbsp;et des principaux organes du pouvoir nazi.</p> </div> <div id="edn10"> <p> <a href="#_ednref10" name="_edn10" title="">[x]</a> Charles <strong>Huntziger</strong>&nbsp;est un officier G&eacute;n&eacute;ral fran&ccedil;ais, n&eacute; en 1880 &agrave; <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lesneven" title="Lesneven">Lesneven</a>, mort en 1941 pr&egrave;s du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Vigan" title="Vigan">Vigan</a> dans un accident a&eacute;rien.</p> </div> <div id="edn11"> <p> <a href="#_ednref11" name="_edn11" title="">[xi]</a> Jean <strong>Bergeret</strong>, (G&eacute;n&eacute;ral) (1894 - 1956)&nbsp;: apr&egrave;s une carri&egrave;re rapide et brillante dans l&rsquo;infanterie puis l&rsquo;aviation, le G&eacute;n&eacute;ral Bergeret fait partie de l&rsquo;&eacute;tat-major interalli&eacute; en 1939 - 1940.</p> </div> <div id="edn12"> <p> <a href="#_ednref12" name="_edn12" title="">[xii]</a> Vraisemblablement Georges Hubert <strong>Parisot</strong>&nbsp;(1887 - 1969), G&eacute;n&eacute;ral de corps d&rsquo;arm&eacute;e, ancien Gouverneur du Gabon (1937 - 1938), plus tard Gouverneur de la Martinique (1945 - 1946), puis de la Nouvelle Cal&eacute;donie (1947 - 1948).</p> </div> <div id="edn13"> <p> <a href="#_ednref13" name="_edn13" title="">[xiii]</a> L&eacute;on<strong> No&euml;l</strong>&nbsp;(<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/28_mars" title="28 mars">28 mars</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1888" title="1888">1888</a>, Paris - <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/6_ao%C3%BBt" title="6 août">6 ao&ucirc;t</a> <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1987" title="1987">1987</a>, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Toucy" title="Toucy">Toucy</a> (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Yonne" title="Yonne">Yonne</a>)), haut fonctionnaire fran&ccedil;ais issu du Conseil d&rsquo;&Eacute;tat, ambassadeur&nbsp; de France en Pologne depuis 1935.</p> </div> <div id="edn14"> <p> <a href="#_ednref14" name="_edn14" title="">[xiv]</a> Maurice <strong>Le Luc</strong>, Vice-amiral d&rsquo;escadre <strong>Chef d&rsquo;&eacute;tat-major des Forces maritimes fran&ccedil;aises</strong>.</p> </div> <div id="edn15"> <p> <a href="#_ednref15" name="_edn15" title="">[xv]</a> <strong>Pietro Badoglio</strong>&nbsp;est n&eacute; &agrave; Grazzano Monferrato, le <a href="http://it.wikipedia.org/wiki/28_settembre" title="28 settembre">28 septembre</a>&nbsp;1871&nbsp;; il y meurt le&nbsp;1er novembre&nbsp;<a href="http://it.wikipedia.org/wiki/1956" title="1956">1956</a>&nbsp;; G&eacute;n&eacute;ral, puis Mar&eacute;chal <a href="http://it.wikipedia.org/wiki/Italia" title="Italia">italien</a>, il devint <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9sident_du_Conseil" title="Président du Conseil">Pr&eacute;sident du Conseil</a> de l&rsquo;<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Italie" title="Italie">Italie</a> apr&egrave;s la chute de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Benito_Mussolini" title="Benito Mussolini">Mussolini</a>&nbsp;en <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/1943" title="1943">1943</a>.</p> </div> </div> <p> &nbsp;</p>
<p> Voici pour information, un autre <strong>extrait tir&eacute; du d&eacute;but du livre &quot;Ecrits d&#39;exil&quot;</strong> que j&#39;esp&egrave;re pouvoir faire &eacute;diter avec votre aide :</p> <p> &nbsp;</p> <p> ....les familles des officiers avec lesquelles j&rsquo;&eacute;tais en relation suivaient avec anxi&eacute;t&eacute; les communiqu&eacute;s. Ils &eacute;taient encourageants, puis devinrent r&eacute;ticents et cess&egrave;rent quand &eacute;clata le coup de tonnerre de l&rsquo;envahissement de la Belgique. On v&eacute;cut alors les premi&egrave;res semaines de la v&eacute;ritable guerre avec la rupture du front de la Meuse et le d&eacute;sastre de Dunkerque. Nous ne recevions plus d&rsquo;instructions de Paris&nbsp;; on ignora ensuite o&ugrave; se trouvait le Gouvernement et les plis ne furent plus achemin&eacute;s&nbsp;; je passais la journ&eacute;e devant le poste de radio install&eacute; dans mon cabinet, puisqu&rsquo;on avait annonc&eacute; que l&rsquo;on recevrait des directives par ce proc&eacute;d&eacute; de transmission.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les r&eacute;fugi&eacute;s commenc&egrave;rent &agrave; arriver en Savoie, venant principalement d&rsquo;Alsace et de Franche Comt&eacute;&nbsp;; les plus fortun&eacute;s gagnaient la Suisse et la C&ocirc;te d&rsquo;Azur, d&rsquo;autres se dirigeaient, sans but pr&eacute;cis, vers le Sud&nbsp;; c&rsquo;&eacute;tait un exode interminable et lamentable d&rsquo;automobiles de tourisme, de camionnettes et de camions avec des familles entass&eacute;es parmi des matelas, des valises et des caisses. Un soir d&eacute;barqua &agrave; la Pr&eacute;fecture, dans une voiture sanitaire, M.&nbsp;Billecard<a href="#_edn1" name="_ednref1" title="">[i]</a>, pr&eacute;fet de Versailles&nbsp;; il demandait l&rsquo;hospitalit&eacute; &agrave; son coll&egrave;gue Sauvaire<a href="#_edn2" name="_ednref2" title="">[ii]</a>, dont les appartements &eacute;taient d&eacute;j&agrave; enti&egrave;rement occup&eacute;s par des r&eacute;fugi&eacute;s de sa famille. Il nous fit un tableau tr&egrave;s sombre de la situation et nous d&eacute;crivit l&rsquo;horreur du bombardement d&rsquo;&Eacute;tampes qui avait &eacute;t&eacute; la cause de son d&eacute;part pr&eacute;cipit&eacute;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Les jours tragiques se succ&eacute;daient&nbsp;; les colonnes allemandes descendaient la vall&eacute;e de la Sa&ocirc;ne&nbsp;; Macon fut occup&eacute;&nbsp;; je me trouvais &agrave; la Pr&eacute;fecture quand un coup de t&eacute;l&eacute;phone du pr&eacute;fet de l&rsquo;Ain annon&ccedil;ait &agrave; son coll&egrave;gue qu&rsquo;il venait d&rsquo;avoir la visite d&rsquo;un &eacute;tat-major ennemi qui avait pris possession de la ville sans la moindre r&eacute;sistance&nbsp;; cette conversation t&eacute;l&eacute;phonique entre une r&eacute;gion d&eacute;j&agrave; conquise et une autre situ&eacute;e de l&rsquo;autre c&ocirc;t&eacute; des lignes avait quelque chose d&rsquo;hallucinant. Les Allemands cherchaient &agrave; donner la main aux Italiens qui venaient d&rsquo;entrer dans la guerre, mais n&rsquo;avaient pu d&eacute;boucher de Lanslebourg&nbsp;qu&rsquo;on leur avait abandonn&eacute; pour porter la ligne de r&eacute;sistance devant Modane<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>. La Savoie allait-elle devenir un champ de bataille, car l&rsquo;arm&eacute;e des Alpes, bien que num&eacute;riquement inf&eacute;rieure et de qualit&eacute; secondaire, entendait se d&eacute;fendre&nbsp;? Des coll&egrave;gues commenc&egrave;rent &agrave; me parler discr&egrave;tement d&rsquo;&eacute;vacuation. J&rsquo;avais vu passer &agrave; Chamb&eacute;ry le Procureur g&eacute;n&eacute;ral de Colmar fait comme un vagabond&nbsp;; le Premier Pr&eacute;sident et moi d&eacute;clar&acirc;mes que tous les magistrats devraient rester &agrave; leur poste&nbsp;; on avait envisag&eacute;, en 1938, dans un plan de repliement, l&rsquo;envoi au Puy et &agrave; Riom&nbsp;de la Cour d&rsquo;appel de Chamb&eacute;ry&nbsp;; il aurait &eacute;t&eacute; fou de se mettre en route quand toutes les grandes voies de communication &eacute;taient embouteill&eacute;es par l&rsquo;arm&eacute;e en retraite et les r&eacute;fugi&eacute;s&nbsp;; si les bombardements devenaient trop intenses, on pourrait aller &agrave; La Motte Servolex<a href="#_edn3" name="_ednref3" title="">[iii]</a> o&ugrave; l&rsquo;on avait pr&eacute;vu, dans les locaux de la Mairie, un asile provisoire pour les services judiciaires, mais jusqu&rsquo;alors les escadrilles italiennes qui survolaient, &agrave; grande hauteur, dans la matin&eacute;e, le ciel de Savoie ne laissaient tomber aucune bombe. Le premier raid a&eacute;rien que connut Chamb&eacute;ry se produisit une apr&egrave;s-midi, peu avant la p&eacute;n&eacute;tration allemande dans la haute vall&eacute;e du Rh&ocirc;ne&nbsp;; quelques projectiles &eacute;pars furent lanc&eacute;s du c&ocirc;t&eacute; de la gare et du d&eacute;p&ocirc;t des machines&nbsp;; un avion qui avait particip&eacute; au raid fit un atterrissage forc&eacute; dans les marais de Culoz<a href="#_edn4" name="_ednref4" title="">[iv]</a> et ses occupants allemands furent captur&eacute;s par la gendarmerie.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Le d&eacute;part du Consul g&eacute;n&eacute;ral d&rsquo;Italie, qui gagnait la Suisse, avait eu lieu sans incidents&nbsp;; apr&egrave;s son d&eacute;part, quelques excit&eacute;s avaient saccag&eacute; le Consulat&nbsp;; la situation commandant la prudence, je priai, d&rsquo;accord avec le pr&eacute;fet, le juge de paix d&rsquo;apposer des scell&eacute;s, apr&egrave;s avoir fait remettre de l&rsquo;ordre dans les bureaux&nbsp;; cette mesure nous &eacute;pargna des difficult&eacute;s quand le Consul g&eacute;n&eacute;ral revint quelques jours apr&egrave;s, fort des droits que lui donnait la convention d&rsquo;armistice franco-italienne. Pour les m&ecirc;mes raisons, il ne fut pris aucune mesure de s&eacute;questre des biens italiens que l&rsquo;on n&rsquo;aurait pas eu le temps mat&eacute;riel de mener &agrave; bien et qui aurait eu le seul r&eacute;sultat de perturber la tranquillit&eacute; publique, plus n&eacute;cessaire que jamais.</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&rsquo;ennemi apparaissait maintenant dans la vall&eacute;e du Rh&ocirc;ne et derri&egrave;re les montagnes qui s&eacute;parent la Savoie du Bugey&nbsp;; les forces qui avaient courageusement r&eacute;sist&eacute; aux Italiens sur les sommets des Alpes voulaient faire face au danger venu de l&rsquo;Ouest, ce qui n&rsquo;&eacute;tait pas du go&ucirc;t des autorit&eacute;s civiles, surtout municipales. J&rsquo;assistais &agrave; la Pr&eacute;fecture &agrave; un p&eacute;nible d&eacute;bat sur les &laquo;&nbsp;villes ouvertes&nbsp;&raquo;. Une radio avait d&eacute;clar&eacute; que les agglom&eacute;rations de plus de 20&nbsp;000 habitants (cas de Chamb&eacute;ry) ne seraient pas d&eacute;fendues. Le G&eacute;n&eacute;ral Cartier<a href="#_edn5" name="_ednref5" title="">[v]</a>, commandant les unit&eacute;s de Savoie, d&eacute;clarait (et on ne pouvait l&rsquo;en bl&acirc;mer) que, tant que l&rsquo;armistice ne serait pas intervenu, il se battrait l&agrave; o&ugrave; il rencontrerait l&rsquo;ennemi, sans se soucier de l&rsquo;opposition des Municipalit&eacute;s. Il y eut des incidents qui auraient &eacute;t&eacute; grotesques, sans le tragique de l&rsquo;heure. Aux &Eacute;chelles<a href="#_edn6" name="_ednref6" title="">[vi]</a>, le Maire, un avou&eacute; de Lyon, alla, avec un linge blanc au bout d&rsquo;un b&acirc;ton, au devant des Allemands, en automobile, pour faire un petit armistice local. Des artilleurs, d&eacute;barqu&eacute;s d&rsquo;un train venant de l&rsquo;Est, mirent en batterie leurs pi&egrave;ces dans les pr&eacute;s du bord du lac du Bourget<a href="#_edn7" name="_ednref7" title="">[vii]</a>, malgr&eacute; les autorit&eacute;s locales qui ne voulaient pas de bataille chez elles. On entendait, dans les jours qui s&rsquo;&eacute;coul&egrave;rent entre la demande et la signature de l&rsquo;armistice, le bruit des grosses pi&egrave;ces derri&egrave;re le Granier<a href="#_edn8" name="_ednref8" title="">[viii]</a> et les monts du Chat<a href="#_edn9" name="_ednref9" title="">[ix]</a>. Le Dimanche qui pr&eacute;c&eacute;da la fin des hostilit&eacute;s (25 Juin, je crois), un combat se livra pr&egrave;s de Brison<a href="#_edn10" name="_ednref10" title="">[x]</a> en bordure du lac, le long de la voie ferr&eacute;e Paris Modane&nbsp;; les Allemands, contournant avec leurs blind&eacute;s l&rsquo;obstacle de la Chambotte<a href="#_edn11" name="_ednref11" title="">[xi]</a>, entr&egrave;rent sans coup f&eacute;rir, dans l&rsquo;apr&egrave;s-midi &agrave; Aix-les-Bains&nbsp;; la population qui sortait des cin&eacute;mas fut toute surprise de voir les rues occup&eacute;es par les motocyclistes qui pr&eacute;c&eacute;daient les chars. L&rsquo;ennemi s&rsquo;&eacute;tait &eacute;galement infiltr&eacute; dans les Bauges &agrave; l&rsquo;est de Chamb&eacute;ry et cherchait, &agrave; l&rsquo;ouest, &agrave; d&eacute;boucher du tunnel du col des &Eacute;chelles. Le Capitaine de gendarmerie, avec quelques hommes, fit &agrave; temps sauter &agrave; la dynamite l&rsquo;orifice de sortie du tunnel, &eacute;vitant ainsi &agrave; Chamb&eacute;ry d&rsquo;&ecirc;tre occup&eacute; avant l&rsquo;armistice qui &eacute;tait imminent. Mais la menace continuait du c&ocirc;t&eacute; d&rsquo;Aix-les-Bains et des Bauges&nbsp;; les Allemands cherchaient &agrave; joindre leurs alli&eacute;s italiens avant le &laquo;&nbsp;cessez le feu&nbsp;&raquo;. Je passais la derni&egrave;re journ&eacute;e de guerre au Palais de Justice, entendant le clic-clac des mitrailleuses vers Chamb&eacute;ry le Vieux o&ugrave; l&rsquo;ennemi, surpris de cette r&eacute;sistance, avait ralenti sa pression. Le soir, ce fut l&rsquo;armistice&nbsp;; j&rsquo;allais dans le quartier de la gare&nbsp;; la station &eacute;tait d&eacute;serte, les voies encombr&eacute;es de locomotives &eacute;teintes, la route d&rsquo;Aix sans la moindre circulation, les maisons ferm&eacute;es ainsi que les magasins. Quand, le surlendemain, je fus &agrave; Aix traiter avec le G&eacute;n&eacute;ral allemand la question du r&eacute;armement de la gendarmerie et du fonctionnement des services publics, il me demanda de lui indiquer, sur une carte d&eacute;ploy&eacute;e sur une table du Grand Cercle, o&ugrave; se trouvaient les Italiens&nbsp;; je signalai la ligne &agrave; l&rsquo;est de Modane et de Bourg Saint Maurice&nbsp;; il se tourna alors vers ses officiers, haussa les &eacute;paules et eut une moue m&eacute;prisante. La r&eacute;sistance de l&rsquo;arm&eacute;e des Alpes avait emp&ecirc;ch&eacute; la jonction.</p> <p> &nbsp;</p> <p> La ligne de d&eacute;marcation se fixa &agrave; mi-chemin entre Aix et Chamb&eacute;ry</p> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> Parmi les documents reproduits par Bruno Spampanato dans les appendices historiques de son livre &laquo;&nbsp;Le dernier Mussolini&nbsp;&raquo; (Edition espagnole&nbsp;; Pages 673 &agrave; 675), figure une tr&egrave;s curieuse r&eacute;v&eacute;lation de Campini, secr&eacute;taire particulier du ministre Biggini.</p> <p> Il s&rsquo;agit des documents qui se trouvaient dans le portefeuille de Mussolini&nbsp;qui disparurent myst&eacute;rieusement dans les jours qui suivirent la trag&eacute;die de Dongo.</p> <p style="margin-left:.95pt;"> Campini affirmait qu&rsquo;il y avait une lettre de Churchill&nbsp;&agrave; Mussolini&nbsp;dat&eacute;e de la veille de la d&eacute;claration de guerre de l&rsquo;Italie &agrave; la France. Le Premier Britannique exhortait le Duce &agrave; entrer en guerre aux c&ocirc;t&eacute;s de l&rsquo;Allemagne. C&rsquo;&eacute;tait le moment o&ugrave; la France se trouvait hors de combat, l&rsquo;Europe aux mains des Allemands et, en Angleterre, les volontaires pour r&eacute;sister &agrave; l&rsquo;invasion faisaient l&rsquo;exercice avec des manches &agrave; balai. Cependant, vu l&rsquo;obstination de continuer la guerre jusqu&rsquo;au dernier Dominion, Churchill, pr&eacute;voyant la possibilit&eacute; d&rsquo;un armistice, d&eacute;sirait trouver Mussolini aux c&ocirc;t&eacute;s de Hitler&nbsp;autour de la table de la paix. Pour une n&eacute;gociation politique, il avait plus de confiance dans l&rsquo;Italien que dans l&rsquo;Allemand. En plus, c&rsquo;&eacute;tait le seul qui pouvait contrebalancer sur le Continent la force nazie, son alli&eacute;e. Enfin, son intention &eacute;tait de contenter le Duce aux d&eacute;pens de la France.</p> <p style="margin-left:.95pt;"> Campini ajoutait que l&rsquo;existence de cette lettre expliquerait les trois visites que fit Churchill, &agrave; la fin de la guerre, l&rsquo;une &agrave; Moltrasio, l&rsquo;autre &agrave; Gardone&nbsp;et la troisi&egrave;me &agrave; Venise. En effet, la correspondance secr&egrave;te de Mussolini&nbsp;comprenait deux copies. L&rsquo;original se trouvait dans le portefeuille&nbsp;; des deux copies, l&rsquo;une (celle que vit Biggini) &eacute;tait rest&eacute;e villa Gemma, l&rsquo;autre &eacute;tait entre les mains de l&rsquo;ambassadeur japonais Hidaka qui avait une maison &agrave; Venise. Simples co&iuml;ncidences g&eacute;ographiques ou d&eacute;sir de Churchill de r&eacute;cup&eacute;rer ces documents&nbsp;?</p> <p> Il est certain que le journal communiste italien &laquo;&nbsp;Unita&nbsp;&raquo; commen&ccedil;a &agrave; publier des documents provenant du portefeuille de Mussolini, venus entre ses mains, le 24 Mai 1945. La publication fut imm&eacute;diatement interrompue. On peut se demander si cette d&eacute;cision ne fut pas impos&eacute;e par le Commandement militaire des Alli&eacute;s en Italie.</p> </div> </div> <div> <br clear="all" /> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p> <a href="#_ednref1" name="_edn1" title="">[i]</a> Robert <strong>Billecard</strong>, Pr&eacute;fet de Seine-et-Oise, nomm&eacute; par le Front populaire.</p> </div> <div id="edn2"> <p> <a href="#_ednref2" name="_edn2" title="">[ii]</a> Albert <strong>Sauvaire</strong>&nbsp;est Pr&eacute;fet de Savoie de 1939 &agrave; 1940.</p> </div> <div id="edn3"> <p> <a href="#_ednref3" name="_edn3" title="">[iii]</a> <strong>La Motte Servolex</strong>&nbsp;&eacute;tait, en 1939, une bourgade d&rsquo;un millier d&rsquo;habitants situ&eacute;e &agrave; six kilom&egrave;tres au nord de Chamb&eacute;ry. Elle fait maintenant partie de l&rsquo;agglom&eacute;ration de Chamb&eacute;ry.</p> </div> <div id="edn4"> <p> <a href="#_ednref4" name="_edn4" title="">[iv]</a> <strong>Culoz</strong>&nbsp;se situe &agrave; une quarantaine de kilom&egrave;tres au nord-ouest de Chamb&eacute;ry.</p> </div> <div id="edn5"> <p> <a href="#_ednref5" name="_edn5" title="">[v]</a> Georges <strong>Cartier</strong>&nbsp;est n&eacute; &agrave; Gen&egrave;ve en 1877. G&eacute;n&eacute;ral de division, il est charg&eacute; le 10 juin 1940 de la d&eacute;fense du secteur Nord des Alpes. Il meurt en 1960.</p> </div> <div id="edn6"> <p> <a href="#_ednref6" name="_edn6" title="">[vi]</a> <strong>Les </strong><strong>&Eacute;chelles</strong>&nbsp;est un bourg d&rsquo;un millier d&rsquo;habitants en 1940, situ&eacute; &agrave; 20 kilom&egrave;tres au sud-ouest de Chamb&eacute;ry.</p> </div> <div id="edn7"> <p> <a href="#_ednref7" name="_edn7" title="">[vii]</a> Le <strong>Lac du Bourget</strong>&nbsp;est situ&eacute; &agrave; une douzaine de kilom&egrave;tres au nord-ouest de Chamb&eacute;ry.</p> </div> <div id="edn8"> <p> <a href="#_ednref8" name="_edn8" title="">[viii]</a> Le mont <strong>Granier</strong>&nbsp;est situ&eacute; &agrave; une quinzaine de kilom&egrave;tres au sud de Chamb&eacute;ry.</p> </div> <div id="edn9"> <p> <a href="#_ednref9" name="_edn9" title="">[ix]</a> Les monts du<strong> Chat</strong>&nbsp;sont situ&eacute;s &agrave; une dizaine de kilom&egrave;tres au nord-ouest de Chamb&eacute;ry.</p> </div> <div id="edn10"> <p> <a href="#_ednref10" name="_edn10" title="">[x]</a> <strong>Brison-Saint-Innocent</strong>&nbsp;est sur la rive Est du lac du Bourget, &agrave; une bonne vingtaine de kilom&egrave;tres au nord de Chamb&eacute;ry.</p> </div> <div id="edn11"> <p> <a href="#_ednref11" name="_edn11" title="">[xi]</a> Le col de la <strong>Chambotte</strong>&nbsp;surplombe la rive Nord-Est du lac du Bourget, un peu au nord de Brison, &agrave; environ 30 kilom&egrave;tres de Chamb&eacute;ry.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Si vous souhaitez m&#39;aider, <u><strong>rendez-vous sur</strong></u> :</p> <p> <strong>&nbsp;</strong></p> <p> <strong>http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil</strong></p> </div> </div> <p> &nbsp;</p>
<p> Au lendemain de No&euml;l, j&#39;ai trouv&eacute; dans les souliers virtuels, sous la chemin&eacute;e virtuelle, trois contributions bien r&eacute;elles qui font progresser mon projet dans la voie vers le succ&egrave;s.</p> <p> &nbsp;</p> <p> J&#39;y crois de plus en plus et j&#39;esp&egrave;re que le projet va maintenant attirer quelques supporters venus des horizons les plus divers. Avec ces trois nouveaux supporters, j&#39;ai re&ccedil;u l&#39;aide &nbsp;de la famille et des amis, mais sur un plan g&eacute;ographique ce fut l&#39;aide du Lyonnais, de la Savoie, ainsi que celle de Nice et du Luxembourg r&eacute;unis.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Si je r&eacute;capitule, votre soutien collectif a les caract&eacute;ristiques g&eacute;ographiques suivantes, en tirant un peu sur toutes les ficelles &nbsp;(naissance, origine, rencontre, travail, domicile, etc...):</p> <p> Le pays St&eacute;phanois, l&#39;Alg&eacute;rie, la Libye, le Maroc, la Normandie, la Martinique, La c&ocirc;te d&#39;Ivoire, La C&ocirc;te d&#39;Azur et le Pays ni&ccedil;ois, l&#39;Austrasie, le S&eacute;n&eacute;gal, le Quercy, le Luxembourg, le Lyonnais et la Savoie.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Soyons &quot;viraux&quot;. Aidez-moi &agrave; sortir de ce cercle qui n&#39;est d&eacute;j&agrave; pas si restreint.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Merci &agrave; tous</p> <p> &nbsp;</p> <p> Vos participations sont autant d&#39;encouragements et un joli cadeau de No&euml;l.</p>
<p style="margin-bottom: 6px; color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> Ecrits d&rsquo;exil</p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px; color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> <a href="http://www.kisskissbankbank.com/ecrits-d-exil" rel="nofollow" style="color: rgb(59, 89, 152); cursor: pointer; text-decoration: none;" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/ecrits-d-exil</a></p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px; color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> Si vous vous rendez sur mon blog de d&eacute;cembre 2014</p> <div class="text_exposed_show" style="display: inline; color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> <p style="margin-bottom: 6px;"> <a href="http://gabolem.tumblr.com/page/9" rel="nofollow" style="color: rgb(59, 89, 152); cursor: pointer; text-decoration: none;" target="_blank">http://gabolem.tumblr.com/page/9</a></p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> vous retrouverez un premier livre de mon grand-p&egrave;re, &laquo; Les carnets du sergent fourrier &raquo;. Les &eacute;v&egrave;nements qu&rsquo;il relate y sont repris, &agrave; 100 ans d&rsquo;intervalle, jour pour jour. Il s&#39;agit de sa participation &agrave; la Grande Guerre.</p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> Il y a 101 ans, ... c&#39;&eacute;tait le 24 d&eacute;cembre 1914,&hellip; Maurice Gabolde &eacute;tait sous la neige, dans le froid d&rsquo;une tranch&eacute;e, pr&egrave;s d&rsquo;Ypres en Belgique. Il pouvait consid&eacute;rer tout le chemin parcouru depuis le 28 juillet 1914, jour o&ugrave; avec ses camarades de r&eacute;giment il se trouvait sur les hauteurs du Grand Couronn&eacute;, &agrave; l&rsquo;est de Nancy, en train de pr&eacute;parer, dans les rumeurs d&rsquo;une guerre possible, la d&eacute;fense de la ville et, avec elle, d&rsquo;un des deux chemins vers Paris. Avec ses amis, qui dispara&icirc;traient les uns apr&egrave;s les autres, il venait de parcourir la longue &laquo; Course &agrave; la mer &raquo; que se livr&egrave;rent les arm&eacute;es fran&ccedil;aises et allemandes.</p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> Il ne savait pas encore qu&rsquo;une semaine plus tard il serait d&eacute;sign&eacute; pour participer, en qualit&eacute; de greffier, &agrave; un conseil de guerre, un signe du destin, puisqu&rsquo;apr&egrave;s le conflit il allait devenir magistrat du parquet, substitut de procureur, puis procureur de la R&eacute;publique.<br /> Il ne savait pas non plus, mais commen&ccedil;ait &agrave; s&rsquo;en douter, que la Guerre allait durer encore quatre ann&eacute;es.</p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> Il ne savait pas plus que, pour lui, elle se terminerait plus t&ocirc;t, en juillet 1915, et qu&rsquo;il laisserait une partie de lui-m&ecirc;me &ndash; une jambe &ndash; dans une tranch&eacute;e de l&rsquo;Artois, au c&oelig;ur de ce qui deviendrait le c&eacute;l&egrave;bre &laquo; Labyrinthe &raquo;.</p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> Il y avait tant de choses qu&rsquo;il ne savait pas.</p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> Une seconde guerre l&rsquo;attendait, tapie dans l&rsquo;ombre de la premi&egrave;re. Il n&rsquo;en serait pas acteur sur le terrain. La quarantaine pass&eacute;e et avec une jambe de moins cela aurait &eacute;t&eacute; difficile.<br /> Mais cette guerre le trouverait procureur &agrave; Chamb&eacute;ry, oblig&eacute; en cette qualit&eacute; de prendre, d&egrave;s le d&eacute;but du conflit, toute une s&eacute;rie de mesures (d&eacute;serteurs, assignation &agrave; r&eacute;sidence des &eacute;trangers, protection de leurs biens, etc&hellip;). Avec l&rsquo;arriv&eacute;e des Allemands par le nord et des Italiens par le sud. Il lui faudrait prendre contact avec les nouvelles autorit&eacute;s pour voir comment continuer &agrave; administrer l&rsquo;ordre et la justice dans les zones occup&eacute;es et dans ce qui resterait &laquo; libre &raquo;, si de telles zones devaient exister.<br /> Apr&egrave;s, lui qui aurait d&eacute;j&agrave; une assez belle carri&egrave;re professionnelle (il aurait &eacute;t&eacute; nomm&eacute; au parquet de la section financi&egrave;re du parquet de Paris o&ugrave; il aurait connu l&rsquo;affaire Stavisky), serait appel&eacute; &agrave; participer au proc&egrave;s de Riom, proc&egrave;s politique s&rsquo;il en est, dont l&rsquo;objet serait d&rsquo;essayer de juger la responsabilit&eacute; de la III&egrave;me R&eacute;publique dans la terrible d&eacute;faite militaire qui aurait mis le pays &agrave; genou. Il ne savait rien de tout cela et encore moins de ce qui allait suivre&hellip;. (&agrave; lire dans &laquo; Ecrits d&rsquo;exil &raquo;, si ensemble nous r&eacute;ussissons &agrave; les faire r&eacute;-&eacute;diter).</p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> RENDEZ-VOUS SUR:</p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> <a href="http://gabolem.tumblr.com/page/9" rel="nofollow" style="line-height: 19.32px; color: rgb(59, 89, 152); cursor: pointer; text-decoration: none;" target="_blank">http://gabolem.tumblr.com/page/9</a></p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> et n&#39;oubliez pas de revenir sur</p> <p style="margin-top: 6px; margin-bottom: 6px;"> <a href="http://l.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.kisskissbankbank.com%2Fecrits-d-exil&amp;h=QAQHWlCvGAQH06DyvxSh4YfevFbVfwIG_YBbX2YWV7qITcQ&amp;enc=AZOPgYheP6LYvI6Td8pTeruozeXtoT24yX7MnsHYI8Cl6CLB7zvr2tawd7sFxxvMAiem_wbIw51WozZb47NIkFqtXM_hzlUSoaY9N_BrfxOMeQLeQ37_f3MkjF7Dz12W1YRV56zIz3fNFNBQOvHGRJgf5v0XLfsst4FI6lHJMqzWzIhcfOK7nStwXDeVvXLgRowrwUwXVV5MD2c-B7tL4g1C&amp;s=1" rel="nofollow" style="color: rgb(59, 89, 152); cursor: pointer; text-decoration: none;" target="_blank">http://www.kisskissbankbank.com/ecrits-d-exil</a></p> </div> <p> &nbsp;</p>
<p> Le 10 &egrave;me membre de la Dream Team est, elle aussi, en relation &eacute;troite avec les voies qui m&egrave;nent vers Compostelle. Elle a organis&eacute; une halte pour le repos des marcheurs, quelque part dans le Quercy, en direction du c&eacute;l&egrave;bre &quot;Champ des &eacute;toiles&quot;.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Img_0479_ici_le_chemin_verdoiea-1450898272" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262944/IMG_0479_Ici_le_chemin_verdoiea-1450898272.jpg" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <span style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; color: rgb(68, 68, 68); font-family: 'Segoe UI', 'Segoe UI Web Regular', 'Segoe UI Symbol', 'Helvetica Neue', 'BBAlpha Sans', 'S60 Sans', Arial, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 21.3px; background-color: rgb(255, 255, 255);">&quot;&nbsp;<i style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px;">Point d&#39;eau mis gracieusement a disposition&quot;&nbsp;</i>&nbsp;dixit.. C&#39;est moi &quot; le particulier &quot; en question ! Je suis au lieu dit &quot; Versailles &quot; a l&#39;entr&eacute;e du chemin qui va a Croze Haute et juste ou le GR46 tourne a angle droit a gauche.</span><span style="color: rgb(68, 68, 68); font-family: arial, sans-serif; line-height: 15.6px; background-color: rgb(255, 255, 255);">&nbsp;</span><span style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; color: rgb(68, 68, 68); font-family: 'Segoe UI', 'Segoe UI Web Regular', 'Segoe UI Symbol', 'Helvetica Neue', 'BBAlpha Sans', 'S60 Sans', Arial, sans-serif; font-size: 15px; line-height: 21.3px; background-color: rgb(255, 255, 255);">Versailles est id&eacute;alement pla&ccedil;&eacute; pour la pause du midi a mi chemin entre Rocamadour et labastide Murat.</span></p> <pre style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: 'Segoe UI', 'Segoe UI Web Regular', 'Segoe UI Symbol', 'Helvetica Neue', 'BBAlpha Sans', 'S60 Sans', Arial, sans-serif; white-space: normal; color: rgb(68, 68, 68); line-height: 21.3px; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> Situ&eacute; &agrave; environ 5 kms avant Montfaucon * &nbsp; &nbsp;*Montfaucon ou il y a caf&eacute; d&eacute;p&ocirc;t pain resto une ou deux chambres d&#39;h&ocirc;tes et surtout un projet gite pour p&egrave;lerins dans l&#39;ancien presbyt&egrave;re en cours de r&eacute;novation..contacter mairie Montfaucon Association des Pierres en Heritage..</pre> <pre style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: 'Segoe UI', 'Segoe UI Web Regular', 'Segoe UI Symbol', 'Helvetica Neue', 'BBAlpha Sans', 'S60 Sans', Arial, sans-serif; white-space: normal; color: rgb(68, 68, 68); line-height: 21.3px; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> <span style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-weight: bolder;">le g&icirc;te de Montfaucon est ouvert depuis ao&ucirc;t 2015 et d&eacute;j&agrave; tr&egrave;s pris&eacute; **</span> Ce email a &eacute;t&eacute; envoy&eacute; via formulaire de contact le Via Arverna&nbsp;<a href="http://arverna-compostelle.fr/wordpress" style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; color: rgb(0, 104, 207); text-decoration: none; cursor: pointer;" target="_blank">http://arverna-compostelle.fr/wordpress</a></pre> <pre style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: 'Segoe UI', 'Segoe UI Web Regular', 'Segoe UI Symbol', 'Helvetica Neue', 'BBAlpha Sans', 'S60 Sans', Arial, sans-serif; white-space: normal; color: rgb(68, 68, 68); line-height: 21.3px; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> </pre> <pre style="margin-top: 0px; margin-bottom: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: 'Segoe UI', 'Segoe UI Web Regular', 'Segoe UI Symbol', 'Helvetica Neue', 'BBAlpha Sans', 'S60 Sans', Arial, sans-serif; white-space: normal; color: rgb(68, 68, 68); line-height: 21.3px; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> </pre> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">** Comme convenu je vous transmet les informations qui concerne le gite de Montfaucon, qui a ouvert ses portes le 31 Ao&ucirc;t 2015.</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">Le g&icirc;te :&nbsp;</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">A l&#39;&eacute;tage : 8 couchages (lits non superpos&eacute;s), repartis en deux chambres de 4 lits chacune. Une salle de bains avec WC.</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">Au rez-de-chauss&eacute; : Une cuisine &eacute;quip&eacute;e d&#39;une bouilloire, cafeti&egrave;re, grille-pain, micro-onde, frigo, plaque chauffante.&nbsp;</font><span style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-family: Arial;">Un WC.</span></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <span style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-family: Arial;">La nuit&eacute;e est de 15 euros petit d&eacute;jeuner compris. (pain, biscottes, beurre, confitures, lait, caf&eacute;, th&eacute;)</span></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">E</font><font face="Arial" size="2">n l&#39;absence de commerces&nbsp;dans le village, une&nbsp;&eacute;picerie de d&eacute;pannage est mise&nbsp;</font><span style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-family: Arial;">&agrave; la disposition des p&egrave;lerins et randonneurs, moyennant&nbsp;une participation libre.</span></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">Le G&icirc;te est ouvert de P&acirc;ques &agrave; la Toussaint (il n&#39;y a pas de chauffage actuellement).&nbsp;</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">Des Affiches ont &eacute;t&eacute;s install&eacute;es sur le chemin GR46 a&nbsp;proximit&eacute;&nbsp;du lieu dit &quot;les Vitarelles&quot; &agrave; Montfaucon.</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">Nous esp&eacute;rons pouvoir continuer la r&eacute;novation de deux autres chambres&nbsp;&agrave; l&#39;&eacute;tage,&nbsp;de&nbsp;la grande salle du rez-de-chauss&eacute; et du jardin dans l&#39;hiver.</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none;"> <font face="Arial" size="2">R&eacute;servations : Tel&nbsp;&nbsp;: &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; 07.83.51.40.67</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none;"> <font face="Arial" size="2">&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Mail : &nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp;<a class="adr black-to-orange contextEntry" href="https://webmail1e.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&amp;IDMSG=133281&amp;check=&amp;SORTBY=1#" id="despierresenheritage@gmail.com_body" style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; color: rgb(68, 68, 68); text-decoration: none;" target="_blank"><span style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; cursor: pointer;">despierresenheritage@gmail.com</span></a></font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none;"> <font face="Arial" size="2">&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; Site :&nbsp;&nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp;<a href="http://www.despierresenheritage.jimdo.com/" style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; color: rgb(0, 104, 207); text-decoration: none; line-height: 18.46px; cursor: pointer;" target="_blank">www.despierresenheritage.jimdo.com</a></font></div> </div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp;<span style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-family: Arial;">Adresse : Presbyt&egrave;re, Place de l&#39;&eacute;glise, 46240, Montfaucon</span></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <u>Les petits plus du village :&nbsp;</u></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">* Visite de l&#39;&eacute;glise : De Mai &agrave; fin Septembre, tous les jours de 9h &agrave; 19h.</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">&nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp; &nbsp;D&#39;Octobre &agrave; fin Avril, les week-ends de 9h &agrave; 19h.</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">* D&eacute;couverte du village avec le circuit de bourg (Bernard le Fauconnier), documents &agrave; votre disposition &agrave; la Mairie et sur la Place de l&#39;Ancien Couvent.</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> J&#39;esp&egrave;re n&#39;avoir rien oubli&eacute;...</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> Si vous avez besoins de plus de renseignements ou de photos, contacter nous.</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">Merci beaucoup de la part de toute l&#39;&eacute;quipe Des Pierres en H&eacute;ritage.</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <font face="Arial" size="2">Cordialement</font></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> &nbsp;</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> Des Pierres en H&eacute;ritage</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> 07 83 51 40 67</div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <a class="adr black-to-orange contextEntry" href="https://webmail1e.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&amp;IDMSG=133281&amp;check=&amp;SORTBY=1#" id="despierresenheritage@gmail.com_body" style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; color: rgb(68, 68, 68); text-decoration: none;" target="_blank">despierresenheritage@gmail.com</a></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> <a href="http://www.despierresenheritage.jimdo.com/" style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; color: rgb(0, 104, 207); text-decoration: none; cursor: pointer;" target="_blank">www.despierresenheritage.jimdo.com</a></div> <div style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; width: auto; height: auto; float: none; font-family: Calibri, sans-serif;"> Presbyt&egrave;re, Place de l&#39;&eacute;glise, 46240, Montfaucon</div> <div> &nbsp;</div>
<p> <span style="color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);">Quelques amis ont vu na&icirc;tre les cerveaux &eacute;lectronique, puis l&#39;informatique, les ordinateurs de bureaux, les portables, les GSM, l&#39;Internet, le net, la toile, les Iphones, les tablettes tactiles, les NTIC, la E-banque.&nbsp;</span></p> <p> <br style="color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);" /> <span style="color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);">Ils l&#39;ont vu na&icirc;tre, mais ils ne sont pas n&eacute;s avec, et il leur est parfois difficile de suivre leurs petits enfants quand il s&#39;agit de surfer et de pianoter sur ces diaboliques machines.</span></p> <p> <br style="color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);" /> <span style="color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);">Pour eux qui me d</span><span class="text_exposed_show" style="display: inline; color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);">isent vouloir me donner un coup de pouce et me proposent leur concours sous forme classique (ch&egrave;que, virement ou liquide), j&#39;ai pr&eacute;par&eacute; une sorte de tutoriel.</span><br /> &nbsp;</p> <p> <span style="color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);">Il vaut ce qu&#39;il vaut. </span></p> <p> &nbsp;</p> <p> <span style="color: rgb(20, 24, 35); font-family: helvetica, arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 19.32px; background-color: rgb(255, 255, 255);">En principe vous pouvez d&eacute;j&agrave; sauter l&#39;&eacute;tape 1, cliquer sur le lien suivant et passer &agrave; l&#39;&eacute;tape 4.</span></p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Vademecum_final1-1450892163" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262932/Vademecum_final1-1450892163.jpg" /><img alt="Vademecum_final1a-1450892176" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262933/Vademecum_final1a-1450892176.jpg" /></p>
<p> Entre les vraies, celles qui m&#39;appellent tonton, et les autres, toutes aussi gentilles qui m&#39;appellent &quot;Nidiaye&quot; (en tout bien tout honneur), je suis g&acirc;t&eacute; aujourd&#39;hui.</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&#39;une dit : &quot;Tonton...&quot;</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Julie-1450869696" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262871/julie-1450869696.jpg" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> L&#39;autre dit : &quot;Nidiaye&quot;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Amymy-1450870091" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262874/Amymy-1450870091.jpg" /></p>
<p> Surprise du matin:</p> <p> &nbsp;</p> <p> un ti&#39;bo, deux ti&#39;bo, et deux coups de pouce (Kiss, Kiss, Bank, Bank)</p> <p> &nbsp;</p> <p> Un premier d&#39;une amie qui aime les papillotes et l&#39;autre du filleul d&#39;Agn&egrave;s.&nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> L&#39;amie, merveille qui aime les papillotes</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Dsc_1839a-1450865616" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262855/DSC_1839a-1450865616.jpg" /></p> <p> &nbsp;</p> <p> Le filleul d&#39;Agn&egrave;s: un bien joli gar&ccedil;on et une future gloire de la musique contemporaine (g&ecirc;nes obligent).</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Gauthier-1450865629" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262856/Gauthier-1450865629.JPG" /></p>
<p> Et voici la premi&egrave;re maman qui se joint &agrave; la dream team.&nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> Et cette demoiselle sur la photo vous dirait que c&#39;est sa maman...</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Dsc_0168a-1450807361" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262770/DSC_0168a-1450807361.jpg" /></p>
<p> L&#39;&eacute;quipe se constitue peu &agrave; peu. Mon quatri&egrave;me compagnon est dans ce groupe. Marcheur et globe-trotter ...</p> <p> &nbsp;</p> <p> Merci Roland !</p> <p> &nbsp;</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Libye_dimanche_1_23mma-1450795776" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262675/Libye_Dimanche_1_23MMa-1450795776.jpg" /></p>
<p> Un champion dans la course.<img alt="Kawaa-1450795482" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262661/kawaa-1450795482.jpg" /></p>
<p> Le second &nbsp;compagnon sur ce nouveau chemin a partag&eacute; le mien pendant plus de 25 ans, sur diverses routes et dans diverses arcanes d&#39;Europe.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Merci G&eacute;rald</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Cabat-1450775881" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262499/cabat-1450775881.gif" /></p>
<p> Mon premier compagnon est un compagnon de .... marche.&nbsp;</p> <p> Apr&egrave;s mes premi&egrave;res actualit&eacute;s d&#39;hier, cela ne s&#39;invente pas. Il est un de ceux avec qui j&#39;ai d&eacute;couvert une zone maintenant tr&egrave;s d&eacute;conseill&eacute;e : le HOGGAR.&nbsp;</p> <p> Merci Michel</p> <p> &nbsp;</p> <p> Il se reconna&icirc;tra sur la photo.</p> <p> &nbsp;</p> <p> Et d&eacute;j&agrave; un second compagnon s&#39;est manifest&eacute;.</p> <p> Je vous en dis un soup&ccedil;on de plus d&egrave;s que je l&#39;aurai identifi&eacute;.</p> <p> <img alt="Img_7833a-1450774573" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262495/IMG_7833a-1450774573.jpg" /></p>
<p> Comme sur le chemin de Compostelle je rencontre un premier compagnon. Je ne sais pas qui c&#39;est, mais il est l&agrave; &agrave; mes c&ocirc;t&eacute;s.&nbsp;<img alt="Img_3227a-1450720425" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262428/IMG_3227a-1450720425.jpg" /></p>
<p> Au tout d&eacute;but de la campagne, c&#39;est comme prendre le chemin de Compostelle. On se demande comment on va se retrouver &agrave; l&#39;arriv&eacute;e, lorsque les 3000 km pr&eacute;vus aurons &eacute;t&eacute; parcourus.&nbsp;</p> <p> A l&#39;exp&eacute;rience, les premiers jours furent les plus durs.&nbsp;</p> <p> Que va-t-il en &ecirc;tre ici?</p> <p> La valise d&#39;o&ugrave; sont sortis certains documents utilis&eacute;s pour pr&eacute;parer le livre.</p> <p> &nbsp;</p> <p> <img alt="Dsc_0016a-1450720092" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/262426/DSC_0016a-1450720092.jpg" /></p>